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Un "nouveau" dessin. [Privé Dihce]

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Message par Désirée Vermeil Lun 18 Déc 2017, 20:54

Je hais ça, viscéralement. Je le déteste. Ces journées qui ne me sont qu'un pas de plus vers le cercueil. Je déteste ça. Ces journées ouvertes par des insomnies et qui se clôturent par elles. Ces journées qui me font haïr de ne pas pouvoir être comprise et qui m'empêchent d'en rire, ces journées où tu es mon seul confident et que tu seras brûlé demain matin quand je vivrai à nouveau. Ces journées où je te t'avoue que je me sais incapable d'aimer, même Edwin dont je voudrais être amoureuse. Ces journées qui me font accepter un temps que lui aussi est trop bête, trop faible, trop pathétique pour que je l'apprécie un tant soit peu. Ces journées qui me forcent à avouer que je suis pas dans le même univers que quelqu'un d'autre. Putain, la solitude ça tape dur. Ces journées difficiles à passer dans une vie pénible à supporter. Putain, ces journées de merde où je suis une connasse dépressive comme une autre, comme toutes ces putes incapables de comprendre leur vies, et ce qu'elles signifient. Ouais, quand bien même la vie aurait un sens ou une définition. Vivre c'est quoi ? Tout le monde a peur de mourir mais personne ne sait m'expliquer ce que ça veut dire "vivre". On dit que la vie est qu'un moment alors bordel, pourquoi deux connards se sont mis d'accord pour me la donner ? La vie c'est fourbe, on ne peut pas la refuser et on est tout juste capable d'y voir qu'on est en train de mourir tant qu'on y est. Le doute cartésien vient au fait que dieu est. Que dieu existe. Le mien me permet de dire qu'il n'est pas, ou que s'il est, il est un rejeton de pute lui aussi. Une pute à qui on a donné l'occasion d'en être une plus que toute autre. Dire que mon pays minable l'adore, c'est pitoyable. Pitoyable comme les utopistes qui pensent faire un truc de leur vies : putain réveille-toi sale gosse minable de la société que tu veux changer, t'y feras jamais rien, tu te crois spécial mais le seul truc de spécial chez toi c'est que t'es incapable de reconnaître ta condition de pathétique point insignifiant et criard dans un monde que tu comprends pas.

Bref, ces journées où je tente de vivre ma vie comme le reste du temps mais j'ai du mal : je crie, j'insulte les autres et je leur montre que je leur suis supérieure, mais il manque juste la spontanéité. Je fais ça parce que j'en ai l'habitude, pas l'envie, ces jours. Ces journées où mon poing brise un verre ou un écran et que personne ne me dit rien, même si je paie pas, parce qu'on s'est déjà frotté à moi et qu'on y a laissé des plumes. Parce que personne ne veut se mesurer au monstre qui sévit dans un corps d'ado'. Une ado' en pleine crise qui ne se rappelle que d'une chose : il faut oublier. Oublier qu'elle est comme ça, qu'elle sera toujours "comme ça" et jamais "comme quelqu'un d'autre". Cette gamine qui en est à sa quatrième cuite du week-end, qui en est à son cinquième joint de l'heure, à sa première piqûre seulement de sa journée. Sa journée qui démarre à dix-neuf heures et qui se finira à une heure que les drogues auront effacée de son esprit. Sa journée qui ne lui rappelle que ses mauvais penchants parce qu'elle n'en a plus de bons, cette journée qui la met face à son regard meurtrier de quand elle était plus jeune, son regard qui lui crie, chaque journée comme celle-ci "Regarde-toi." Que je me regarde ? Mais putain  je me fais honte ! Je me fais honte ? Nan, j'ai de la peine pour moi. De la peine pour moi, moi qui joue avec ma santé. Moi qui joue avec les autres. Moi qui suis une déesse dont la peau n'est jamais effleurée par la fange mais qui en est pourrie dans sa moelle, dans ses viscères. Moi qui regarde mon téléphone en me levant pour qu'il me montre une heure qui signifie que j'ai encore raté le coche, pour qu'il m'affiche un fond d'écran qui me rappelle juste que j'ai perdu mes passions. Mes passions, ouais, celles-là mêmes qui me faisaient dire à l'époque "je m'amuse, j'aime bien ça".

