Sur un air endiablé ! [Pv. Rain] (Terminé)

Dans les méandres de son passé, William s'était un jour armé d'un fiddle. C'était arrivé peu de temps après l'acquisition de son pouvoir. Il avait d'abord été accablé par la soudaine apparition de son acouphène. Une fois qu'il eut associé la présence de sons ambiants avec l'atténuation de sa condition, il s'était pris sur lui le devoir d'apprendre à jouer d'un instrument, question qu'il puisse varier ses solutions. Il avait entendu dire, dès un jeune âge, que le violon était particulièrement bruyant lorsqu'on apprenait à en jouer. C'était parfait pour lui. C'est à ses douze ans que ses parents lui en procurèrent un, avec des cours privés. S'il n'avait jamais aimé être assidu ou encore les cadres restreints, cela ne l'avait pas dérangé de passer deux heures par semaine avec sa prof de violon, surtout qu'elle était jolie. Même que juste pour lui faire plaisir et se faire du bien aux oreilles du même coup, il pratiquait vraiment pendant ses temps libres ! Enfin, tout ça pour amener à ce moment précis, environ six ans plus tard.

C'est dans un précédent passage à travers l'Académie qu'il avait remarqué la salle de musique. Tout de suite, il s'était attardé à l'horaire affiché à côté. Cours... cours... cours privé... accès libre. Exactement ce que Will cherchait. Certes, il pouvait prendre son instrument et aller pratiquer dehors, mais ils étaient quand même en Angleterre et la pluie était fréquente. D'ailleurs, arriva une de ces journées où l'eau tombait du ciel à intermittence. Pour Will, c'était la journée parfaite pour aller tester cette salle de musique et pourquoi pas faire un peu d'impro avec quiconque serait là.

L'étui de son fiddle en main, Will traversa la Maison Rubis et se rendit dans l'Aile Nord, celle-là même où s'était tenu son cours de littérature. Il passa rapidement dans les couloirs, souriant au passage à une jolie fille ou deux. Il trouva la salle complètement vide, à part un piano et un ensemble de batteries dans le fond, avec quelques guitares et autres basses sur le côté. Probablement des instruments mis à la disposition des élèves. S'il y en avait d'autres, ils étaient rangés dans les armoires. Cela importait peu à l'Écossais, il avait le sien avec lui.

Il tira un banc vers le milieu de la salle et y plaça son étui et ses écouteurs. Il sortit un bandeau de sa poche et en entoura sa tête pour retenir ses cheveux avant de sortir son violon et de l'installer sur son épaule. Archet en main, il laissa retentir quelques notes. Sa satisfaction marquée par un sourire, il prit une grande inspiration, ferma l'oeil et laissa la musique l'emporter...

Pour mettre l'ambiance:

Les notes du violon emplirent très rapidement la salle et s'échappèrent même à travers le couloir malgré l'insonorisation du local. William, notre musicien du moment, tapait du talon pour ajouter un certain rythme percussif à sa prestation solo. À vrai dire, il gagnerait à être accompagné. Certes, les mélodies qu'il jouait sonnait très bien, mais avec son unique instrument, mais il n'y a rien de tel que de créé une harmonie avec divers instruments. Entre deux reel, il pensa au quelques joueurs de musique qu'il côtoyait à Edinburgh. L'un était un ace du bodhran, un second jouait de la guitare, un autre maniait les cuillères avec élégance et bien sûr, il y avait le joueur de cornemuse. C'était les plus fréquents, mais il arrivait aussi qu'on entende accordéon et tin whistle. Au final, l'entourage musical de l'Écossais était très folklorique et ça se renvoyait sur les pièces qu'il connaissait. En même temps, c'est les reels et autres gigues qu'il aimait jouer. Le classique ça passait, mais il préférait le côté joyeux.

Il joua bien trois, au cours desquels la déchéance s'empara de lui. Plutôt que de tenir en place, il s'était mis à tourner et danser au rythme de sa propre musique. L'oeil toujours fermé, il n'avait même pas remarqué l'apparition de la demoiselle pendant la Swallowtail Jig avec laquelle il s'était le plus emporté. Si bien que, après la note finale, son souffle était presque haletant. Malgré l'effort, inutile dirons-nous, il affichait un énorme sourire. Il ouvrait même un oeil pétillant, retirant son fiddle de son épaule pour un instant de repos. Il le déposa momentanément dans son étui, question d'aérer sa chemise. Il en remonta aussi les manches et s'offrit un bouton de moins dans le haut, question de respirer.

