Prologue :

ENCEINTE ????!! ELLE EST ENCEINTE ???? MAIS TU AS PERDU LA RAISON MA PAROLE ????!!!

Le jeune Allister subissait les hurlements de sa mère sans piper mot. Il savait bien qu’il avait foiré … et pas qu’un peu. Un peu d’alcool lors de la soirée et le préservatif était devenu tellement superflu ! Malheureusement sa mère ne le voyait pas du tout de cet œil. Il avait mis enceinte une femme hors mariage et en plus une plébéienne. Et pour couronner le tout elle refusait l’avortement malgré les pots de vins ! Misère, comment son fils pouvait avoir tout raté de cette façon. A quel moment avait-elle échoué dans son éducation ?

Mère, cela fait 5 ans que nous sommes ensemble et nous souhaiterions nous marier …

MAIS OUI MARIEZ VOUS PENDANT QU’ON Y EST ! 23 ANS, PAS DE DIPLÔMES ET SANS EMPLOI MAIS ALLONS-Y FAISONS DES ENFANTS A TOUT VA. ET TANT QU’ON Y EST MARIONS NOUS AHAH !

Allister se tut bien conscient qu’il ne faisait que s’enfoncer davantage. Il est vrai qu’il n’était pas dans la situation idéale pour élever un enfant, mais s’il le devait, il se donnerait corps et âmes pour défendre sa famille. Enfin, ça s’était s’il arrivait à passer sa mère hystérique … Il jeta un regard vers son père cherchant un peu de soutien auprès de lui. Heureusement celui-ci vint à son secours.

Ecoute Margaret, ce qui est fait est fait. Nous ne pouvons plus rien y changer. Au moins cette jeune fille ne nous demande pas de réparation ou de pension pour cet enfant. Nous pourrons aider Allister à terminer ses études en payant une nourrice. Comment allez-vous l’appeler ?

Sebastian, père.

Et bien vous avez intérêt à bien l’éduquer, non mieux, JE me chargerai de son éducation, il faut bien que je l’empêche d’être un raté comme son père !

Et sur ses mots elle quitta le salon en claquant la porte, passant devant ses deux filles qui s’étaient cachées derrière pour écouter.

Hors de ma vue !

Chapitre 1 :

Le petit Sebastian naquit dans un contexte de tempête familiale. Ses parents étaient contraints par Margaret qui tenait les cordons de leur bourse. Il leur aurait été très difficile de finir leurs études et de se trouver une situation stable sans son aide … et son argent. Le petit garçon grandit donc chez sa grand-mère, et fut donc soumis à son influence. Il passait le plus claire de son temps à la suivre dans ses déplacements, promener par Edward le majordome, Margaret n’allait pas s’embêter d’un poupon pendant les réunions de la chambre ! C’est donc avec Edward que le petit enfant passait le temps. Parfois Margaret prenait le quelques minute poure « s’occuper » de lui. Enfin … elle le regardait comme on regarde une crotte de nez collé à sa vitre, mais c’était là le mieux qu’elle pouvait faire. Il ne voyait ses parents que les week-ends et en de rares occasions.

Elle lui transmit bien des choses en commençant par le savoir-vivre, mais surtout son caractère froid et snob. Elle le transforma en un vrai petit gosse de riche, imbu de lui-même, au grand damne de ses parents. Ce n’est qu’à l’aube de son 8ème anniversaire que son père trouva le courage de défier sa mère pour le détacher de ses plans. Il finit par obtenir gain de cause, grâce notamment à l’aide de son père. Et le jeune garçon fut emmené pour habiter loin du manoir avec ses parents. Ils avaient une situation aisée, mais ce n’était pas non plus suffisant pour lui payer des professeurs particuliers. Il dut donc se rendre pour la première fois à l’école.

