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Message par Antoine Lucret Lun 19 Fév 2018, 21:57

À ses pieds il y avait la neige, au dessus de lui le ciel parsemé d'étoiles, et celles ci étaient aussi blanches que le sol. Voilà une heure qu'Antoine restait là, debout, au milieu du froid et de la nuit. Ce garçon n'en pouvait plus du malheur, de la peur, de tous ses émois et ses états d'âmes, qui ne faisaient que le tourmenter encore et encore et encore une fois lui les subissaient. C'est un garçon qui en a assez, d'être avilie, asservis, écrasé, malmené, par ses propres turbulences intérieures qui tournent et se retournent pour former ce tourbillon presque intrinsèque à lui même. Car voilà, cette terreur est interne, c'est un mal qui le possède, qui le prend partout et par tous les côtés, qui ne le lâche pas et ne le lâchera jamais. Car, maintenant qu'il est au milieu des colzas recouvert de neiges, et maintenant qu'il n'a rien à faire à part toujours et encore subir ces tourments, il s'effondre presque, et se maintient grâce à ses jambes déjà fragiles. Il respire lourdement, fortement, on pourrait l'entendre au milieu du silence qui plane. Ce qui plane pour lui, c'est toujours ça, ça, cette angoisse et cette anxiété :


J'avance innocemment
Sur le chemin
Croquant à pleine dents
La vie, le destin
Mais voilà qu'une dame
À la robe noire de nuit
S'infiltre dans la trame
Et m'en voit surpris

The initials, the initials, the initials, A.A.
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Et ce fut presque comme si lui planait, ne sachant comme se tenir et à deux doigts de finir, sur le sol, au milieu des fleurs blanches et dorées. Il haletait, toujours respirant aussi lourdement, et faisait presque comme des soupirs craintifs, des petits gémissements de plainte, des petits bruits remplis à la fois de peur et de manque. Car lui ressentait un manque, au plus profond de lui, comme s'il y avait un vide, un vide à combler et pourtant un vide qui se creuse à chaque inspiration, à chaque expiration. Il n'arrivait à rien, il n'arrivait qu'à pauvrement gémir et respirer au milieu du vide, ainsi, il y avait du vide à la fois en dehors de lui et en lui, il était à la fois dans le rien et le rien. N'est ce pas terrible, que de vouloir cette personne près de nous, que de penser à elle et penser à elle à côté de nous, mais que celle ci ne sera jamais près de nous et jamais à côté de nous. N'est ce pas terrible, que de n'avoir dans le corps et l'esprit, toujours la même chose, ça, ça, cette anguish et cette anxiety :


Sa main sur mon épaule
Sa tête contre la mienne
Elle m'annonce que la geôle
Est là où elle m'amène
Et lentement
De ses ongles vernis
Elle m'attire doucement
Vers son horrible nid

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Dernière édition par Antoine Lucret le Dim 11 Mar 2018, 17:44, édité 1 fois
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Message par Sally Whispers Mer 21 Fév 2018, 00:14

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Il a presque disparu, maintenant. Mais pourquoi ne puis-je bouger ? La fille s’approche à pas lourd. Dans sa main je vois luire une lame blanche. Hideki à ma droite, Lacerta à ma gauche, Tintallë au creux de mes reins, Margaret derrière moi et tous les autres tout autour, je reste immobile. Ils restent immobiles. Mais bon dieu, qu’est-ce qui m’arrive ? Je ne peux pas m’arrêter de pleurer et pourtant… mon souffle est calme… mon cœur est calme… j’ai mal… j’ai peur… mais je ne tremble pas. Je vois simplement cette fille qui ressemble aux photos de moi s’approcher. Soudain, elle ouvre la bouche, mais elle ne parle pas.

A la place, tout disparaît, tout devient noir, puis tout deviens blanc. Et le blanc devient de plus en plus sombre. Et la chambre se dessine. Et Roydon a disparu. Et la fille a disparu. Et Hideki a disparu. Et tout a disparu. Et… je suis dans ma chambre. Et il fait nuit. Je suis trempée de sueur… la douleur me tords l’estomac à n’en plus bouger. J’ai envie de pleurer tant j’ai mal… mais ce n’est pas mon ventre qui me fait subir ça… non… la douleur… la douleur, je l’ai associé à toi… comment vivre seul quand on était habitué à être toujours l’ombre d’un autre ? Comment persister seule si sa main ne tient pas la mienne ? Il n’y a aucune réponse à ce dilemme. Quoi que je fasse je suis sur une pente de plus en plus rocailleuse ou je m’érafle encore et encore. Et je suis si maigre… sans doute que tout aura été rappé, quand la pente se terminera.

