Chichi, chocolat chaud et patates de forain. [py Tayra]

Rappel du premier message :

La vache, j'ai froid. Je me réchauffe les mains en soufflant dedans même si j'ai jamais été convaincu que ça fonctionnait. Enfin bref, c'est bientôt les fêtes de fin d'année et je me retrouve à faire la coursière pour les dealer de la ville. Ça parait pas mais c'est super chiant, il se passe rien et je suis obligé de me les peler dans toute la ville. En plus la musique de Noël diffusée dans les hauts parleurs d'Abondance me vrille le cerveau. Putain voilà ce que je voulais dire ! Je déteste Noël, simple point de vue hein, personne n'est obligé de le partager du moment qu'on me contredit pas. Noël, de base c'est une fête religieuse et je-ne-sais-qui a décidé d'en faire une fête commerciale à la con, c'est un premier point négatif. Ensuite, à ce que sache, y a que les gens avec une vie épanouit qui l'apprécie, parce que sinon je serai pas en train de me balader dans les quatre coins de la ville pour réapprovisionner des enculés qui vendent de la merde à prix d'or pour les plus désespérés d'entre nous. Nan mais sinon c'est cool Noël, y a des cadeaux, papy et mamie filent des tunes, c'est sympa.

Je reçois un nouveau SMS, balayant ceux de ma mère qui cherche tout le temps à savoir où je suis, j'aperçois un numéro masqué : "Centre commercial, à côté du Lidl". Bon c'est pas loin, mais j'ai déjà le nez qui commence à couler, ça c'est chiant, je remets en place mon écharpe, ferme bien mon blouson jusqu'en haut et double la cadence. Je suis plus qu'à une dizaine de mètre de l'entrée, mais une petite aiguille gelée sur mon nez me stop. Je pose mon index sur le bout de mon nez, c'est froid et humide, je lève les yeux en l'air, des flocons, des centai... Qu'est-ce que je raconte des milliers de flocons à la con ! Un rictus éclaire étrangement mon visage.

En rentrant dans le bâtiment, un frisson d'effroi parcours mon être : une chorale, une chorale de vieux croulants. Putain, mais regardez moi ça, leur vieille gueule fripée se déformer en chantant. Je mets mes mains bien en évidence sur mes oreilles et leur tire la langue comme une enfant. Je comprendrai jamais comment certaines personnes ne peuvent pas simplement accepter leur mort...
Le Lidl est juste devant avec le dealer, comme prévu, un petit jeune, un bonnet noir et un sweat-shirt noir et bleu comme unique couverture de survie face au froid glacial de l’extérieur. Je lui lance un regard complice en me rapprochant, il me le renvoie quasiment instantanément. Une fois en face de lui, on se check , je retire le sac de mon dos et en sort un parquet cartonné, le genre papier recyclé de merde.

-Y'a tout ? Je demande on sait jamais, il regarde discrètement dans le sachet, si la définition de discrètement c'est faire un boucant d'enfer pour vérifier qu'il manque rien.
-Ouaip c'est bon, y'a tout. Il relève la tête vers moi... Oh non je le vois venir... Moi c'est Art...
-J'm'en branle de qui t'es, vends ta merde, moi je trace.

C'est pas la première fois qu'un de ces débiles essaient de me draguer, mais la, je suis très clairement pas d'humeur. Une fois la transaction effectuée, je me dirige vers le Hall du centre commercial, putain je m'en grillerai bien une, mais j'ai trop la flemme de retourner me les geler dehors pour une clope. Du coup je m'assois sur un banc et je pose bien gentiment mes écouteurs sur mes oreilles, laçant le premier truc qui me passe par la main, j'attends que mon corps se réchauffe et que ce mal de tête à la con passe.

Couleurs des paroles.:

Bon, d'accord ça n'a pas marché, mais y avait un minimum de style non ? Non ?... Ouais, je l'ai encore manqué, par contre plus j'essaie, plus je suis proche. Je suis vraiment la seule à m'en être pris plein la gueule. Toujours aussi frustrée, mais je reste confiante sur le reste du combat. Elle fait quoi ? Quarante-cinq, cinquante, soixante kilos tout au plus. Avec un peu d'élan et un coup bien placé, je peux la faire voler à quelques mètres c'est sûr. La petite roulade bien exécuté de sa part je m'y attendais pas, elle a pas bougé son boule depuis le début, alors qu'elle se jette au sol comme ça, wow ! Je suis méchante, peut-être qu'elle va enfin tenter un vrai coup de maître. Oh tien, elle me fonce dessus, elle a sûrement pas remarqué que ça fonctionnait pas. Hé je reconnais ce coup de pied c'est le même que moi... D’ailleurs il va trop vite à mon goût, j'ai pas le temps de me baisser. Je me penche sur le côté pour amortir un maximum. Mon avant bras a à peine le temps de se placer entre ma tempe et le bout de sa chaussure. Quand sa chaussure, sûrement renforcé vu la dureté du bout, s'enfonce dans ma défense, un craquement suivi d'une intense douleur parcours mon avant bras. Elle a pas osé ?
Pas le temps de me reprendre, la chaîne reste là pour me harceler, un vrai enfer ce truc, c'est littéralement du deux contre un à ce niveau. Elle se plante sur ma nuque et me pousse vers le sol. Je connais... Une fois, pas deux. Je saisis la chaîne en exécutant une roulade pour me dresser sur mes jambes. L'espace d'un instant, je ne bouge plus. Ce putain de truc métallique, bloqué dans ma main fonctionnelle. J'observe l'avant bras qui à subit le choque. Elle l'a fait. Le rad... cubi... L'os du coude est brisé, fêlé du moins. Mes mouvements restent fluides, petit hic, ils me font un mal de chien. Elle a joué la mauvaise carte, je peux plus rien y faire. Mon regard animal se fige sur Tayra. Cours.

-Tu me parais bien silencieuse... C'était bien joué, tout... Ce petit jeu.