Et c'est le même concept, le même constat, le même état chaque endroit où je pourrais me rendre. Je suis seule, ça gueule autour de moi, le casino se remplit. Mais je suis seule. Je suis seule quand le croupier s'adresse à moi et que je mise machinalement. Je suis seule quand on me donne mes cartes que je ne regarde qu'abstraitetement. Je suis seule quand mes pensées ne vont plus a mach vingt, quand mes pensées s'arrêtent. Quand je vois flou. Quand je ne fais que demander un verre de plus. Quand je me dis que ce soir encore je vais être dans un lit avec quelqu'un que je connais pas ou seule en pensant juste à ma prochaine bouffée de plaisir, dans un cône incandescent, dans un verre brûlant, dans des cachets insipides ou une seringue pleine d'euphorie. Quand me dis que ce soir je serais droguée, ou bien qu'on me fera l'amour sans amour, parce qu'on en a envie, parce que j'en ai envie, parce que la réalité n'aura plus de constance pour moi, parce que je n'en aurai plus, et que je ne me sentirai ni mal, ni bien.

Encore des cartes, encore des jetons. -Il serait peut-être temps de changer de jeu.- Mais je ne veux pas changer de jeu. J'ai envie de rester sur celui-ci ? Non, je n'ai plus vraiment "envie". Je ne suis pas motivée à me mouvoir. Physiquement ou mentalement. Ouais, j'ai la flemme, je ne veux pas partir et je ne veux pas rester. Mais laissons le show aller, il est parti. Alors je me laisse faire, j'envoie des sous, je reçois des cartes. J'ai gagné jusqu'ici ou j'ai perdu ? Je ne sais pas. Je me fiche de savoir. Il se passe des choses dans ce casino, pourquoi je fais attention à l'une d'elles ? Je suis curieuse, j'ai espoir d'être intéressée. Non, je ne suis pas curieuse ni espérante. Alors pourquoi j'agis ainsi ?
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Message par Dihce Mar 19 Déc 2017, 03:20

Dihce était bien malgré iel passé maître dans l'art de se retrouver dans des situations saugrenues.

La journée avait pourtant débuté d'une façon tout à fait banale. C'était le week-end. Iel avait réussi à trouver le courage et la force de sortir de sa chambre, puis de l'académie. Son carnet à dessin était presque plein et son stylo à bille n'avait plus d'encre. Iel s'était donc résolu à aller racheter ce qu'il lui fallait avec le peu d'argent qu'il lui restait. Il fallait absolument qu'iel s'active pour trouver un petit boulot, sinon sa situation deviendrait très vite compliquée. C'était la première fois qu'iel faisait des courses seul. Aussi loin qu'iel s'en souvenait, sa mère l'avait emmené en cours puis était venue lea chercher à la fin de la journée. Il était arrivé que ses parents l'emmène faire quelques courses, parfois. Notamment pour acheter des vêtements... Que Dihce retouchait de toute façon une fois chez iel. Puis très vite, iel n'était même plus sorti autrement que pour les cours, préférant commander tout ce dont iel avait besoin sur Internet. Iel devait chercher un point relais en ville pour pouvoir à nouveau commander tout ce qui lui plaisait. En attendant, iel avait le regard rivé sur l'écran de son téléphone, toute son attention mobilisée à s'orienter dans cette ville qu'iel ne connaissait pas.

La papeterie n'était plus très loin lorsqu'iel percuta quelqu'un dans sa distraction. Iel leva le nez vers cette personne. Décidément, ça devenait une habitude de bousculer les gens. En tout cas, un homme avait un regard sévère posé sur iel. Il était rudement bien habillé. Avec un beau costume et un nœud papillon.

"Je peux vous aider... Monsieur ?"