Sans doute, oui. Alors je dois cacher les lambeaux de moi, jusque-là. Sinon, on risque de m’attraper avant ce moment… ce garçon a déjà tellement ralenti ma chute… s’en est effrayant… je ne peux pas continuer… mais je ne peux pas m’arrêter, je ne veux pas m’arrêter. Je veux le retrouver, ce soir. Il fait battre ce cœur mort et… je me sens exister… je ne devrais pas, je sais. Je devrais me faire mal, encore et encore. Mais… mais… quand son visage habite mon esprit… je ne peux pas… je repoussais délicatement la couverture, jusqu’à délivrer entièrement mon corps frêle. Lentement, je me tournais, jusqu’à laisser pendre mes jambes au bord du lit, jusqu’à sentir le sol tiède sous mes pieds nus. Tout aussi calmement, je rejoignais la salle de bain pour me faire une toilette rapide et enfiler, par-dessus mon pyjama, une élégante robe rouge.

En moins de temps qu’il ne m’en faut pour déjeuner, j’étais dans les escaliers, à descendre, la rambarde dans une main et mes jupons dans l’autre. Dans le même élan, j’ouvre la grande porte du dortoir du saphir et l’air gelé me caresse les joues qui rosissent immédiatement. Le froid mord ma peau trop dénudée. J’aurais dû mettre des bas, des gants, une écharpe, un bonnet… j’aurais dû me couvrir… mais la perspective de le rejoindre semble rependre une douce chaleur sous ma peau.

« Tu devrais mourir. »

Je me fige et, lentement, tel une clé de poupée mécanique, je me retourne. Il n’y a personne.

« Tu sais ce que tu lui fais, au moins ? »

Non ! Pas encore ! Je ne veux pas t’entendre ! Sans réfléchir, je me mise à courir à en perdre haleine, sans savoir où aller. Avant de m’en rendre compte, j’étais sur un chemin que je connaissais. J’étais épuisée, alors je ne pouvais plus courir. J’étais seule, dans la nuit et, ici, je ne le trouverais pas. Pourquoi être partie si loin ? C’est ici que je… que j’ai encore failli trahir… j’ai failli l’abandonner, le laisser seul et tout quitter, dans ces champs. Mais il y a eu la duchesse… et j’ai encore failli le trahir en lui demandant de me faire du mal… je l’ai blessé, dans ce champs…

Il se profilera, bientôt, devant moi. Alors, je retournerais dans la terre encore vierge, transie de froid, gelée. Et je penserais à tout ça, là-bas, au frais. Et je penserais à toi. Et peut-être que je penserais à mon futur… enfin… je me demande si… est-ce que tu peux disparaître ? Je suis toujours principe que non mais…

Là, perdue dans ma tête, j’ai failli manquer cette silhouette étrange, maladroite, au milieu du champs. Qui est là ? Je ne sais pas. Mais ça ne me dit rien de bon… je ne peux pas rester là, à penser à des choses improbables ! Cette personne est peut-être en danger ! Peut-être que quelqu’un la cherche, maintenant ! Cette personne doit exister ! Je ne peux pas la laisser se prendre cette chance dont j’ai toujours rêvé, pas devant moi !

A pas rapide, je m’approchais de lui. Son souffle était rapide, fort, presque sifflant. Il est perdu, perdu dans sa propre tête. Je ne peux pas… je… ne… peux… tombant, j’attrapais son haut, je tentais de me rattraper sur lui qui était déjà tellement effrayé. Avant de le réaliser, je m’écrasais au sol. Merde ! J’essayais de nous retourner, de lui épargner la chute, sans succès.

Une fois à terre, je me relevais aussi vite que je pus, beaucoup trop difficilement à mon goût. Mais Sally, tu es complètement débile, qu’est-ce que tu fais encore ? Tu penses à quoi ? Tu ne sais vraiment que faire du mal aux gens ou quoi ?

« Je n’ai jamais prétendu le contraire, moi. »

Attrapant ma tête entre mes minuscules doigts osseux, je me laissais basculer en arrière.

« Excuse-moi… je ne voulais pas… heu… »


Te jeter par terre ? Te briser le dos ? Te tuer ? Amplifier ton asphyxie ?

« Te tomber dessus… »

C’est juste que… tu lui ressemble… tu me ressemble aussi un peu… je crois… tu te dis que… que si tu ne trouves pas le bonheur profond, c’est que tu n’es plus à ta place… et que ta place est avec tes proches… tes proches qui… qui se reposent là où tu ne peux pas les voir… je connais ces yeux… ce ne sont pas ceux de l’animal blessé… ce sont ceux… ceux du petit loin de la meute…

« Tu ne devrais pas faire ça… »

J’ai déjà essayé, mourir dans les champs, c’est une mauvaise idée.
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Message par Antoine Lucret Mer 21 Fév 2018, 10:53