À travers tout ça, il était resté dos à la porte, face à ses trucs. Il s'étira un peu, principalement le cou et les bras, puis reprit violon et archet, se retournant enfin. Il allait s'installer pour un autre tour quand il aperçu, finalement, la jeune femme qui devait le trouver bien concentré sur le coup. S'il avait pu, il aurait ouvert bien grand les deux yeux. Malheureusement, il n'en avait qu'un seul. De là, il laissa tomber l'idée de rejouer et tint plutôt son instrument le long de son corps. D'un signe d'archet, il salua la fille à la longue chevelure d'Ébène.

"Hey, slaut ! Tu pensais utiliser la salle ? Je décolle si tu veux," dit-il en faisant tournoyer son archet pour désigner le local. Il reposa son oeil sur la fille, souriant. Pardon, je reprends. Moi, c'est William, mais ça va aussi. J'espère que ma musique ne dérangeait pas ?"

Il disait ça, et déjà il se rendait compte de son acouphène qui était revenu. Sa voix, c'est bien, mais s'il fallait qu'il parle constamment pour ce problème... Non, il préféra endurer sa condition, au moins pour cette conversation.

Après ses déblatérations, William s'était attardé un peu plus longtemps à l'apparence de la jeune femme. Au-delà de ses magnifiques cheveux noirs, elle avait de jolies yeux. À cette distance Will avait cependant du mal à en voir la couleur. Il pouvait tout de même remarqué qu'elle était petite, mais solidement bâtie. Ça formait un drôle de tout au final. Cette fille avait l'air aussi forte qu'elle semblait fragile et ça lui donnait un certain charme. Après, le fait qu'elle ne portait pas son uniforme la rendait à ce point plus intéressante, puisque ça laissait paraître une parcelle de sa personnalité. Will pouvait deviner qu'elle ne s'en faisait pas trop avec sa tenue, qu'elle jugeait son confort plus important que d'impressionner les gens. Ça lui réussissait bien selon l'Écossais. Lui-même ne s'était pas vêtu de son uniforme. Quoi qu'avec son habitude de mettre des chemises blanches ou blanc cassé, ça ne changeait pas beaucoup son style...

Son analyse rapide (sisi, rapide) terminée, il s'attarda à la réponse de son interlocutrice. Au compliment il inclina humblement la tête. Il ne se considérait pas virtuose, mais si une jolie fille pensait qu'il jouait bien, tant mieux. Elle mentionna ensuite son désir de jouer du piano. Ça tombait bien, il y en avait un juste là, dans le coin de la salle. Enfin, elle se prés.. Non, elle hésite. Allait-elle lui donné un surnom ? Un faux nom ? Peut-être que c'était l'intention initiale et qu'elle allait plutôt donner son vrai nom... Dur à dire, d'autant plus que le nom qu'elle offrit était bien un prénom. Peu commun, certes, mais pas des plus rare. Elle réitéra son compliment, forçant un large sourire sur le visage du rouquin. Celui-ci effectua une révérence, son archet effectua plusieurs cercles avant d'être entraîné vers la gauche pendant que le garçon se pliait.

"Enchanté de faire ta connaissance, Rain, et merci du compliment," dit-il en se redressant. "Niveau piano, il y en a un juste là.

Il pointa l'instrument de son archet, lui jetant du même coup un regard de son oeil fonctionnel. Le dit oeil revint rapidement se poser sur Rain alors qu'il lui offrait un autre. Lui qui se désolait du manque d'accompagnement à son violon, voilà que se présentait une demoiselle qui appréciait sa musique et qui était même pianiste. C'était à se demander si Jïnn avait pas préparé tout ça après lui avoir mentionné la salle de musique, vu que les deux avait aussi parlé filles...

"On joue ensemble, si tu veux. Ou même, tu joues et je me contente de t'écouter, ce ne serait qu'argent remis."

Sa joue s'étira, révélant un sourire légèrement espiègle. Dans un ou l'autre des cas, il serait bien content. Puis, même dans le cas numéro deux, rien ne disait qu'ils ne pourraient pas continuer en duo après un premier morceau de la part de Rain.