Dihce se tourna lentement vers l'établissement dont l'homme semblait garder l'entrée. C'était brillant, clinquant... Un casino.

"Il faut être majeur pour entrer, c'est ça ?"

L'homme haussa un sourcil avant de répondre.

"Oui, monsieur. Je doute que vous soyez majeur, n'est-ce pas ?"

Dihce répondit sans hésiter une seconde.

"Non. Mais j'ai besoin d'argent."

L'homme fronça cette fois les sourcils.

"Je suis désolé, monsieur, mais il est légalement interdit pour un mineur d'entrer dans un casino. Même s'il ne joue pas."

Dihce reporta son regard sur le portier.

"Et pour travailler ?"

L'homme se pencha un peu vers iel, lea jaugeant attentivement.

"Quel âge avez-vous, jeune homme ?"

"Seize ans." Menti Dihce un peu trop rapidement pour être naturel.

"Et réellement ?" Lui répondit l'homme, pas dupe.

"... Quinze." Iel ne s'était pas démonté. Iel ne se démontait jamais. Sa réponse avait été calme, posée et atone, comme toujours.

"Bon." L'homme se redressa et sorti son talkie walkie. "Je ne te promets rien, gamin. Mais dans nos cafétérias, on a plusieurs serveuses on a plusieurs serveuses qui sont parties en congé maternité. A croire qu'elles se sont passé le mot. On aurait bien besoin d'un peu de main d'oeuvre. Si ça se trouve, le patron voudra bien te prendre en stage. Faudra juste voir avec ton école et avec tes parents."

Après ça, tout s'était passé très vite. Iel avait obtenu une convention de stage avec l'académie, avait rencontré le DRH du casino et avait signé son contrat de stage. Iel travaillerait quelques heures le week-end ainsi que quelques heures trois fois par semaine en temps que serveur. Sa situation financière avait beaucoup joué dans l'affaire... Car il est vrai que Dihce n'était ni très dynamique et s'iel était motivé, iel ne le montrait absolument pas. Toutefois, la DRH avait choisi de lui donner une chance. Après tout, un stagiaire ne coûtait pas grand chose à leur entreprise et ils avaient vraiment besoin d'un peu de personnel supplémentaire. Puisque Dihce s'était porté volontaire, pourquoi ne pas tenter ?

Déjà le lendemain, iel portait l'uniforme réglementaire de la cafétéria du Casino qu'iel avait reprisé comme iel le pouvait pour qu'il soit à peu près à sa taille et allait d'un endroit à l'autre apporter les boissons des joueurs. On lui avait expliqué qu'il fallait *toujours* sourire aux clients. Dihce n'était pas du tout habitué à sourire, mais iel faisait de son mieux. Rien ne changerait son regard pénétrant et lunaire, mais iel s'appliquait à tirer les coins de ses lèvres vers ses oreilles. Iel répétait les formules que lui avait appris son formateur avec tout autant d'application. "La tequila ?"; "Et voici monsieur, madame."; "Bon jeu, bonne soirée"; "Au plaisir". Que de formules polies et superflues... Dihce n'appartenait pas du tout à ce genre de monde. Et être autant entouré l'angoissait énormément. C'était à grand peine qu'iel luttait contre la crise de panique. Mais iel avait besoin d'un travail. Et celui-ci ne payait pas si mal. Si vraiment iel n'y arrivait pas... Si vraiment c'était trop dur... Iel changerait. Mais il fallait qu'iel essaie avant. Iel s'était promis de faire des efforts. Et puis... Sans argent... Pas de morphine, pas de shit, pas de fix. Iel ne pourrait rien acheter du tout pour se défoncer. Et iel en avait terriblement besoin. Ses réserves s'amenuisaient de jour en jour.

Dihce se rapprocha avec son plateau d'une jeune femme brune aux yeux de rubis qui jouait aux cartes. Au poker, peut-être. Dihce n'y connaissait pas grand chose aux jeux. En tout cas, un homme au regard lubrique avait commandé un flûte de champagne pour cette jeune femme et Dihce devait donc servir cette dernière. Iel était si petit qu'iel n'avait même pas besoin de se baisser pour être à la hauteur de la jeune cliente. Iel se contenta juste de baisser son plateau.