Oh nan. Je me connais, quand je dis ça y a un truc qui va mal se passer. Je vais la briser. Ca commence, je vois rouge, c'est pas bon, pour moi comme pour tout ce qui m'entoure. Mon corps réagit plus à ce que je lui demande, aller mon grand, te laisse pas faire par Mad Max, rien qu'un doigt d'honneur ? Non, rien.

-Par contre ça, je lui présente mon avant bras, c'est fâcheux.

Je swap la chaîne de main, j'ai l'impression de porter un sac à dos presque vide, ça va faire mal. Tout bien réfléchi j'aurais pu lui en parler, histoire qu'elle fasse pas ça. Ah bah non, je lui aurais révélé mon pouvoir... Je... me sens partir, faite un coucou à Mad Max de ma part.

Fini les jeux de gamines en pleine libido. Ça m'amuse plus. Son petit air supérieur commence à me les briser sec. Je sens que je peux être encore plus forte. Saisissant mon avant bras handicapé, je me mets à le serrer à puissamment laissant percevoir le bruit des os brisés. Une inspiration puis une expiration saccadée m'échappe. Putain c'est jouissif. J'ai un super jeu Max, on choppe ta pote et on lui brise aussi le bras ! C'est du 50/50 comme je les aime.
Mes cuisses renforcées se contractent brusquement me faisant bondir directement sur l'autre. Je fais passer mon pied en avant, le plexus en ligne de mire, je vais pas la touché, je suis trop loin et trop lente, malgré tout je me suis rapproché suffisamment pour qu'elle soit à porter de poing, alors je frappe encore et encore. Esquive moi, épuise toi. Sa misérable chaîne n'est rien de plus qu'un petit gadget, même mon bras cassé supporte ses vains gigotements. J'enchaîne les frappes puis, habilement je pose mes poings au sol, je lui bondis une nouvelle fois dessus. Si j'arrive à la saisir, je vais la plaquer pour lui faire bouffer le bitume. Let's swing.

Elle esquive chacun de mes coups. J'adorai la voir paniquer. Maintenant sa putain de cape est de la partie... Sweet. Elle vient se coller contre mon visage. Quelle règle déjà ? La cinq ? La saisissant rapidement, je la jette sur le côté. Tayra a eu le temps de sortir des pièces, aller un encore un petit tour de magie, épate-moi ! Elle élance son bras sur ma gauche, c'est nul ça je reconnais. Je tends la main pour lui attraper son poignet, avant de me rendre compte que c'est un bait. Son coup, il est pas franc, un coup de pied non plus, ses appuis son solide. Ma rapide réflexion lui permet de faire rentrer quelque chose dans ma bouche. C'est une pièce, se faufilant dans ma gorge puis bloque ma trachée. Je me stoppe net, Tayra recule. Ok ça craint, mais avant tout ne lâche pas la chaîne. Si je... Je peux plus respirer. Mes muscles faiblissent vite, je les ais trop mis à l'épreuve. Je tombe sur mes genoux... Du calme Max, maintenant t'es plus fort, tout ce qui t'as amené ici, c'est ta force. Qu'est-ce que tu peux faire ? Mes mains portés à mon cou, un regard vif sur les alentours me rend bien seule au milieu de ma suffocation. Rien, ne peux m'aider. Mon poings se resserre sur la chaîne, je sens les maillons se déformer légèrement sous la pression. Oh... Merde, le stade critique c'est le voile blanc.

-Désolé ma belle, tu commences à faire peur.

Qu'est-ce qui lui fait le plus peur entre la façon dont je l'attaque ou la façon dont je me fais du ma... Ding dong ! Fée des idées saugrenues frappe encore aux portes des fous ! Tout ce qui me reste de force, je le mets dans mes bras. Mon corps prend une dernière dose d'adrénaline quand je les place derrière ma tête. Putain ça va faire mal, c'est maintenant ou jamais. L'élan accorder me permet une vitesse maximale, je tente de tousser au moment de frapper mon thorax... Sûrement trop fort. Mais la pièce sort ! Surgical punch ! Cinq centimes, c'est tout ce que je vaux haha. J'attrape la pièce avant même qu'elle touche le sol. Je tousse un peu de sang. Trop fort. Bon, on sert les dents, compris.
J'inspire un grand coup, l'air frais, toi et moi pour la vie. Ah moins que je te trompe avec cette magnifique cigarette laissée plus tôt par roulements de tambours, moi ! Elle s'est consumée de moitié, hmmm les bonnes clopes industrielles comme on les apprécie. Quand je la saisis, mes mains tremblent, c'est quasiment pas perceptible, mais moi je le vois. J'ai presque atteint mes limites. Quand je la porte à ma bouche, un visage moqueur lancé à Tayra ne restera pas, je l'espère, sans réaction de cette dernière. Putain, smoke and blood, si un jour je monte un groupe, ça sera mon tube.

J'en ai marre, je veux rentrer... Aller Max on s'éclate tu trouves pas ? J'en ai ra le cul de parler avec ma schizophrénie interne, Tayra est plus forte, abandonne. Pff, jamais, j'abandonne pas, la dernière fois je me disais la même et j'ai gagné. J'ai gagné avec un doigt cassé et un canif dans le bide, je m'en souviens ouais. Rah j'en ai marre c'est moi Max !

Je secoue la tête, c'est moi qui décide, c'est moi la plus forte. C'est tout le temps la même chose, dès que je me fais mal, j'ai un pète au casque. Faut arrêté de lutter contre, c'est pas marrant. Devenir folle c'est mon kiff personnel, j'adore ça. Bon j'en étais où. Oh oui, ma copine, allons allons, je suis sûr qu'il y a un moyen de la battre, ou pas, dans tous les cas le plan Z reste enfouit bien profond dans mon c... ESPRIT ! On va la faire se bouger un peu, je suis bien où je suis. On va la titiller gentiment.

-Si t'arrives à me mettre au tapis maintenant, j'arrête de cloper et je t'offre mon zippo. T'en feras ce que tu veux.

J'arrêterai pas de fumé et je tiens à ce zippo. Ta gueule toi.

