Journal de l'encrier
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Journal de l'encrier
Chère Élise, tu m'avais demandé, avant mon départ, d'envoyer une lettre à mon arrivée pour te raconter comment le voyage s'est déroulé et ainsi reprendre contact. En exauçant ton vœux, je vais te rassurer et t'apprendre juste ce qu'il faut. Sache tout d'abord que le trajet s'est bien passé - je te dis surtout cela pour te rassurer, encore une fois, toi et le reste de la famille, vous savez autant que moi les difficultés que je peux avoir. Je suis arrivé sans encombre, le car, l'Eurostar et le bus n'ont pas eu de problèmes particuliers. Je vais t'avouer, j'ai surtout dormi. Les élèves de l'Académie m'ont bien accueilli, je suis tombé très rapidement sur deux personnes très sympathiques, qui m'ont accompagnées jusqu'au dortoir - cette école fonctionne comme un pensionnat - pour que j'y dépose mes affaires et m'ont même proposer un petit tour des lieux, ceux ci sont gigantesques. Je t'écris ici de la chambre. C'est un endroit confortable, mes colocataires et moi sommes bien logés. A propos de ces derniers, ils sont gentils, chacun a sa personnalité même si nous avons tous un point commun : il faut en effet savoir que les personnes sont divisés en quatre "maisons", d'ailleurs, elles sont nommées d'après des pierres précieuses - et je sais que ces objets rares sont ta passion - tel que saphir, rubis, émeraude et diamant. J'appartiens à la Maison saphir. Je me sens déjà un peu mieux que lorsque je me trouvais en ville ou devant le bâtiment, où tous ces vers se mélangeaient dans ma tête, c'était très gênant, je n'arrivais même pas à parler. Plus à l'aise dans ma chambre, je le serais encore plus lorsque je serais sûr que tu auras reçu cette lettre et que tout le monde l'aura lu. Désolé si cela est bien court, en ce moment même où je t'écris, je dois bientôt aller en cours, mon premier. |
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Re: Journal de l'encrier
Aujourd'hui maman est morte. Je viens d'apprendre la nouvelle. C'est terrible, oui, c'est terrible. ... Je ne sais pas comment réagir. ... Je n'en peux plus. Je crois que je subis ce qu'on appelle le "tourment". Ou le "deuil". Ou la "colère". Mais je me fiche de comment ça s'appelle. Je n'en peux juste plus. J'aimerais tellement pouvoir me mettre en face de la mort et lui déclamer des vers à la Molière : "Ah ! Suppôt de Satan ! Exécrable damnée !". Mais ça serait la provoquer, et je sais qu'il n'y a que les suicidaires qui la provoque, la mort. ... Mais, mais, mais je suis en colère. Et je n'arrive plus à écrire. Que s'est il donc passé ? Pourquoi je n'ai pas été là bas, en France, en Isère, à La Morte ? Le nom de ce village était une prémonition. "La Morte"... la morte ! ça pourrait presque me faire rire de colère tellement c'est terriblement ironique. Foutu village. Pourquoi a-t-il eu ce nom. ... Et je pleurs aussi. Je pleurs beaucoup. Je suis en colère et je pleurs. J'ai les deux. La lettre est remplie de ces petites tâches grises qu'il y a quand on est triste. J'ai envie de crier, d'hurler. Je pleurs tellement que j'ai envie que toutes mes larmes inondent ce foutu endroit, le détruise, me noie moi et tous les autres, pour faire comprendre à cette madame la mort à quel point je suis triste et en colère. Triste. Et en colère. Je suis triste et en colère. ... J'hurle. On se demande ce que je fais à l'extérieur. Mes camarades veulent rentrer, j'ai bloqué la porte de la chambre. ... Et dire que je comptais lui envoyer pleins d'autres lettre, à ma mère. Je ne lui en ai écrite qu'une. Adieu, je vous renverrais des lettres, si possible. |
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Dernière édition par Antoine Lucret le Dim 18 Fév 2018, 17:08, édité 1 fois
Re: Journal de l'encrier
Ce poème se trouve à la presque-fin du journal d'Antoine, écrit par lui même, peu avant son départ pour l'Académie. Il est intitulé "Les Suffocations". Sur le côté de la page, une annotation indique :
« Je sens qu'il faut que je recueille tous mes écrits, tout ce qui m'a traversé l'esprit, pour que les gens comprennent ce que je ressens. Et quand ils ouvriront mon journal, réécris pour la forme, et s'ils leurs vient à l'idée de le faire, ils tomberont d'abord sur ce poème. »
« Je sens qu'il faut que je recueille tous mes écrits, tout ce qui m'a traversé l'esprit, pour que les gens comprennent ce que je ressens. Et quand ils ouvriront mon journal, réécris pour la forme, et s'ils leurs vient à l'idée de le faire, ils tomberont d'abord sur ce poème. »
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Je cours, je cours, toujours et encore
Fuyant ce poison qui me dévore
Ce buisson ardent qui pousse dans mon être
J'essaie en vain de le faire disparaître
Le voilà qui me consume tout entier
Et ni la neige ni le froid ne peuvent l'arrêter
Elle me mange, elle me creuse, elle me brûle
Cette mer de flammes à la rouge écume
Perdant le combat, je trébuche et je tombe
Haletant et soufflant de la douleur qui en incombe
Aux alentours, il n'y a rien pour m'aider
C'est un désert blanc, aux cimes enneigées
Voilà ce qu'il se passe, durant ce jour au ciel pâle
Que j'observe écrasé au sol tel une sentence fatale
Que j'observe les poumons remplis d'un air glacé
Me faisant mal et m'empêchant de crier
Ce que je ressens, tel la douleur
Qui me prend au fil des heures
Qui passent, indéfiniment
Qui me laissent, inlassablement
Impuissant, étendu dans le blanc manteau
Le corps, recouvert de cristaux
De glaces, qui rentrent et gèlent
Tout mon corps, c'est un bel
Enfer, que de ne plus pouvoir
Profiter de l'espoir
Qui m'a laissé
Blessé
Étouffant
Et mourant.
Je cours, je cours, toujours et encore
Fuyant ce poison qui me dévore
Ce buisson ardent qui pousse dans mon être
J'essaie en vain de le faire disparaître
Le voilà qui me consume tout entier
Et ni la neige ni le froid ne peuvent l'arrêter
Elle me mange, elle me creuse, elle me brûle
Cette mer de flammes à la rouge écume
Perdant le combat, je trébuche et je tombe
Haletant et soufflant de la douleur qui en incombe
Aux alentours, il n'y a rien pour m'aider
C'est un désert blanc, aux cimes enneigées
Voilà ce qu'il se passe, durant ce jour au ciel pâle
Que j'observe écrasé au sol tel une sentence fatale
Que j'observe les poumons remplis d'un air glacé
Me faisant mal et m'empêchant de crier
Ce que je ressens, tel la douleur
Qui me prend au fil des heures
Qui passent, indéfiniment
Qui me laissent, inlassablement
Impuissant, étendu dans le blanc manteau
Le corps, recouvert de cristaux
De glaces, qui rentrent et gèlent
Tout mon corps, c'est un bel
Enfer, que de ne plus pouvoir
Profiter de l'espoir
Qui m'a laissé
Blessé
Étouffant
Et mourant.
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