Se perdre est une très mauvaise idée • Tori Clark

Cette journée-ci commençait tout à fait normalement. Réveil tôt le matin, petit déjeuner rapide, cours ennuyeux toute la matinée... Oui, cette fois-ci, il n'y avait pas cours l'après-midi, et Célestia en était bien heureuse : elle allait pouvoir se balader en ville et acheter les jeux qu'elle avait repérer quelques jours plus tôt. Enfonçant ses écouteurs dans les oreilles, elle sortit des cours et alla s'acheter un sandwitch dans une boutique : hors de question de manger au réfectoire, elle n'en aimait pas la bouffe.

Quelques temps plus tard, elle se baladait déjà dans les rues, son en-cas à la main. Elle conservait aussi précieusement sa canette de soda dans son sac. Elle n'avait pas pu acheter ses jeux par manque d'argent, elle avait donc bavé dessus à la place. La jeune fille avait ensuite déambulé et était allée fouiller les magasins pour voir s'il y avait des choses intéressantes. Mais bon, à part des fringues sympas et de la nourriture appétissante, il n'y avait pas grande chose. Célestia avait donc entreprit de se balader un peu partout dans la ville, laissant ses pas la porter et... l'emmenant on-ne-sait-où.

C'est comme ça que Célestia s'était retrouvée entre ces bâtiments gris. Elle avait l'impression d'être dans une ville post-apocalyptique, à la seule différence qu'il n'y avait aucun bâtiments explosé, juste quelques vitres. Des éclats de verres et de bouteilles jonchaient le sol, des papiers volaient... Bref, un lieu bien accueillant pour une lune de miel. La jeune fille aurait bien voulu faire demi-tour, sauf qu'elle ne savait pas du tout comment elle avait fait pour se retrouver ici. Elle s'aventura donc dans les lieux tout en cherchant une poubelle pour jeter la serviette qui avait accompagné son sandwitch.
Au détour d'une ruelle, tout aussi paumé, elle entendit des pas lourds derrière elle, la mettant sur ses gardes. Dieu seul sait à qui pouvait appartenir ses pas... Célestia accéléra donc le pas et pris plusieurs direction, espérant semer les bruits... sauf qu'elle tomba sur un cul-de-sac. Et merde... Elle envisagea de faire demi-tour...

Ah, on l'a enfin coincée !

Célestia sursauta et se retourna. Elle compta trois personnes qui lui faisaient face, tous des hommes, grands et taillés comme des armoires à glace. C'est mon jour de chance... "Bon écoutes, suis-nous bien gentiment et on ne te fera rien, ok ?" dit l'un d'eux en s'approchant dangereusement d'elle, ce qui la fit reculer. Au final, elle se retrouva acculée au mur. Oh, encore mieux... L'un deux l'empoigna par le bras, Célestia se débattit pour essayer de lui échapper mais il était beaucoup plus fort qu'elle. Et elle avait à peine eu l'idée d'utiliser son pouvoir que l'autre type la plaqua au sol. Mais merdeeeeeeuh....

Avec ça, si le boss est pas content...

Célestia cria. Elle n'avait que peu d'espoir de trouver de l'aide, mais sait-on jamais.

Banale journée. Comme c'est souvent le cas, j'ai fait un cauchemar cette nuit qui m'a réveillé vers 5h30 et qui m'a complètement dissuadé de toute envie de replonger dans le sommeil. Depuis quelques mois, en fait, depuis que les cauchemars sont revenus, je fais presque autant confiance au sommeil qu'à du papier journal pour me garder au sec sous une pluie torrentielle. Le problème, c'est que contrairement à une averse, je ne peux pas me sauver continuellement de la fatigue et tôt ou tard, il faut bien finir par dormir. Bref, une fois réveillée, je suis allée lire dans le salon commun commun pendant plus de 2h et lorsque j'ai recommencé à m'endormir, je me suis souvenue que j'avais un cours à 8h... Fichue horaire.

Une fois en cours, ce qui avait des chances de se produire arriva; je me suis complètement endormie au beau milieu de la résolution d'une fonction en mathématiques. Il faut dire que la matière n'a pas aidée à me tenir éveillée, mais au moins ça m'a permis de me reposer sans problème durant au moins une heure et ensuite je me sentais vraiment bien, alors ce n'est pas plus mal. Au diable les formules mathématiques qui ne serviront jamais au cours de ma vie ! Je veux devenir graphiste, pas architecte.

Après un rapide dîner au réfectoire où les spaghettis à la sauce bolonaise que j'ai mangé m'ont rappelé la bataille de nourriture qui a eu lieu il y a quelques semaines de ça, j'ai pris la direction de la ville. J'avais apporté mon sac à dos dans lequel j'avais mis mon cahier de dessins, ma trousse à crayons ainsi que quelques autres objets comme une bouteille d'eau. Je trouvais qu'il ne faisait pas trop froid, alors j'ai décidé de passer l'après-midi en ville. Il suffisait que je me promène aux hasard dans les rues, puis que je trouve un endroit intéressant où je pourrais m'installer pour dessiner et ce serait parfait. J'ai dépassé les lieux que je connaissais et me suis aventurée plus loin que d'habitude. Évidemment, je me trouvais dans une ville. Je ne m'attendais donc pas à pouvoir la traverser d'un bout à l'autre, mais je commençais à me dire qu'elle était plus grande que je ne le croyais, lorsque j'ai aperçu au loin un immeuble délabré.

Comme j'apprécie vraiment les lieux abandonnés, je continue de marcher dans la direction de l'édifice jusqu'à l'atteindre et je vois d'autres infrastructures dans le même état le long de la rue. Wow, c'est cool ! Comment ça se fait que j'ai pas découvert ça avant ? Je suis étonnée par le simple fait de ne pas avoir été mise au courant de l'existence de tels lieux, alors que je suis ici depuis un peu plus d'un an maintenant, mais bon, mieux vaut tard que jamais. Je dépasse deux ou trois pâtés de maisons, avant de tourner sur une rue pour m'enfoncer de plus en plus dans l'abandon ? Entre deux immeubles à une centaine de mètres sur ma gauche, je crois apercevoir du mouvement, mais après un petit moment passé à fixer l'endroit, je finis par me dire que c'était peut-être des papiers journaux qui volaient au vent ou un truc du style. Des illusions qui passent. Je fais quelques pas lorsque j'entends un cri. Okay, cette fois-ci il n'y a plus de doute, il y a quelqu'un. D'habitude, lorsqu'on entend crier quelqu'un de telle façon, il y a deux réactions possibles : accourir pour voir ce qu'il se passe ou s'enfuir en courant dans la direction inverse en espérant ne pas se faire attraper. Je n'ai jamais vraiment été du genre à appliquer la deuxième option, ainsi donc je pars en courant pour découvrir l'origine de ce hurlement. L'une des dernières fois que j'en ai entendu de ce genre, c'est dans mes cauchemars et il s'agit chaque fois d'un cri de surprise et de détresse. Je poursuis ma course après avoir tourné sur la rue où j'ai cru voir quelque chose bouger quelques minutes plus tôt et en regardant de gauche à droite, je finis par voir une ruelle où il semble y avoir de l'activité. Ce que j'ai entendu semblait être une voix féminine, alors que j'aperçois trois types baraqués, dont l'un d'eux semble maintenir quelque chose au sol... Oh, okay. C'est toujours dans ce genre de situation que je ne réfléchis pas, alors que je le devrais, mais pour une fois j'improvise un truc pas trop bête. Je sors mon téléphone, le mettant bien en vue, puis pour attirer l'attention, je lâche d'une voix assurée :

- Hey, vous ! Laissez cette fille tranquille immédiatement. J'ai appelé la police, ils sont déjà en route, alors si vous partez pas, c'est aux forces de l'ordre que vous allez avoir affaire !