-Tu peux garder ton zippo, mais je relève le défi.

Oh j'aurais tellement aimé qu'elle le garde en souvenir du bon vieux temps. Pas moi. Ok je sais quoi, fais lui un doigt et je te laisse décider de la suite, vas y j'attends... Non ? Je me les brises, fais plutôt attention elle va te balayer avec des pièces. Je sais. Comment ça je sais ?! Tu verras c'est marrant. Non ! Attend, j'ai pas envie de finir en morc...

Hop, c'est fini pour le moment, je suis sûr que je me remercierai plus tard. Oh j'ai une super idée, on va donner des prénoms ! Ok, cinq centimes c'est Richard, les deux c'est tak et tik, pour finir la chaîne c'est... Hmm, Imogène ! Parce que c'est moche et chiant à porter. Donc tak tik se colle de chaque côté du mollet, je suis plus faible, mais pour me faire tomber faut un peu plus quand même. Oh non ça y est, I get it, le fameux kick dans le plexus. Je t'en pris esquive le. Nop. SI.

Vous connaissez le limbo ? Evidemment que tout le monde connait le limbo. Pendant une soirée, j'ai tenté de le faire super bas... J'ai pas pu bouger mon cou pendant une semaine. Je me baisse formidablement vers l'arrière au dernier moment, le pied passe au-dessus de moi. Si j'étais pas si fatiguée physiquement... Et mentalement... je lui aurais sûrement choppé le pied. Les pièces poussent ma jambe vers l'avant. C'était pour ça. Je vais simplement me laisser tomber, finir le combat en botté sur de belles promesses. Pour ça va falloir me passer sur le corps. Oh non s'teu pl...

Mes bras basculent en arrière, à quatre pattes sur le dos, je me sers de l'élan que procurent les pièces pour me retourner sur les mains, de la gymnastique de compète. Si j'arrêtais de m'interrompre toutes les deux secondes j'aurais pu terminer le combat moi même, là tout de suite. Je suis vraiment incorrigible. *CRACK* Ah... ça c'est mon bras. J'ai trop forcé dessus, la boulette, j'étais à deux doigts de réussir mon coup. Putain j'ai pété mon bras, ça fait un mal de chien. C'est bon, y a pire. Nan, je suis en train de m'étaler à cause de toi. Je gère.
Je roule sur quelques mètres puis porte mon bras à mon torse pour me recroqueviller en position fœtal. Je laisse échapper quelques grognements de douleur, tu m'en diras tant, je suis une pisseuse quand je m'y mets. J'en encore la clope au bec par chance. Je finis par me redresser difficilement en tailleur tout en ricanant. Plan Z. C'est lâche. Quand on est trop faible physiquement, on doit l'être mentalement. T'es un putain de dealeuse ton QI dépasse pas celui d'un dauphin. Figure moi que les dauphins sont super intelligent. Je m'en fous, je t'assure, je m'en fous. Ça suffit, je décide. Attends ! Je le fais, t'es trop chtarbé pour le faire. Je suis toi. Je marque un point.

J'attrape à contre cœur la cigarette, je tire une dernière taff puis la jette... C'est fini... Pour aujourd'hui, rien a foutre de ce que j'ai dit, elle risque pas de me revoir de si tôt !

-T'es trop forte... J'abandonne. A mon tour. J'arrête de fumer promis. Nan c'est mort. Par contre, pense à une chose, une héroïne arrête une dealeuse... Et... Oh lieu de la livrer aux flics, elle décide de s'amuser avec sa proie. Regarde moi, je suis une épave, à cause de toi. Mon avant bras est devenu bleu. Je plaide coupable, j'ai violé les lois... Elle a fait la même avec toi haha. Ta gueule. Je risque cinq ans et une belle amende c'est sûr, mais quand ils verront qu'une héroïne a tabassé sans vergogne une jeune femme qui se rend, ils risquent de se poser des questions. Je la pointe du doigt, un sourcil relevé. En ce moment, tu dois te dire, "Pff, la parole d'une héroïne contre celle d'une raclure des rues, j'ai rien à craindre." C'est sûr, t'iras pas en taule, par contre... Je tousse du sang. Qu'est-ce que ? Ma faute, désolé. Par contre, presque toutes les blessures de mon corps ont pour cause, roulements de tambours, toi, c'est facile à vérifier crois moi... Tu pourras dire adieu à ton permis et retirer le mot "légalité" pour tabasser de la racaille.

En plus la bouffe en taule sera toujours plus agréable que la merde que me sert ma daronne. Et je pourrais me faire plein de potes. Ouais c'est facile de se faire des connaissances en tant que dealer. J'ai gagné du coup. Pff, non, bien sûr que non, elle en a rien à carrer de mon spitch, je veux juste en finir avec ce combat à la con.

-T'en as rien à foutre, je sais... Et je suis sûr que t'as une super excuse, crois moi, je t'écouterai pas. Je veux juste mon portable et mon sac... Nan t'sais quoi, la drogue, t'en fais ce que tu veux... Le zippo et mon portable, c'est tout. Le paquet quand même non ? Nop.

Si elle refuse... Je me bat ! Non, je vais en taule et je me débrouillerai pour la faire tomber avec moi. Littéralement. J'aimerai fermer ma gueule.

Elle sort son téléphone. Je crois qu'elle appelle la police. Ah merde Max sans putain de blague tu peux sortir de ma tête capitaine Obvious, maman et maman sont en plein divorce. Et je t'emmerde. Je m'emmerde ? Ouais j'ai bien compris, je m'emmerde. Oh mais qu'est-ce que je deviens... Regarde, elle fait descendre le sac du perchoir. C'est un putain de toit et s'il te plaît j'aimerais décrire moi-même ce qu'il se passe, les gens suivent plus à la fin. On dit au revoir au quatrième mur.
Le sac finit dans ses mains, elle attrape le briquet et fout le feu aux sachets... Au sac du coup. Ça fait vraiment chier... Je vais me faire exploser par mes "supérieurs". Comme avec Tayra. Sors de ma tête. Sors de ma tête. Faut que je me calme, Mad Max va partir... Faut que je me calme. Le zippo atterrit dans mes mains. Ah ? Ça a marché ? Elle y croit ? Non. Si ?

