Dommages collatéraux [Pv Luna] [Terminé]

Voilà des semaines qu'Alistair bossait sur cette affaire avec l'aide de son nouveau coéquipier, Johann. Ils étaient à la recherche d'un sombre imbécile, membre d'une organisation d'extrémiste anti-humain. Au fur et à mesure de leurs investigations, cette affaires avait commencé à sentir le déjà vu. Que ce soit dans les revendications du groupe ou dans le pouvoir de cette homme : un pouvoir sur le vent ... De vieilles blessures se rouvraient pendant l'enquête qui le firent redoubler d'effort. Il préféra ne pas en parler à Johann, ils ne se connaissaient pas encore assez, mais il le ferait bien un jour.

Ils avaient obtenu par différents indics le nom d'un suspect : Elio Grave, le gérant d'une librairie apparemment sans histoire. Toute fois des virements étranges avaient mis la puce à l'oreille à la police. Ils coïncidaient trop avec différents actes de violence et de destruction en ville pour que ce soit un pur hasard. Certaines caméra avaient également filmé Elio lors de la dernière attaque en date, il était coupable ça ne faisait plus aucun doute. Lui et ses équipes se rendirent donc à son domicile pour l'arrêter, ils étaient une bonne dizaine à descendre dans le quartier des divertissements tôt ce matin pour appréhender l'homme considérer comme dangereux. Il pénétrèrent dans l'immeuble à 7h30 du matin comme un seul homme. Chaque membre de l'escouade se chargeait de vérifier les étages jusqu'à la porte du suspect. D'un signe de la main Alistair donna l'ordre d'enfoncer la porte. Les policiers pénétrèrent dans l'appartement, occupant chaque pièce une à une, ils surprirent Elio dans son sommeil, mais il eut malheureusement le temps de réagir. D'un souffle il balaya les policiers les plus proches les envoyant voler sur leurs camarades. L'espace étant trop exigu, un ts de policiers renversé se format devant la porte empêchant les autres de rentrer. Alistair pesta quand il le vit s'échapper par le fenêtre en ralentissant sa chute par un souffle de vent ultra puissant. En colère devant l'imprudence de ses équipiers il prit sa radio pour beugler à plein poumon.

- À toutes les unités, le suspect s'est échappé par la façade nord, je répète, il s'est échappé par la façade nord. Johann intercepte le dans la rue de Justice, vite !

Il redescendit les escaliers à la vitesse de l'éclair, traçant littéralement le reste de l'équipe pour rejoindre son coéquipier. Au final, il aura fallu qu'ils y aillent à deux, mais le coin étant plein de civil, il avait préféré jouer la sécurité. Il arriva enfin dans la rue où le suspect avait entamé le combat avec Johann. Ce dernier avait du mal à rompre la distance pour l'attraper avec ses tentacules, la rue était pleine de civils curieux que les policiers essayaient de faire reculer pour que personnes ne soient blessés. Tandis qu'Elio était occupé à son combat, Alistair se mit à courir en ligne droite, prenant petit à petit de la vitesse, celle-ci étant renforcée par son gear. C'est une masse de muscle de 110 kg qui lui fonça dessus à la vitesse de 42 km/h, Elio rempli ses poumons d'air pour le repousser, mais Alistair le chargea comme un taureau le renversant à l'impact. Elio fut projeter un mètre plus loin, mais en tombant il évacua l'air de ses poumons se qui fit voltiger une femme qui se tenait non loin. Elle se cogna violemment la tête contre un poteau et roula sur le sol un peu sonnée. Johann profita de l'occasion pour immobiliser le suspect, tandis qu'Alistair continuait de courir pour diminuer progressivement sa vitesse et pouvoir s'arrêter. Il lui fallut 10 bon mètres pour que son accélération soit nulle, il revint ensuite prés de la civile pour l'aider tandis que ses collègues menottait le suspect. Johann en avait profité pour le museler afin qu'il n'y est pas d'autres incidents.

La dame n'était pas trop amochée, une petite plaie sur son front saignait abondamment dans ses yeux et deux de ses doigts faisaient un angle improbable. Alistair s'empressa d'appeler les secours tout en regardant le suspect être conduit dans un véhicule sécurisé. Ils ne tardèrent pas à répondre pour lui dire qu'aucunes équipes ne pouvait venir, car l'ambulance était en panne pour l'instant. Il jura et raccrocha, comme s'il n'avait pas assez d'emmerdes ! Il prévint son équipe de rentrer sans lui pendant qu'il amènerait la victime aux urgences. Il aida la jeune femme à se relever, elle était trop occupée par la douleur pour commencer à lui passer un savon et c'était tant mieux. Ils utilisèrent sa voiture de fonction et se rendirent à l'hôpital. Il arriva au service des urgences et se présenta à l'accueil.

