Je viens en paix [PV Narok]

Rappel du premier message :

En quête d'un lieu silencieux où fuir l'ambiance parfois trop étouffante des lieux populaires auprès des élèves, j'ai fini par me retrouver au milieu des plantes de la serre. Je suis agréablement surprise de ne pas y avoir froid malgré la température qu'il fait dehors. Je m'attendais à ce que ce soit mal isolé à cause des nombreuses vitres, mais il ne faut pas oublier qu'il s'agit tout de même d'une serre et que les plantes doivent pouvoir y vivre malgré les saisons. D'ailleurs, par rapport à la végétation, depuis que j'ai rencontré Lucy au printemps dernier en éternuant comme une folle dans un champ de fleur, j'évite de me tenir juste à côté de ce genre de végétation. Cela dit, je ne crois pas que les fleurs présentes dans la serre puissent déclencher de quelconques allergies chez moi, puisqu'il n'y a aucun facteur vent qui soulève le pollen et encore mieux que ça, ce n'est pas la " saison " du pollen. Du coup, si je récapitule, c'est un lieu calme, propice à la détente de par sa végétation, le climat y est tempéré et en plus, il n'y a aucune chance pour que le pollen vienne gâcher le moment. Pourquoi je n'ai pas pensé à venir ici plus tôt ? Je prends place sur un banc, gardant les mains dans les poches de ma veste noire et j'accote ma tête sur le dossier en fermant les yeux rien que quelques instants pour profiter de ce moment de tranquillité...

Évidemment, il fallait que cet instant suffise pour que je m'endorme comme une roche, ainsi je me réveille je ne sais combien de temps plus tard, courbaturée à cause de la position peu confortable dans laquelle j'ai dormi. Je me relève et m'étire pour tenter de chasser ses douleurs. C'est en me redressant après avoir touché le sol du bout des doigts sans plier les genoux que j'aperçois du mouvement plus loin. Intriguée, je me décale de quelques pas pour voir de quoi il s'agit. Oh, Narok ! En le voyant, je me rends compte qu'on a jamais vraiment eu l'occasion de s'adresser la parole sans que l'un attaque l'autre, sans qu'on ait à se préoccuper de phénomènes paranormaux, sans que le représentant Rubis ne vienne faire des menaces, sans que le toit de l'académie ne saute... Okay, je vois trop loin, beaucoup trop loin.

Je ne prends plus de chance maintenant. J'avance vers lui avec les mains en l'air à la hauteur de mon visage... Bon d'accord, je l'accorde, c'est vraiment débile, mais je n'ai pas de drapeau blanc à brandir... Oui, okay, je suis paranoïaque. J'ai le droit. Et puis, ce n'est pas parce qu'il voit quelqu'un surgir dans son champ de vision qu'il va nécessairement l'attaquer par réflexe, n'est-ce pas ?

Je ne croyais pas susciter une aussi grande réaction chez Narok en sortant une théorie au hasard, mais il semblerait que j'ai réussit à le faire rire. Pour le coup, il parvient à me faire sourire et je perds ainsi toute trace de sérieux.

- [...] Et pour ta question concernant tes aptitudes au combat avec ta taille. Et bien la taille ne veut absolument rien dire, et si tu à peur de ne pas pouvoir faire la différence avec ton corps, et bien, prend une arme, elles sont faite pour compenser ce genre de chose. [...]

Cette solution a pour effet de me faire me crisper légèrement. Génial, moi qui adore les armes toutes catégories confondues...

- [...] Aussi sans avoir un pouvoir offensif tu aurais pu sortir tout le monde du pétrin au terrain d’entrainement. Si tu étais capable d’emmener tout le monde dans tes ombres, tu aurais ensuite pu les emmener loin soit que l’autre type puisse vous suivre. [...]

C'est vrai que ça aurait pu être utile, mais rien que les souvenirs de la fois où j'ai tenté l'expérience me dissuadent de réessayer que ce soit prochainement ou dans plusieurs années. Aussi, je suis étonnée d'apprendre que le Saphir s'y connait en terme de maniement et ça me touche qu'il propose de m'aider, bien que je ne sois pas chaude à l'idée. Cependant, je suppose qu'il faut ce qu'il faut. J'attends qu'il ait fini de parler pour lui partager ma vision des choses et répondre aux questions qu'il m'a posé :

- Je vais quand même éviter de devenir un assassin. Disons que j'ai d'autres projets d'avenir, mais bon d'accord, pourquoi pas ? En revanche, je vais pas essayer de mettre à exécution toutes les idées, comme tenter d'amener quelqu'un avec moi dans une ombre. C'est à dire que la première et dernière fois que j'ai essayé, je me suis retrouvée dans le coma pendant 2 jours... Je crois pas que le risque en vaille vraiment la peine.

