Et merde ! (PV Kendra et céleste je crois)

Encore une fois, j’avais fait la grasse matinée, quoi que bien moins que ce que j’aurais voulu réellement. Je me demandais s’il ne me fallait pas faire une pause le temps que je m’habitue au traitement ou qu’on m’en donne un moins puissant. En tous les cas, je me voyais mal aller en cours dans des états pareils. D’ailleurs, c’était dans ces moments-là que j’étais vraiment contente d’être seule dans ma chambre. Personne pour me critiquer, se moquer ou s’inquiéter à outrance. Ainsi, je pouvais « vivre » comme je le pouvais. Cela me rappela la journée que j’avais passé avec Jïnn quelques jours plus tôt et ma première séance avec la psy. Je ne savais pas si je pouvais trouver cela encourageant bien que je me sois moins renfermée que quelques mois plus tôt.

Me levant lentement pour ne pas perdre l’équilibre, je pris quelques affaires de toilettes avant d’ouvrir la fenêtre pour aérer. Le froid me fit frissonner dans mon pyjama moite de sueur. Pourtant je n’avais pas chaud. Aussi rapidement que mes membres engourdis me le permirent, j’allais dans la salle de bain et fermai la porte. Grâce à cela, je pus profiter de la maigre chaleur qui s’installait alors que je me préparais pour une bonne douche chaude. Cela me fit tant de bien que je restai plus longtemps que prévue. Ainsi, une vingtaine de minutes plus tard, j’éteignis l’eau et sortis pour me sécher. Dans ma fatigue, j’avais oublié mes vêtements de rechange et c’est lorsque je les cherchais dans la petite pièce que je m’en rendis compte. Désespérée, je mis ma serviette humide autour de mon corps encore mouillé et je sortis. Au même moment, un bruit attira mon attention. La fenêtre avait claqué ? Sérieusement, même si cela avait pu être le vent, cela me parut suspect et je restai prudente. Doucement, je m’avançai jusqu’à mon espace. Grâce à cela, je pus découvrir un jeune homme assez grand, cheveux bruns et plutôt bien bâti. Bien qu’il ne semblât pas trop savoir où il était, je ne pus m’empêcher de prendre un air contrarié. Sérieusement, un mec dans ma chambre alors que j’étais à moitié à poil ?! C’était vraiment une très mauvaise blague ! D’ailleurs, quand il réalisa enfin ma présence, il prit un air paniqué avant de s’exclamer :

- Alors je peux tout expliquer c'est pas ce que vous croyez !

- Dans ce cas je serais curieuse de voir quelles explications tu as à me donner au lieu de continuer à me reluquer ! lui répondis du tac au tac.

Sérieusement, ce n’était pas le moment. Pourtant, voilà où nous en étions. Mais ce qui me choqua certainement sans que je ne le montrasse fut le ton que j’avais employé. Où était donc passé ma bonne humeur, ma joie de vivre et mon envie de faire le bonheur des autres ? Non… j’étais redevenue la même que lorsque j’avais subi la chimio. Je ne voulais pas…

Surpris, presque ahuri, voire même vexé, le jeune homme devant moi ne sembla pas quoi me répondre sur le coup. En plus de cela, nous fûmes interrompus par la porte qui s’ouvrit sur une jeune femme ayant environ notre âge. Cette dernière avait toqué avant d’entrer et fis :

-Toc Toc...Bonjour...Je suis...Je suis Cé- DE...DE...DE...DESOLEE!!!

Euh… Devais-je réaliser que cette personne était une nouvelle résidente de cette chambre ? Après tout, je ne la connaissais pas et ne voyais donc pas quelle serait la raison de sa venue ici si ce n’était pour y vivre. Oh mon Dieu, non ! Ce n’était vraiment pas le moment…Mais en attendant, l’intrus me tourna le dos pour faire comme s’il me boudait, tel un gamin fâché contre un autre. Puis il eut la « délicatesse » de me répondre avec un certain énervement :

_ Alors de 1 je te mate pas et deux je suis gay alors ce n’est pas tes miches qui vont me faire grand-chose ma vieille. !

- Oooh… J’espère que je ne t’ai pas trop traumatisé ? lui répondis-je simplement bien qu’ironiquement. Blague à part, pourquoi es-tu ici ?

Pendant ce temps, je pris quelques vêtements dans mon armoire et m’habillai rapidement sans prendre le temps de me sécher correctement. Jean et pull chaud enfilés, j’allai ouvrir la porte pour accueillir la jeune femme qui avait fait son intervention une ou deux minutes plus tôt :

- Je suis désolée, j’aurais préféré t’éviter cette scène. Est-ce que ça va ?

J’espérais qu’elle allait bien et qu’elle allait pouvoir me dire ce qu’elle faisait là. Bien qu’en y regardant bien il semblait qu’elle allait bel et bien emménager dans ma chambre. La valise près d’elle en était une preuve indéniable. J’espérais tout autant que le garçon allait enfin me dire pourquoi il avait fait irruption dans ma chambre sans prévenir et, apparemment, en passant par la fenêtre ! Je ne l’avais jamais vu auparavant me semblait-il… Faisait-il partie de la maison Emeraude ou était-il un clandestin jusqu’au bout ?
En parlant à la jeune femme, mais encore plus face au jeune homme, je tentai de cacher ma fatigue. Je regrettais de plus en plus de m’être montrée sous mon plus mauvais jour. Et encore ! Il me semblait avoir été pire que ça, non ? Oui, sans aucun doute, mais cela datait d’avant mon arrivée ici.