-C'est tout ce que t'auras, avec le délicieux souvenir de mes lèvres. On reste ici toutes les deux bien sagement pendant 5 minutes, après je te laisserai peut-être filer. T'as toujours pas compris, chérie, je suis la plus cool. D'ailleurs, si tu veux aller au "magasin", mon offre tient toujours...

"Gnagnagna je suis la plus cool." Je vais lui faire bouffer ses dents et ravaler son air suffisant à celle la. Rah j'ai la rage ! On la bute, maintenant, tout de suite ensemble ! Tu peux devenir plus forte, aller, j'ai joué la bonne samaritaine jusque là, mais regarde, elle te cherche. Les flics arrivent, ils feront tomber, toi et tous les autres. Tu sais tes "potes" Dave, Phil, Mike. Je les connais à peine... C'est fini... Sauf, si tu frappes ce bras. Mon regard se dirige lentement vers mon avant bras brisé. Juste un coup, le monde est à toi. Je peux pas. J'ai plus la force, je tiens pas debout. Ça te rendra plus forte vas y. Non, je... Je...

-Et tu m'as toujours pas dit où t'habitais.

Elle est distraite. Tu frappes, je gère le reste. J'ai juste à lui bondir dessus assez rapidement pour la surprendre, ensuite... BOUM ! Je la choppe par la gorge et lui broie la trachée. Gross. Je pourrai pas m'ignorer longtemps, je le sais, peut-être pas aujourd'hui, mais je serai là, constamment là. J'observerai chacun de tes mouvements, un à un, n'ose pas faire d'erreur Maxine Summer, je suis avec toi. T'es juste une putain de voie dans ma tête ! Quand je serai guérie t'auras disparu. Je ferme les yeux, je compte à trois et tu te tais. Tue la Max. Tue la.

-Ferme ta putain de gueule !

Mes yeux s'ouvrent brusquement. Je regarde autour de moi. Je suis toujours avec Tayra. Rien a changé, c'est cool tout baigne Max. J'ai juste crié très fort "ferme ta putain de gueule" alors qu'elle venait de me poser une question... C'était quoi ? Où j'habite ? Je vais quand même pas lui dire. Mais la voie s'est éteinte, surement parce que j'ai moins mal, ouais c'est ça. Je suis sonnée à cause du coup à l'arcade. Je vais bien. Tout vas bien, quand t'auras fini, tu vas à l'hôpital, tu te soignes et tu repars toute neuve. Et puis je suis sûr que c'était pas les flics, elle doit me foutre la pression avec un faux appelle...

-Euh... Je voulais dire... Heum... Des mauvais souvenirs qui me sont revenus à l'esprit héhé... Donc là où j'habite ? Nop. Checke les HLM... Je suis toujours là Max peut-être que tu me verras là-bas... All here honey ! ou que tu te feras descendre... Shithead. Pardon, ça m'a échappé.

Casse-toi, je céderai pas. J'ai un pet au casque, comme toujours, c'est pas un de plus qui me fera craquer. Oh aller, juste une fois. Je tue pas, je tabasse c'est tout. Alors je la tabasse. Personne tabasse qui que ce soit. Oh puis merde, je me penche et chose la clope que j'ai jeté plus tôt, la cale entre mes lèvres. Sans regarder Tayra je lui fais un doigt en allumant ma cigarette.

-Je t'emmerde. Je règle un conflit interne si t'as pas pigé. Je prends une taff, tu peux aussi prendre sa vie. Longue histoire de bras cassé, je t'explique plus tard.

J'aimerai... Lui briser la nuque ? Ne jamais lui expliquer en fait. C'est plus dur que ce que j'imaginais... Ce contenir. D'habitude, je me laisse faire, parce que je peux me le permettre, mais là j'ai pas envie de finir en miette aux urgences. Où est ta dignité Max ? C'est plus une question de dignité à ce niveau.

Nan pas la cigarette putain ! Raison de plus pour... Niquer ta mère, va niquer ta mère. Plus je reste là sans rien faire, plus mon bras me fait un mal de chien. Regarde moi ça, c'est même pas humain. Il passe au violet c'est dégueu. Maintenant que j'y pense, c'est une artère bouchée ? Parce que les mouvements de ma main sont fluides, toujours aussi douloureux, mais fluides. C'est sûrement une hémorragie interne. Je touche du bout du doigt l'os brisé. Mon dieu, st'immonde. Je vais encore coûter chère à maman. Tu peux mettre chère à Tayra aussi. J'ai envie d'une bière et au dodo. Tu m'ignores ? Carrément, d'abord c'était tellement tendancieux que même Freddie Mercury trouverai ça indécent et ensuite dans quelques minutes t'auras disparu. Vraiment ? Je réapparaîtrai t'en as conscience. Pitié abattez-moi. Je peux la défoncer pour faire passer le temps. C'est possible de s'assommer avec son propre poing ?

-Je m'ennuie.

Ha ha ! Ah ouais ? Viens dans ma tête on s'éclate comme des dingues avec Satan junior et une junkie droguée dans le même cerveau. Ou après elle peut très bien faire passer le temps seule avec une pièce et un regard qui pu le sadisme. De mieux en mieux. J'ai qu'à profiter du fait qu'elle soit occupée avec son bout de métal pour lui... Donner de l'amour par paquet... De coups de poings. Ma main se met à bouger toute seule vers mon os. Fais pas ça. Je le fais pourtant. Je m'en empêcherai quoi qu'il en coûte. Un bras cassé ? Ok, je me lève subitement, je vais chercher mon sweat-shirt et mon blouson laissés plus tôt en titubant. Je déteste être aussi impuissante de moi-même... 'Fin là, je me contrôle vraiment, c'est juste que je suis tellement mal en point que je peux rien faire de plus. Ou je peux t'amocher encore un peu plus le bras et en route mauvaise troupe. Putain je suis ringarde quand je m'y mets. Je pose les deux couches de tissus sur mes épaules et me laisse glisser le long du mur.
L'adrénaline que je fabriquais a été consommé par mes actions, par contre la dopamine m'empêche de m'évanouir. Mes doigts tapotent le bitume nerveusement. J'avais besoin de cette clope, ça... M'énerve ? Me rend toute bougonne. Dégage de ma tête.