J'affiche quelques instants un sourire plutôt malaisé, parce qu'il faut l'avouer que ce n'est pas très glorieux à raconter comme événement, puis je poursuis :

- À part ça, oui je peux amener des trucs, mais en fait tant que je ne les lâche pas ils peuvent rester. Par exemple, je sais pas si tu te souviens en Nouvelle-Calédonie quand tu m'as retenu par le bras avec un bracelet de sang pour m'empêcher de fuir. Oui eh bien voilà, comme il était en contact avec moi, je pouvais pas m'en débarrasser. Pour finir, je ne ne sais plus trop de ce qu'il se passe si je lâche les objets. S'ils sont carrément projetés à l'extérieur ou s'ils ressortent doucement...

Il semblerait que mon éclat de rire avait détendu l’atmosphère et c’était tant mieux puisqu’elle était devenue pesante avant ça.

- Je vais quand même éviter de devenir un assassin. Disons que j'ai d'autres projets d'avenir, mais bon d'accord, pourquoi pas ? En revanche, je vais pas essayer de mettre à exécution toutes les idées, comme tenter d'amener quelqu'un avec moi dans une ombre. C'est à dire que la première et dernière fois que j'ai essayé, je me suis retrouvée dans le coma pendant 2 jours... Je crois pas que le risque en vaille vraiment la peine.

Elle affichait un sourire maladroit qui confirmait que c’était un souvenir dont elle ne tirait pas une grande gloire, mais plus une gêne de s’afficher si fragile, et peut-être pour elle cela lui donnait une image d’incompétente. Pour ma part, je me disais simplement qu’elle avait arrêté d’essayé et rien de plus, l’échec est normal dans un processus d’apprentissage si on n’est pas un génie en la matière. Mais bon elle le sait déjà et je suppose que sa décision reste que le risque est plus important que les bénéfices potentiels. Enfin bon, je lui rendis un sourire avenant pour qu’elle ne pique pas un far à cause de sa gêne, et jouer les goujat n’apporte jamais rien, quoi que, mais surement pas avec elle.

- À part ça, oui je peux amener des trucs, mais en fait tant que je ne les lâche pas ils peuvent rester. Par exemple, je sais pas si tu te souviens en Nouvelle-Calédonie quand tu m'as retenu par le bras avec un bracelet de sang pour m'empêcher de fuir. Oui eh bien voilà, comme il était en contact avec moi, je pouvais pas m'en débarrasser. Pour finir, je ne ne sais plus trop de ce qu'il se passe si je lâche les objets. S'ils sont carrément projetés à l'extérieur ou s'ils ressortent doucement...


Ha infos utiles. Quoi que… finalement elle a juste dit qu’elle ne savait pas non plus. Ce qui n’était pas de la première utilité.

« Et bien le mieux serait d’essayer, c’est quelque chose que tu fais souvent donc il ne devrait pas y avoir de problème non ? Tiens, prend ça. »

Je lui tendis la main et une petite flaque de sang submergea ma paume et quand le sang se retira il ne restait qu’un petite chaine en argent fine, et très longue avec au bout une petite lame d’une longueur d’un pouce en platine et en plomb dense.

« T’es pas obligée de faire une démo maintenant, mais le but serait de la faire tournoyer comme ça (Je commençais à faire tourner la chaine avec la lame en guise de poids) et quand tu sens que tu as une ouverture tu vises… je sais pas moi ce qui te passe sous la main, comme… ça. »

Je lâchais la chaine sifflante pour la lancer avec sa force de rotation et dans un arc de cercle grandissant elle atteignit une mouche qui se reposait sur une ombelle à quelques mètres de nous, la sectionnant en deux propre et net. Je tira d’un coup sec  pour que la lame et la chaine reviennent vers nous et la saisit habillement entre deux de mes doigts pour ne pas me couper à l’attraper en fermant ma paume dessus.

« Après ça c’est déjà bien si tu t’en rapproche, mais plein d’autre manière de faire avec une chaine et une lame, tu peux même faire des coups parfaitement droits, ou encore atteindre le visage de quelqu’un en étant dans son dos. Tu vois ? Pas besoin d’être Hercule pour faire ça. »

Je lui fis un grand sourire encourageant pensant en moi-même qu’elle en avait surement besoin pour ne pas se décourager direct.