"Bonsoir, mademoiselle. Cette flûte de champagne vous est offerte par un admirateur."

Iel failli oublier de sourire et se rattrapa de justesse avec un sourire léger sans aucun plaisir, ni aucune joie. Un sourire un peu maladroit vu que c'était loin, très loin d'être dans ses habitudes. C'était un sourire mimétique uniquement. Iel pris la flûte de champagne par le dessous pour la tendre doucement à Lizzie... Qu'iel regarda réellement pour la première fois.

Et iel eu l'impression désagréable et déstabilisante de se regarder dans un miroir. Tellement déstabilisante que son sourire s'effaça comme s'il n'avait jamais existé. D'ailleurs... Plus rien n'existait en cet instant à par elle. La fille aux yeux de rubis. L'incroyable sens de l'observation de Dihce fonctionnait à plein régime.

La jeune femme sentait le cannabis. Ses lèvres sèches et ses yeux injectés de sang étaient de bonnes confirmations à cette hypothèse. Elle sentait également l'alcool, ce qui indiqua à Dihce qu'elle n'en était pas à son premier verre. Son regard était un peu vide, un peu ailleurs. A jouer sans vraiment jouer. A être là sans vraiment être là. Dihce glissa son regard sur les bras de la jeune femme en cherchant d'éventuelles traces de piqûres, puis revint au visage de la jeune femme où iel croisa son regard aussi vide, aussi las que le sien. Sans espoir.

Dihce n'avait jamais été très doué pour parler. Pour s'exprimer. Et pourtant en cet instant précis, iel était déchiré entre sa nature plus qu'introvertie - son trouble de la personnalité schyzoïde - et sa brutale envie de parler à cette fille. De lui dire quelque chose. N'importe quoi. De lui dire : "Tu n'es pas seule à souffrir. Tu n'es pas seule à perdre pied. Tu n'es pas seule à te demander pourquoi tu vis. A quoi ça sert. Tu n'es pas seule à t'auto-détruire pour oublier, pour ne pas penser, pour essayer d'en finir le plus rapidement, pour ne pas souffrir, pour te sentir mieux. Un instant. Juste un instant. Tu n'es pas seule. Tout simplement." Iel voulait lui dire tellement de choses. Les mots lui brûlaient les lèvres, la langue, la gorge... Ils se bousculaient dans sa tête, se mélangeant, se heurtant. Iel voulu parler. Mais l'angoisse pris le dessus. L'angoisse qu'iel ressentait si perpétuellement. La douleur qu'iel ressentait de façon si continue. Elle l’entraînait. Iel s'y noyait. S'y noya.

Aucun son ne franchit ses lèvres. Iel se contenta de fixer Lizzie droit dans les yeux. Ces yeux qui semblaient être les miroirs des siens. Iel approcha la flûte de champagne de la jeune femme et la laissa la prendre de sa main qu'iel avait toujours soigneusement gantée par précaution.

Tout ça n'avait duré que quelques secondes. Mais pour Dihce, ça avait été un moment complètement hors du temps. Un de ces nombreux moments où ce qui se passait dans sa tête prenait le pas sur ce qui se passait dans le "vrai monde". Car ce qui se passait dans sa tête était infiniment plus intéressant et infiniment moins dangereux que ce qui pouvait se passer dans la réalité. Dans sa tête... Iel pouvait parler à Lizzie sans aucune crainte. Dans sa tête, Lizzie lui répondrait sans aucune violence. Sans aucune agressivité. Dans sa tête, iel parlerait des heures avec cette fille. Iel lui dirait tout ce qu'iel avait envie de lui dire... Et Lizzie lui répondrait en lea rassurant... En lui disant qu'iel non plus... Iel n'était pas seul.

C'était un doux rêve. Mais il paraît que ce n'est pas interdit, de rêver.

