Enlèvement et châtiment

C’était assez étrange… de voir deux grands hommes taillé comme des armoires à glace tant et si bien que pour eux passer les portes devaient être un problème de hauteur, mais aussi de largeur. Quoi que peut être de bien étrange, la plus part des rubis sont du genre à s’entretenir et se complaisent à se regarder un nombril musculeux. Mais pour autant, aucun Rubis n’a dans la trentaine, ils ont beau ne pas compter les membres les plus savant de l’académie, l’administration auraient déjà réagie. Quant à leur style vestimentaire… et bien, ni l’uniforme de l’académie, ni une tenue de personne normale… pour eux, c’était oreillette et tenue militaire. Mais que faisaient donc l’administration justement pour ne pas réagir à deux individus de leurs gabarits ? A vrai dire, l’administration avait réagi, ou du moins la représentante de l’administration, une surveillante de la maison Rubis était au bout du couloir leur désignant une porte tout en prenant bien soin de regarder par la fenêtre pour ne pas le regarder.

Les deux gorilles arrivèrent devant la chambre désignée, la 11F, quelqu’un à commander de gogo danseur ? à 4h du mat ? … La question allait se résoudre rapidement puisque après un regard entendu les deux hommes sortirent une photo de leur poche pectorale.

Une fois sûr de bien avoir le descriptif en tête ils ouvrirent la porte sans ménagement et se dirigèrent vers la première tête rouge qu’ils croisèrent.

Pauvre petite mégabitch, personne pour la retenir et personne pour la pleurer.

Les deux gorilles, impassibles face aux pleures et aux cris, au désespoir de la jeune fille, continuèrent leur chemin pour aller au portail et à une voiture puis littéralement lancer la jeune fille dedans, le côté conducteur était séparée de l’arrière par une épaisse vitre noire (toutes les vitres l’étaient d’ailleurs) et des protections en métal. Les deux gorilles ne lui laissèrent pas le temps de tenter de sortir par la portière opposée qu’ils étaient déjà assis chacun d’un côté de la petite rubis, la bloquant sur le siège central. Ils ne lui portèrent pas vraiment attention et restèrent plantés là à attendre la fin du trajet comme deux gargouilles.

Trajet qui fut étonnamment court, ou bien le chagrin d’Alyssa l’avait tenue suffisamment occupé pour qu’elle ne voit pas le temps passer. Il en reste qu’une fois arrivé, les deux gorilles sortirent sans rien dire, bloquant la vue de l’extérieure avec leurs corps massifs, et la laissait là sur la banquette, surement pleine d’interrogations. Elle entendait néanmoins des paroles d’échanger au dehors si elle prêtait l’oreille.

(Une voix masculine assez douce et plaisante)  « Vous l’avez amenée ? J’espère que vous ne l’avez pas brutalisé ! »

(Une voix à l’air de simplet et qui avait du coffre, une voix un peu rauque) « Hey ! C’est pas de notre faute si le dernier s’est cassé un bras en voulant s’enfuir ! En plus elle a pas arrêté de chialer comme une gamine quand on est sorti de son dortoir, aller appeler Loyd. (il écorcha son nom)

S’en suivit une imitation déplorable d’une midinette réalisée par la seule voix qu’Alyssa n’avait pas encore entendue.
Loyd loyd, ne me laisse pas ♥ je ne suis qu’une pauvre petite gamine torturée par ses sentiments hawwwww ♥

(de nouveau la voix douce) « Silence vous autres ! Etes-vous donc trop stupide pour avoir un cœur ? Allez-vous en maintenant, je ne veux plus vous voir. »

Deux personnes partirent, laissant de lourds bruits de pas sur un gravier fin. S’en suivit un silence de quelque minute. Puis finalement.

« Alyssa ? Tu veux que je te laisse un peu de temps avant que je n’ouvre la porte ? Tu veux peut être des mouchoirs ? J’en ai dans ma poche si tu en veux. »

L’homme à la voix douce ne semblait pas perdre patience malgré la réponse plutôt évasive d’Alyssa. Il continua à attendre qu’elle veuille bien lui donner une réponse claire tout simplement, la communication avait ses règles pour que tout le monde puisse se comprendre et établir des relations. Répondre à une question en faisait partie et donc la balle était dans le camp d’Alyssa, quelques mots lui suffiront, mais il devait avoir un début de quelque chose pour en savoir un peu plus.