« Après tu sais, ce n’est pas parce que tu es capable d’être un assassin que tu dois l’être tout le temps, ce n’est que pour te défendre et pour agir en cas d’urgence, enfin… du coup j’espère pour toi que tu ne n’aura pas à t’en servir tous les jours, sinon tu as une vie bien plus mouvementer que ce que je m’imagine. »

Avec un regard interrogateur je jetai un regard à la plaquette de chocolat qu’elle avait encore avec elle.

« Tu vas la laisser fondre ou tu vas en manger ? Ou tu n’aimes pas le chocolat ? »

HRP :

« Et bien le mieux serait d’essayer, c’est quelque chose que tu fais souvent donc il ne devrait pas y avoir de problème non ? Tiens, prend ça. »

J'opine le plus normalement du monde par un hochement de tête.

- En effet, ça devrait être facile à découvrir.

Je regarde ensuite la main qu'il me tend. De quoi s'agit-il cette fois ? Des heures de plaisir à deviner ce que Narok peut créer à présent. On pourrait presque faire une annonce publicitaire de jouet pour enfants : " Des fleurs, une Barbie, des dinosaures en plastiques, des cartes Pokémon, des autocollants, de quoi s'agira-t-il ? Personne ne le sait ! " Là ça semble être... une arme de jet ? Je sais pas, je connais pas, je suis une inculte dans le domaine, à part les shurikens, les kunaïs et les couteaux je connais rien, je sais pas. Par ailleurs je croyais pas qu'on commencerait aussi vite. Dans ma tête ça ressemblait plus à " Rendez-vous dans tel nombre de jours, telle place secrète, telle heure ", mais il semblerait que j'ai un esprit trop logique ou vraiment pas assez, ça dépend. Aussi, je ressens un malaise sans trop savoir pourquoi. Peut-être que c'est à cause de la facilité avec laquelle il peut se faire des armes ou... Non, ça doit être ça, sinon je ne vois pas de quoi il peut s'agir. Je vais devoir essayer de me convaincre que c'est tout à fait normal.

« T’es pas obligée de faire une démo maintenant, mais le but serait de la faire tournoyer comme ça et quand tu sens que tu as une ouverture tu vises… je sais pas moi ce qui te passe sous la main, comme… ça. »

Au moins j'ai droit à une démonstration. J'aurais été bien en peine de me servir de l'objet sans même savoir comment l'utiliser. Je me contente d'observer minutieusement les gestes de Narok et le transfert de mouvement que cela occasionne pour la chaine. Je ne réagis pas vraiment lorsqu'il la laisse aller, ne faisant que suivre la trajectoire de l'arme du regard et remarquant la précision du lancer, du moins jusqu'à ce que je réalise pleinement que la lame a coupé en deux une malheureuse mouche qui se trouvait là. À partir de cette instant, une sensation désagréable s'empare de moi. Une sensation qu'il m'est déjà arrivé éprouver. On pourrait croire que c'est à cause de la " violence " déployée contre la mouche, mais non, la bestiole n'est en rien responsable de cette sensation. Je le sais bien, je ne suis pas du genre à m'alarmer pour la mort d'un insecte. En fait, c'est plutôt que je viens de me rappeler d'un détail que j'ai omis... Je comprends alors ce qui me gênait. Ce n'était pas le fait que quelqu'un comme Narok puisse aisément se confectionner des armes. D'ailleurs, les paroles de ce dernier commencent à devenir floues pour moi. Je regarde la lame qu'il tient entre ses doigts, comme hypnotisée par le côté tranchant de l'objet.

Lorsque je détache mon regard, Narok me fait un sourire. Je ne sais même pas ce qu'il vient de dire et pourtant je réponds en hochant la tête pour faire signe que j'ai compris et je le fais d'une manière sereine alors que c'est presque le chaos à l'intérieur. Est-ce que je devrais le lui dire ?... Il ne semble pas le moins du monde se rendre compte que je ne suis plus là intellectuellement parlant, perdu dans ses explications ou dans ses observations, je ne sais plus.

Pendant qu'il continue, je me pose à nouveau la question. Mais il risque de se foutre de ma gueule si je le lui dis... Ou encore, il va s'exaspérer... Mais d'un autre côté, j'ai pas vraiment le choix. Il va bien finir par s'en rendre compte par lui-même si je ne dis rien... Arrrrgh, ça m'énerve !... Pourquoi j'ai jamais le contrôle de la situation ???

« Tu vas la laisser fondre ou tu vas en manger ? Ou tu n’aimes pas le chocolat ? »

Je cligne des yeux, mettant un temps à comprendre de quoi il veut parler, puis je suis son regard qui mène vers la barre de chocolat qu'il m'a donné plus tôt.