Est-ce trop d'espérer qu'ils dégagent sagement sans protester et sans blesser personne ? Bon, dans l'extrême pire des cas, j'ai de quoi me mettre à l'abri, mais pour ce qui est de la victime, c'est autre chose...

Célestia était vraiment, mais vraiment dans la merde. Déjà qu'elle avait un mec couché sur elle -manque plus qu'il baisse ma jupe et ma culotte avant de m'enfoncer son engin dans un de mes trous tiens-, mais en plus les messieurs semblaient bien déterminés à l'embarquer avec eux... Elle avait crié, ayant peu d'espoir que quelqu'un vienne, et la seule chose qu'elle reçu se fut un sale coup sur la tête suivi d'un "Mais ferme ta gueule bordel de merde !. Un peu sonnée, la jeune femme ne vit pas son sauveur (enfin, sa sauveuse plutôt) arriver. Par contre, elle entendit quelqu'un interpeller les gaillards :

Hey, vous ! Laissez cette fille tranquille immédiatement. J'ai appelé la police, ils sont déjà en route, alors si vous partez pas, c'est aux forces de l'ordre que vous allez avoir affaire !

Je doute que ça les fasse partir, mais c'est déjà ça... En vérité, la jeune fille était bien contente que quelqu'un vienne l'aider dans sa galère -si en plus la personne venait la rejoindre, son sentiment de solitude naissant s'évaporerait comme neige au soleil. Célestia essaya de se dégager de l'emprise du bonhomme, mais il avait la ferme intention de se servir de la jeune femme comme coussin. C'est pas comme si c'était un poids lourd mais en fait si t'vois.

Hm ? Elle a dit quoi la p'tite ? dit l'un des types avant de rire comme des baleines. Bon, vu que t'es là, autant qu'tu vienne avec nous, on a de quoi t'amuser aussi...

Les deux s'approchèrent dangereusement de la sauveuse (sinon, ils auraient pas employé "p'tite" si c'était un mec -sauf très efféminé ou androgyne, mais là c'est une autre histoire-), laissant la bleue avec moins de surveillance et d'attention... Bien que le sac de patate de dix tonnes était toujours tranquillement affalé sur elle. Je suis pas un divan, si ? Alors, n'arrivant pas à se dégager, la jeune femme décida d'utiliser son pouvoir, bien qu'elle ne soit pas sûre que c'était autorisé par les règles de l'académie -fuck off des règles au pire.

La bleue se concentra. Un bruit de verre brisé retentit, suivit de celui de la voix d'une jeune femme d'abord surprise puis riant à gorge déployée, suivi d'autres voix féminines. Les gars, ne s'attendant pas à ça, furent un moment déstabilisés et Célestia en profita pour se dégager du monsieur qui s'était couché sur elle -avec beaucoup de mal, ce n'est pas une pro du judo, faut pas exagérer. Et une fois debout, la seule réaction qu'elle eut fut de se mettre en position foetale défensive et de dire avec un ton inapproprié :

Attention, je suis violente !

Oui Célestia, c'est très convaincant, ils auront tellement peu qu'ils vont mouiller leur pantalon et fuir la queue entre les jambes.

Évidemment et il fallait s'en douter, ce n'est pas des menaces qui feront fuir des types baraqués qui font facilement un peu plus de la moitié du double de mon poids.

Hm ? Elle a dit quoi la p'tite ? Bon, vu que t'es là, autant qu'tu vienne avec nous, on a de quoi t'amuser aussi...

Oh, ça j'y compte pas trop. Des des hommes s'avancent vers moi, le troisième ne relâchant pas sa prise et bon, disons que j'aurais de quoi fuir, car personne n'est derrière moi pour me barrer le passage, mais ce serait débile et lâche d'intervenir pour laisser tomber la victime par la suite, alors je ne recule pas, mais je me tiens prête à devoir esquiver ou attaquer. Soudainement, j'entends le bruit d'un objet en verre qui se brise en morceaux, un rire féminin... Les hommes sembles perplexes, moi aussi d'ailleurs, mais contrairement à eux, je profite de ce moment de distraction pour ne pas réfléchir, encore une fois et pour foncer dans l'un d'eux comme si je voulais enfoncer une porte, c'est à dire en lui rentrant dedans avec mon épaule. Je réussis presque à le renverser, mais il parvient à garder son équilibre. Légitime défense, on va dire. Le problème, c'est que justement voilà, je n'ai pas trop réfléchi, alors même si je vois que la fille a réussit à se relever, il est un peu tard pour pouvoir se sauver et je ne pourrais pas lui dire " Vite, cours, sauve-toi ! ", parce que les autres aussi m'entendraient et lui bloquerait le passage. Bon ben, fail. Ça m'apprendra à agir impulsivement. Il ne me reste plus qu'une idée pour l'instant. Si Le Livre de la Jungle m'a appris une chose, c'est que la force de la meute est dans le loup et la force du loup est dans la meute. En gros, on a plus de chance de s'en sortir en se regroupant. Donc, avant de risquer de me faire empoigner ou frapper, je me précipite vers la fille, comme ça on ne sera plus chacune de notre côté. Je regrette de ne pas vraiment avoir appelé la police. Si j'avais été chez moi, je n'aurais pas hésité à faire le 9-1-1, mais j'ignore complètement quel est le numéro des urgences ici. Rah, si seulement quelqu'un comme Jïnn était là, il les mettrait hors d'état de nuire en à peine une dizaine de secondes... Je dis assez bas pour que seule la fille puisse m'entendre :

- Désolé, mais je n'ai pas vraiment pu appeler la police, donc défends-toi autant que tu peux...

Au moins, elle n'aura pas de faux espoirs, si jamais les trois brutes viennent à bout de nous.

HRP :

Bon, Célestia avait réussit à trouver quelqu'un qui voulait bien aller à sa rescousse, c'est cool, mais après fallait que les deux filles sortent du merdier dans lequel elles s'étaient fourrées. Au moins, Célestia s'était débarrassée de l'autre gars qui la prenait pour un confortable coussin. Mais du coup, l'autre fille l'avait rejoint dans sa galère, ce qui fait qu'elles avaient l'air très con en face de trois types n'ayant visiblement pas la même définition de l'amusement que le commun des mortels. Quelle belle situation... On ne pouvait pas demander mieux !