William s'inclina respectueusement et laissa Rain s'installer au piano. Entre la porte et le piano, il eu le temps de regretter la longueur de sa chemise, celle-ci cachait ainsi le bas de son dos. Enfin, en même temps ça montrait qu'elle avait un minimum de classe, vu qu'elle ne se pavanait pas en ne portant ce qui s'avère, au final, n'être que des collants opaques. Et encore, il en avait vu où le noir laissait place à la couleur de la peau. N'empêche, il aurait aimé pouvoir juger de la courbure entre son dos et ses cuisses. Plus tard, peut-être... On est aux femmes ou on ne l'est pas, hein !

Lorsqu'elle se mit à jouer, il laissa ses oreilles se régaler, son esprit momentanément libéré, du même coup, du cillement constant. La mélodie commençait avec un certain calme, presque mélancolique. Elle se prêtait bien à la température, que ce soit voulu, ou pas. Rapidement les notes s'enchaînaient pourtant et ce qui était relativement aiguë et doux laissa place à une harmonie de basses et d'aiguës sur un rythme plus soutenu. MacKenzie avait laisser son oeil se fermer, laissant ainsi tout le loisir du monde à ses oreilles pour se délecter du morceau. Sa tête se balançait même au rythme du piano.

Il ré-ouvrit son oeil juste après la dernière note, assez tôt pour apercevoir son sourire. Ce dernier semblait cacher quelque chose, mais il ne s'en occupa point. Il applaudit, plutôt, la tête inclinée et frappant son poignet droit de sa main inoccupée. Il réfléchit ensuite, à la demande de Rain, à un morceau qui serait intéressant à jouer pour un duo de piano et violon. Cela ne prit que quelques instants alors qu'il passait en revu ce que lui-même connaissait et qu'une pianiste risquait fort de connaître. Il finit par sourire. Il avait trouvé quelque chose de classique, mais de bien rythme, comme il l'aime.

"Tu connais, Danse Macabre ?"

Il se retourna et agrippa son instrument de manière presque théâtrale avant de l'installer dans le creux de son coup. Il laissa du Temps à Rain pour qu'elle lui confirme sa maîtrise du morceau. Il pinça quelques notes, donnant le ton. Il ancra ensuite son regard dans celui de la jeune femme à la chevelure d'ébène. Il lui donna trois coup de tête, mimant les nombres de ses lèvres en même temps. Un, deux, trois...

Danse Macabre:

L'Écossais se donna à la chanson. Il l'allait choisit pour plusieurs raisons, dont son rythme parfois endiablé, mais aussi parce qu'elle permettait de merveilleux échange d'un instrument à l'autre. D'ailleurs, puisqu'il jouait avec Rain, il se plue à garder un contact visuel pour plus de la moitié du morceau. Même si elle ne lui rendait pas le regard, il se plaisait à voir un musicien, que dis-je, une musicienne, jouer de son art.

La chanson terminée, il était tout sourire malgré le temps maussade. Passer le temps, peut-être même la journée, à jouer de la musique et ce avec une partenaire d'ailleurs c'était dur à battre. La perspective de passer quelques heures en compagnie de Rain lui semblait agréable. Puis, la glace était déjà brisée entre eux deux, ça rendait la possibilité de suite bien plus probable. Il allait même à se demander si un morceau romantique ce serait de trop... oui, définitivement. Il secouait intérieurement la tête. Ce n'était pas son style. Il s'étira le cou un peu, et opina de la tête à l'intention de la pianiste.

"À toi de choisir," lança-t-il en souriant.

Les première notes du piano emplirent la salle pendant que William se préparait mentalement. On pouvait se demander comment un violoniste avec un apprentissage classique et un amour du folk allait être capable de jouer cette chanson qui n'entrait dans ni l'une, ni l'autre des catégories. Cependant, la vie avait voulu que notre Écossais soit un peu casanova et il avait largement eu le temps d'apprendre quelques morceaux qu'il dédiait spécialement aux demoiselles. Celle-ci n'était pas spécialement romantique, mais son côté émotionnel plaisait pas mal aux filles. D'autant plus lorsqu'elle était jouée au piano et au violon. Ainsi, il enchaîna sa mélodie à celle de Rain, créant l'harmonie de la chanson.

