Nouvelle rencontre [PV Daaf]

Je sors juste de cours de maths. Autant vous dire que mon cerveau est en fusion. Les maths et moi ce n'est pas vraiment une histoire d'amour. En plus des équations... Mais qui se sert des équations de nos jours ! Bon, vous allez me dire les mathématiciens et les scientifiques, mais voilà.... Laissez moi exprimer ma rage. Je suis lessivé par ce cours. Faut que je me change les idées-là. Je vais aller en salle de musique, c'est devenue comme un QG maintenant.

Je rentre donc à l'intérieur de la salle. Comme à son habitude, il n'y a personnes. C'est d'ailleurs dommage qu'il n'y ait pas plus de monde qui viennent ici. J'ai envie d'essayer le piano. Depuis que je suis ici, je n'ai jamais touché aux instruments. Bon en même temps, je ne suis pas très musicienne. Je ne sais jouer qu'un seul morceau au piano "See you again" de Wiz Khalifa. Je trouve cette chanson sublime, et j'ai voulu savoir la jouer. Je me dirige donc au piano, en effleurant les notes. Je m'installe, patiente un instant puis commence à jouer et à chanter :

"♫ It's been a long day without you, my friend
And I'll tell you all about it when I see you again
We've come a long way from where we began
Oh, I'll tell you all about it when I see you again
When I see you again ♫"

Je remarque que j'ai fait des progrès en chant. On peut dire que je monte d'un niveau. Ma voie commence à ressembler à celle d'une sirène. D’ailleurs, j'en suis une. Je continue donc la chanson en chantant dans des gammes plus aiguës. Je continue donc la chanson en chantant dans des gammes plus aiguës. Faut dire que l'entraînement a porté ces fruits.

Le voilà traînant dans les couloirs, les bras tombant, avançant comme si quelque chose trottait en lui. C'était une musique, douce et calme, parfaitement de son genre, qu'il avait trouvé en passant une nuit sur le YouTube anglophone. Il écoutait des chansons qui lui plaisait et celle ci s'était démarquée. Cette petite boucle, se répétant presque indéfiniment dans son esprit, lui faisait apprécier sa journée et l'endroit où il était. C'est apprécier un simple couloir : il se sentait bien dans ce lieu calme, sans bruit, où il faisait ni chaud ni froid, avec des légers rayons de soleil qui passait à travers les fenêtres et se reposaient tranquillement sur les murs, les portes et le sol.

Cette musique lui rappelait l'époque de ses 12 ans, où il vivait encore dans son appartement de Slotervaart avec ses parents. Cette nuit paisible à l'abris du dehors, assis sur son coussin, à écouter des ambiances reposantes sur son ordinateur tout neuf et tout propre, il avait même faillit s'endormir dessus. Il se souvint de ces beaux écouteurs blancs et de cette belle machine noire, qui étaient tout aussi agréable à regarder qu'un coucher de soleil. Et de cette musique, tout aussi agréable à écouter que le chant de la radio le matin accompagnant le croissant et le chocolat chaud.

Et ainsi il entendait, encore et encore, cette boucle. Cette boucle qui lui faisait apparaître des merveilleux paysages au soleil ténu, que la douce lumière enveloppait d'une chaleur maternelle. Elle lui faisait apparaître des feuilles d'arbres attachées à leur branches, parfois mouillées par la pluie et dont les gouttelettes en tombait délicatement, réfléchissant la lumière de l'éclaircie, parfois tombant de leur arbre paternel en de gracieuses spirales et en se posant sur le sol telles des plumes. Elle lui faisait apparaître les petits appartements confortables des grandes villes, où les gens se reposent et boivent leurs cafés, en regardant les passants à travers les vitres ouvertes.

C'est ainsi qu'il arriva dans la salle de musique, ce qu'il n'avait jamais fait auparavant : sa musique à elle est là depuis toujours, pas besoin de l'apprendre. Il avait poussé la porte par curiosité : c'est quelqu'un de reposé et de calme, qui en aurait presque l'air niais ou même nigaud, mais aussi curieux par moment. Il voulait voir à quoi ressemblait des instruments de musiques dans la "vraie vie" et non pas qu'à travers des images, il voulait entendre le doux son des cordes, des percussions, des flûtes devant lui et non pas qu'à travers des enceintes, il voulait apprécier tout ce qui était vrai et sincère à ses yeux. Ses yeux, qui, par ailleurs, remarquèrent autre chose : une jeune fille, au cheveux bruns et aux yeux bleus, qui jouait du piano et qui chantait. Voilà que ses oreilles étaient au premières loges pour réaliser son désir, outre les spectacles et les cabarets qui date d'il y a longtemps maintenant, elles lui faisait écouter le son des touches, des cordes et des cordes vocales. Elles assistaient à quelque chose de plutôt joli même, plutôt agréable presque.

