Sauvons Yumiko ! [Pv la team]

Le temps était passé depuis leur dernière visite à l’Académie Tsuki. Entre temps, il avait envoyé une lettre à sa fille, lui ordonnant de mourir seule. Il n’avait plus de nouvelles, même en regardant les informations internationales. En ramenant sa fille légitime chez lui, il apprit qu’aucun suicide ou accident mortel ne s’était produit. Il connaissait l’amour que les deux sœurs se portaient. Alors, souhaitant ne prendre aucun risque, et surtout par peur de laisser ce monstre dans la nature, il envoya quelqu’un vérifier les dires de sa fille. Et, au retour de son serviteur, ses craintes durent confirmées : elle était toujours vivante.
Ne souhaitant pas qu’elle reste à la vue de tous, qu’elle fasse plus de ravages autour d’elle, il décida que si elle voulait réellement vivre elle le ferait comme depuis son plus jeune âge. Mais, pour cela, il allait devoir refaire le voyage jusqu’en Angleterre. Avant toute chose, il la mit en garde pour lui montrer que, tant qu’elle était en vie, elle lui appartenait et serait destinée à lui obéir, avec ou sans l’utilisation de son pouvoir. Puis, après quelques temps, il décida qu’il était temps de la ramener. Prétextant un voyage d’affaires auprès des domestiques et de sa femme, il commanda les billets pour lui et quelques hommes de main. Avant son départ, il vérifia que Yumiko Junior était bien arrivée à la pension japonaise à laquelle il l’avait inscrite. Elle avait pris de bien trop mauvaises habitudes en ce pays étranger et il fallait lui faire comprendre que pour vivre il fallait suivre des règles très strictes. Il espérait qu’elle le comprendrait.

Son voyage se passa sans accroc, comme il s’en doutait. Pourquoi en aurait-il été autrement ? Il s’était logé dans un hôtel dans une partie de la ville qu’ils appelaient « quartier touristique ». Avec l’animation qui y régnait et les boutiques qui s’y trouvaient, très certainement pourrait-il y croiser sa fille par hasard tout en se fondant dans la masse. Alors, pendant quelques jours, il se promena ainsi en demandant à ses hommes de veiller à sa sécurité discrètement. Puis, il la trouva. Elle semblait apeurée mais elle se promenait tout de même, regardant les vitrines comme si elle était à la recherche de quelque chose. Comment une créature comme elle, qui n’aurait jamais dû voir le jour, pouvait sembler s’épanouir telle une magnifique fleur ? C’était totalement contre-nature. Il s’approcha donc d’elle, le plus naturellement du monde pour ne pas attirer l’attention, l’air digne et fier. Une fois arrivé face d’elle, son expression de plus en plus joyeuse se changea en terreur infinie. Elle sembla même vouloir fuir mais il l’en empêcha par un simple ordre : « Restes près de moi et ne dis rien. ». Obligée d’obéir à cause de son pouvoir, elle ne bougea plus, n’exprima plus la moindre expression. Toujours en utilisant son pouvoir, il l’emmena à l’hôtel. Là, il se débarrassa de tous les moyens qu’elle avait pour communiquer avec l’extérieur en les détruisant et il commanda les billets de retour.

Une fois encore, grâce à son pouvoir, il parvint à passer un agréable voyage. Il n’avait été placé à côté de cette erreur de la nature pour son plus grand soulagement. Ayant pris les places à la dernière minute, il n’avait pas eu le choix. Puis, dès qu’ils furent arrivé au Japon, il enferma la jeune femme dans la cage qui fut toujours son lieu de vie et plaça un garde près de l’entrée de la « cave ».
Quand elle fut seule et enfin libérée des ordres de son père, sauf celui qui lui interdisait de produire le moindre son, Yumiko pu enfin se laisser à son désespoir par des pleurs. Elle le savait. Elle le pressentait. Comment en aurait-il pu en être autrement ? En regardant ses poignets, les bracelets de Narok lui apparurent comme sa seule échappatoire. Allait-il réellement venir ? Voulait-on réellement d’elle à l’Académie ? Priant pour qu’on la sauve, espérant qu’on l’aimait et peinée de devoir avoir recours à cela, elle brisa les bracelets qui devinrent du sang, l’un après l’autre. Voir du sang sur ses poignets lui rappela avec force l’acte que son père l’avait forcée à commettre. Elle pria alors encore plus fort qu’on vienne la chercher. Son calvaire ne faisait pourtant que commencer…