Pas encore, du moins.
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Message par Désirée Vermeil Mer 03 Jan 2018, 16:26

Pourquoi ? C'est pénible, en soi et parce que c'est si banal de toujours retourner à cette question. Il fallait ou je voulais que quelque chose change, et c'est pour ça que j'avais posé les yeux sur Dihce. Putain ça aussi c'est chiant, de savoir. Savoir sans être sensée savoir. Je ne devrais pas connaître son prénom, mais c'est toujours le même problème, je n'ai jamais connu la négation. Je n'ai jamais connu réellement de "non". C'était peut-être ça qui me faisait différente, ça qui me faisais incompréhensible. Dihce était perdue au fond de mon regard, ou du moins elle en avait l'air. Je ne savais pas à quoi elle pensait, et je ne sais pas si j'avais envie de savoir. Au fond, j'aurais préféré qu'elle s'en aille, qu'elle ne vienne jamais planter son regard dans le mien. Je n'étais pas mal à l'aise, mais je voulais juste garder la solitude qui me faisait tant de mal, pas me donner malgré moi l'illusion que je saurais m'en défaire. En soutenant son regard j'avais l'impression qu'elle aussi s'était perdue dans un flot continu de pensée sans début et sans fin. Qu'elle ne savait pas d'où elle venait et où elle se dirigeait, à peine sûre d'être "là". Mais mes états d'âme ne concernent que moi, et puis, au fond, c'est encore une personne "comme une autre", quelque chose, une "chose" que l'univers m'envoie pour passer sur elle ma pelote de nerfs qui ne se dénoue jamais que quand je ne suis pas moi-même. Peut-être que d'une certaine manière je n'aimais pas ces journées parce qu'elles ne me le permettaient pas... de ne pas être moi-même. Malgré l'alcool, malgré le tabac, l'herbe, les seringues usagées, tout me ramenait à une conclusion que je haïssais : "je suis moi."

J'avais claqué des doigts devant ses yeux ; "Ho Dihce, tu bug ?"

Et puis, je n'avais écouté qu'avec indifférence ce qui m'avait laissée de marbre. Un admirateur qui m'offre un verre de champagne... Les gens n'avaient vraiment pas d'autres occupations que d'essayer pitoyablement de s'attirer les faveurs d'une fille un peu plus jeune que les autres ? Qui avait un décolleté un peu plus marqué alors, ou que sais-je, comment ne pas détester un monde qui, sans cesse, donne tant de raisons de s'y sentir étranger ? Oui, j'en étais exclue, par ma logique, par ma logique peut-être ou mon absence de logique. Mes sens n'étais plus vraiment ce qu'ils étaient, je ne ressentais plus bien ce qui m'entourait, j'étais en train de me perdre moi-même au fond de mon être, sans même me comprendre. Je savais juste à ce moment là que le monde m'énervait, comme il l'avait toujours fait, que Dihce m'énervait, par sa simple présence, par son silence, par son regard qui refusait de me quitter.

"Pourquoi tu me dévisages comme ça ?"

C'est bizarre, ça aussi. Inhabituel. Dihce m'énerve, je veux que Dihce disparaisse et je lui offre une raison pour rester. J'ai encore une fois du mal à me comprendre, pourquoi je fais ça ? Est-ce que je veux ça ? Je suis incapable de savoir ce que je veux ou de me contenter de ce que je voulais l'instant précédent ? Je n'ai jamais aimé la compagnie des autres et celle-ci m'est particulièrement désagréable alors pourquoi, putain, je me sens obligée de lui permettre de me coller ? Encore une décision que je vais regretter, par ses mots, par ce qu'elle dit, par son ton, comment elle le dit, je serais ennuyée par toutes ces choses qui me crieront qu'elle est, elle aussi, comme tout le monde, différente, toutes ces choses qui d'un moment à l'autre seront redevenues insipides et complètement banales, frivoles. Alors j'ouvre la bouche pour avorter cette perte de temps, avant de remarquer que ce sont mes mots qui se perdent, et je ne dis rien. Je me tais face à un constat dont je suis sûre. Ce n'est pas "l'espoir" qui m'a serré la gorge, cette fois non plus, parce que ce mot n'a plus de sens depuis longtemps. Mais pourquoi être curieuse pour quelque chose que je sais ?