-C'est pas que je suis en train de m'éclater comme une folle... Au sens littéral. Ta gueule. Mais qu'est-ce qu'on attend ? Ou qui ?

Elle attend que tu lui sautes dessus, que tu la balayes tout en lui brisant la nuque avant de la mettre en morceau et de jeter son corps dans la benne à ordures juste là-bas. Ouh creepy, j'avais vraiment besoin de cette clope. Je me demande ce qui va m'arriver quand on apprendra que j'ai plus la drogue... J'espère qu'ils vont juste me le faire payer monétairement, ou faire du mal à ma famille, là c'est 100% bénéfique.
Oh non, je me rends compte d'un truc, si elle a mon portable... Elle va recevoir les messages de ma mère... Oh putain, ça va être un grand moment ça aussi. Je peux aussi la tuer avant. J'ai envie de porter plainte contre moi-même pour harcèlement moral.

Elle prend son temps pour me répondre, mais vu l'attente, je vais rester patiente.

-Les flics. Voilà ce qu'il en coûte, ne lui laisse pas le temps de te stopper ... Attend. Nan j'déconne, Boum dans ton cul ! juste un mec qui pourra te remettre sur pied. Et lui, je te conseille de pas l'attaquer, vu ce que tu donnais contre moi tu feras pas long feu face à lui. ... Dis, toi qui aime la douleur, ça te dit de me servir de cobaye pour un truc rapide?

Alors, autant la première partie m'amusait bien, autant la deuxième... Elle m'amuse. Vaut mieux pas qu'elle fasse ça. Ce serait formidable. Je vais me tuer si elle frappe là où il faut pas. Je la tuerais elle et ce gars... On peut pas plutôt se faire une bouffe en attendant ? Avec leurs tripes... Va falloir que j'arrête, c'est vraiment immonde. Je la laisse faire. Non. J'adorais qu'elle le fasse. Je vais me tuer, si je meurs, tu disparais aussi la voie. Une belle mort pour une misérable vie. Oh putain, je vais pas commencer à remettre dix-neuf ans de vie dans une ruelle avec une héroïne à la con et Mad Max. Ah je vois... Donc personne ne l'aime dans cette tête ? T'inquiète je gère, reste calme Max je m'en occupe.

-Hmm... Je t'assure que c'est pas une bonne idée Tayra. Éclaire malicieux ! Si tu me cherches tu me trouves. J'veux dire !... Tu trouveras rien en me cherchant.

Joli rattrapage de la joueuse Virginienne. C'était nul. J'abandonne, c'est trop chiant. Je peux me contrôler à ma guise ? J'ai qu'à me lever, la tuer et hop on se casse avec le portable, tout le monde est content. De un, c'est mort, de deux, j'ai pas envie de finir à la putain de morgue, de trois je vais jouer au roi du silence. ... C'est bon ? C'est fini mon numéro de schizo en plein combat intérieur ? Le plus gros de la douleur est partie, je me sens mieux. Comme le combat s'est terminé depuis un tout petit temps, j'ai eu le temps de me reposer un moment. Parle moi de Dave. Merde, j'ai sursauté toute seule, on en a rien à foutre de Dave. J'en ai quelque chose à foutre, c'est lui qui m'a entraîné dans tout ça. C'est juste un pote qui m'a permis de faire une activité lucrative amusante. Dealeuse ? Dealeuse. Il est sur toi. Pff, il le sait qu'il a aucune chance... Je peux changer de sujet, ça me fait bizarre de me raconter des trucs à moi-même. J'ai peur qu'elle s'en branle de mon avertissement, je vais essayer de gagner du temps avant que le mec arrive. Elle te ment.

-Qu'est-ce que tu comptais faire ? 'Fin le teste, c'est quoi ?

Pitié dis moi que c'est écouter les clapes de "Friends" en boucle ou un truc comme ça. Je me répète encore et encore Max, je... la... tue. Fais gaffe ma pauvre, on dirait que ça s'essouffle, je gagne la partie, comme à chaque fois. J'ai quand même l'impression qu'elle m'a calculé... 'Fin, en même temps, je lui ai dit de fermer sa gueule super fort, je l'ai insulté en anglais et le grand final, la petite remarque qui cherche la bagarre. Elle doit le savoir tout compte fait, par contre pas sûr qu'elle sache que c'est dû au pouvoir. Si elle compte m'attaquer encore, d'une façon ou d'une autre, je vais devoir mettre le paquet pour l'esquiver sans prendre de coup. Je t'en empêcherai tu le sais ? Sans blague, tu maîtrises plus rien de ce corps, JE suis aux commandes, toi t'es une voie. Je suis toi. Ça fait deux points.

Dave se fera choper ? Nan, il a arrêté y a un bout de temps. Et ? Et c'est pour ça que je le vois plus, t'as quoi à la fin avec Dave bordel de merde ? Parlons de Phil alors, il est dedans ? Rah fait chier ! Dis rien ça vaut mieux.

-Il faudrait que tu montres ton ventre. Je me demande si les pièces peuvent transpercer la peau... Ça ne devrait pas faire trop de dégâts, tu devrais pouvoir retenir la bête...

Moi qui me pensais glauque des fois. Je me contredis pas cette fois. Putain elle est aussi tarée que n.. Moi. La pièce se rapproche dangereusement de mon ventre. C'est d'ailleurs la même chose pour Tayra, elle s'approche un peu trop, en fait elle est juste à côté de moi. Je la tue. J'ai dit, personne ne tue qui que ce soit, tu disparais quand ? Les grands discutent là. Elle sourit maintenant, je suis contagieuse ? Elle a vraiment pas l'air clair dans ça tête. Je suis pas très bien placée pour dire ça, mais ça fait flipper un max là. Uniquement parce que tu es impuissante, laisse toi faire. Bien tenté l'amie, on se voit plus tard. Elle bluff, c'est sûr. Elle relève mes vêtements pour coller la tranche de la pièce contre mon ventre.