- Bonjour, inspecteur Fawkes de la police d'Abondance. Cette jeune femme a été blessée lors d'une interpellation, pourriez-vous la soigner rapidement ? Je dois rejoindre le poste le plus vite possible.

La secrétaire allait le rembarrer en lui disant qu'il n'était pas seul au monde, mais son air sérieux l'e dissuada. Elle n'avait personne sous la main sauf peut être ... mais oui la petite nouvelle ! Une potentielle fracture et un peu de points de sutures ne devraient pas être trop compliqués pour elle. Elle s'empressa donc de l'appeler.

Heureusement pour lui la dame de l’accueil semblait avoir trouvé une personne qui puisse les aider. Les urgences semblaient en effervescence tout autour de lui. Il ne le remarquait que maintenant, mais le personnel se préparait à quelque chose. Une catastrophe se serait produit en son absence ?  Il commençait à se dire qu'il avait peut être un peu trop insisté, mais il n'avait pas 4h à perdre à veiller sur cette dame, quand bien même ses blessures étaient de sa faute. Il fut interrompu dans ses pensées par l'arrivée d'une jeune infirmière blonde. Elle avait l'air bien jeune et mal assurée, peut être une débutante ?

"Bonjour, je m'appelle Luna Chevalier. Je vais exécuter les premiers examens ici si vous me le permettez, car les urgences sont pleines à l'heure actuelle. Pouvez-vous me dire ce qu'il s'est passé?"

Il avait vu juste, les urgences étaient débordées .... Tant pis il allait devoir rester jusqu'au bout c'était le moins qu'il pouvait faire pour cette dame, de plus elle allait avoir besoin qu'on la raccompagne, n'ayant pas de véhicule. Il soupira en pensant au temps perdu et répondit aux questions de la jeune fille.

"Nous menions une arrestation, mais le suspect s'est échappé et à rejoins une rue passante. Nous avons dû le combattre au milieu des civils et cette dame à été soufflé par son pouvoir. Je ne suis pas sûr d'avoir bien vu dans le feu de l'action, mais je crois qu'elle a heurté un poteau avant de rouler sur le sol. C'est à ce moment qu'elle a dû se fracturer les doigts."

Il laissa ensuite l'infirmière regarder les blessures et en profita pour appeler au poste afin de signifier son absence. Heureusement ils n'avaient pas besoin de lui dans l'immédiat. Elio avait été contraint par un système anti-pouvoir et enfermé en sécurité. Juste avant de raccrocher il eut vent d'un peu d'agitation, Johann lui expliqua l'histoire de l'accident de bus et il comprit la raison de toute l'agitation à l'hôpital. Nom de dieu, quelle journée ! Il se tourna de nouveau vers l’apprentie infirmière.

"Alors ? Rien de trop grave ?"

Alistair regarda la jeune fille essayer de rassurer la femme en état de choc tandis qu'elle lui répondait. Heureusement son analyse ne montrait rien de trop grave. Alistair poussa un soupir de soulagement. Il n'allait pas devoir affronter sa hiérarchie en colère à cause de sa bévue dieu merci ! Cependant, il fit une grimace contrarié quand elle lui expliqua qu'il allait devoir passer plus de temps ici que prévu. Il poussa un nouveau soupir d'exaspération cette fois, tant pis il avait failli, il assumerait jusqu'au bout. Quand la jeune infirmière lui indiqua qu'il pouvait partir, il s'empressa de lui répondre.

"Non je reste, je n'ai pas su garantir sa sécurité, je la ramènerai donc chez elle. Et puis quand elle sera en mesure de parler, elle aura peut être envie de porter plainte alors ...."

Pourvu qu'elle ne fasse pas une scène, pensa-t-il. Il avait bien trop de choses à gérer pour l'instant. Il envoya un message à son coéquipier pour lui signaler que ça allait prendre un peu de temps. Son devoir ne l'obligeait pas à rester, mais tout ses collègues savaient qu'il serait infernale s'il n'avais pas obtenu le pardon de cette dame. Ils lui confirmèrent qu'ils se débrouilleraient sans lui, lui otant cette inquiétude de la conscience.