Pour cette performance, il resta calme. Il ne se balança que légèrement au rythme de la musique. Cette fois, on avait à faire à une mélodie qui se mariait un peu trop bien avec le mauvais temps. Et bien que le MacKenzie n'était pas du genre émotionnel lui-même, il pouvait comprendre l'attrait de cette chanson. N'importe qui avec un quelconque passé humain pouvait s'y réfugier et s'emmitoufler dans la nostalgie. Certain devait même verser des larmes lorsqu'ils écoutaient cette chanson. William en avait verser deux ou trois, à l'occasion. Le garçon avait ses émotions à fleur de peau, il faut croire que les filles aime bien. Ce n'était pas le cas cette fois. Il était conscient que c'était la chanson de Rain, celle qu'elle avait choisit pour le coup. Ainsi, c'est pour elle qu'il la jouait et il ne se sentait pas le besoin d'apparaître comme émotionnel avec elle.

Lorsqu'il eut émit la dernière note, il offrit un petit sourire du genre "tu ne pensais pas que je suivrais, hein?" à la demoiselle qui se retournait d'ailleurs pleinement pour lui faire face. Puis, d'un coup comme ça, elle le battu de court avec la drague. Il releva un sourcil, pris au dépourvu, mais s'il n'arrivait pas à se reprendre de ça, son nom n'était pas William Patrick MacKenzie. Avec nonchalance, il alla d'adossé au mur, non loin de la jeune femme et lui sourit, provocateur.

"En fait, j'essayais d'attirer une jolie fille, question de lui faire la cour avec ma musique. Il marqua une pause pour la regarder des pieds à la tête avec un sourire sans aucune prétention de subtilité. Je dirais que c'est plutôt réussi.

Avec la direction que prenait leur interaction, l'esprit de William erra en direction du comment. Il savait qu'il était interdit au garçon d'aller à l'étage des filles et vice versa. Sur le coup, il regrettait un peu de ne pas avoir demander de trucs à Jïnn pour contourner aisément ce règlement. Peut-être en étant subtil et en utilisant la fenêtre dans le pire des cas. Sinon, en trouvant un endroit tranquille quelque part sur le campus ça devait être faisable. Il ramena ses pensées sur le moment présent avant d'aller trop loin. Il pensait déjà à la déshabiller et il ne savait encore rien d'elle si ce n'était son nom et le fait qu'elle jouait du piano. Bon, en même temps ça ne l'avait pas arrêté par le passé... Bref.

"Ça fait longtemps que tu joue ?" demanda-t-il innocemment.

Eh bien, il faut croire que Will n'était pas tombé sur une sainte. Malgré ses airs innocent, elle avait été la première d'eux-deux à passer à l'offensive, ce qui l'avait quelque peu confondu. Certes, il s'était reprit, mais elle n'avait pas fini. Même qu'elle sautait quelques étapes. Enfin, selon les habitudes. Cela n'en déplaisait pas à l'Écossais, qui lui rendait chaque sourire. Il appréciait d'ailleurs la vitesse à laquelle ça se développait. Rendu là, avait son délicat doigt qui glissait doucement sur sa poitrine, il se disait que ses pensées précédentes n'étaient pas si précoce que ça. Elle finit par répondre à sa question banale, d'une réponse toute aussi banale qui clashait fortement avec l'ambiance. C'était classique pourtant, que les langues s'échangent des banalités pendant que les corps communiquent sur un niveau plus viscéral.

"J'avais douze ans," dit-il alors que sa main gauche allait se percher sur la hanche de son interlocutrice.

Soudain, le vent se leva et la pluie s'intensifia, le tout frappant de plein fouet les fenêtres de la salle de musique et causant finalement beaucoup de bruit. Dès, l'acouphène de Will s'estompa, ce qui plaqua un sourire de satisfaction sur son visage. Sourire qu'il transforma quelque peu, question qu'il devienne provocateur. Après un rapide coup d'oeil dehors, il plongea son regard bleu-vert dans celui de Rain.

"Je dois dire que, j'adore les tempêtes. Les vents, l'odeur, le calme qui semble régner malgré le chaos, la pluie," dit-il en utilisant sa main gauche préalablement positionnée pour encourager la proximité entre leur deux corps.