-Savoir ça pourrait m'être utile pour rester en vie... Tu n'as pas envie que je meure, hum?

Elle bluff très bien. Ça m'arrangerai qu'elle meurt. Ouais moi aussi. Alors ? On trouve un terrain d'entente ? Toujours pas. J'ai l'impression de l'avoir énervé quelque part pour qu'elle devienne aussi sadique. On s'assemble, la sadique et la maso, sauf que t'es une dealeuse et elle une héroïne. Ça pourrait faire un super remake de "Roméo et Juliette". Ha ha ouais, le plus drôle à la fin c'est que les deux se suicident. Putain ouais. Bon ! Donc je la tue. Tu me vrilles le cerveau bordel, ma migraine revient j'en peux plus, si elle veut la rentrer dans mon bide cette saloperie de pièce, qu'elle le fasse. Je prendrai le contrôle. Ah ouais, le retour de capitaine Obvious, je l'avais pas calculé celle-là ! Mais attend... Et si... L'appelle était un faux ? Ouais. Elle t'aurait menti pour te faire espérer une quelconque fuite ? C'est ça. Mais tu comptes pas te laisser faire n'est-ce pas ? Et comment. Je vois qu'on peut enfin s'entendre toi et moi.

-Ton pouvoir, ça multiplie ta force, c'est ça? Tu devrais t'entraîner physiquement, ça te permettrait d'avoir autant de force pour moins de blessure... Tu pourrais aussi tenir plus longtemps les combats. J'aimerais bien te combattre quand tu seras plus forte, là tu me fais juste penser à un mec précoce. Au lieu de claquer ton fric pour te défoncer, va plutôt à la salle.

Oh Max... Elle a pas tord. Je pensais jusqu'alors que les combats de rue que j'avais mené m'avaient rendu plus forte... Tu t'es tromper. Oh le "mec précoce" c'est pas cool. Elle a raison. Ne m'énerve pas. Je le suis déjà. Claquer mon fric dans les drogues ? Pff, je vous assure que c'est pas du tout... C'est complètement moi. Elle est peut-être trop préoccupée par ça formidable vie d'héroïne qui s'éclate à "tabasser de la racaille légalement" mais moi j'ai Satan junior dans la tête qu'attend que je baisse ma garde pour détruire ce qui m'entoure. Ouaip. Et c'est pour ça que j'essaie de t'oublier toi et tous les autres. Je suis seule avec toi dans cette tête. Je parle des gens. Oh anti-social, de mieux en mieux. J'en ai plus rien à foutre, t'as un plan ? Pff, regarde toi, tu te tiens le bras comme une petite orpheline perdu, t'es plus assez forte pour te lever et tu te parles à toi même. Donc ? Évidemment que j'ai un plan. Je te laisse t'exprimer, mais tu la tues pas. Heum... Jure le moi. Je suis toi, tu le comprends où ?... Jure le. Je le jure. Je me fais confiance...

Ah ! Fantastique, fabuleux... Fantasmagorique ! C'est vrai que mon corps est dans un piteux état, mais entre nous... Ma mort m'importe peu. Je suis en tailleur contre un mur en plus d'avoir les jambes en off-mod, j'ai pas beaucoup de possibilités de mouvements. Mon bras brisé est maintenu par l'autre. Pour finir, Tayra et juste là, à porter main. Par A plus B ça veut dire qu'il faut faire vite. Je peux rebooster mon corps encore un peu c'est sûr. J'ai une idée. Pas une des idées de merde de Max qui l'a conduit à perdre son honneur... Hé ! Nan là, ça a toutes les chances de fonctionner. Et si elle se comporte bien je la tue pas, promis. Je sers rapidement le bras brisé, il me servira de boost, vu l'état dans lequel il est je peux plus rien en faire, presque immédiatement, ma main valide vient saisir la gorge de Tayra. Je sers pas trop, juste assez pour qu'elle ne s'enfuit pas.

-Vas-y, troue moi le bide avec cette pièce et je te broie la trachée.

Mon regard, qui jusque là n'inspirait que la pitié, se transforme en regard animal et sanguin. Je montre mes dents ensanglantées, toujours bien fermées, j'ai pas envie de me reprendre un bouchon dans les poumons. Ne la tue pas. Mais non, elle est pas morte, on s'éclate là tu vois bien.

Elle s'en fout, je la tue. Non ! Ça va, ça va je déconne. Par contre elle rigole, là je la tue. Arrête. C'est de la légitime défense, elle me menace avec une pièce. Putain au tribunal, ils poseront un dossier avec une dealeuse, peut-être sous l'influence de stupéfiants, qui utilise illégalement son pouvoir pour broyer le coup d'une jeune héroïne en bas âge... C'est un meurtre. Oh, j'ai peur des meurtres, cute, je me suis jamais attendu à aller en prison peut-être ? Pas pour meurtre. J'en ai réellement quelque chose à foutre ? Euh... Elle me déshabille ou je rêve. Ah... Si j'arrêtais de me parler je pourrais me concentrer sur ce qu'il se passe.
Elle choisit la carte de la séduction... Très mauvais choix. Max est une grande sentimentale c'est sûr. Mais Satan junior moins ha ha. Elle a relevé mon T-shirt jusqu'au-dessus de mes seins laissant apparaître mon soutif de sport, c'est un viol, je la tue. Je te jure ça me fait même plus rire. La pièce se trouve maintenant devant sur ma cage thoracique, plus précisément au niveau du cœur. Elle me cherche. Son visage souriant s'approche du mien... Je disais quoi déjà ? Pas deux fois. Pas deux fois. La chaîne viens s'enrouler autour de nos cous, je peux plus la projeter, je peux toujours la faire passer six pieds sous terre... Comme mon honneur. Ça suffit.