- ...Vous faites quoi? J'ai pas toute la journée, dit-elle sarcastiquement.

L’homme de l’autre côté de la porte ne rit pas ni ne dit rien. Ce n’était pas exactement son genre de rire, à ces boutades ou bien répondre à des piques. Il en dit donc simplement toujours rien.

- Que sommes-nous?

Humm ? Elle avait dit quelque chose ? Il n’avait pas entendu puisqu’elle l’avait dit à mi- mot. Mais en vérité dans tous les cas il ne pouvait pas entrer, puisque les portières s’ouvraient de l’intérieure… Un petit détail à adapter peut-être ? C’était bien plus sûr comme ça il le savait, ça empêchait que quelqu’un en vienne prendre l’élève en car-jacking et ne leurs fasse une disparition sur les bras, une en plus tout du moins. Il n’avait plus qu’à l’amadouer puisqu’elle ne semblait pas vouloir sortir.

« Écoute, je crois savoir que tu aimes l’alcool non ? Entre autres choses du moins… hum, si tu viens avec moi et comme je sais que ton départ n’a pas été facile… j’ai une bouteille de vieux whisky qu’un patient m’a offerts si tu acceptes je t’en sers pour te faire partager après t’avoir montré les lieux ? Mais tu dois me promettre de ne rien faire qui puisse nous mettre dans le pétrin d’accord ? Et puis je ne pense pas qu’on me laisse donner de l’alcool à un patient donc si tu pouvais garder ça entre nous… »

- Je ne suis pas stupide, vous savez...

Cette petite introduction piqua la curiosité de l’homme.

- Mais y'a des limites à s'emmerder. ...Vous voulez juste coucher avec moi c'est ça?

Ha … bon… difficile de répondre après ça. Avait-elle tant d’apriori sur les hommes ? Mais l’homme de l’autre côté de la porte ne comptait pas exactement se laisser enfermer dans du pré-pensé, ni dans la petite case de goujat sans cœur où Alyssa semblait vouloir l’enfermer.

« Ma foi, c’est une question à laquelle je ne m’attendais pas exactement. Mais sans compter que tu ne me connais pas, et que je ne t’ai jamais vue que sur la photo de ton dossier, et en laissant tous les principes moraux auxquels je tiens de côté, tu peux me dire ce qui t’as poussé à m’accuser de ça ? Pardon, mais pour moi ce genre de déclaration est une accusation assez outrageuse. »

On pouvait entendre des bruits de gravier alors que l’homme prenait ses aises en préparant un petit espace relevant d’un confort tout relatif sur les petits cailloux.

Ha, enfin elle était sorti, Le grand blond qui était son interlocuteur se révéla donc à elle. Grand, les cheveux court un peu en bataille et des très fins. Il avait pour signes distinctifs de porter des lunettes et d’avoir une petite cicatrice à la commissure gauche de ses lèvres. Il avait une simple chemise à carreau qu’il portait étrangement bien, et un pantalon en velours taillé droit accompagnée de chaussure en cuir classique. Il portait aussi sur son visage une expression interrogative avec  une dose non négligeable de mécontentement. Mais quand elle renchérit, il changea d’expression.

- C'est ce qu'ils disent souvent pour bien paraître. Le masque fini toujours par tomber et je me retrouverai dans votre lit. Ça a été comme ça avant, ce le sera toujours. À moins que je suis pas assez jeune?

-Plus jeune… mais … hooo.

Il avait une mine franchement dégouté et avait des frissons de dégout qui passaient ostensiblement sur son corps. Il se leva quand Alyssa continua avec ses questions absurdes.