L’école qu’il fréquentait n’était pas privée, mais publique. Allister savait ce que donnait l’éducation de sa mère et il voulait en purger son fils le plus tôt possible. Il l’inscrivit donc à une école populaire pour forcer le garçon à tremper dans d’autres milieux que celui du manoir et de ses serviteurs. L’expérience fut pour le moins … catastrophique. Le jeune garçon n’en faisait qu’à sa tête, pas étonnant quand vous aviez l’habitude de donner des ordres. Se faire des amis relevait de l’impossible, on ne demande pas à quelqu’un de vous cirer les chaussures pour faire connaissance enfin… C’est devant le rejet permanent que Sebastian commença à murir.

Chapitre 2 :

Sebastian comprit assez rapidement que les autres enfants ne l’appréciaient pas. Il fit également le lien entre ses origines et leur animosité apparente. C’est donc sur cette base qu’il commença à s’améliorer … ou à sombrer, ça dépend du point de vue. Il apprit à contenir ses instincts, notamment celui de rabaisser toute cette populace malpropre. Ce n’était pas convenable. Il apprit ensuite à jouer un rôle. Faire semblant était difficile, mais aidait particulièrement à s’intégrer. Il finit peu à peu par briser son image de « bourgeois qui pète plus haut que son cul », pour un « mec sympa » plus sobre.

Ses incroyables facilités lui permirent de s’en sortir sans trop de problèmes à l’école . Ses parents étaient ravis de voir ses progrès, eux qui avaient cru un instant avoir enfanté une Margaret masculine. Cependant la duchesse n’en avait pas fini avec lui. Elle se rapprocha de son fils en mimant la repentance pour mieux l’appâter. Elle réussit donc à revoir son petit fils plus souvent pour lui expliquer comment il devait s’y prendre pour embobiner les gens. Sans qu’Allister ne s’en rende compte elle était en train de continuer ce qu’elle avait commencé des années auparavant. Et donc le jeune adolescent au lieu de découvrir l’amour et la liberté, se concentra à l’étude de la manipulation.  

Chapitre 3 :

Allister se tenait au chevet de son fils, alité depuis deux jours. Il avait attrapé une mauvaise grippe récemment et ne s’en remettait toujours pas. Comme il était trop faible pour rester seul, il avait posé quelques jours pour s’occuper de lui. Il le regardait dormir profondément quand il fut distrait par la sonnette. Il se leva donc pour ouvrir la porte à … sa mère. Il espérait qu’elle ne venait pas lui réclamer de l’argent ou d’autres choses, ce n’était vraiment pas le moment !

Je suis venue le voir, dit-elle simplement.

Allister lui jeta un regard peu convaincu, mais la laissa entrer tout de même. Elle le remercia avant de se diriger vers la chambre de Sebastian, laissant son fils seul avec Edward. Allister soupira, sa mère ne changerait jamais décidément. Il échangea un regard fatigué avec Edward avant de la suivre dans la chambre, laissant le majordome préparer une infusion. Il découvrit Margaret en train de fouiller chaque pièce à la recherche de son petit-fils. Il était allé aux toilettes ? Haussant les épaules, le père retourna près du lit pour attendre son retour. Cependant un détail l’intriguait, la couette se soulevait doucement au rythme d’une respiration mais le lit était vide. Il avança doucement la main, inquiet de ce qu’il allait découvrir. Ses doigts touchèrent des cheveux, puis un nez. Dans un grognement indigné, Sebastian réapparu, juste au moment où sa grand-mère revenait pour interpeller son fils. Ce dernier maudit les dieux pour ce timing de merde, surtout quand il vit le regard de sa mère brûler d’idées qui feraient surement peur au diable lui-même !

Il s’est enfin éveillé, parfait ! et quel don ! Je connais l’établissement idéal pour l’accueillir, je m’en vais les contacter sur le champ !

Et elle sortit en trombe pour aller chercher Edward. Ils reçurent plus tard une lettre de ce fameux établissement, l’académie Tsuki, invitant Sébastian à y étudier. Ses parents étaient très réticents à ce qu’il s’y rende. Non pas que’ils doutaient de l’établissement, mais surtout car c’était une proposition de Margaret et que cela cachait forcement un piège. Mais la décision revint au jeune homme et le jour de ses 17ans il fit ses valises pour rejoindre cette académie de « surdoué » comme disait sa grand-mère.