Désolé, mais je n'ai pas vraiment pu appeler la police, donc défends-toi autant que tu peux...

Célestia décida de ne pas répondre. Les mecs se rapprochaient de plus en plus, elles étaient acculées au pied du mur... Que faire, que faire ? La bleue avait bien des idées, mais étant toutes aussi foireuses les unes des autres, il ne vaut mieux pas les rapporter dans ce RP et les laisser dans la tête de Célestia.

Alors les filles, vous allez faire quoi ? demande l'un des types avec un sourire mauvais, ses compagnons le suivant de près en ricanant.

Je vais te mettre un poing dans la gueule, faillit répondre la musicienne, mais elle se retint. Premièrement, ces aimables personnes étaient très probablement plus forte qu'elle (surtout qu'ils pesaient sûrement dix tonnes, comme elle l'avait expérimenté un peu plus tôt), et n'ayant pas une énorme force non plus, faut pas exagérer, bah elle allait faire autant de dégâts qu'un moustique essayant de piquer Godzilla pour lui faire un bouton. Il restait donc la solution "pouvoir". Ce n'était pas bien compliqué de l'utiliser discrètement, mais là... En plus, elle l'avait déjà utilisé une fois, et elle l'utilisait une seconde fois, ça n'allait pas vraiment le faire, elle risquait de se faire démasquer... Oh, et puis merde.
La musicienne chuchota à l'autre fille, de telle sorte que seule elle l'entende :

Bouches-toi les oreilles, ça ne va pas être agréable à entendre.

Célestia se boucha les oreilles, concentra et un son horriblement désagréable et très fort fit son apparition, obligeant les messieurs à se boucher les oreilles. Profitant de cette occasion, la jeune fille attrapa le poignet de la fille aux cheveux noirs de la suivre en vitesse et elle se mit à courir, se faufilant entre les bonshommes, trop occupés à se boucher les oreilles. Après avoir couru complètement au pif, Célestia s'arrêta dans une ruelle et dit à l'autre tout en reprenant son souffle :

Bon, je les ai semés pour un court moment, mais ils ne vont pas tarder à partir à notre recherche s'ils ne sont pas déjà en train de le faire. On fait quoi ?

Je devrais lui demander son nom tiens, ça peut toujours être utile.

HRP:

Les trois montagnes de muscles se rapprochent.

- Alors les filles, vous allez faire quoi ?

D'habitude, dans les films, c'est à ce moment-là que le héros arrive et qu'il donne une bonne raclée aux méchants qui osent s'en prendre aux innocents. Malheureusement, on est dans la réalité, aussi fantastique puisse-t-elle paraître lorsqu'on fait partie d'une catégorie de gens qui ont des aptitudes sortant de l'ordinaire. Je serre les poings, prête à donner des coups s'il le faut, mais l'autre fille me chuchote un truc :

- Bouches-toi les oreilles, ça ne va pas être agréable à entendre.

Hein ? De quoi ? Je voudrais savoir de quoi elle parle, mais je doute fort que ce soit le moment approprié pour ça, alors je m'exécute sans poser de question et je peux voir qu'elle se bouche aussi les oreilles. Je sursaute en entendant un énorme vacarme. Même avec les conduits auditifs couverts, l'amplitude du bruit est immense. Les trois brutes n'ont d'ailleurs pas l'air d'apprécier du tout et... Wouaaah ! L'autre part en course en me tirant par le poignet et je manque de trébucher, mais je me rattrape à temps. Heureusement, parce que si j'étais tombée, notre fuite aurait été compromise, car oui, on fuit. En passant entre les hommes, je ne suis pas trop mécontente d'être de petite taille, pour une fois. Je suis la demoiselle dont je viens de remarquer la couleur de la chevelure; bleue. J'étais sans doute trop préoccupée par les brutes pour m'en rendre compte plus tôt. Je me demande si elle sait où elle va. On entre dans une ruelle, puis elle arrête de courir, donc j'en fais tout autant.

- Bon, je les ai semés pour un court moment, mais ils ne vont pas tarder à partir à notre recherche s'ils ne sont pas déjà en train de le faire. On fait quoi ?

On fait quoi ?! Ça veut dire qu'elle ne sait pas où aller. J'avais un mince espoir qu'elle me dise un truc du genre " Suis-moi, je connais une bonne cachette où on sera en sécurité. Ils n'arriveront jamais à nous retrouver. " On est juste deux fugitives perdues en fait. On risque de ne pas aller loin, si on ne fait rien. Je regarde l'arrière des d'édifices qui nous entourent. Très peu de fenêtres à notre hauteur, dont plusieurs sont condamnées par des panneaux de bois. Je vais laisser tomber l'idée d'entrer dans un bâtiment en cassant un carreau.

- On devrait commencer par ne pas rester à découvert.

Je vais tirer la poignée d'une porte pour essayer de l'ouvrir, bien que je me doute déjà que c'est inutile et qu'elle est verrouillée. Je recommence pourtant avec une seconde porte un peu plus loin, sans plus de succès et je me dirige vers une troisième porte, mais je m'arrête en cours de chemin, parce que je découvre un espace entre deux bâtiments. Il y a un escalier de secours à volée qui semble semble fournir un accès au toit de l'immeuble. Si on pouvait s'y rendre, on aurait un point de repère et peu de chances de nous faire attaquer. Le problème, c'est qu'il y a une clôture de métal avec une porte, mais évidemment elle est barrée qui bloque le passage. On pourrait peut-être l'escalader et passer pas-dessus ?[/i] Eh non, même pas, parce qu'il y a des barbelés au sommet de la clôture. Mais merde, c'est quoi ça ? Un bâtiment carcéral ? Je crois que la porte peut être ouverte, mais seulement de l'intérieur. Si seulement on pouvait se faufiler... Ah, mais c'est ça ! Les deux édifices plongent le passage dans l'ombre, j'ai donc les moyens de passer de l'autre côté et ouvrir la grille. Mais je ne suis pas toute seule... Je pourrais lui demander de monter la garde pendant que " j'escalade " périlleusement la clôture, mais c'est peu crédible. Quoique tout à l'heure, elle m'a prévenu avant qu'il n'y ait ce gros bruit. Sur le coup, je ne me suis pas demandé d'où il venait, parce que je n'en ai pas eu le temps, mais maintenant... Oh et puis tant pis, le temps nous est peut-être compté.

- Sur le toit on aura une vue d'ensemble. Je vais essayer de d'ouvrir la clôture. Surveille les environs pendant ce temps.