Code par Yumiko

HRP:

De leur côté, le groupe de Narok, Noa et Yasushi étaient sur le point d’escalader le mur. Ils répondirent d’ailleurs qu’ils avaient bien reçu le message avant d’entamer la seconde phase du plan. Se servant des informations qu’ils avaient récoltés sur la maison, ils avaient décidé de rentrer par l’endroit le plus proche de la prison de leur amie. Peut-être que de cette façon ils pourraient la rassurer par leur présence, mais aussi trouver plus facilement l’entrée qui menait à la cave. Malheureusement, c’était sans compter sur la présence de monsieur Okamoto dans sa demeure. Ayant remarqué la présence d’étrangers qui logeaient non loin de là alors que la période touristique était terminée depuis bien longtemps, il s’était méfié et avait demandé à ce qu’on prétexte qu’il n’était pas là si on le demandait. La vie de politicien et la trahison de sa femme l’avait amené à se méfier de tout et de tous. A ses yeux, bien lui en fit puisque cela lui permit de débusquer les trois adolescents en se promenant dans son jardin. Leur ordonnant de ne plus bouger, il s’approcha d’eux et les jaugea. Leur position n’était pour lui nullement dut au hasard. Bien au contraire ! Après tout, il y avait de bien meilleurs horaires et des endroits plus fiables pour cambrioler cette demeure. Puis on l’avait prévenu qu’un étranger avait souhaité le voir alors qu’il n’avait à sa connaissance aucun rendez-vous. Il n’y avait donc qu’une solution possible et il voulut se servir de ça pour détruire plus encore le monstre qui dormait sous sa maison. Parlant donc assez fort pour que l’adolescente l’entende sans pour autant alerter la garde, il se mit à parler :

- Tient, tient, tient ! Des individus indésirables dans ma demeure. Je pourrais vous livrer aux autorités, mais j’ai beaucoup mieux comme divertissement : dites-moi vos noms.

Et quand il les eut entendus, il donna un autre ordre :

- Yasushi et Narok, entretuez-vous.

Obéissant à cet ordre, les deux adolescents se mirent à se battre sans réfléchir, usant de tous les moyens dont ils disposés pour mettre fin à la vie de l’autre sous le regard horrifié de Yumiko et satisfait de son père. Malheureusement, il avait oublié de donner un ordre essentiel au dernier du groupe qui tenta d’arrêter la scène en protégeant l’un des deux. Yasushi, sous l’emprise de l’assassin qui était en lui, ne s’arrêta pas alors qu’il était armé d’un couteau qu’il avait préalablement prit à l’hôtel et il planta son arme dans le ventre de son ami. Blessé gravement, Noa tomba au sol sous le regard impassible du Rubis qui se fit vivement assommé par Narok qui avait repris le contrôle de son corps pour une raison qu’il ignorait. L’initiateur de ce combat ne tenta pas de les retenir alors qu’ils fuyaient, préférant descendre voir son monstre de fille pour lui annoncer la mort d’un de ses amis. La pâleur de son visage et l’horreur que prit son expression lui laissa une immense joie tant son but était atteint. Peut-être se laisserait-elle mourir plus rapidement ainsi ?

De leur côté, à l’hôtel, Noa était dans un état critique. Allongé dans son lit sous les soins d’Archie, il semblait souffrir et le matériel dont le médecin disposait ne semblait pas être suffisant. Yasushi, quant à lui, était dans la grande pièce, attaché sur une chaise et n’avait pas bougé depuis qu’il s’était réveillé. Malgré les paroles de son père de cœur et les interrogatoires qu’il avait subi, il n’avait pas bougé d’un pouce. Même quand il y eut de l’agitation parce que son ami faisait une crise cardiaque, il ne réagit pas. Ce fut Narok qui sauva l’homme-oiseau de la mort, usant de son sang pour le soigner de sorte à ce que sa vie ne soit plus en danger.

