I'm in your mind [PV les inscrits]

Un lourd silence s'était abattu sur le cours. Ce n'était pas pour déplaire à Neith, un cours tranquille c'était toujours ça de pris même si elle se doutait que ses élèves avaient du mal à comprendre de quoi il était question. En plus Jïnn avait distrait tout le monde par son attaque des plus étranges. Il semblerait que le personnel de l'académie soit pour lui un ennemi viscéral. Elle était nouvelle, elle n'avait donc qu'entendu des rumeurs d'hommes armés ou de forêt détruite, assez étrange en effet. Sa réflexion fut troublée par le petit Hideki qui simulait une quelconque maladie. Allons bon voilà que les élèves fuyaient son cours maintenant ! Noa se proposa pour l'accompagner, ah non pas lui, c'était le seul qui suivait à peu près ! Personne d'autre ?

"Vas-y Noa, accompagnes le puisque tu te proposes."

Elle les regarda sortir avec difficulté, le temps qu'Hideki retrouve ses marques puis elle se tourna vers la salle.

"Bon vu que vous n'avez pas de questions, on va passer à la suite. comme l'a dit Noa tout à l'heure la personnalité de la personne joue pour beaucoup dans le choix d'un type d'attribution. Mais là où il avait tord c'est sur le trait de caractère, en effet ça ne dépend pas du caractère de la personne comme : naïf, généreux, colérique, etc ... En faite c'est plus une façon de pensée. Ce qui nous conditionne à choisir une explication interne plutôt qu'externe c'est la croyance en un contrôle sur les évènements. C'est à dire que plus vous pensez que les gens contrôlent tous ce qui leur arrive et plus vous donnerez d'explications internes et inversement. Pour évaluer cette croyance le chercheur Rotter a inventé un questionnaire qui permet de situer la personne. Il s'appelle l'échelle de LOC : Degré de contrôle perçu (nda : traduit de l'anglais par mes soins). C'est un simple questionnaire avec deux réponses, l'une met en avant des explications internes et l'autre des explications externes. Par exemple vous pourriez avoir des questions comme :"

Elle écrit au tableau :

A) La plupart des malheurs qui arrivent au gens sont dus au hasard

B) Les ennuis des gens proviennent des erreurs qu'ils commettent.

"L'un de vous peut me dire laquelle de ses explications est interne et laquelle est externe ? Si vous avez des questions car je vous sens perdus n'hésitez pas je suis là pour vous. Je sais que ça peut paraitre compliqué au premier abord mais ce ne sont que quelques nouveaux mots, faut pas vous en faire."

Une fois le problème Hideki réglé, Neith continua son cours. Elle avait ralenti le rythme pour laisser le soin à ses élèves de la rattraper. Elle utilisait l'échelle de LOC pour tester leur compréhension des définitions. Comme d'habitude ce fut Ker YS qui répondit donnant la bonne réponse sans s'étaler ou se perdre dans son propre savoir. Elle était contente qu'il comprenne enfin la finalité de son cours, elle allait lui répondre quand Jarreth jusque-là silencieux essaya de comprendre le sujet par ses propres moyens. Des religions ? C'est une analogie parfaite en réalité ! Elle était heureuse de voir que son cours commençait à s'imprimer dans l'esprit de ses élèves.

"Alors tout d'abord c'est exactement ça Ys. La première fait intervenir le hasard et donc la situation, c'est une explication externer alors que la première fait intervenir une action ou la personnalité de la personne, c'est donc une explication interne. Je vois que vous avez compris. Ensuite Jarreth, ta comparaison est très intéressante, voire même c'est une partie entière de ce chapitre. Il aurait fallu faire cette intervention plus tôt. En effet certaine religion influence notre choix d'attribution au travers par exemple de l'éducation. Ainsi des personnes soumises à l'influence d'une religion dites "pro-internes" comme les jésuites auront plus de chances d'avoir un LOC élevé. C'est-à-dire qu'il seront convaincus que les action set la personnalité expliquent tout. A l'inverse les religions "pro-externe" donneront un LOC faible, c'est-à-dire plus tourné sur les explications externes, le hasard ...

De tels phénomènes peuvent se généraliser à toute une populations, ça devient à ce moment un phénomène culturel. Religion et culture sont parfois intimement mélangées. Mais ce qui est le plus important c'est la société dans laquelle on vit. Je voulais le faire en dernier mais puisqu'on en parle, je vais attaquer la partie sur la culture."

Elle se retourne et écrit au tableau : "Deux catégories de culture : Individualiste et collectiviste". Elle fut interrompu par l'arrivée de Noa. Elle le laissa s'asseoir, il avait fait vite ! Tant mieux il n'avait pas raté grand chose. Elle lui fit passer sa feuille de cours histoire qu'il rattrape un peu et attendit qu'il est finit de lire avant de continuer.

"Comme je viens de l'écrire, le choix d'une attribution est influencé par la culture à laquelle appartient la personne et à laquelle elle s'identifie. Le premier type : les cultures individualistes sont basées sur la réussite personnelle, sur l'égocentrisme il n'y a rien de péjoratif là dedans attention ! Elles sont tournées vers l'individu en lui même contrairement aux collectivistes qui sont tournées vers le groupe. Comme exemple la société américaine est individualiste et les sociétés chinoises ou indiennes sont plus collectivistes. En 1984 Miller fit une étude pour voir la proportion d’attributions internes et externes données par des gens de différentes cultures. Résultats : en Occident le nombre d'attributions internes données explose après l'âge de 11 ans on voit une nette différence. A l'inverse de l'Inde où, à partir de 11 ans, c'est le nombre d'attributions externes qui explose. Les Indiens seraient donc devenus fatalistes alors que les occidentaux eux sont confiants dans le contrôle qu'ils ont sur leur environnement et sur eux même. Mais alors pourquoi la culture influence autant ? Et bien c'est parce que le choix d'un type d'attribution est une norme sociale. Est-ce que vous savez ce qu'est une norme ? Il y a trois conditions à remplir pour qu'un comportement soit désigné comme une norme, des idées ?" (3-4 réponses)