Il se posta à côté de l'apprentie soignante, regardant la façon dont elle nettoyait la plaie silencieusement. Il se dit que quitte à rester ici pendant des heures autant faire un peu de discussion.

"Vous êtes étudiantes ? Pardonnez, moi j'ai écouter la conversation de vos collègues tout à l'heure."

Il regarda la jeune fille faire ses points de suture avec beaucoup de précision. Elle était bien étudiante, en deuxième année. C'était déjà bien qu'elle sache faire un point de suture, par contre il n'était pas certains qu'elle puisse faire grand chose pour les doigts sans l'aide d'un médecin. Elle semblait plutôt confiante en ses capacités, elle avait quelque chose de rafraîchissant, d'apaisant. C'était une partie de son travail après tout, d'être là pour les patients. Elle était encore jeune, dans plusieurs années à se faire maltraiter par des gens égoïstes, elle aurait moins de gaité à revendre Aistair s'arrêta un instant pour écarter les pensées négatives de son esprit. Il était un peu pessimiste sur les bords.

Et vous, comment vous vous appelez? Qu'est-ce qui vous a donné envie de devenir policier dans cette ville? J'imagine que vos journées ne sont pas de tout repos...

Comme il était techniquement coincé ici, il n'avait rien d'autre à faire que de discuter avec le jeune fille.

Inspecteur Fawkes, mais appelez moi Alistair. Vous avez déjà deviné que je ne venais pas d'ici ? Mon accent anglais est si prononcé ? Ahah ! Je suis venue pour trouver ce que beaucoup de monde recherche : un petit coin de paix. C'est assez paradoxale vu que c'est moi qui me charge de la maintenir à longueur de journée et croyez moi, il y a presque autant de boulot qu'ici par moment.

En réalité la plupart de ses heures sup, il les faisait de son plein gré. Le travail de l'infirmière était presque finit quand la jeune femme reprit un peu connaissance sous l'effet de la douleur. Elle cligna des yeux plusieurs, en marmonnant de douleur. Il lui fallut quelques instants pour comprendre où elle se trouvait et pour demander :

Où suis-je ?

Vous êtes à l'hôpital, Madame. Je vous y ai amené après que vous ayez été blessé par un fugitif.

Je me rappelle de ce gars qui soufflait des mini tempêtes et du policier qui courait très vite et puis ... Attendez, mais c'est vous !!?? Reculez, ne m'approchez pas !!

Elle se mit à faire des mouvements avec ses bras pour l'écarter, mais se rendit vite compte que ses doigts étaient très amochés. Il grimaça de douleur en arrêtant son geste inutile. Alistair décida de ne pas faire d'avantage de drama et s'écarta de lui même en allant se placer à l'autre bout du couloir. Son visage affichait un air indéchiffrable.

Alistair restait le plus loin possible de la patiente. Personne ne semblait comprendre pourquoi elle était dans un tel état d'hystérie. Lui par contre avait sa petite idée : son gear. Elle l'avait clairement vu l'utiliser pour arrêter le criminel, alors dans l'état de choc dans lequel elle était, il ne pouvait apparaître que comme un monstre. Du personnel médical était venu aider la pauvre infirmière débutante à calmer la dame, mais rien n'y faisait. Elle continuait à le montrer du doigt, en grommelant des choses qu'il  n'entendait pas de si loin. Alistair se demandait s'il ne ferait pas mieux de partir tout simplement pour ne pas envenimer la situation. Un médecin arriva enfin auprès de la jeune femme et il en profita pour faire un signe discret du doigt à Luna afin de lui demander de se rapprocher de lui. Une fois que la jeune femme fut à portée de voix, il lui dit à voix basse.

Je pense que ma présence fait plus de mal que de bien, alors je crois que je vais attendre dehors pour l'instant. Prévenez moi quand ce sera fini, s'il vous plaît.

Il sortit du champ de vision de la civile pour aller prendre l'air. Elle était en de bonnes mains à présent. Il ne savait pas trop s'il allait proposer de la raccompagner chez elle. Si elle se calmait un peu, elle comprendrait peut-être qu'elle n'avait rien à craindre de lui ? Au pire, il appellerait une autre voiture. Il s'assit sur le bord d'un muret en soupirant. Il ruminait ses pensées négatives encore et encore. Le rejet, l'admiration, la jalousie ... tout ça il l'avait obtenu en même temps que son gear. Il était fier d'avoir choisi de s'en faire greffer un, là n'était pas la question. Toutefois il se demandait vraiment si cela en valait le prix qu'il payait au quotidien. Les gens étaient aussi cons que sa mère.