Allez, j'y vais. Je me concentre sur l'ombre au par terre et j'en fais passer une partie en-dessous de clôture. Je pose une main au sol sur la partie ombrée et j'exerce une pression qui permet de disparaître à l'intérieur. Une fois complètement entrée, je ne perds pas de temps et je relâche ma concentration pour que la partie d'ombre retourne à sa place de l'autre côté du grillage, mais je dois me déplacer en même temps. Tout va bien, elle se replace et je peux en ressortir. J'arrive à peine à y croire, j'ai réussi à franchir la clôture. Par contre, je me sens un peu étourdie, mais en considérant que j'ai fait ça en maximum 2 minutes, c'est plutôt normal. J'aperçois gros loquet sur la clôture. À tous les coups, c'est lui qu'il faut débarrer. Je commence par tirer normalement dessus, mais comme il ne bouge pas, j'y vais un peu plus fort. Je m'appuie sur l'un des murs pour m'aider, mais le loquet ne veut vraiment pas bouger.

- C'est coincé !

Non, mais c'est pas vrai ! J'essaie de le secouer. Peut-être que ça finira par le débloquer.

HRP :

Célestia était essoufflée par la course et ne savait pas quoi faire. Il fallait voir le bon côté des choses, les deux filles avaient échappés aux monsieur pour un court moment : il fallait juste qu'elles trouvent quoi faire rapidement avant qu'ils ne reviennent, rendant leur efforts de fuite vains... La bleue regarda autour d'elle et remarqua qu'il n'y avait pas beaucoup de coin où se cacher. Je me suis vraiment foutue dans la merde.

On devrait commencer par ne pas rester à découvert.

Bonne idée. La musicienne n'avait absolument pas pensé à ça, et c'était pourtant l'une des choses les plus évidentes... Mais bon, on lui pardonne, l'instinct de survie d'abord. Célestia se contenta d'observer et de suivre sa compagne d'infortune aux cheveux noirs. Elle essayait d'ouvrir les portes, mais elles semblaient toutes bloquées. Puis elle s'arrêta à un passage qui était bloqué par un portail en fer et qui était impossible à escalader. Dommage, ça aurait fait une bonne cachette... Surtout qu'il est en partie dans l'ombre. La bleue allait chercher une autre cachette quand sa compagne d'infortune lui dit :

Sur le toit on aura une vue d'ensemble. Je vais essayer de d'ouvrir la clôture. Surveille les environs pendant ce temps.

... Hein ? Célestia se demanda si elle était aveugle. L'accès au passage était bloqué, et la clôture ne s'ouvrait que de l'autre côté. A sa grande surprise, la jeune fille vit l'autre passer littéralement dans l'ombre et ressortir tranquillement de l'autre côté. Ainsi donc, elle était en compagnie d'une autre personne qui avait un pouvoir : elle se sentait moins seule, d'un coup. Célestia surveilla les environs en tendant l'oreille. Les hommes ne semblaient pas encore venir... Cependant, elle était angoissée et sursautais au moindre bruit suspect. Elle vit aussi que sa camarade tentait tant bien que mal de bouger le loquet qui retenait la clôture, sans grand succès.

C'est coincé !

Célestia aurait bien voulu l'aider, mais elle ne savait pas vraiment quoi faire... Si les trous du grillages étaient un peu plus grands, elle aurait pu passer sa main voire son bras dedans et essayer de tenter quelque chose. La seule chose intelligente qu'elle trouva à dire fut :

Hm... Tu veux de l'aide... euh... tu t'appelles comment ? D'ailleurs, peut-être qu'en trouant le gri... ouais non, laisse tomber, c'est pas très malin.

Elle avait commencé à suggérer de faire un trou dans la grille pour qu'elle puisse passer, mais ce n'était pas intelligent. Célestia n'avait pas encore entendu les trois types... Peut-être avaient-ils abandonné de les suivre ? Cette idée fut vite chassée quand elle commença à entendre des voix qui semblaient provenir de loin... Elle croisa le regard de sa camarade, la priant de se dépêcher.

Pendant que je continue de tirer sur le loquet pour le décoincer, l'autre me pose une question :

Hm... Tu veux de l'aide... euh... tu t'appelles comment ? D'ailleurs, peut-être qu'en trouant le gri... ouais non, laisse tomber, c'est pas très malin.

Je fais une grimace à la mention de cette idée. Ce n'était pas si bête en fait.

- Ça aurait pu fonctionner si on avait eu un truc pour faire les trous ou pour la défoncer... Ah et je m'appelle Tori. J'ajoute en souriant : C'est plutôt rapide à prononcer. Et toi ?

Bon, cette grille commence vraiment à me faire chier. Je sens que mes nerfs travaillent fort en ce moment pour ne pas lâcher. Si ça continue, je vais pouvoir marcher sur le mur rien qu'en poussant avec les pieds et en tirant sur le loquet avec mes mains. Tiens, mais pourquoi j'essaie pas ? Je m'accroche à la clenche du verrou et appuie mon pied qui était encore au sol sur le mur. Non, mais ça fonctionne ! Je ne touche plus par terre. Y'est vraiment coincé s't'ostie d'loquet-là ! Oups, un sacre... Je suis sortie de ce moment de flottaison, oui, flottaison, c'est le mot, car je ne touche plus au sol, par ce que je crois être des voix au loin. Eh merde ! J'écarquille les yeux. Je redouble d'effort, commençant à paniquer, puis je me laisse tomber pour changer de tactique. Les voix se rapprochent. Je ne peux vraiment pas laisser la demoiselle seule de l'autre côté, au risque qu'elle se retrouve en très mauvaise compagnie. Je grimpe dans le grillage et donne des coups de pied à répétition. Ouvre-toi, saleté !!! À force de " varger " dans le verrou, je finis par entendre un déclic. Sans perdre de temps, je saute en bas et tire sur la grille. Elle s'ouvre en grinçant. Je m'écarte et je fais un signe de la main pour inviter l'autre à venir me rejoindre.

- Je t'en prie, entre et vite, si possible.

La fille aux cheveux noirs, compagne d'infortune quand elle avait rejoint la bleue dans sa galère :

Ça aurait pu fonctionner si on avait eu un truc pour faire les trous ou pour la défoncer... Ah et je m'appelle Tori, dit-elle avant d'ajouter en souriant : C'est plutôt rapide à prononcer. Et toi ?

Tori n'avait pas tord, et puis les mecs pourraient très bien s'engouffrer dans le trou après... Mais il fallait bien que les deux jeunes filles passent de l'autre côté, un de ces jours. Et de préférence avant que les gros lourds ne se ramènent, ce qui était en train d'arriver car des voix se rapprochaient dangereusement.

Mouais, pas faux. Et puis, les mecs auraient pu s'infiltrer par le trou après... répondit la bleue avant de se présenter : Et moi, c'est Célestia.

Célestia vit Tori galérer comme pas possible pour ouvrir le grillage. La musicienne essayait pour une fois de solliciter tous ses neurones encore disponibles et opérationnels pour aider Tori, mais elle ne pouvait qu'attendre que la porte finissent pas bien vouloir s'ouvrir, ce qui ne semblait pas être gagné d'avance... et de plus en plus urgent au vu de la situation. Tori finit par donner des coups de pieds dans le grillage, ce qui eut pour effet... de faire entendre un déclic. Célestia aurait sauté au plafond dans une autre situation pour exprimer son soulagement. La grille s'ouvre en grinçant et sa compagne d'infortune l'invita à entrer :

Je t'en prie, entre et vite, si possible.