Ce que le MacKenzie aimait par dessus tout d'une tempête, c'était le bruit. Le bruit du vent, celui de l'eau. Lorsqu'il pleuvait, il savait que chaque goûte avait le potentiel de le propulser à la vitesse du son. Certes pas sur une distance impressionnante, mais suffisante pour la plus part des situations. Dans une tempête, il n'avait pas besoin de musique. Alors que la majorité des gens n'y voyait que désolation et une ambiance glauque, morte et silencieuse, Will savait à quel point ce silence n'était qu'une illusion créée par les innombrables onde sonores causées par la pluie tombante. Avec ses pensées errant sur le bruit de la pluie, il en vint à se demander si Rain serait bruyante. Il sourit à cette question mentale, se disant intérieurement qu'il le saurait bien assez tôt.

William ne pu que sourire lorsque la jeune femme se réfugia contre lui à la seconde éclair, lorsque le courant lâcha dans l'Académie. Elle qui était farouche, elle se montrait là vulnérable. Du moins, ça en avait l'air, mais ce n'était peut-être que ça, un air. C'était d'ailleurs une théorie des plus plausibles considérant la suite, alors qu'elle mit ses lèvres en contacte avec ceux du rouquin. Encore une fois, elle prenait les devant, accompagnant ce baiser léger comme l'air d'une petit air à la fois innocent et provocateur. Elle osa même quelques mots, accentuant cette dualité. Lui refusa de répondre à l'aide des ses mots, bien qu'il ne lésina pas sur l'utilisation de ses lèvres. Il réduit à néant l'espace déjà éphémère entre leurs lèvres, donnant à Rain un avant-goût de passion emprunt de douceur. Du même coup, sa main gauche quitta la hanche de la belle et alla se loger dans le creux de son dos, la serrant contre lui le temps du baiser. De même, sa main droite lui frôla le bras avant d'aller s'emparer d'une fesse, formant ainsi une sorte de prison. Il ne mit fin au baiser que trois bonne secondes plus tard.

Le MacKenzie offrit à Rain un sourire charmeur. L'un et l'autre n'était éclairés que faiblement par la diffusion de lumière venant de l'extérieur. Malgré l'orage, il faisait relativement clair puisque le soleil brillait toujours dans le ciel. Il était caché par d'épais nuages, mais une partie de sa lumière atteignait tout de même la Terre. Il y en avait encore moins qui pénétrait dans l'école par les fenêtre, ce qui rendait la salle de musique particulièrement sombre, mais on arrivait quand même à distinguer les choses un minimum. Des choses genre des sourires et des yeux expressifs. Enfin, toutes ces explications de lumière pour dire que leurs trois yeux pouvaient tout de même distinguer des détails. Dont le sourire charmeur du Highlander.

"Tu penses qu'on a combien de temps avant que les lumières se rallument..." dit-il en évoquant sans le mentionner ce qui risquait fort d'arriver.

Le temps de contacte entre leurs lèvres s'additionnait et se multipliait, l'échange de passion ne s'intensifiant que d'avantage à chaque échange. Les boutons d'une chemise furent attaqués, défaits par des mains pourtant délicates qui démontraient à ce moment un appétit étonnant. C'est un rouquin à la chemise complètement ouverte qui imposa soudainement son rythme à la pianiste. Il lui offrit un énième baiser, mordillant sa lèvre inférieur au passage, puis agrippa ses hanches fermement pour la faire tourner. Il la serra contre lui, profitant du fait que son cou soit découvert par ses cheveux attachés pour l'embrasser. Ses mains caressèrent son ventre et ses cuisses. La droite resta à la jonction de la hanche et de la cuisse pendant que la gauche remontait pour aller empoigner son sein fermement.

Par la suite, ces même mains travaillèrent de concert afin de déboutonner la chemise de la belle. Tout du long, il y allait de quelques baisers et mordillement dans son cou. Un bouton, deux boutons, trois boutons... Bien vite, la seconde chemise était complètement ouverte. Celle-ci ne resta pas longtemps sur le corps de la demoiselle, l'Écossais s'occupant déjà de la lui retirer, avant de faire de même avec la sienne. Deux morceaux de vêtement par terre plus tard, ils sont de nouveau face à face, leur bouche s'entrechoquant. Le contacte de leur peau brûlante ne fit que nourrir le feu déjà puissant qui régnait entre eux-deux. Il y avait cependant encore du tissu en trop selon le highlander. Ses mains, qui depuis le retour au tête-à-tête avait agrippé le fessier de l'anglaise, remontèrent son dos en le frôlant pour s'attaquer à l'attache de son soutien-gorge.