- Hein ? Euh, ah c'est juste que je n'ai pas faim pour le moment...

Je la dépose sur le banc, une bonne occasion pour ne pas regarder la lame. J'en profite pour fixer distraitement le banc pendant un moment, mettant à profit le temps que cela dure pour décider si oui ou non j'avise Narok de la situation. Dans le pire des cas, j'aurai toujours la possibilité de m'excuser maladroitement et de prendre précipitamment la fuite, à moins qu'il ne soit assez rapide pour bloquer les sorties d'un coup. Juste au cas où, je prends le temps de visualiser les possibilités d'itinéraires qui s'offrent à moi pour rejoindre les portes. Cette allée-là ou passer par-dessus ces platebandes-ci. Okay, ça devrait suffire... Je prends une bonne inspiration avant de quitter le banc des yeux et j'essaie de regarder Narok, juste son visage et pas l'arme qu'il détient.

- S'il te plaît, ne ris pas de moi et ne t'énerve surtout pas. Je... J'avais complètement oublié mais...

Je déglutis.

- J'ai peur des aiguilles et des armes blanches...

- Hein ? Euh, ah c'est juste que je n'ai pas faim pour le moment...

Elle semblait vraiment bizarre et je ne savais pas trop à cause de quoi. Pour la chance que j'ai depuis le début de conversation elle pouvait très bien être une entomophile de grand envergure et vouloir préserver tout insecte de violences inutiles. Rip la mouche, chiante jusqu’à la mort et au-delà comme tous ses congénères. Pendant ce temps là Tori continuait de fixer le banc sous mon regard interrogateur alors qu'elle ne savait visiblement plus ou se mettre. Si on était dans un manga elle serait en train de se tortiller tout en rougissant comme une collégienne, sortant plein de "Ano..." ou "Eto..." ce qui serait ultimement chiant parce que je ce genre de scène je savais pas si je pouvais le gérer sans la vexer.

- S'il te plaît, ne ris pas de moi et ne t'énerve surtout pas. Je... J'avais complètement oublié mais...

Alors là j'attend un truc bien gratiné mais je nod de la tête pour la forme.

- J'ai peur des aiguilles et des armes blanches...

Sous le coup je lui affiche un visage dix pieds de long montrant clairement que je croyais que c'était une vaste blague aux goûts douteux. Mais bon pourquoi pas après tout. Ravalant des commentaires malvenus je pris un air plus avenant et tenta de la mettre à l'aise.

"Bah c'est pas grave, il te reste plein de solution, mais ça sera moins efficace. Après le développement de ton pouvoir reste le mieux même si... l'utilisation de gaz, empoisonné ou soporifique t'aidera. ça vaut pas un bon coup de lame mais bon, on a tous nos croix à porter."

Je plaça mes bras derrière le dossier du banc et attendit un peu de voir ce que je pouvais trouver... presque une minute plus tard je pensais à quelques trucs mais il allait me falloir un peu de temps pour vraiment vérifier si ça marchait.

"Bon si tu veux toujours que je te donne un coup de main avec ça il va falloir un peu de temps pour que je te ponde un truc décent."

Je me leva et saisit la barre de chocolat dans le même mouvement, je fis quelques pas et croqua dedans après l'avoir ouverte, faisant semblant de mastiquer alors que je transformais le chocolat en sang dans ma bouche avec une expression de satisfaction. Je me retourna vers elle attendant de voir si elle voulait rajouter quelque chose.

Il va rire, il va rire, il va rire, il va… pourquoi il rit pas ? Vu la manière dont il a pris un malin plaisir à faire des farces depuis le début, c’en est presque étonnant.

"Bah c'est pas grave, il te reste plein de solution, mais ça sera moins efficace. Après le développement de ton pouvoir reste le mieux même si... l'utilisation de gaz, empoisonné ou soporifique t'aidera. ça vaut pas un bon coup de lame mais bon, on a tous nos croix à porter."

Je lève les mains en l’air en même temps d’hausser les épaules. Les gaz ! Les fichus gaz ! Je suis supposée faire ça comment ? En mangeant des fèves ? Bon, j’admets, c’était nul. Je commence à regretter ce que j’ai dit à propos du corps à corps tantôt. Je réalise que si je refuse toutes les possibilités, il ne restera aucune option.

"Bon si tu veux toujours que je te donne un coup de main avec ça il va falloir un peu de temps pour que je te ponde un truc décent."

- D’accord.