Célestia ne se fit pas prier et entra aussi vite que possible. Elle veilla à refermer la grille et à la bloquer avec ce qu'elle put trouver -ne sachant pas si le loquet aller la maintenir fermée et ne voulant pas perdre plus de temps- avant de se précipiter... vers une cachette. Ce qui fut pas très compliqué étant donné que le passage était plongé dans l'ombre et qu'il y avait diverses choses pouvant servir d'éventuelle cachette. Elle dit à Tori :

Va falloir aller dans ce chemin au plus vite, si ils sont idiots ils ne penserons pas à nous chercher ici.

Ensuite elle s'engouffra dans un coin étant assez spacieux pour accueillir deux personnes pas trop grosses à condition de se serrer. Elle fit ensuite signe à Tori de venir la rejoindre. Comment avait-elle pu se mettre dans cette situation, elle et une personne qu'elle ne connaissait que depuis peu de temps ?

Je n'ai pas besoin de le répéter deux fois. Célestia vient me rejoindre et bloque la porte de la clôture, avant de me devancer dans le passage.

Va falloir aller dans ce chemin au plus vite, si ils sont idiots ils ne penserons pas à nous chercher ici.

Elle se place dans un coin et je l'imite lorsqu'elle me fait signe de venir. Heureusement que je ne suis pas très grande ou très large, du moins je veux dire d'autre part qu'aux épaules. En revanche, je m'inquiète du temps qu'on va devoir restées tapies ici. Je suis tentée d'appeler quelqu'un pour qu'il vienne à notre rescousse, mais il risque de mettre du temps à nous retrouver, d'autant plus que j'ignore le nom des rues aux alentours. Quoiqu'il y une application de plan avec un système de localisation sur mon téléphone... Après un moment passé à regarder devant moi, les murs, les sol, le ciel entre les deux bâtisses et à être restée à l'écoute, je romps le silence en chuchotant par précaution, au cas où il y aurait de l'écho dans ce passage étroit, ce que je n'ai pas eu le temps de remarquer et que je n'ai pas envie de vérifier.

- Je suppose que tu ne connais pas ces types. N'est-ce pas ?

Je trouvais le secteur attirant un peu plus tôt, mais s'il y a des gens louches et mal attentionnés qui y traînent, je ferais mieux de ne pas revenir à moins d'être vraiment certaine de pouvoir échapper à n'importe qui ou n'importe quoi. C'est plus facile d'y arriver lorsque je suis toute seule, en tout cas. J'ai ce mauvais souvenir de la fois où j'avais tenté une expérience en amenant Daaf avec moi dans une ombre. Plus jamais je n'essaierai de faire ça ma vie et plus jamais je ne laisserai un objet faisant de la lumière pénétrer à l'intérieur avec moi.

Serrée contre Tori (qui l'avait rejoint) à cause du manque de place évident, Célestia tendait l'oreille pour être à l'affut du moindre bruit suspect. Elle n'était pas vraiment à l'aise, mais elle préférais tout de même ça qu'être entre les pattes de mecs louches et probablement mal intentionnés... Elle y frémit rien que d'y penser. Elle chassa cette pensée quand Tori chuchota, probablement pour éviter de faire trop de bruit :

Je suppose que tu ne connais pas ces types. N'est-ce pas ?

La jeune femme se contenta de secouer la tête en signe de négation. Si elle connaissait ces types, non seulement ça serait... très problématique et inquiétant, mais en plus ils ne l'auraient peut-être pas abordée comme ils l'avaient fait...enfin, normalement ? Mouais, avec ce genre de type, on n'est jamais sûr de rien... Pourquoi je suis venue ici, d'abord ?! J'aurais dû rester en ville, c'est plus tranquille... Le plus dur allait maintenant sortir d'ici sans se faire repérer... Soudain, elle entendit les voix de ces fameux messieurs se rapprocher. Oh merde... Elle n'écoutait pas vraiment ce qu'ils disaient, trop occupée à prier pour qu'ils ne les retrouve pas. Elles finirent cependant par s'éloigner après des secondes et des minutes qui lui parurent être des heures. De ce qu'elle avait retenu de la conversation, ils avaient juste eu envie de se faire plaisir ou quelque chose du genre. Brrr, heureusement qu'ils ne nous ont pas repérées.... Célestia attendit avant de briser le silence :

Bon... maintenant, va falloir se débrouiller pour repartir sans se faire repérer... dit-elle en chuchotant.

Elle n'avait aucune idée de comment faire. Après tout, entre elle et la discrétion, il y avait un sacré gouffre. Heureusement que son pouvoir ét... Hey ! Mais... Bien sûr ! Elle avait bien une idée en tête du coup, mais elle n'était pas totalement sûr qu'elle allait fonctionner...

Je peux toujours utiliser un petit artifice genre un pouvoir pour ne pas nous faire repérer, mais ça n'empêchera pas qu'il faudra faire pas beaucoup de bruit, ajouta la bleue, se souvenant que la demoiselle à ses côté était bien rentrée dans une ombre tranquillement...

Son plan commençait à se mettre en place peu à peu dans sa tête. Ça devait marcher, il n'y avait aucune raison pour que cela foire...

J'ai droit à une négation manifestée par un signe de tête en guise de réponse. Au moins, c'est déjà ça. Lorsque j'entends de nouveau des voix retentir au loin et s'approcher même je crois, je suis prise d'une irrésistible envie de devenir invisible ou de disparaître, ce qui justifie la raison pour laquelle j'essaie de me faire vraiment minuscule dans la cachette. Ça et l'impression que je suis de trop, que je suis soudainement énorme et que je déborde de la planque, nous rendant ainsi toutes les deux facilement repérables. Je me mets aussi à lutter contre l'envie grandissante d'utiliser mon pouvoir pour réellement disparaître, parce que c'est l'opportunité rêvée, mais mon bon sens me dit de ne pas le faire. J'en viens à m'enfouir le visage contre mes jambes recroquevillées que mes bras enlacent très fort. Je reste dans cette position jusqu'à ce que Célestia prenne la parole. Lorsque ça se produit, je relève la tête.

Bon... maintenant, va falloir se débrouiller pour repartir sans se faire repérer...

J'espère qu'en disant ça elle ne s'attend pas à ce que je trouve une idée, parce qu'elle risque d'être déçue. En revanche, je me mets quand même à réfléchir au cas où, du moins j'essaie...

Je peux toujours utiliser un petit artifice genre un pouvoir pour ne pas nous faire repérer, mais ça n'empêchera pas qu'il faudra faire pas beaucoup de bruit.