-...ce serait plus intéressant d'aller au magasin... Il nous reste qu'un peu plus de 3 minutes, mais vu que t'es précoce ça fait l'affaire, hum?

Moi je m'en fous, la plus lucide de nous deux, enfin de moi, moins. Putain, vraiment "précoce", sérieux ? Elle me cherche. On la baise ? C'est mort ! C'est moi qui décide, je me suis laissée les rênes pour une raison et je risque pas de les lâcher. Juste pour lui prouver que je suis pas précoce, on la baise jusqu'à ce que "ce gars" est censé arriver puis on l'abandonne à poil dans la ruelle. Ouh, gross ! Je suis dégueulasse quand je m'y mets, autant le meurtre est un de mes fantasmes... Ça... C'est le mien.

-...à moins que tu ne préfères goûter aux 37 millions de Pascal... Héhé... Est-ce que ton petit cœur de junkie sentimentale pourra supporter cette pression? Ça aussi, c'est intéressant...

Oh oui... Je préfère. On peut pas plutôt la... Mettre en miette. Tu te tais maintenant. Bon, imaginons que je sois vraiment tête en l'air et qu'il me vienne à l'esprit de malencontreusement, possiblement, éventuellement, ne pas réagir à ses avances l'étrangler, la pièce rentrera dans mon cœur c'est sûr. La conséquence est : mon cœur s'arrête, laissant quelques secondes de lucidité à mon corps, puis quelques autres d'agonie. Mais ! J'ai largement le temps de lui briser la nuque pendant, comme ça clack ! Sec et net. Une minute j'ai pas envie de mourir ! Regarde toi Max, tes parents sont divorcés, t'es une droguée, t'aime personne, t'es attachée à personne, t'as abandonnée l'école pour te lancer dans le deal et par-dessus tout, t'es tellement rongé par ta haine et ton incompétence à réfléchir que t'es pas capable dans finir par toi-même. Alors remercie Tayra, remercie moi, remercie Max. Ouch, j'ai mal à mon petit cœur, un jour je me péterai la jambe pour te faire apparaître et on écrira un livre : Comment j'ai vaincu ma dépression par la schizophrénie. Prends en de la graine.

Je me rapproche petit à petit de son visage, lorsque mes lèvres sont toutes proches des siennes je plaque ma main infirme sur la pièce pour éviter qu'elle bouge trop. Je le fais tellement fort que ma peau a déjà cédé, le métal est rentré d'un millimètre sous l'épiderme. Mon visage s'assombrit alors que mes doigts se resserrent un peu plus sur son magnifique coup. Un millimètre sous la peau contre une pression supplémentaire c'est équitable nan ? Et oui, un 50/50 comme je les aime. Je lui chuchote, toujours aussi proche d'elle, laissant échapper mon haleine mentholé.

-Oh... Ça me briserait le cœur... Et tu crois que ton petit cou de fausse séductrice résistera à cette pression ? C'est le deal de l'année pour moi... Rien à perdre, tout à y gagner.

Je veux pas mourir. Tu le veux au fond Max. La ferme... T'es qu'une voie.

Putain ! Elle m'embrasse quand même. Rah, je vais lui mordre la langue tellement fort qu'elle osera plus jam... Attend ! Laisse. ... Encore un peu... C'est bon ça suffit, je m'extirpe de son baisé. Va falloir être un peu plus résistante que ça aux avances Max. Je vais crever, j'en profite un peu. Mais non, personne ne meurt, personne ne baise non plus. Oh aller steuplait ! Ça fait un bout de temps que je l'ai pas fait, juste histoire de pas perdre la main. Tu me l'as lâchement donné la main je te signale. Putain quand je pense que je tiens la victoire, juste là, entre mes doigts. On pourrait les mettre autre part ? Je suis censée être la plus chtarbé... En plus, je me les pèle depuis qu'elle a soulevé mes vêtements.

-Tu penses vraiment que je fais ça en portant un masque? C'est triste, j'ai vraiment envie d'aller au magasin tu sais... Si ça ne tenait qu'à toi et moi...

Allusion ! Ah ! Je la baise, elle est open au sens figuré comme au sens propre. Tayra retire encore son gant pour... Non c'est... Chaud ? Je me dégoûte, non, elle me dégoûte. A-t-elle besoin de compenser un manque affectif pour jouer à ça ? Juste pas satisfaite de sa vie amoureuse ? Ou complètement folle amoureuse de moi ? Dans tous les cas c'est vain, elle m'aura sûrement pas comme ça... Enfin plus comme ça. Elle tente de me manipuler. Elle m'embrasse. Putain Max tu vas calmer ta libido à un moment ? T'as donnée ton prénom comme une putain d'abruti, puis où tu vivais, elle a ton portable et je reste là à la regarder dans le blanc des yeux, l'imaginant à poil comme une sale perverse. Elle me tient par la peau du cou, moi et les autres. Faire ce que je fais maintenant frustre mon corps, c'est sûr, c'est pas une raison pour se laisser faire.

-Enfin, si tu ne veux pas que je fasse ma petite expérience, pas de problème, tu peux me lâcher.

Ah non. Maintenant qu'on est parti, on s'arrête pas ma grande. On dirait bien qu'elle à aussi peur de mourir que moi, mon moi profond. Je vais trahir ma propre promesse si ça continue je le sens. A force de me faire passer pour une débile j'en deviens une... C'est ridicule. Le bras qui tenait la pièce retombe, il me fait un mal de chien et les muscles tiennent plus. Il retombe sur moi comme de la bouillit, ça va coûter chère. Pas grave, si elle bouge trop dangereusement la pièce à mon goût, je lui ferai gentiment comprendre... *Sarcasme*. A ce niveau, je sais plus quoi faire. Fool me once, shame on me, fool me twice, shame on you, comme répète maman, je la verrais bien à ma place, les yeux remplis de larmes en train de se pisser dessus en croyant voir sa mort arriver... La chaîne me bloque, dommage pour elle, je suis claustro dans l'âme. Non c'est faux. Alors on dira que je le suis maintenant.