Alors qu'il avait déjà tant de mal à se maintenir, sa respiration devenait de plus en plus capricieuse. Il essayait en vain de tenir, le col de sa chemise, comme pour attraper les bouffées d'air les plus précieuses. Il n'en pouvait plus, il n'en pouvait plus de tout et de lui même, il se sentait oppressé, comprimé, écrasé, jeté au sol, violemment contre la poussière, le choc lui ajoutant une douleur supplémentaire. Oui, une douleur qui s'ajoute à toutes celles qui parcourent son corps, et qui bientôt le rendront mort, l'emporteront dans la tombe comme sa mère l'avait déjà été, car lui déjà succombe à cette maladie qu'on ne peut soigner. Il se sent agrippé, étranglé, par sa propre respiration. Tout ce qu'il veut c'est souffler, et qu'on lui offre la moindre des salvations. Or il n'y a personne, personne qui puisse l'aider, et personne qui puisse le sortir de cette angoisse et cette anxiété :

Voilà qu'elle m'entraîne
Dans les bas-fonds
Aussi sombre qu'un ébène
Des plus profonds
Je sens déjà
La lumière qui me quitte
Et ne sera
Qu'un lointain mythe

The initials, the initials, the initials A.A.
The initials, the initials, the initials A.A.

Oui, personne, pas la moindre silhouette, pas la moindre ombre, il n'y a rien qui puisse lui prêter attention et le sortir de cet endroit sombre. Il n'y a que les colzas en fleur, recouvert de neiges, prêts à accueillir ses pleurs qui couleront sur son teint beige. Beige, ou même blanc, très pâle, tellement il se sent possédé par une sentence fatale : celle de ces mêmes turbulences, de ce même tourbillon, qui tournent en alternance et remuent son corps à l'unisson, qui lui répètent la même phrase, qui lui imposent le même dictat, et ne lui laissent dans son esprit aucune case, qui puisse le libérer de son état. Il reste toujours sous leur jougs et leur impitoyable règne, et cela le prend et lui serre le cou si bien qu'il ne puisse y'avoir qu'elles que l'on craigne. Il n'y a que ça, ça, dont on ne peut se sortir et se libérer, il n'y a que ça, ça, cette angoisse et cette anxiété :

Voilà qu'elle m'entoure
De ses longs bras
Et tour à tour
Me piège ici bas
J'aurais essayer
De m'en défaire
Mais on ne peut s'échapper
De ses mains de fer

The initials, the initials, the initials A.A.
The initials, the initials, the initials A.A.

Il ne peut se libérer, et déjà il sent comme une poigne se resserrer, il n'est qu'encore plus piégé et est empêché de respirer, de vivre et d'être libre. Et alors que l'étau se resserre, et que sa gorge est maintenant presque dure comme de la pierre, et qu'il est prêt à tomber sur le sol enneigé, quelqu'un, chose inespérée, l'agrippe de ses propres mains et manque encore plus de l'étouffer. Cette personne inconnue, venu de nul part, à failli de ses doigts nus l'emmener autre part, il est passé à deux doigts de la mort, et elle est passée à deux doigts de faire disparaître une personne encore. Il s'effondre sur le sol, suffocant, accrochant de ses mains le col de ses vêtements, cherchant à prendre la moindre petite parcelle d'air, qui puisse le faire survivre à cet enfer. Alors, un instant le regard vers le sol et tentant de se ramener à la vie, voilà qu'il relève la tête vers celle qui l'a prit, et voilà que ne fait que continuer, la même angoisse et la même anxiété :

Mais soudain
Elle ressert son emprise
Et je geins
Au bord de la crise
Et là seulement
Elle pointe du doigt
Une ombre qui pourtant
Ne connait que moi

The initials, the initials, the initials, A.A.
The initials, the initials, the initials, A.A.

Car, si cela continue, c'est que lorsqu'il a relevé les yeux, il l'a vu, elle, elle et ses cheveux, elle et sa figure si familière, et alors qu'il est à terre, il s'exclame d'une puissante voix : « Maman ! Maman ! Maman c'est toi ! » et se relève, vers ce qu'il pense être sa mère, mais oui c'est bien elle, celle qui l'a bercé, calmé, accompagné, qui l'a pris en son sein et qui lui a tenu la main pendant si longtemps, pendant qu'il était enfant, puis adolescent, qui l'aimait et que lui aimait, que lorsque celle ci venait à partir c'était lui qui pleurait, et que lorsqu'elle venait à manquer, au fond de son lit il gémissait. Oui c'est bien elle, là voilà qui se tient devant lui et lui qui l'observe et la trouve si belle, sa mère, sa tendre mère, mais que fait-elle là et pourquoi a-t-elle fait ça ! Alors, il s'approche, tend ses mains, il parle et ébahit, lui adresse d'un air surprit : « Ah, maman ! Je, je, tu es là, je... », il n'arrive plus à trouver ses mots, la confusion est ce qui lui empêche de parler, et ainsi s'amplifie son angoisse et son anxiété :

Lorsque sa prunelle
Apparaît à mes yeux
C'est toute entière qu'elle
Dévoile ses cheveux
Quand je vois sa figure
C'est comme une vision
Car elle berce mon cœur pur
D'une belle illusion

The initials, the initials, the initials, A.A.
The initials, the initials, the initials, A.A.
Antoine Lucret
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