Je fais les yeux ronds et manque de peu d'ouvrir la bouche d'étonnement en ayant un déclic. C'est officiel, je suis naïve. Je n'avais même pas compris qu'elle faisait partie de l'académie. Il y a peut-être un peu plus d'espoir dans ce cas. Sur un ton égale au sien, je fais part d'une information que je juge utile. En dépit d'avoir des idées, je peux au moins lui en donner.

- Moi aussi je peux utiliser un " genre d'artifice ", mais pour donner de fausses pistes et semer la confusion...

En fait, je ne sais pas pourquoi je continue de faire attention si c'est pour dévoiler des trucs au fur et à mesure. On va clarifier la chose maintenant, ça nous facilitera la vie et surtout la fuite :

- Et puis en enfer la subtilité, je sais que t'es de Tsuki. Je fais de la création et de la manipulation d'ombres.

Célestia se sentait vraiment toute serrée, dans cette endroit. Elle n'avait pas tellement l'impression d'être tellement grosse qu'on la voyait au dehors de la cachette, mais c'était quand même tout petit, comme endroit. L'avantage dans tout ça, c'est qu'elle était sûre de ne pas avoir froid, collée comme elle est à Tori... ... Après réflexion, ça aurait été très étrange dans une toute autre situation. Mais les deux n'allaient pas pouvoir rester là une éternité, en partie parce que les muscles n'allaient pas vraiment apprécier. Lorsque les voix et bruits de pas s'éloignèrent, Célestia se permit de bouger un peu pour avoir une position un peu plus confortable et dire l'évidence à sa compagne de galère : trouver un moyen de sortir de cet ennui dans lequel la bleue avait réussi à se fourrer.

Quand la jeune femme aux cheveux bleus fit allusion à son pouvoir, Tori la regarda avec des yeux ronds, ce qui surprit un peu Célestia. Elle-même avait un pouvoir, donc pourquoi était-elle aussi étonnée ? Célestia décida de ne pas trop relever ce détail qu'elle jugea inutile après coup.

Moi aussi je peux utiliser un " genre d'artifice ", mais pour donner de fausses pistes et semer la confusion...

La jeune femme se rendit compte qu'elle n'avait pas tellement pensé à "utiliser" la jeune fille aux cheveux noirs pour fuir. Bon, pas toute seule, mais l'union fait la force : ça pourrait toujours être enrichissant.

Et puis en enfer la subtilité, je sais que t'es de Tsuki. Je fais de la création et de la manipulation d'ombres.

Mais comment elle a su que j'étais de là-bas ?! Puis elle se souvint qu'elle avait utilisé son pouvoir un peu plus tôt pour détourner l'attention des messieurs (et qu'en plus toutes les personnes étant sur ce forum viennent forcément de l'académie) ; elle avait donc finalement fait le lien ? Bah, après tout, Célestia s'en fichait bien, son don n'était pas un truc dangereux et il était plutôt discret à utiliser, pour peu qu'elle ne s'y prenne pas comme un manche à balais.

Comment tu as... Boarf, c'est pas important. Quant à moi, je manipule le son.

Dansa tête, la jeune femme peaufina son plan en triant, ajoutant et supprimant des éléments. Il lui semblait toujours aussi bancal, et son mal de fesses à force de rester dans sa position actuelle ne l'aidait pas, mais il valait mieux avoir un "brouillon" plutôt que rien du tout. Même si elle commençait à avoir un peu mal aux fesses. Elle réprima cette chose peu élégante appelée un "rot", se gratta le derrière de l'oreille et raconta rapidement à Tori ce qu'elle avait en tête :

Donc... Je vais essayer de baisser au maximum le volume pour cacher nos bruits de pas avec mon pouvoir. Essaie de distraire les types si tu les revoient en faisant bouger les ombres, si tu vois ce que je veux dire. Au mieux ou en cas d'urgence, tu peux nous dissimuler dans un ombre si tu arrives à le faire. Ca te va ?

Célestia se rendit compte à cet instant que c'était TRES bancal. Elle attendit l'approbation de Tori pour se permettre de jeter un coup d'oeil hors de la cachette : la voie était libre. Pour le moment... Il fallait donc vite se dépêcher. Célestia fit signe à Tori qu'il n'y avait personne aux alentours et que c'était quand elle voulait.

Comment tu as... Boarf, c'est pas important. Quant à moi, je manipule le son.

Okay, très bien. Je ne sais pas exactement en quoi ce sera utile, mais ça le sera sans doute plus que rien du tout. Du coup j’attends en essayant de ne pas trop la fixer, car visiblement elle réfléchit à quelque chose, à moins qu’elle ne soit tombée dans la lune en réfléchissant, mais je lui fais confiance même si je ne la connais pas du tout. Mouais, je n’ai aucun critère sur lequel me baser pour justifier ma confiance… En fait, c’est probablement juste de l’espoir plus qu’autre chose. Finalement je suis un minimum microscopiquement rassurée lorsqu’elle sort de sa phase de réflexion.

Donc... Je vais essayer de baisser au maximum le volume pour cacher nos bruits de pas avec mon pouvoir. Essaie de distraire les types si tu les revoient en faisant bouger les ombres, si tu vois ce que je veux dire. Au mieux ou en cas d'urgence, tu peux nous dissimuler dans un ombre si tu arrives à le faire. Ca te va ?

Durant l'explication de son plan, j'hoche légèrement la tête une fois de temps en temps, jusqu'à ce qu'elle mentionne le cas d'urgence. Je ressens presque un mal de tête rien qu'en me rappelant de la dernière qui est aussi la première fois que j'ai tenté de faire entrer quelqu'un avec moi. C'est probablement la meilleure façon de se faire prendre, ça c'est certain. Je déglutis avant de donner ma réponse :

- Je ne pourrai pas nous protéger toutes les deux en cas d’urgence, mais pour le reste ça fonctionne. On a vraiment intérêt à pas nous faire voir.

Sous un signe de la jeune femme et après avoir pris une grande inspiration, je m‘extrais de la cachette, commençant déjà à marcher sur la pointe des pieds et à rester aux aguets. On n’a même pas fait quinze pas que je me rends compte qu’on fait déjà face à un obstacle. Tantôt Célestia a refermé la grille sans enclencher le verrou, ça c’est correct, mais le problème est que les charpentes vont de nouveau grincer lorsqu’on va ouvrir la porte et je ne sais pas si ce son entre dans une catégorie " trop bruyant pour être dissimulé ". Je préfère la prévenir. Je chuchote :

- Attention, grincement imminent.

Sa compagne de galère sembla réceptive à son idée. Petit soucis : elle ne pourras pas faire rentrer deux personnes à la fois dans l'ombre. C'était embêtant, car si jamais elles étaient prises au piège, il n'y avait plus que le don de la bleue pour les sauver... Ou alors était-ce une manœuvre pour ne pas la sauver en cas de pépin ? Parce qu'elle pourrait très bien être de mèche avec les types, ce dont la bleue doutait quand même un peu -sinon, elle ne serait pas venue à son secours, tout à l'heure-... Célestia chassa ses pensées de sa tête. Faisons-lui confiance, on verra bien ce qu'il en est.