Semblant avoir oublié la mésaventure pourtant toute récente, mais aussi d’apprécier mon geste accueillant, la jeune femme me sourit en répondant :

-Oui, ça va, merci. Eh...Je m'appelle Céleste Harriman et...J'ai 15ans. Apparemment, nous somme dans la même chambre ! Désolée, mais tu vas devoir me supporter hihi...Mais toi, c'est quoi ton nom ?

Eh bien, j’allais beaucoup plus apprécier sa compagnie que celle du jeune homme qui m’avait tout bonnement envoyée chier. Sérieusement, je n’avais même plus envie de me battre. Bien que j’eusse eu la minime intention de rattraper ma véhémence du début, il ne semblait pas apte à me pardonner. Déjà que je m’en voulais moi-même… En rentrant dans la chambre tout en y invitant ma nouvelle colocataire, je répondis à sa question en lui souriant :

- Je m’appelle Kendra. Et surtout, ne t’en fais pas, je risque d’être aussi insupportable que toi.

Cette seconde phrase, je l’avais prononcée en lui adressant un clin d’œil. Ce n’était pas vraiment ma volonté d’être désagréable, mais la fatigue comme la maladie n’arrangeaient pas mes sautes d’humeur pourtant rares. D’ailleurs, comment allais-je expliqué à la jeune femme mon état tout en lui cachant mon cancer ? Ce n’était vraiment fairplay de ma part, mais je n’avais aucunement envie qu’on s’apitoie sur mon sort. Le pire était quand on me le faisait subir à outrance ! Enfin… il semblait que j’avais le temps d’y penser puisque j’avais encore un squatteur à gérer. D’ailleurs, comment avait-il fait pour monter ? Certainement grâce à son pouvoir, non ? Je ne voyais pas trop de quelle manière il s’y serait pris sans cela.
Doucement, mais sans m’en cacher, je me mis à soupirer. Il nous tourner encore le dos, certainement par peur que je sois toujours seulement habillée d’une serviette. Du coup, je lui déclarai :

- Tu peux te retourner, je ne suis plus à poil. Et si tu ne veux pas me donner la raison de ta présence ici, tu voudras bien me donner ton identité, non ?

J’avais dans l’idée de rectifier le tir en n’appelant pas un surveillant, mais s’il venait à se montrer plus discourtois, pourquoi m’en priver ? Après tout je n’étais pas en tort. Je me demandais tout de même ce qui l’empêcherait de décliner son identité… Rubis, Saphir ou Emeraude, il restait un garçon dans la chambre d’une jeune femme. Enfin, deux maintenant. Du coup, qui qu’il soit, il restait toujours en tort et j’espérais ne pas devoir exploser à nouveau.

Alors que j’espérais avoir une réponse du gars, Céleste demanda innocemment s’il était un Rubis. Sérieusement, je ne faisais pas du tout attention aux maisons de chacun, me basant sur ce que les personnes me montraient d’eux. Ce n’était vraiment pas super de juger une personne selon la maison à laquelle il appartenait. Après tout, sur quoi les jugeait-on ? Mais, pour le coup, je devais avouer que le jeune homme qui se retournait vers moi pour faire une révérence n’avait rien de sympathique depuis que je m’étais insurgé de sa présence dans ma chambre. D’ailleurs, il me répondit d’une façon peu agréable :

_ Rumpelstiltskin ! Pour vous desservir ! A présent très chère si vous le permettez je m’en vais prendre congé, ce fut un réel plaisir de vous rencontrer … quoique !

Putain mais il se foutait de ma gueule là ! Alors que j’avais tenté de me montrer plus sympathique ! Sans ajouter quoi que ce soit, je le regardai se diriger vers la fenêtre et, après avoir vérifié quelque chose dehors, l’ouvrir. Je profitai d’un instant d’attente pour l’enfermer dans une barrière invisible, histoire de le bloquer dans son élan en espérant que ce serait assez pour punition. Puis, en y réfléchissant à deux fois, je l’enlevai et le laissai partir. Quelqu’un comme ça n’en valait pas la peine. J’allai donc fermer la fenêtre pour me tourner vers ma nouvelle camarade de chambre. Je lui adressai donc la parole en souriant avec gentillesse :

- Bon, maintenant que le nain tracassin est parti, je te souhaite la bienvenue. Installe-toi où tu le souhaite, nous sommes seules.

Tout en l’écoutant et l’observant, je m’assis sur mon lit, histoire de me poser. J’avais usé bien trop d’énergie pour si peu. Je me haïssais quand je faisais ça… J’étais consciente de ce que me valait ces moments de fatigue, mais je ne pouvais pas non plus ignorer certaines choses comme le fait qu’un mec entre dans ma chambre sans autorisation, qu’il soit gay, bi ou hétéro !