Le vide prêt à être comblé [libre]

Ved prit une longue inspiration, puis souffla du nez durant plusieurs secondes.
Le jeune homme s’était assis contre la serre, du côté le plus éloigné des autres bâtiments, et surtout à l’abri des regards.
Il y trouvait un certain confort. La douceur de la brise, l’herbe fraîche, le contact au verre, le calme qui régnait, et une solitude apaisante. Ce genre de moment dont on ne voudrait jamais voir la fin, perdus dans nos pensées les plus profondes, enfermés dans notre tête et pourtant libres comme le vent. Toute pression s’en allait, toute mauvaise pensée s’éteignait en silence. On pouvait s’y endormir à chaque seconde.

Le garçon était parvenu à chasser ses souvenirs de Russie, il n’avait pas goûté à un tel calme depuis longtemps. Il se leva et longea la serre en caressant le verre, pour retrouver finalement la vue sur le terrain d’entraînement. La distance ne lui permettait pas de distinguer grand-chose, mais il espérait pouvoir reconnaître le prof dont on lui avait parlé. Rare sont les personnes à la robe tigrée, même à Tsuki.
Il n’avait pas la motivation de marcher jusque là, mais parler avec quelqu’un ne le dérangerait pas. Et puis, il devait bien se faire de nouvelles connaissances un jour.
Le grand blond resta ainsi longtemps, épaule contre la serre, tibias croisés, visage neutre, attendant le premier évènement qui voudrait de lui.

Il espérait simplement qu'on ne vienne pas le déranger inutilement. On n'est pas à l'abri d'un gamin qui cherche uniquement à s'amuser au détriment de ton moral. Ce serait bien dommage pour un si beau moment. Ved, anxieux, jeta des regards en tous sens, soudainement inquiet d'être dérangé par un fauteur de trouble.