Arrivée dans ma nouvelle maison [Terminé]

C'était la première fois que je voyageais, tout comme la première fois que je sortais de "chez moi". C'était très étrange, mais loin d'être désagréable. Ainsi, c'est le sourire aux lèvre, mon sac contenant le peu d'affaires que je possédais sur une épaule, que je passais la porte d'entrée de l'Académie Tsuki et entrais dans le hall d'entrée. Ce dernier était immense à mes yeux. Moi qui ne connaissais que les couloirs de la maison de mes géniteurs et ma cage sous celle-ci, je fus presque tétanisée devant cet espace.

     Après quelques minutes à observer les lieux en tournant sur moi-même, je réalisai qu'il me fallait donner certains documents à l'accueil et m'installer dan mon dortoir. Je sortis donc de mon bagage les documents qu'on m'avait fait parvenir avant mon départ. Là je trouvais un plan qu'il me fallait étudier plus en détail, les informations sur mon lieu de résidence (Maison Saphir, chambre 2F), le règlement intérieur... Bref, tout ce dont j'avais besoin pour bien commencer. Vu que je m'étais souvent perdue en venant là, j'ai préféré m'asseoir dans un coin pour faire des annotations sur ma carte. Ainsi, je sortis un crayons de papier et entrepris d'entourer les lieux dans lesquels je devais me rendre ainsi que les chemins les plus courts. Mais, même avec cela, je ne me sentis pas le courage de me lever pour m'y rendre.

     Lorsque je me levai enfin, une sonnerie retenti et un flot d'élèves arriva de tous côtés. Mis à part les aéroports et les gares, je n'avais jamais vu autant de personnes dans une même pièce. Ça me fis peur... Si peur que je me collai à un mur et ne bougeai plus. Je serrai mes affaires contre mon cœur et attendis qu'il n'y ait plus personne dans le hall, si cela fut seulement possible.

Je venais d'arriver il n'y a pas longtemps, mais je m'étais déjà faite un ami et une amie. C'était rapide, et j'en étais très heureux. Je revenais de la ville après m'être renseigné sur le prix de petit serveur. Malheureusement, comme je m'y attendais, ce n'était pas vraiment dans mon budget. Je me demandais comment j'allais pouvoir faire sans... La sonnerie retentissait déjà lors de mon retour. Aaah non, galère ! Je vais devoir courir un peu si je ne veux pas rater mon cour ! En plus, j'avais peur de me perdre encore une fois. La foule d'élève arrivait arrivait de tout les côtés. Ah, pour une fois il y avait peu de monde ! Je me mettais à marcher pour établir la carte de l'académie dans ma tête. Alors, à droite, puis à gauche, puis à... Et je vis une jeune fille à ma droite, toute apeurée et collée au mur, comme si on la mettait en état d'arrestation. J'hésitai une dizaine de seconde à m'approcher ou non. Mais en m'imaginant à sa place (ce que j'avais l'habitude de faire inconsciemment), je ne pus m’empêcher d'essayer de voir ce que je pouvais faire. Ah zut mon cour... Bah, tans pis, je trouverai une excuse... Je posai ma main sur son épaule pour me faire remarquer. Je n'avais absolument pas l'habitude d'avoir ce geste que je détestais. C'était étrange. Je ne le referai plus jamais.

"Ça va ? Tu... tu as besoin d'aide ?"

Alors que je commençais à paniquer, je sentis une main se poser sur mon épaule et entendis quelqu'un dire :

"Ça va ? Tu... tu as besoin d'aide ?"

Surprise, et rongée par la panique avant toute chose, je poussais un cris sur-aiguë en sursautant tout en faisant face au garçon qui tentait de m'aider. Tremblante, je le détaillais : il s'agissait d'un garçon qui semblait avoir mon âge. Maigrichon, ses cheveux étaient gris parsemés de mèches noires et sa peau était plus pâle de que la mienne. Il portait l'uniforme de l'académie et l'emblème qui était accroché à ses vêtements m'appris que nous faisions de la même maison.
Honteuse de ma réaction, mais anxieuse de m'adresser à lui, je respirais profondément plusieurs fois. Le hall était encore emplis de monde bien qu'il se vide petit à petit. Doucement, peut-être trop, je lui répondis :

- Bon... bonjour... D... désolée d'avoir crié... Je... je viens d'arriver et...

J'étais complètement apeurée. Des larmes coulèrent sur mes joues alors que je m'accroupies contre le mur. Ma cage ne m'avait pas préparée à la foule. Je tremblais de tous mes membres, mais je savais que je n'arriverais à rien si je ne me bougeais pas un peu. Alors, après avoir respiré l'odeur de mes affaires qui me rappelait ma maison, je me suis relevé et repris :

- Pourrais-tu... me guider vers l'accueil... s'il te plaît?

Attendant sa réponse, j'espérais qu'il avait compris ce que j'avais dit.

"Pourrais-tu... me guider vers l'accueil... s'il te plaît?"

Je lui répondis rapidement, sans vraiment trop savoir si j'allais réussir à retrouver l'accueil comme la première fois. Vraisemblablement, elle était nouvelle...

"Bien sûr, suis-moi !" souriais-je.

J'avançai de quelques pas, avant de me rappeler que c'était juste à côté. Je lui montrai du doigt.

"En fait, c'est ju-juste là..." ricanais-je nerveusement. "Tu peux y aller, je t'attends là pour t’amener à ton dortoir, enfin, si tu veux bien... Car je m'étais perdu personnellement..."

Après quelques petites secondes, je jugeai bon de me présenter. Il fallait que j'ai l'air sympa sans quoi si elle me fuyait, je me sentirai mal pendant un moment.