Elle fit donc signe à Tori de la suivre et commencèrent leur périple à travers l'endroit abandonné. Elles devaient absolument regagner au moins la ville pour être un minimum en sécurité ; avec un peu de chance, à cette heure-ci il y allait avoir du monde dans la rue et les poursuivants pas nets les perdraient de vue... Même si c'était pas gagné avec la couleur bleue très discrète des cheveux de Célestia. Les deux jeunes arrivèrent devant le portail où elles s'étaient engouffrées tantôt : la bonne nouvelle, c'est qu'il ne semblait pas y avoir âme qui vive ; la mauvaise, c'est qu'il fallait passer le portail sans faire de bruit. Bon, en rentrant, il n'y avait pas eu de problème, donc...

Attention, grincement imminent.

... Bon. Célestia se prépara à masquer le son au maximum. Lorsque le portail s'ouvrit, il eu à peine le temps de "grincer normalement" que déjà il faisait beaucoup moins de bruit. La bleue n'avait pas pu masquer en totalité le son, mais c'était déjà ça. Après cette épreuve, la bleue continua son chemin, essayant de se repérer. Elle espérait qu'elle n'était plus très loin de la ville, car il voulait vraiment rentrer... Elle y réfléchirais à deux fois avant de s'aventurer trop loin, surtout si c'était pour s'aventurer dans des endroits difficilement classables dans la catégorie "endroits fréquentables sans danger immédiat et/ou visible", tiens.

Au bout de quelques mètres sans réel accrocs, la jeune femme vit du coin de l’œil des gens s'approcher. Merde. Les avaient-ils vus ? En tout cas, ils semblaient s'approcher dans leur direction... L'esprit de la demoiselle s'emballait. Que faire ? Elle voulait bien fuir, mais il était hors de question de retourner à la case départ : elles avaient si bien avancés, il ne fallait pas faire demi-tour ! Surtout que leur cachette, maintenant trop loin derrière elle, était exiguë, et c'était chaud d'y tenir à deux... Il n'y avait pas vraiment 36 solutions : soit continuer malgré le danger ; soit faire demi-tour et éventuellement trouver un autre chemin, ce qui pourrait être très long et très fatiguant ; soit se cacher à nouveau, ce qui n'était pas la meilleure idée en soit, car Célestia n'avait pas envie de moisir ici ; soit continuer en rusant, car sa compagne avait quand même un don, elle aussi. La bleue opta pour la second option.

Elle fit mine de faire demi-tour, mais en réalité se cachait derrière le premier truc qui lui passait sous les yeux, à savoir un carton assez grand pour lui permettre de s'accroupir. Elle espérait que sa compagne de galère allait comprendre, dans le cas où elle l'avait suivi... D'ailleurs, elle lança :

Caches-toi et fait diversion avec tes ombres si tu peux, ils ne vont pas tarder à arriver.

Et effectivement, des voix commençaient à se faire entendre. Il fallait absolument les faire partir pour qu'elles puissent reprendre leur fuite...

Lorsque j'ouvre la grille, je suis rassurée de constater que le grincement est étouffé après une fraction de petites secondes. C'est un peu comme si la charnière avait été huilée. Par la suite, nous avançons et telle une sympathique paranoïaque je jette un coup d'œil par-dessus mon épaule environ toutes les 30 secondes pour m'assurer qu'on est pas suivies. Je finis par me dire qu'on parviendra à quitter la zone sans nous faire de nouveau repérer et la confiance s'accroît très subtilement, mais sûrement. C'est le cas pour un laps de temps d'à peu près 42 secondes et 3/4, oui juste 42 misérables secondes de détente, car c'est le temps qu'il faut avant que des silhouettes ne se pointent. Sitôt aperçues, mon sang se glace et mon ordinateur interne plante durant une fraction de secondes avant de débugger et de se poser la question existentielle " je fais quoi ?! " La réaction de Célestia, mais surtout la phrase impérative qu'elle formule à mon intention m'aide à ne pas rester figée au milieu du passage comme une fougère.

Caches-toi et fait diversion avec tes ombres si tu peux, ils ne vont pas tarder à arriver.

Aussitôt je repère une poubelle en métal à moitié défoncée et je la prends en guise de planque. Une fois cachée derrière, je me rends compte qu'elle ne dissimule pas si bien que ça et que même moi je peux voir de l'autre côté par deux trous percés de part en part du cylindre comme si une balle d'arme à feu était passée par-là. Il est désormais trop tard pour trouver une meilleure cachette et si je veux éviter qu'on se fasse prendre, je ferais mieux de distraire et vite. Je murmure un sacre en québécois en pensant à la seule option envisageable qu'il me reste, puis je me concentre afin de créer une ombre assez grande pour y disparaître. En moins de temps qu'il n'en faut pour faire feu avec une arme je me retrouve du côté sombre, mais là ne s'arrête pas le travail. Je dois non seulement maintenir l'ombre et me maintenir à l'intérieur, mais en plus je dois créer une diversion. Heureusement que je suis en bonne santé (et accessoirement l'une des héroïnes de ce rp (désolée, j'ai pas pu m'en empêcher))... J'ajouterais aussi qu'heureusement on est pas loin d'un coin de rue, du coup je vais jouer sur les projections trahissantes. Je repère à la hâte des ombres déjà existantes à l'extérieur - parce que j'arriverai pas à en créer d'avantage - et je les rassemble discrètement au coin de la rue. Désolée Célestia, je t'emprunte ton ombre deux minutes. J'espère que tu m'en voudras pas.

J'entends les pas qui se rapprochent dehors. Pour ce qui est du ramassis sombre, je lui fais prendre la forme de deux silhouettes distinctes mais bien bâtardes si on prend le temps de les observer et de les comparer aux originales, cependant les hommes ne devraient pas avoir le temps de remarquer les inexactitudes qu'elles comportent. La représentation débute par l'entrée en scène de silhouettes appartenant à deux jeunes femmes semblant fuir quelque chose, mais alors que l'une s'avance, l'autre la retient et lui fait remarquer d'un signe de la main qu'il y a quelque chose de peu rassurant dans la direction qu'elle voulait prendre. Du coup elles font toutes les deux demi-tour pour s'enfuir et s'éloignent assez pour que leur ombre ne soit plus projeté sur le mur. Cette petite prestation ne laisse pas le public qui y assiste indifférent. S'ils ont d'abord ralenti le pas, les brutes se sont rapidement lancées à la poursuite des vedettes en comprenant qu'il s'agissait des deux filles qui leur avaient échappé. C'est une très bonne chose, car je me sens étourdie par tout ce mouvement et je crois... Je sens quelque chose couler à l'intérieur de mon nez. Argh fuck fuck fuck ! J'espère que dehors ils se sont assez éloignés. Je relâche l'emprise sur tout le contrôle que j'avais afin d'éviter d'aggraver ma situation. Je ressors de l'ombre alors qu'elle disparaît et remarque que dans la précipitation j'avais laissé mon sac à côté de la poubelle. C'est un miracle que personne ne l'ait repéré et j'en ai justement vraiment besoin. Bouchant du mieux que je peux mon nez avec ma main droite pour ralentir l'écoulement du sang, je fouille maladroitement dans mon sac avec ma main gauche jusqu'à tomber sur mon rouleau d'essuies-tout. Toujours gauchement - et c'est le cas de le dire - je détache un paquet de feuilles du rouleau et les presse contre mon nez. Ça tourne tellement que j'ai mal au cœur. Si jamais les hommes reviennent en ce moment, c'est un game over direct.

