"Vert" l'infini et l'au-delà [PV 4F]

Le grand jour était arrivé. J'allais enfin pouvoir intégrer cette académie, pour le moins atypique. Quitter le centre a été plus long que prévu, beaucoup plus long. Je n'arrivais pas à me résigner à partir sans apaiser toutes les femmes qui me le demandaient. Et elles étaient nombreuses. Mais il était temps, temps pour moi de prendre mon destin en main, et d'avancer.

Je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre. Est-ce qu'il y avait des cours d'apprentissage de pouvoir ? A vrai dire, je ne me rappelle même plus ce que c'est une école normale. J'ai regardé des films qui décrivent la vie d'étudiant, mais pas je suis loin d'être sûre que Tsuki ressemble à tout ça.

Dans le train qui m'amenait à ma destination, je commençais à sentir le stress monter en moi. Et si je n'arrivais pas à m'intégrer convenablement ? A vrai dire, je ne sais même pas comment me comporter, ni ce qu'on attend de moi une fois la haut. Pour la première fois depuis que j'ai quitté l'hôpital, j'ai peur.

Et ce n'est pas l'immense portail qui gardait le bâtiment qui allait apaiser cette peur. Ce n'est pas l'envie de m'enfuir qui manquait. Mais je sentais que j'avais en moi un potentiel encore inactif, qui ne demandait qu'à être éveillé, et pour cela il n'y avait pas 36 solutions. Rassemblant mon courage à deux mains, je passe l'imposante porte, gardienne des lieux et de ses secrets, et je me diriges vers ce qui semble être le bâtiment principal.

Au service d'administration, on m'indique ma chambre, et mon dortoir. Mon interlocuteur m'indique aussi le chemin pour m'y rendre, mais la clarté n'est clairement pas sa plus grande qualité. Pas grave, ça me fera visiter l'académie, et je croiserais une partie des élèves que je vais côtoyer un certain temps. Et je ne fus pas déçue. Lors de la recherche de ma chambre, j'ai rencontré des élèves qui m'ont l'air aussi intéressant qu'étrange. Et des pouvoirs parfois originaux, parfois drôles et parfois ... effrayants.

Dans l'un des couloirs, mon attention a été attirée par une inscription sur un mur. "Harleen was here ... Bitch !" ... Comment mêler une référence si triste et mélancolique à de la vulgarité gratuite ? J'espère sincèrement que le passé employé dans cette inscription signifie que cette personne n'est plus dans l'académie. Sans quoi, nos relations risquent de ne pas être des plus ... plaisantes.

Après plusieurs heures à flâner dans ces longs couloirs, il était temps de rejoindre mon dortoir. Le crépuscule commençait à se montrer à travers les grandes vitres, et la fatigue pointait le bout de son nez. 4F qu'elle m'avait dit la femme à l'accueil. Ah, la voilà !

Aucune réponse lorsque je cogne à la porte, j'en déduis que personne n'est présent dans la pièce. J'entre donc, sans trop de bruit tout de même, au cas où quelqu'un y dorme. Personne. Un lit contient une feuille, avec mon nom inscrit dessus. C'est donc dans celui-ci que je passerais mes nuits. Très bien, je suis exténuée. Dormir une heure ou deux me fera le plus grand bien, la journée fut longue.

Et mon dieu, que ce lit est confortable. Bien plus que ceux du centre en tout cas.

Exténuée, il s'agissait du mot qui me décrivait le mieux alors que j'embrassais Marco une dernière fois, avant de le laisser regagner son dortoir, tandis que moi, je m'engageais dans le couloir de l'étage féminin pour regagner ma chambre.

Malgré la fatigue, je suis contente de savoir que la maison Émeraude est encore debout. J'aurais été bien en peine de revenir et de trouver un trou à la place de l'édifice. J'aurais aussi été très en colère et j'aurais très certainement ressenti de la culpabilité d'avoir abandonné le dortoir dont je suis responsable. Je vais donc pouvoir dormir sur mes deux oreilles ce soir et en parlant de dormir, je ne suis étonnamment pas pressée de retrouver mon lit de l'académie, ainsi je marche lentement en traînant de façon lasse ma valise orange. Il est quelle heure, là ? 14h30 ? Non, ça c'est l'heure du Québec... Je vais devoir me réhabituer au fuseau horaire du Royaume-Uni.

J'arrive devant la porte de la 4F, mais alors que je m'apprête à l'ouvrir, je remarque que je ne porte pas mon anneau de fiançailles. Sur le coup, un frisson me parcourt de part en part, puis je me souviens que je l'ai simplement rangé à un endroit spécifique de mon sac, afin de ne pas le perdre en cours de route. Je le remettrai plus tard, je ne presse pour le moment. J'ouvre donc la porte et découvre avec surprise une jeune femme que je ne connais pas. Étant donné qu'elle est étendue sur l'un des lits et qu'elle semble dormir, je n'ose pas la déranger et je fais tout ce que je peux pour être la plus silencieuse possible. Pour me détendre, je joue avec l'obsidienne de mon amulette, mais je jette tout de même des coups d'œil par intervalles dans la direction de la belle au bois dormant afin de m'assurer que je ne suis pas en train de la réveiller. Je sens que je vais bientôt l'imiter...