Je le regarde se lever, puis s’emparer de la barre de chocolat. Je ne dis rien, croisant simplement les bras. Ça ne me dérange pas qu’il reprenne ce qui lui appartenait à la base. Grand bien lui fasse s’il avait faim. En revanche, lorsqu’il se retourne, il me donne l’impression que c’est pour voir ma réaction face à cet acte. Dommage, ça ne m’affecte aucunement et pour le démontrer, je fais comme si j n’avais rien vu. Je me décide plutôt à avouer ce qui me trotte en tête depuis quelques instants :

- En fait, tu sais quoi ? Je retire ce que j’ai dit plus tôt par rapport à la taille. J’étais de mauvaise foi. Savoir se battre, ça reste la base et peu importe la taille de l’adversaire, vaut mieux savoir quoi faire, plutôt que laisser l’autre nous démolir. Du coup, tu peux mettre ça dans ta liste d’idées… Je suppose que c’est le moment où je te souhaite bonne fin de journée avant qu’on ne parte chacun de notre côté ?

Elle n’avait pas semblé porter une attention quelconque au chocolat que je lui avais repris ni au fait que je le mangeais devant elle. J’aurais espéré une réaction de regret peut-être, du genre « J’aurais dû en prendre un bout » mais elle se contenta d’ignorer royalement la friandise. Pendant qu’elle commence à parler, j’enfourne le chocolat dans ma bouche pour faire semblant de le manger et le faire disparaitre en sang pour le réintégrer discrètement. J’enfouis aussi le papier dans une de mes poches, simple stratagème pour lui faire quitter le papier de vue et lui faire subir le même sort que le chocolat.

- En fait, tu sais quoi ? Je retire ce que j’ai dit plus tôt par rapport à la taille. J’étais de mauvaise foi. Savoir se battre, ça reste la base et peu importe la taille de l’adversaire, vaut mieux savoir quoi faire, plutôt que laisser l’autre nous démolir. Du coup, tu peux mettre ça dans ta liste d’idées… Je suppose que c’est le moment où je te souhaite bonne fin de journée avant qu’on ne parte chacun de notre côté ?

Avec un sourire convenable je pris la peine de lui montrer que cette conclusion me réjouissait avant d’ajouter quelques mots.

« Parfait, je suis content que tu prennes cette décision, ça ne pourra que t’être utile même si tu ne te sert pas de ce que je t’aurais appris. Entretenir son corps c’est le minimum. Je vais quand même plancher sur un truc que tu pourras utiliser en cas de besoin, je te mettrais un mot dans ton casier quand ça sera prêt. »

Je laissais l’idée planer quelque instant de tourner les talons avec un salut de la main.

« Sur ce, on se revoit plus tard. »

Ça faisait presque bizarre de ne pas m’être battu avec elle pour une fois. Ce n’est pas que j’avais envie de me retourner et de lui mettre un poing dans la tronche pour lui enseigner à la dure ce que c’est de se battre… mais bon. Au final j’avais saisit une petite plante que je cherchais avant de passer la porte de la serre, cette même petite plante qui m’avait fui depuis que j’avais passé cette porte pour entrer maintenant me faisait presque coucou pour que je l’emmène. C’est toujours quand on arrête de chercher un truc qu’on finit par le trouver.

Ma sage décision est apparemment loin d'être mauvaise. Non, mais qui s'en serait douté ?

« Parfait, je suis content que tu prennes cette décision, ça ne pourra que t’être utile même si tu ne te sert pas de ce que je t’aurais appris. Entretenir son corps c’est le minimum. Je vais quand même plancher sur un truc que tu pourras utiliser en cas de besoin, je te mettrais un mot dans ton casier quand ça sera prêt. »

Eh bien, pour peu, je me croirais dans Karate Kid... Bon, j'avoue, je n'ai jamais regardé quelque film que ce soit portant ce nom, car oui, il y a plus d'un long-métrage intitulé ainsi. Ce doit être la notion d'apprentissage qui me fait penser à ça ou peu importe, ce n'est pas une réflexion très importante.

- Très bien. Et ne t'en fais pas, mon casier est facile à trouver, normalement, haha.

Puis, comme je l'avais supposé, vient effectivement le temps où nous retournons vaguer à nos occupations respectives chacun de notre côté.

« Sur ce, on se revoit plus tard. »

- Oui, c'est cela, à bientôt.

Je le regarde faire quelques pas pour s'éloigner, puis me retourne à mon tour pour retourner vers banc où j'ai dormi pendant peut-être un bon moment. Je m'assure de n'avoir laissé aucun objet par inadvertance aux alentours et après vérification, comme je ne trouve rien, je me dirige vers la sortie de l'infrastructure et retourne à l'air libre. Je me demande l'heure qu'il est.