Célestia restait derrière son carton, enroulée sur elle-même. Elle ne regardait pas tellement sa camarade de galère pour voir si elle faisait quelque chose ; ses yeux été rivés sur le sol, attendant qu'un miracle tombe du ciel. Soudainement, un mouvement suspect attira son attention. Le plus discrètement possible, elle quitta le sol des yeux pour remarquer... que son ombre bougeait toute seule. Le premier réflexe qu'elle eu, ce n'est pas de crier ou de sursauter, non, c'est d'essayer d'attraper son ombre pour la retenir. Ce qui ne servait strictement à rien. Elle s'en rendit compte quand elle s'aperçut qu'elle continuait à bouger malgré tout... Elle remarqua aussi que Tori avait disparu. Pendant un instant, la jeune fille paniqua, puis se calma ; peut-être était-elle actuellement en train de faire diversion ? A moins qu'elle ne se soit en train de fuir, telle une lâche... La bleue se ressaisit ; il allait falloir qu'elle apprenne à lui faire un minimum confiance !

Quelques secondes plus tard, Tori revient en sortant d'une ombre en mode "c'est totalement normal, t'inquiète". Seulement, la jeune fille aux cheveux noirs n'avait pas vraiment l'air bien, à en juger son saignement de nez... Pourtant, elles ne pouvaient pas rester là indéfiniment, surtout avec la voie libre. Célestia se leva et se dirigea vers Tori en essayant de faire le moins de bruit possible. Elle se mit à sa hauteur et lui demanda, inquiète :

Ca va aller ?

Elle lui prends ensuite la main et la regarde, pour lui faire comprendre qu'il fallait y aller. S'il le fallait, elle ralentirais le pas, ça ne la gênait pas, du moment qu'elles sortaient de ce merdier... D'ailleurs, est-ce qu'elles étaient bientôt à la sortie de cet endroit ? Parce qu'elle ne tenait pas particulièrement à retomber sur les messieurs forts aimables de tout à l'heure... Dieu seul sait ce qui aurait pu arriver à la bleue si l'autre ne passait pas dans le coin à ce moment-là. Elle attendit un peu avant de se relever. Elle se leva, scruta les alentours : personne en vue, c'était le moment. Elle tends sa main à Tori et lui dit :

Viens, il faut y aller... Si on reste ici, on va avoir des ennuis...

La bleue espérait que Tori réussirait à suivre et qu'elle ne s'écroulerait pas en plein milieu du chemin, parce que Célestia n'allait pas vraiment pouvoir la porter sur son dos.

Célestia vient me rejoindre. Si elle sort de sa cachette, c'est probablement que " tout " va bien, du coup je me détends un peu. Elle me demande :

Ca va aller ?

À défaut de pouvoir hocher la tête, je me contente de simplement répondre oralement à la question en changeant de boule d'essuies-tout pour une blanche en jetant la première remplie d'hémoglobine dans la poubelle défoncée :

- Oui, t'inquiète pas, j'ai l'habitude. Ça arrête tout seul au bout d'un moment... D'habitude...

Eh oui, j'ai ce merveilleux don de ne pas être rassurante lorsque c'est primordial de l'être. Au moins, les étourdissements ont déjà pratiquement cessé, ce qui est bon signe à moins d'une preuve du contraire. Ma camarade d'infortune me prend par la main pour m'inciter à bouger.

Viens, il faut y aller... Si on reste ici, on va avoir des ennuis...

Je change une dernière fois de boule d'essuies-tout, ce qui me fait penser au fait que saigner du nez n'est pas vraiment hygiénique, mais on reparlera de ça lorsque ce sera dans une situation autre que pour nous sauver la vie, car avouons-le, on était faites sans la diversion.

On poursuit notre progression interrompue et j'arrête de saigner du nez en chemin, comme c'était manifestement prévu. Le cas contraire aurait été nuisible et surtout inquiétant, mais on peut se rassurer de ça au moins, ça s'est arrêté. Au bout de quelques minutes sans rencontrer de nouveau problème, je commence à reconnaître le décor et nous retrouvons le reste de la ville avec soulagement, mais sans pour autant baisser notre vigilance et ce, jusqu'à ce que nous ayons atteint ensemble la grille à l'entrée du terrain de l'académie. Je crois que je vais éviter de ressortir pour le reste de la journée, sauf peut-être pour aller manger. J'ai eu ma dose d'aventure pour aujourd'hui. Avant de partir pour aller me réfugier dans la maison Émeraude, je conseille à Célestia d'être prudente à l'avenir ce qui est sans doute la suggestion la plus obvious que je pouvais donner, mais mieux vaut prévenir que guérir à ce qu'il paraît.

HRP :

Tori assura à Célestia que tout allait bien et que son saignement de nez s'arrêtera en cours de route ; si elle le disait... Les deux filles reprirent donc leur route, et il n'y eu heureusement aucun problème par la suite. Tant mieux, parce que la bleue n'avait pas envie de se cacher tous les dix pas. Elle sentit une partie de la pression s'évaporer quand elle fut sur le seuil de la ville, encore plus quand elle fut dedans. Normalement, avec tout ce monde, ces messieurs ne devraient pas être capables de les retrouver malgré la couleur des cheveux de Célestia. D'ailleurs, étaient-ils encore en train de les chercher ou ils avaient abandonné ? Bah, dans tous les cas, ils n'allaient pas retrouver les deux jeunes filles de si tôt.

Après quelques minutes de marche à travers la ville, elles arrivèrent enfin devant la grande académie : Célestia était maintenant à peu près sûre d'être en sécurité. Tori lui conseilla d'être plus prudente à l'avenir, ce à quoi la bleue répondit par un hochement affirmatif de la tête. De toute façon, elle n'était pas du genre à s'attirer les emmerdes volontairement. En tout cas, l'épisode de cette journée l'avait dissuadé de se balader dehors, en particulier hors de la ville, pendant quelques jours... Elle se sépara de Tori et se dirigea vers sa chambre du dortoir Saphir. Elle se demandait ce qu'elle allait bien pouvoir faire ensuite... écouter de la musique ? Dessiner ? Faire ses devoirs ? Mouais, non, elle avait la flemme, et puis c'était chiant à faire. Les profs allaient pas apprécier, mais elle s'en foutait, de même que pour le contrôle qui allait bientôt arriver. De toute façon, qu'elle ai une note moyenne voire mauvaise, elle n'était pas à ça près....