Deux jours passèrent avant que l’équipe de sauvetage puisse être témoin du réveil du blessé. Celui-ci semblait un peu perdu, mais bien aller. Ils purent donc retourner au sauvetage de Yumiko qu’ils avaient préalablement préparés. Archie partit après avoir demandé à son patient de lui faire la promesse de rester à l’hôtel et dit quelques paroles à son fils qui resta encore dans un état de légume. La raison de cet état lui échappait totalement et cela l’attristait énormément. Néanmoins, il était une autre personne qui était en danger. Ils allèrent donc mettre en œuvre leur plan : le père de Yumiko étant partit pour une fausse réunion grâce à Hayate, le champ était libre. En plus de cela, ils obtinrent de l’aide. Une femme élégante et distinguée leur proposa d’entrer par la grande porte et de les mener jusqu’à leur but final. En chemin, ils apprirent qu’elle était la mère de la jeune femme mais qu’elle ne pouvait rien faire à cause du pouvoir de son mari qui l’entravaient pour beaucoup de choses comme aider sa fille directement. Elle comptait donc sur eux pour la sauver et l’aider à vivre une vie heureuse. C’est ainsi qu’Archie, Hayate et Narok découvrirent une Yumiko frigorifiée, à moitié morte de faim et enchaînée dans une prison sous la maison, comme la vidéo l’avait montré. Le spectacle était encore plus frappant en vrai. Pâle et en larmes, elle ne réagit pratiquement pas en les voyant, comme si elle n’y croyait pas. Ce n’est que lorsqu’Hayate la prit dans ses bras qu’elle lâcha prise et se mit à pleurer sans émettre un seul son. Narok, se sentant sur la réserve, se contenta de détacher son amie avant de presser tout le monde pour qu’ils soient partis au retour du maître de maison.

Comme si leur bonne étoile les avait abandonnés, le patriarche était à l’entrée quand ils l’atteignirent. Frustré d’avoir été floué et contrarié de voir que le monstre avait des alliés assez fous pour braver l’impossible, il sortit un pistolet et tira en visant Yumiko. Hayate usa alors de son pouvoir pour transformer son corps en diamant et se plaça devant la jeune femme blonde pour la protéger. N’ayant jamais fait cela avant, il savait qu’il avait atteint une limite de non-retour. Il murmura donc à sa protégée qu’il l’aimait avant de se briser en mille morceaux qui tombèrent au sol. Détruite par cette vision d’horreur, elle ouvrit la bouche pour hurler sans y parvenir et tomba à genoux. Par moment, alors que l’assassin se mit à éclater de rire, elle articulait sans qu’on entende quoi que ce soit. Archie et Narok entreprirent de l’endormir pour qu’elle ne se détruise pas plus alors qu’ils pouvaient entendre :

- Vois, monstre ! Tu n’apportes que le malheur en ce monde ! Sans toi, personne ne serait mort ! Sans toi, je serais un homme heureux puisque je n’aurais pas à supporter la trahison de ma propre femme ! Sans toi, ta sœur ne serait pas la risée de tous !

Puis, tout d’un coup, il s’arrêta et tomba au sol, dévoilant Yasushi et Noa qui étaient finalement venus. D’ailleurs, le blond déclara d’une voix neutre, comme s’il se retenait :

- Yumiko n’est pas un monstre et ce n’est pas elle la responsable de tout ça. C’est vous.

Suite à cela, ils rentrèrent à l’hôtel pour panser les plaies de tout le monde, s’occuper du corps en morceau d’Hayate et se préparer pour le voyage du retour. Il leur serait difficile d’oublier cette partie de leur vie et la mort de l’Emeraude, mais ils avaient au moins sauvé une innocente de ce qu’elle ne méritait pas.

Code par Yumiko