L'attente fut longue, tellement longue. Alistair essaya tant bien que mal de s'occuper, mais les urgences ne semblaient pas vouloir le délivrer de son fardeau. Il prit le temps d'aller s'acheter à manger à la boutique de l'hôpital, car l'heure de manger approchait et il ne pensait pas être de retour à temps pour casser la croûte avec Johann. Il choisit au pif un jambon beurre qu'il engloutit en quelques minutes. Il avait un peu abusé sur son gear, alors il partit s'en acheter un deuxième. La caissière le regarda bizarrement sans pourtant lui faire une quelconque remarque. Il prit d'autres amuse-bouche histoire de calmer sa faim. En sortant du hall, il fut surpris par l'orage grondant qui arrosait le parking, l'obligeant à rester à l'intérieur. De toute façon, il en avait probablement pour longtemps.

Deux heure s'écoulèrent qu'il passa à feuilleter les magasines posés au centre du hall. Il s'ennuyait ferme, de temps en temps il recevait un coup de fil du poste ce qui trompait un peu son ennui. Il donnait de trois conseils ou répétait la même phrase : "Non ce n'est toujours pas fini". Il se demandait même si ça valait le coup qu'il attende ici si la femme ne pouvait pas supporter sa présence. Il n'allait quand même pas la ficeler pour la ramener chez elle ! Un regard par la baie vitrée lui indiqua que l'orage était enfin terminé. Il ressortit pour rejoindre la partie des urgences. Il demanda si les interventions étaient terminées à l'accueil et lui indiqua que c'était presque terminé. Il ressortit donc attendant que la jeune infirmière le rejoigne. Celle-ci mit à peu près une demi heure avant d'apparaître. Alistair était soulagé de ne plus avoir à attendre ici sans rien faire, il l'accueillit donc avec un grand sourire.

C'est terminé, madame Martin va bientôt sortir, le médecin lui donne juste quelques prescriptions de médicaments. Elle n'a rien de grave et va beaucoup mieux, elle est très sympathique en fait !

Il eut un petit sourire en coin, lui rappelant son comportement d'il y a quelques minutes. Elle ne savait pas vraiment pourquoi la femme avait réagit de cette manière, alors il lui expliqua indirectement.

J'imagine que sa sympathie dépend de si son interlocuteur est un humain ou un augmenté. Merci pour votre travail, je vais voir si elle est assez calmée pour rentrer avec moi sinon j'enverrai une voiture pour l'accompagner.

Il resta donc là attendant que la femme ressorte pour enfin pouvoir partir.

Il avait lâché sa dernière phrase sans vraiment réfléchir à son contenu. Il avait l'habitude depuis plus de dix ans maintenant. Le jeune fille ne semblait pas aussi réfractaire aux gears que sa patiente. De toute façon il se fichait un peu de ce qu'elle pouvait bien penser à l'heure actuelle. Elle lui répondit simplement qu'elle comprenait. Il ne ressentit pas de soulagement ou autre chose, il était simplement satisfait de ne pas avoir à supporter une raciste supplémentaire. Il la regarda dans les yeux en lui faisant un simple signe de la tête entendu. La patiente ressortit à ce moment de l'hôpital avec un plâtre. Il la regarda avec un air neutre pour ne pas provoquer de remous. Elle se contenta d'éviter son regard, mais elle ne chercha pas à la confronter. La jeune infirmière les quitta alors pour retourner à son travail. Alistair la remercia à son tour, avec un sourire un peu plus chaleureux. Elle avait du les supporter tout du long, c'était la moindre des choses que de montrer un peu de sympathie, même s'il n'avait pas la tête à ça.

- Merci pour votre aide et votre patience !

Son sourire s'élargit un peu plus quand elle lui demandait de continuer à veiller sur la ville. Cela le calma quelque peu et il put demander sans animosité à la femme si elle souhaitait qu'on la raccompagne. Elle semblait gênées et pas vraiment convaincu, mais l'idée de traverser la ville seule ne l'enchantait guère. Elle devait probablement aller au travail pour justifier de son absence. Elle accepta donc la demande du policier sans pour autant le regarder dans les yeux. Alistair lui demanda l'adresse et la fit monter dans sa voiture. Ils partirent donc laissant Luna derrière eux, dans l'enfer des urgences.