Journal de bord - Ren'

Tout commença par un couple formé d’un jeune homme allemand d’origines marocaines et d’une jeune femme allemande elle aussi, d’origines autrichiennes. Les deux pouvaient se vanter de leurs diplômes puisque l’une était ingénieure en génie civil et l’autre disposait d’un master en biotechnologies. C’est pourquoi, ils décidèrent de partir s’installer au Japon, pays de tous les possibles où leurs compétences respectives pouvaient autant servir aux entreprises et autant leur permettre un train de vie confortable si l’on oublie les très nombreuses heures consacrées à leurs emplois.
Après s’être naturalisés, le foyer décida d’accueillir un nouvel arrivant qu’ils nommèrent Ren’bo. Seulement, c’est à partir de ce point que les évènements prirent une tournure plus qu’épineuse…

Rapidement, le père, Joakim, se fit de plus en plus discret, ne rentrant pas à la maison plusieurs jours d’affilés sans donner la moindre raison légitime ni prévenir. De plus, une certaine agressivité pouvait se faire sentir par la mère de l’enfant chez son mari. Jusqu’au jour où une dispute sérieuse éclata au sein du couple, causée par la crainte de la jeune maman de perdre son âme sœur malgré ses efforts pour le voir revenir, être plus présent et aussi appréciable qu’auparavant, ainsi que par la colère du jeune père qui ne se voulait pas voir reprocher ce qui lui était pourtant reprochable.
Derrière un claquement de portière de voiture puis un bruit de moteur, Joakim ne remit plus jamais les pieds à son domicile et disparu dans la nature sans laisser la moindre trace ni à ses parents, ni à sa femme, ni au moindre de ses amis.

S’en suivirent de longues années parfois très douloureuse pour Elisabeth, la mère de Ren’, au point où il était si difficile de gérer sa vie professionnelle et l’éducation de son fils qu’elle due demander de l’aide à son ami le plus proche, Chikara.
Celui-ci, voyant très bien dans quel état se trouvait la jeune femme, décida de passer du temps à son domicile pour s’occuper de Ren’ au mieux possible, lui permettre de grandir en ayant une présence masculine respectable, l’aider à faire ses devoirs, jouer avec lui, apprendre de nouvelles choses et répondre à ses interrogations, etc…

Puis, à l’âge de sept ans, la capacité à manipuler l’électricité de Ren’ apparue pour la première fois. Lors d’un weekend comme les autres à la maison, Elisabeth, après avoir fini de passer l’aspirateur, demanda la plus simplement du monde à son fils de bien vouloir débrancher l’appareil, ce qu’il s’empressa de faire, grommelant légèrement de devoir quitter son émission de télévision préférée.
Et c’est au moment de tirer sur le câble électrique que l’effet non escomptée parut. Un puissant craquement retenti dans le salon puis un cri de frayeur ou de douleur peut-être alerta la mère qui ne perdit pas une seule seconde pour se ruer dans le salon. Elle y trouva son fils tétanisé, de petites traces de brûlures étaient apparues sur le sol, mais surtout, un bruit léger d’air ionisé se faisait entendre alors que des arcs électriques minuscules se formaient sur les vêtements du garçon en différents endroits.
Après un moment de panique, les choses revinrent à la normal et emmenèrent la petite famille à l’hôpital pour un check-up de l’enfant suite à la décharge qu’il venait de prendre. Verdict, la médecine sut donner une réponse formelle, Ren’ est doté d’un pouvoir de manipulation de l’électricité.

Suite à cet évènement, le comportement d’Elisabeth changea radicalement, elle devint de plus en plus froide envers son propre enfant sans raison apparente, mais elle tomba également progressivement dans une profonde tristesse pour finir en état sévère de dépression.

Trois ans plus tard, alors que Ren’ continuait de s’entraîner à maîtriser son pouvoir, Elisabeth, de son côté contacta son ami Chikara pour qu’il vienne de toute urgence à la maison, pensant que quelque chose de grave était arrivé, celui-ci s’empressa d’arriver le plus tôt possible, pour ne finalement trouver que Ren’, tout seul à la maison… Elisabeth venait de partir, invoquant à son fils le besoin d’aller faire un tour et qu’elle serait de retour dans peu de temps. Les heures défilaient et s’allongeaient, Chikara était rongé et détruit par l’inquiétude alors qu’Elisabeth ne rentrait toujours pas, puis il reçut un SMS, juste un SMS. Son visage se creusa et ses yeux rougirent mais il garda un calme apparent.

Depuis ce jour, Chikara devint le tuteur légal puis le père adoptif de Ren’, la justice jugeant qu’il en serait plus simple ainsi, et ce avec l’accord du reste de la famille d’Elisabeth se trouvant alors en Allemagne, le procureur n’ayant pas réussi à joindre la famille de Joakim d’une quelconque manière que ce soit. Mais avec tout ce qu’il s’était passé, Ren’ n’était déjà plus le même gentil petit garçon et devenait tout doucement quelqu’un de cruel, parfois agressif, mais tout de même intelligent. Malgré tout, il avait un profond respect pour Chikara même s’il ne le témoignait que très rarement.

Afin d’essayer d’offrir une passion à l’adolescent maintenant à sa charge, Chikara emmena Ren’ en vacances aux Etats-Unis à quelques reprises afin de lui laisser la possibilité de découvrir les armes à feu et comme s’y attendait le père adoptif, ça a fonctionné. Ren’ regardait beaucoup de films d’action américains depuis tout jeune, c’était une certitude que ça allait fonctionner, à tel point que Ren’ se permit d’aller à la rencontre de nombreux tireurs sportifs et de loisirs pour essayer le plus d’armes et de calibres différents. Il en connaît maintenant un très grand nombre, n’en possède pas encore, mais connaît la grande majorité des calibres civils et militaires.

Par la suite, j’ai défini que j’écrirai ma propre histoire par mes propres prises de décisions, que je ne subirai plus les conséquences issues des décisions de mes proches, alors j’ai quitté le lycée à 18 ans, sans diplôme et j’ai utilisé tout ce que j’avais en économies pour partir vivre par mes propres moyens à l’autre bout du monde. Ma destination, Abondance, une si grande ville doit regorgée d’opportunités pour quelqu’un comme moi ! C’est ce que je me suis dit en arrivant sur place, et voilà le résultat… Ça fait maintenant quatre ans que je suis là, je vis dans 18 m² et je travaille à la chaîne dans une usine. Je m’en sors pas, je suis dans la merde, quelle vie de merde ! Et je suis bien évidemment trop fier pour appeler Chikara et lui demander son aide…

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