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Message par Dihce Mer 03 Jan 2018, 18:06

Dihce sursauta. Iel s'était totalement égaré dans sa bulle, dans son univers intérieur. Plus rien n'existait que ce qui se trouvait dans sa tête... Et Lizzie. Mais elle lea sortit de tout ça brusquement. Et le monde redevint brutal, bruyant, fourmillant. Pire. Lizzie venait d'utiliser son prénom. Aussi aisément que si elle l'avait toujours su. Dihce ne pu s'empêcher de se tendre un peu plus. Lui avait-iel dit son nom pendant qu'iel était dans un état second ? Non... Une telle chose ne lui était jamais arrivée. Alors comment ? Est-ce que... Est-ce qu'elle était scolarisée à l'académie ? Peut-être qu'elle l'avait aperçu ? Qu'elle s'était renseigné sur iel ? Non... Iel n'intéressait personne. Cette hypothèse était la plus improbable de toute. Mais alors dans ce cas... ? Est-ce qu'elle avait un "pouvoir" ? Est-ce qu'elle lisait dans les pensées ? Dihce baissa un instant la tête pour regarder son veston noir par-dessus sa chemise blanche. Iel ne portait aucune étiquette avec son nom. Iel s'en serait souvenu si tel avait été le cas, mais... Iel préférait vérifier s'iel avait été négligent ou étourdit plutôt que d'admettre immédiatement l'idée qu'on s'était immiscé dans son esprit.

Iel releva lentement la tête et dévisagea un peu plus Lizzie. La panique commençait à lea saisir sans qu'iel puisse l'exprimer ni verbalement, ni corporellement. Est-ce que ses pensées étaient si transparente pour Lizzie que ça ? Est-ce qu'elle avait "entendu" tout ce qu'iel avait pensé jusque là ? Est-ce qu'elle avait vu son petit théâtre intérieur ? Sa bulle ? Son jardin secret ? Au moment précis où iel s'apprêtait à effectuer une fuite stratégique en s’escamotant le plus discrètement et le plus poliment possible, Lizzie, qui devait avoir perdu patience, lui parla de nouveau.

Une question. La lui posait-elle pour des questions de politesse ou est-ce qu'elle n'avait vraiment aucune idée de ce qui se tramait dans la tête de Dihce ? Iel s'y accrocha fermement. Mais... Il vaut mieux être quand-même sûr. Iel allait répondre à sa question par une autre question... En espérant qu'elle ne s'en aperçoive pas trop ou qu'elle ne lui en tienne pas rigueur ou insistance. Iel ouvrit la bouche en même temps qu'elle pour parler. Par conséquent, iel revint pincer ses lèvres l'une contre l'autre, attendant qu'elle se lance... Mais elle sembla se raviser également. Toutefois, après réflexion, Dihce était bien content de s'être interrompu. La question qu'iel avait failli poser n'était pas du genre que l'on demande à voix haute à une table de poker au beau milieu d'un casino. Iel jeta un coup d’œil aux concurrents de Lizzie, tous très concentrés sur leur manche, avant d'inspirer doucement pour reprendre un peu contenance. Iel se pencha légèrement vers la jeune femme pour qu'elle puisse l'entendre sans élever la voix. Bien sûr, la distance entre eux restait très largement convenable pour deux individus qui ne se connaissent pas. Et puis "Distant", si Dihce avait eu un second prénom... Ça aurait été celui-là. "Dihcetant".

"Lisez-vous dans les pensées ?"