-Jt'en pris. Quand je disais "sentimentale", je voulais pas dire "abrutie". Je te lâche quand cette chaîne se retira, que tu enlèveras ta main de là et que tu remettras mes vêtements.

Impossible de lui demander mon portable, elle a déjà du mal à me prendre au sérieux. Surtout que je peux pas me lever sans partir droit en gériatrie. Mettons un peu de distance entre nous, ça vaut mieux pour elle comme pour moi. Je deviens étrangement curieuse. Comme je me disais, pourquoi elle fait ça ? J'ai pas pensé au fait que ce soit une hétéro curieuse, du genre à profiter d'une junkie pour essayer. Une lesbienne, elle a de la chance. Nan, c'est trop tordu, Tayra est juste une fille perturbée qui manque d'affection. Hé c'est moi au collège ha ha !

-Pourquoi t'es comme ça ? Vas pas me dire que j'ai un truc en plus, on sait toutes les deux que c'est faux. Alors quoi... T'es en manque ? Ou juste pas satisfaite ?

-Je me fais plaisir, c'est tout. Je profite de la vie. Tu devrais en faire autant. Mais soit, je ne vais pas te forcer, c'est plus chouette quand c'est consentant... Même si je sais pertinemment que tu en as envie.

Mais c'est consentant. Ca ne l'ai pas... Bon d'accord, j'aurais préféré qu'elle me résiste encore une fois. Elle l'aurait sûrement fait si j'avais pas son cou dans ma main, ouais ça doit jouer. Bah voilà, une nouvelle fois elle me frustre. Elle me lâche complètement, mes vêtements retombent tout seul, la chaîne vient tout juste de se retirer, me permettant d'écarter suffisamment ma tête pour mettre de la distance entre elle et moi. Comme quoi, avec un peu de bonne volonté, de violence et beaucoup de schizophrénie on obtient souvent ce qu'on demande, est-ce que ça veut dire que je lâche son cou ? Nah ! J'en ai trop rêvé, j'attends ce soi-disant médecin, surtout que la pièce et toujours là où elle ne devrait pas être pour sa survie comme pour la mienne. Je vais bien me comporter, je l'ai toujours pas tué, c'est ce que je voulais nan ?... Nan ?

-Tu sais, tu devrais rejoindre l'académie d'Abondance. C'est probablement le meilleur endroit pour développer ton pouvoir et reprendre une vie digne de ce nom, et contrairement à ce que tu dois croire, on s'ennuie rarement dans le dernier cycle... Et puis, comme ça toi aussi t'auras le permis de pouvoir. Crois-moi, c'est tout bénef. Et dis-toi que si une fille comme moi est devenue héroïne, t'as aussi ta place.

Bla bla bla.... Rabâche moi ton truc à la con j'en ai rien à foutre. Je suis sûr qu'elle le sait en plus c'est dommage. Même si je comprends que la plupart des gens font ce boulot parce qu'ils y sont contraint, moi c'est autre chose. Rebelle dans l'âme, j'emmerde la société je suppose. Putain, c'est pas la meth ou les antihistaminiques qui me défoncent le plus, c'est ce genre de moment, quand t'es au putain de pied du mur, que ton monde s'écroule autour de toi et que tu te remémores tous les moments cool de ton boulot. Dave, il voulait du calme... Il a tort, c'est ça la vie, embrasser une héroïne, une parfaite inconnue, dans une ruelle, sa vie entre tes doigts, des allusions salaces continuelles tout en croyant que c'est ta dernière soirée. Ouais, c'est une vie incroyable. Je pourrais être à la place de l'héroïne au fond, mais quel est l'intérêt de sucer les couilles de la société pour faire bonne figure quand tu peux lui mettre un doigt profond... Promis je serais plus family friendly pour la suite. C'est pour ça que j'ai pas fini au bout d'une corde... Je crois... Un rire presque nerveux m'échappe, suivie d'un sourire et d'un éclaire de folie dans les yeux.

-Mais tu comprends pas... Je fais pas ça parce que j'ai pas le choix... Tabasser des gens légalement c'est pas "tout bénef", non, moi ce qui m'éclate c'est ça. Je lui présente difficilement l'endroit dans lequel on se trouve avec mon bras pété. Putain, c'est une vraie dope. Mon pouvoir, c'est la drogue illégal la plus addictive du monde. Je m'en branle de ton académie... Je m'en branle de ce que pense les gens de moi et par-dessus tout, je m'en branle de devenir le petit toutou des flics.

J'ai aucune putain d'idée de ce que je raconte. La dopamine est en train de me grimper au ciboulot. Le fait que je sois complètement folle doit jouer aussi... M'en branle. Je peux peut-être lui faire un spitch inverse. Genre lui dire de me rejoindre du mauvais côté d'Abondance, je suis sûr que ça lui correspondrait un max. Son tempérament, c'est ce qu'on attend d'une méchante fille. On fait pas que de dealer à Abondance, on règle des comptes par la violence si c'est ce qu'elle cherche, on aide les mauvaises personnes et le plus cool, on s'éclate avec les héros. Aller, je le tente.

-Tu sais... Je suis sûr que ça te conviendrait de faire ce que je fais. C'est la même chose que d'être héro, mais avec plus d'adrénaline.

Je suis très contradictoire quand je m'y mets, c'est incroyable, mais j'ai une idée. Elle joue les fausse séductrice... Alors je vais m'amuser un peu. Mon visage s'apaise, même si l'étincelle de folie dans le regard reste. Je m'approche de nouveau de son visage, du calme, pas de coup de boule. Juste un baisé, encore un petit dernier pour la suite si elle le veut bien. Le temps presse, j'ai l'impression que les cinq minutes sont bientôt écoulées. Pas grave si elle accepte pas, je dis ça pour le baisé comme pour la proposition, les "super héros" sont trop attachés à leur statut.

-Toi et moi, les Bonnie and Clyde d'Abondance, on fera des ravages.