Le nombre de morceaux au sol s'élevait dès lors à trois et n'allait qu'augmenter dans les instants suivants, au mettre titre que la température. De là, et depuis quelques temps déjà, plus aucun mots ne passaient entre les deux britanniques, leur communication s'étant élevé à un niveau bien plus viscéral. Deux corps en harmonie dans une salle normalement consacrée à la musique... il ne restait plus que quelqu'un chante.

Une heure complète s'écoula sans que le courant ne revienne, ni que quiconque ne se présente dans la salle de musique. Je dis bien "dans", car ni William ni sa belle amie n'avait eu la tête à vérifier la porte pendant cette heure torride. Peut-être que quelqu'un était venu, plusieurs personne possiblement. Quoi qu'il en était, le duo n'avait pas été interrompu et c'est ça qui comptait au final. Après les faits, William repensa tout de même aux règlements de l'Académie. Il ne se souvenait pas d'un règlement particulier qui interdisait de faire ce genre de chose dans l'école. Il ne se souvenait que de l'interdiction pour les garçon d'aller à l'étage des filles dans les Maison et vice versa. Quand même, il se demandait quelles auraient pu être les conséquence si un professeur ou un surveillant les avait prit en plein ébats.

Ce qui était fait, était fait et la jeune femme avait déjà retrouvé ses sous-vêtements. Le jeune profita de la vue pendant un moment avant de s'étirer pour attraper ses pantalons. Il les enfila d'un coup tout en analysant la salle pour retrouver sa chemise. Il la localisa accroché sur un guitare basse. Il alla la chercher et enfila les manches, sans pourtant l'attacher. Il alla ensuite s'installer devant le piano pendant que Rain continuait de chercher sa propre chemise et ses leggings. Lui-même n'avait vu ni un morceau, ni l'autre. Il fit craquer ses doigts et fit quelques moulinets de poignet avant de placer sa main droite sur le clavier. Il joua ensuite l'unique chanson qu'il savait jouer sur un piano.

À peine avait-il entamé sa mélodie, il remarqua que les notes ne sortait pas comme elles auraient dû. Il se leva donc, chemise volante, et alla inspecter la queue du piano. En toute improbabilité, il y découvrit les vêtements manquant de son amie. Avec un hoquet de rire, il plongea sa main dans le piano et les attrapa avant de les lancer sur la demoiselle. Sourire au visage, il retourna s'asseoir au piano et recommença sa mélodie pendant qu'elle revêtait ses attires.

Heart and Soul:

Sa prestation ne dura même pas une minute, tel était l'étendu de sa maîtrise du piano. Il se retournait d'ailleurs vers Rain, mais ne la vit pas à l'endroit où elle s'était trouvée précédemment. C'est sa présence juste à côté de lui qui lui fit comprendre qu'elle avait déjà contourné le banc pour y prendre place avec lui. Il s'écarta un petit peu pour s'assurer qu'elle ait toute la place nécessaire. Elle plaça ses deux mains sur les touches et se mit à jouer, offrant au rouquin un regard complice. Il comprit vite qu'il devait recommencer la partie qu'il connaissait.

Inspiration, à la marque de 1:00:

Il ne pu que rire doucement lorsqu'il manqua inévitablement une transition et qu'il abandonnait le projet. C'est d'ailleurs à ce moment que le courant revint enfin, aveuglant le pseudo-couple sur le coup. Après le choque initial, William plongea sa main dans sa poche pour y prendre son portable. Il pianota quelque trucs avant de le passer à Rain. C'était une page de nouveau contact avec le nom de la belle en haut, il ne manquait que son numéro.

"On se refait ça?" demanda-t-il avec un doux sourire.

"La musique, ou..." répondit-elle avec une lourde insinuation et un petit sourire.

"Les deux," répliqua-t-il en haussant les épaules tout doucement et en lui offrant un clin d'oeil (le tricheur en plus il en a qu'un).

Il récupéra son téléphone une fois que le numéro de sa nouvelle amie y figurait et le glissa dans sa poche en se relevant. Il boutonna les boutons les plus important de sa chemise en chemin vers son instrument. Il s'affaira à le ranger, corps et archet, puis se retourna momentanément vers Rain. Il lui offrit une révérence charmeuse avant de quitter les lieux avec un sourire prometteur. Cette idée d'aller à la salle de musique... il ne la regrettait pas le moins du monde.