- Qu'est-ce qui ne va pas chez vous…

L’homme l’avait entendue comme un « qu’est ce qui ne va pas chez moi » c’est assez courant de voire des patients rejeter la fautes sur les autres et poser des questions qui les concernes quand se les poser à eux-mêmes est trop dur ou qu’ils ne trouvent pas de réponses. La pauvre petite avait les yeux baissés, les bras tremblant et il soupçonnait une monté de larme également. Il affichait maintenant un visage peiné et compatissant, visiblement, voir Alyssa ainsi le touchait. Il sorti un mouchoir en tissu de sa poche, parfaitement plié en triangle avec de fines broderies orange sur les tours qu’il lui tendit.

-Allons, pourquoi ne pas commencer par te montre cette endroit ?

Il s’écarta pour la laisser voir le bâtiment qui se trouvait derrière lui. Il était visiblement moderne  même si en pierre, ce qui donnait une impression étrange à cause de l’architecture travaillé selon des goûts actuels mais un matériau principalement vieillot. Du reste, le bâtiment n’avait pas d’étage et semblait s’étaler de part et d’autre des jardins qui l’entouraient. Il y avait quelques personnes qui se baladaient et elles portaient toutes le même accoutrement, une espèce de survêtement orange avec des baskets de la même couleur.

Il lui laissa le temps de prendre des repères dans ce grand espace avant de l’inciter à avancer en plaçant son bras dans son dos sans la toucher et l’autre ouvert vers la grande porte d’entrée. Il l’accompagna donc dans le bâtiment, lui présentant le hall (sur la face sud), la cafétéria (au centre), l’infirmerie (à l’ouest entre les bureaux et le hall), et finalement son bureau (tout à l’ouest). La porte de son bureau se trouvait tout à l’ouest du bâtiment et ressemblait parfaitement aux autres si ce n’était la plaque avec son nom.  L’intérieur du bureau était spacieux, il n’y avait pas de bureau, juste une armoire, et plein de sièges différents, des poufs en passant par des fauteuils à d’apparence confortable il y avait une table basse central avec des papiers dessus ainsi que des crayons de toutes sortes. Le sol était recouvert d’un plancher chauffant et les murs assez simple, dans des couleurs pastels, portaient de rare décoration tel qu’un tableau ou deux qui présentait des portraits flous inidentifiables et un grand tableau de forêt sur le mur près de la porte. Il fit quelque pas vers la table et se laissa tomber dans un pouf sans aucun souci pour les formes.

« Je suppose que maintenant tu comprends mieux pourquoi tu es là non ? »

Sans être perturbé par la proximité de la jeune fille Gramm ne fit rien d'autre que de l'écouter avec attention en la regardant droit dans les yeux. Sans lui demander de reculer ou quoi que se soit il se contenta de lui répondre avec patience.

"Tu as raisons tu ne dois pas payer pour les autres élèves, mais ce n'est pas le cas je te rassure. En vérité tu dis n'être pas consommatrice de drogue, alors tu pourras surement m'en dire plus sur le plant de cannabis qui a été retrouvé dans les toilettes du dortoir Rubis? Il semblerait que ce soit toi qui ais été propriétaire de ... pédro? Je ne suis plus certain de son nom."

Il rapprocha son visage de celui D'Alyssa tandis qu'il se penchait en avant pour montrer son impassibilité face à l'intimidation que représentait la position de la rubis face à la sienne.

"Tu conviendra de toutes manière que le temps nous dira avec certitude si tu était addicte à quelque chose puisque coupé de tout dans cette établissement les premiers signes de manque apparaîtront d'eux même et si tant est que tu ais raison et que rien ne viendra à créer un manque alors tout est pour le mieux. Mais même dans ce cas là j'espère que tu sauras profiter de ta présence ici pour faire le tri dans certaines choses qui semblent t'occuper l'esprit. Comme ta certitude que je veuille coucher avec toi, ou si je me tante à élargir l'idée, que tu penses que tout le monde ne s'intéresse à toi que pour le sex?"

Il marque définitivement la pause pour la laisser penser à ce qu'il venait de dire et lui donner la possibilité de répondre. Il avait toujours son visage avenant avec un sourire amical et ne perdait pas son apparente bonne humeur.