La vie est un jeu d’échec. Il faut toujours prévoir un coup d’avance. Je réfléchis comme dans un jeu d’échec, j’avance comme dans un jeu d’échec. C’est sûrement ce qui fait ma force.
Tiens. C’est sûrement grâce à ça que je peux autant jouer avec Juliette. Je prévois toujours le divertissement suivant.
C’est aussi comme ça que je trouve la faiblesse des gens qui m’entourent et que je l’exploite. Mes réflexions me permettent de garder une position de supériorité face à mes victimes. Jusqu’à parvenir à les briser.
Tu as perdu. Encore.
Je sais… Je m’étais entrainé pourtant, j’t’assure !
Pas suffisamment, il faut croire.
L’homme face à moi grommelle des injures, sans doute agacé d’avoir perdu une énième fois. Cela se comprend. Je n’aimerais pas être à sa place. On peut dire que j’apprécie cet homme un peu plus que les autres. Malgré sa faiblesse face à moi. Mais je ne peux pas lui en vouloir, personne ne me dépasse. Je me lève en étirant longuement mes muscles. Il a dit qu’il était quoi déjà ? Ah oui. Prof de sport.
Mais merci de m’avoir diverti un moment.
Oh au fait Ad’, j’ai une toute petite faveur à te demander…
Et mince. C’est pour ça que je ne reste pas trop proche des gens. Dès qu’ils croient être votre ami, ils vous demandent pleins de chose.
Quoi donc ?
J’ai un empêchement cet après-midi… Ma fille est malade… Enfin bref tu ne peux pas me remplacer pour mon cours ?
Hors de question.
Allez Ad’ s’il te plait ! Je te promets que je te revaudrais ça !
Je soupire longuement en regardant dans sa direction. Finalement, il m’exaspère autant que les autres. J’espère qu’il tiendra sa promesse.
Juste pour cette fois. Et qu’une seule heure.
Un sourire abrutis vient éclaircir mon visage, les bras grands ouverts. Il me prend dans ses bras, je lui explose la gueule. Pour être sûr, je fais un pas en arrière. Il doit le comprendre puisqu’il baisse les bras bien que son sourire n’ai pas quitté ses lèvres.
Merci ! Tu me sauves ! Bon bah je te laisse alors, bon courage avec les élèves !
Pourquoi j’ai accepté. J’imagine que je ne voulais pas qu’il vienne me saouler plus longtemps. Je grommelle un peu. Je vais devoir tenir ma parole et aller a ce foutu cours. Je soupire une nouvelle fois et me rend au gymnase après avoir attrapé une tenue de sport dans ma chambre. Espérons que ses élèves ne soient pas aussi agaçant que les miens.