J’amène le dernier de mes cartons dans ce qui est maintenant mon lieu de résidence et le pose sur l’une des piles. Finis. Enfin, la première étape est finie. Me reste plus qu’à tout ranger. Oh désespoir. Je devrais essayer de trouver un larbin pour faire tout ça à ma place. …Quoique j’aurais trop peur qu’il n’exécute mal la tâche ou qu’il casse l’une de mes affaires. On dit qu’on n’est jamais mieux servi que par soi-même et je ne peux le contredire. La plupart des hommes de ce monde sont des incapables. Les pas dans le couloir me sortent de ma réflexion. J’oubliais. J’ai déjà pris un larbin. Et c’est bel et bien un incapable.
Vos cartons, Mr Turner !
Cet idiot n’était-il pas monté avec ses cartons avant moi ? Je plisse les yeux en l’observant longuement. Ah oui, c’est vrai. L’ascenseur était étroit, je lui ai demandé de prendre les escaliers. Pour se taper les six étages. Chargé de cartons. Rien que ce petit détail me ramène le sourire. Il a du souffrir.
Poser-les avec le reste.
Je pars visiter les lieux bien que peu intéressé. Cela manque de richesse. Il faudra que j’ajoute quelques éléments pour cela. Autant appeler un décorateur d’intérieur qui le fera pour moi. Un bruit de carton renversé met fin à ma visite. Je retourne rapidement dans le salon pour découvrir le contenu de la boite « Souvenirs » étalée sur le sol.
Excusez-moi, j’ai… Enfin… Ca a glissé et…
Tu peux pas faire gaffe abrutis ?!
Le gamin devient livide. Il vient de comprendre qu’il ne valait mieux pas m’énerver.
Je.. Je vais ramasser…
Non tu ne touches plus à rien ! Allez dégage !
Il m’observe un instant. Je lui avais promis une paye mais avec ce qu’il vient de faire et mon ton agacer, il préfère se résigner à partir. Une fois seul, je grommelle des injures en danois et m’accroupit pour rassembler mes affaires. Photo de classe de seconde, terminale, fac… Je m’arrête sur l’une des photos de fac et l’a détaille longuement. Juliette Denarbonne. Comment l’oublier. Elle m’a fait rire pendant un bon moment. A vrai dire, c’est elle qui m’a permis de trouver la fac moins ennuyante. Avec son amourette de gamine, je pouvais jouer avec elle pendant de long moment. Ah l’amour est quelque chose de tellement faible. J’aime les faibles pour une seule raison. Ce sont les plus drôles à torturer. Bien que je ne dis pas non à une tête forte à faire plier. Que d’occasion de se divertir. Je range tous ces souvenirs dans le carton et me redresse en soupirant. Je n’ai vraiment pas le courage de sortir tout ça maintenant. Je me récapitule ce qu’à dit mon guide à l’arrivée dans cette académie. L’aile Diamant est composée d’un salon commun, d’une salle de sport… Oh les termes ! Ca sera parfait pour me détendre !
Je prends la direction de ce fameux endroit, serviette à la main et short de bain déjà enfilé plus tôt. Je me stop en entendant le rire insupportable d’une personne. Sont-ils tous autant tarés ici ? Je m’arrête sur le seuil de la salle en regardant la demoiselle nue qui me tourne le dos. Elle n’est pas laide, mais son exhibitionnisme me dérange.
Si l’homme a créé le maillot, c’est pour cacher des monstruosités pareilles, chérie
.Je marche dans sa direction avant de me figer en voyant le côté de son visage. Non… Ne serait-ce pas ?
Mlle Denarbonne. Comme on se retrouve.
Alors elle aussi à un don ? Dieu a dû se tromper en le lui accordant. On fait tous des erreurs. J’esquisse finalement un sourire. Je vais pouvoir m’amuser. Je retire finalement mon maillot et la rejoins dans l’eau. De toute façon mon corps parfait n’a pas besoin de tissu pour le cacher.
Je plonge dans l’eau pour la rejoindre et me lève, face à elle et affreusement proche.
Et bien. Je t’écoute. Fais moi partager cette "si belle" comédie musicale que tu venais de commencer.