Je suis emportée par la chanson. J'en profite vu que c'est la seule et unique chanson que je sais jouer au piano. Je me souviens que je l'ai apprise dans ma chambre, quand j'étais obligé de rester coincée dans ma chambre. Je ne pouvais rien à faire. Mais heureusement, on avait le vieux piano de la famille. Alors un jour, je me suis mise devant les touches, et j'ai décidé d'apprendre cette musique. De base, c'était juste pour ne pas m’ennuyais. Mais plus les jours passés, plus je jouais cette chanson avec plaisir. Je m’entraînais tous les jours, jusqu'à ce que je la connaisse sur le bout des doigts. Maintenant, cette chanson est devenue comme un hymne à mes yeux, un hymne a ma solitude. Ça peut paraître déprimant dit comme ça, mais pour moi, c'est normal.

Je finis donc ma chanson, avec un léger air triste, qui s’efface rapidement de mon visage. J'essaye d'être forte, et de ne plus penser au passé. Je dois me concentrer sur mon avenir désormais. J'aimerais bien apprendre une nouvelle musique maintenant. Je me lève donc du piano, commençant à me diriger vers l'ordinateur... Soudain, je remarque qu'un étudiant se tient à l'entrée de la salle de musique. Il est brun, au yeux marron et est à peine plus petit que moi. Je me demande depuis quand il est là. Je me retourne donc vers ce jeune homme, tout en lui souriant :

"-Salut !"

Je ne sais pas trop quoi lui dire d'autre. Alors j'attends qu'il se présente. En tout cas, il a l'air sympathique.

La boucle se tut peu à peu, s'éloigna de son esprit pour aller se perdre dans les méandres de sa mémoire. Son œil se déplaça de long en large sur la salle : des instruments de toutes sortes, des pupitres rangées dans un coin, des partitions sur une table, et, ce qui attira définitivement son attention, une jeune fille entre un piano, qu'elle vient juste de quitter, et un ordinateur qui traîna là. Il l'observa pendant un long moment, comme semblant l'analyser : c'est quelque chose qu'il fait souvent lorsqu'il croise une nouvelle personne dans l'Académie. Et à chaque fois, il ne se rend pas compte de ce qui se passe réellement, toujours dans son petit nuage.

Mais cette fois ci était différente. Lorsqu'il se mit à parler, sa voix fut plus lente que d'habitude.

<< Salut... >>

Il ne restait pas indifférent à son visage. À ses yeux non plus. À ses cheveux, à sa taille. En fait, à elle même. Il lui trouvait franchement quelque chose, il ne savait pas vraiment quoi. Ce devait être son ensemble qui était à ses goûts. Lorsqu'il se rendit compte de l'attitude qu'il avait face à elle, il eut un soubresaut et tenta de se rattraper, d'un air gêné, légèrement rougissant au niveau des joues :

<< Euh... Tu fais quoi ? >>

Sa question n'avait pas vraiment de sens ou ne se posait pas comme ça, directement, lorsqu'on croise une inconnue. C'était tout ce qu'il avait trouvé à dire, comme pour faire oublier ce qu'il venait de faire, ou plutôt comment il était.

Le jeune garçon venant d'entrer dans la salle, répondit à ma salutation, d'une voix un peu lente.

"-Salut"

Il a l'air un peu intimider. Est-ce que c'est à cause de moi ? Je ne sais pas... Pourtant, je ne fais pas si peur que ça non ? Au contraire ! Je veux être le plus sympathique possible.

"-Euh... Tu fais quoi ?"

Sa voix est toujours aussi lente. Mais maintenant, je remarque que ses joues sont légèrement rosées. Cela lui donne un air plutôt mignon. Il a l'air plus jeune que moi, mais en même temps, il est plus grand en taille. Bon, après je suis pas du tout grande, je ne fais qu' 1m65. Cela porte à confusion. Je ne serais pas dire quel âge il a. Après ma petite enquête, je me décide tout de même à lui répondre :

"Oh... eh bien, je m’entraînais au piano, ainsi qu'au chant. Je ne suis pas vraiment douée mais bon, j'essaye d'apprendre."

Je lui adresse un sourire, suite à ma réponse. J'essaye de le mettre à l'aise. Je ne veux pas qu'il me craigne ou quoi que ce soit. Je me réinstalle au piano, effleurant quelques notes, cherchant un morceau que je pourrais essayer de jouer. Là tout de suite, je n'ai pas tellement d'idées, mais cela va surement venir. En attendant, je pose une nouvelle question à ce jeune homme brun :

"Tu aimes la musique toi aussi ?"

Je crois que ma question est un peu idiote. S'il est venu dans la salle, c'est qu'il est forcément intéressé par la musique, non ?