Iel avait parlé à voix basse. Personne d'autre que Lizzie ne devrait pouvoir entendre ce qu'iel venait de dire. Iel se redressa doucement et l'embarras s’empara d'iel... Même s'iel était bien incapable de l'identifier comme étant de l'embarras. D'ailleurs, rien ne vint lea trahir sur son visage. Simplement, cette question, une fois dite à voix haute, lui semblait encore plus idiote que lorsqu'iel la retournait dans sa tête dans tous les sens. Iel avait voulu en avoir le cœur net, mais... Evidemment que Lizzie ne lisait pas dans les pensées... ! Ou alors... Elle était bien trop fine, bien trop habile pour le faire savoir. Quoique... Dans l'état où elle était... Était-elle vraiment capable de savoir qu'elle dévoilait des choses à ne pas dévoiler ? A quel point était-elle stone ? En tout cas, la situation dans laquelle se retrouvait Dihce lui donnait effectivement envie de l'être... Stone. Iel mourrait d'envie... Non. Iel avait besoin de prendre l'air et de griller un joint. Pourtant iel n'en fit rien. Car c'était risquer de perdre la trace de Lizzie.

Iel ne savait pas bien où iel en était dans sa tête. La présence de la jeune femme lea mettait mal à l'aise, était désagréable, était même terrifiante. Pourtant, iel se sentait proprement incapable en cet instant de tourner les talons et s'en aller. Pourquoi ? On aurait dit le genre de question qu'iel se posait il y a quelques années à peine. "Pourquoi je n'arrive pas à parler aux gens ?" ; "Pourquoi je n'ai pas d'amis ?" ; "Pourquoi on me frappe ?"; "Pourquoi, pourquoi, pourquoi..." Quel geignard insipide et insignifiant iel avait été... Maintenant, il n'y avait plus de "pourquoi". Plus de plaintes. Iel avait accepté depuis un bon moment qu'iel n'avait pas de pouvoir sur sa vie. Ou en tout cas... S'iel en avait repris un peu en fuguant de chez ses parents, iel se savait bien incapable de riposter si quelqu'un lea malmenait ou se montrait violent avec iel.

Violent. Voilà ce qui lea mettait mal à l'aise chez Lizzie. Elle était son miroir... Elle n'avait plus d'espoir et ne cherchait pas à le cacher. Mais elle avait aussi cette violence. Cette violence qui manquait cruellement à Dihce. C'était cette dichotomie qui lea mettait mal à l'aise. Et c'était cette violence qu'iel soupçonnait, caché sous les jolis traits de Lizzie, qui lea terrifiant.

Que fais-ton lorsque le "hasard" ou le "destin" nous place face à une personne qui est à la fois semblable et radicalement opposée à nous ? Dans le cas de Dihce... Ca se traduisait pour l'instant par une indécision.

Pourtant, iel n'était pas du genre indécis. Puisqu'iel se laissait porter par les désirs des autres. Toujours. Presque toujours.
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Message par Désirée Vermeil Sam 24 Mar 2018, 00:00

La seule chose pire à celle qu'on n'avoue pas aux autres, c'est celle qu'on ne s'avoue pas à soi. Être humaine en se sentant aliénée, s'avouer en détresse lorsqu'on s'appelle une déesse, bafouer l'identité, qui ne tient plus debout, qu'on s'est faite. Après avoir vécu les drogues, celles qu'on nous offre et celles qu'on cherche, après avoir goûté l'amour et l'ivresse, comment dire à ce reflet qui essaie encore de sourire qu'il n'est plus qu'accroché aux moins saines des choses ? C'est comme être nue face à ses actes, vouloir lever la tête et assurer les choses dont on est responsable, et n'être capable de rien, à peine en état de pleurer, de penser à une dose de plus, juste un gramme, un simple gramme pour oublier qu'on existe. Que même comme ça, on existe. C'est peut-être ça, le pire ; y penser, y penser, avoir les terminaisons neuronales grillées par des mots, les mêmes mots qui se répètent sans cesse, qui résonnent dans un esprit déjà à bout, un esprit qui, une fois face à ses possibilités, n'en aura pas l'audace, finalement plus l'envie, plus cette envie d'en finir. C'est peut-être ça le pire, avoir peur, peur de supprimer le jour où on retrouvera peut-être l'espoir, qui sait, l'envie, le pire est peut-être de vouloir être seule, mais d'avoir tellement besoin d'avouer qu'être aidée n'est plus une option.

Et sur quoi je base mes différences ? Je sais pas. C'est pas humain, c'est pas normal de se contenter de quelque chose d'irrationnel. Moi, je ferais quoi, j'aurais fait quoi ? Et sur quoi sont basées les ressemblances ? Pas sur des "si", pas sur des "ça pourrait être différent", c'est ça, se poser des questions, c'est ce qui ennuie, se donner les réponses, c'est ce qui fait mal. Finalement, personne n'est différent, pas toi, pas moi, Dihce, les mêmes pensées sans doute pour les mêmes maux, à n'en pas douter. Je base mes différences sur ce que j'ai de plus que les autres, "Tu lis dans les pensées ?" non, j'ai des pouvoirs, des choses que l'on n'explique pas, qui ne s'expliquent pas, je l'ai, ce pouvoir, et il est sans commune mesure. Et qu'est-ce que je hais ça. Sommes-nous pareils, Dihce ? Non, sans doute suis-je plus intelligente, de meilleure éducation, de plus belle chance, j'ai eu, j'ai eu comme énormément rêvent d'avoir, et maintenant je ne suis plus capable que d'haïr ce que j'ai de plus, de "mieux", parce que ce que j'ai de moins bien je l'ai oublié, je ne veux plus en parler, parce que je ne sais même pas le supporter.

"On va dire. Pourquoi me scruter comme ça Dihce ? C'est pas de l'affection, t'es intriguée ? Par quoi, la couleur de mes yeux, l'odeur de fumée, le décolleté et la fausse réserve ?"

Ma main s'était figée malgré moi sur quelques pensées. Est-ce que j'en avais quelque chose à foutre ? Pas de Dihce. Dihce, je ne pouvais pas l'ignorer. Mais qu'est-ce que j'allais dire ? Des choses que l'académie ne veut pas que je dise ? Enchaîner les mots, les interrogations sans laisser de temps à l'autre pour répondre, c'était idiot, et je me disais que, quelque soit la réponse, je m'en irais. Mais est-ce que les choses que je risque de dévoiler m'importent vraiment ? Était-ce finalement bien Dihce qui me mettait mal à l'aise ? M'avait-elle répondu ? Non, je ne pense pas, elle n'avait pas répondu quand je me levais finalement. Nous jouions une véritable partie d'échecs elle et moi, réflexion, action, réflexion puis action et rebelote. Et c'était à mon tour d'agir.

Agir après avoir pensé. Trop pensé. Les jeux, les drogues, les instincts, le casino m'avait coupée de tous ceux-là, je ne pouvais plus que m'abandonner à une raison bien trop réelle ; le casino, en la personne de Dihce, était, lui aussi, devenu un lieu trop... banal. Plus assez différent. J'y étais peut-être trop souvent venue, mais le jeu, les drogues, il fût tout de même un temps où ils m'offraient quelque chose. Quelque chose comme un oubli de réfléchir, de penser, quelque chose comme "je ne suis plus rationnel, je vis d'émotions et de sensations". Physique et psychologique, là où les drogues devaient éclater mes vaisseaux, les jeux fatiguer mon esprit et les instincts m'encourager à recevoir l'endorphine d'un autre, les regards, les accusations ne pouvaient que me forcer à être trop moi, à être trop "normale".

En sortant du casino, je ne savais même pas si elle me suivait, si elle me suivrait, si j'avais envie qu'elle me suive. L'ignorance n'était pas son nom, à cette chose dans laquelle j'étais perdue, c'était plus de la confusion. Dihce me mettait mal à l'aise en ça qu'elle me ressemblait : livide en extérieur, seule en public. Seule pour jamais, n'ayant pour elle-même qu'elle seule.
Désirée Vermeil
Désirée Vermeil

Fiche perso'
Idéologie Dominante: 2
Niveau: 0
Exp:
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