"Je viens d'arriver il y a quelques jours maintenant, j-je suis Narudgi de la maison Saphir, ravi de te rencontrer ! J'espère que l'on s'entendra bien !"

Je me grattai la nuque. Je n'étais pas celui qui allait vers les autres normalement, et ça me stressait pas mal. Maintenant c'était sûr, j'allais louper mon cour. Je perdis un instant mon regard dans le sien, avant de me ressaisir.

Lorsqu'il m'invita à le suivre, je m'accrochai discrètement au pan de sa veste pour ne pas le perdre. Je tremblais encore, mais sa gentillesse me rassura un peu, me permettant ainsi de faire fonctionner mes jambes. Puis, il désigna l'accueil du doigt en ricanant nerveusement :

"En fait, c'est ju-juste là...Tu peux y aller, je t'attends là pour t’amener à ton dortoir, enfin, si tu veux bien... Car je m'étais perdu personnellement..."

Alors que je m'apprêtais à prendre la direction qu'il me montrait, il ajouta :

"Je viens d'arriver il y a quelques jours maintenant, j-je suis Narudgi de la maison Saphir, ravi de te rencontrer ! J'espère que l'on s'entendra bien !"

J'étais contente qu'il se présenta en plus de m'avoir proposé de me guider alors qu'il venait lui-même d'arriver. J'imaginai facilement que ce ne devait pas être facile pour lui non plus. Il était mignon quand il se grattait ainsi la nuque... Alors, je lui fis face, souris gentiment, bien que timidement, et lui répondis :

- Je suis enchantée de faire ta connaissance... euh... Narudgi-kun? Je m'appelle Yumiko. Merci... de me proposer de me guider... J-je n'en ai pas pour longtemps.

Sur ce, j'ai couru vers l'accueil et fis ce que j'avais à faire. Puis, environ dix minutes plus tard, je le retrouvai dans le hall. Celui-ci était maintenant vide. Je me sentis donc plus calme.
Lorsque je fis face à mon nouveau camarade, je lui dis :

- Merci de m'avoir attendue. J fais partie de la même maison que toi. Peux-tu me montrer le chemin, s'il te plait?

J'espérais que mon changement radical n'allait pas l'effrayer. Mais qu'y puis-je si j'étais mal à l'aise au milieu de centaines de personnes?

"Je suis enchantée de faire ta connaissance... euh... Narudgi-kun? Je m'appelle Yumiko. Merci... de me proposer de me guider... J-je n'en ai pas pour longtemps."

Bon, je ne l'avais pas fait fuir, c'est un début ! Pendant que Yumiko était partie, je reçus un message de mon I.A. :

"Arrête de draguer, Maître." Je lui répondis illico. "Si aider les autres c'est draguer, alors je dois le faire tout le temps, mais c'est impossible. Alors revois ta base de données là dessus. Et arrête de m'espionner."

Sérieusement, elle lie la familiarité avec "Maître"... Il faut vraiment que je revois le programme.

Moins de dix minute après, elle était de retour, et semblait beaucoup moins timide. Je souris.

"Merci de m'avoir attendue. Je fais partie de la même maison que toi. Peux-tu me montrer le chemin, s'il te plait?"

J'étais surpris et content à la fois. Finalement elle n'était pas totalement timide. Mais en réalité, cela rajouta un poids dans le stress de l'avoir abordée. Je restai calme cependant et l'attrapait délicatement par la main pour ne pas la perdre sur le chemin.

"À vos ordres !" plaisantai-je.

Ce n’était pas très loin de l'entrée, et on se retrouva facilement aux dortoirs. Quand je pense au tour que j'avais fait à mon arrivé...

"Tu vas trouver à partir d'ici ?" lui demandais-je au cas où.

Je fus soulagée de le voir sourire. Cependant, il semblait un peu tendu lui-même. Je me demandais pourquoi... Mais il me répondit tout de même calmement en me prenant la main :

"À vos ordres !"

Je rougis par son geste mais rigolais à sa plaisanterie. Ce garçon était vraiment quelqu'un ayant un cœur d'or. Enfin, pour dire vrai, je ne me souvenais pas avoir déjà eu autant de preuve d'affection. Enfin, n'ayant pas été acceptée par ma famille, je ne vois pas comment les membres auraient pu être affectueux à mon égard.
Je fus sortie de mes sombres pensées par la voix de Narudgi :

"Tu vas trouver à partir d'ici ?"

Nous étions arrivés non loin de l'entrée de la maison Saphir. C'était moins loin que je ne l'avais cru au premier abord. Je pensais ne jamais être assez reconnaissante envers ce jeune homme. Ma main toujours dans la sienne, aussi douce et chaude qu'une jolie journée de printemps, je l'ai regardé et lui ai souris avant de répondre :

- Je te remercie du fond du coeur... pour tout. Je trouverais, je pense. Mais, avant que je parte, j'aimerais savoir...

Je réfléchis à la façon de formuler ma penser avant de me lancer :

- Narudgi-kun, dis-moi... accepterais-tu de devenir mon tout premier ami?

J'étais mal à l'aise, mais certainement pas autant que lui. D'après la tension qui l'avait prit, j'avais deviné qu'il ne devait pas être très à l'aise avec les relations humaines. Mais... après tout, moi non plus. Alors je voulais tenter ma chance.

"Narudgi-kun, dis-moi... accepterais-tu de devenir mon tout premier ami ?"

Ouah. Déjà ? Oh, attends. C'est juste une demande amicale. Enfin, j'imagine. Mais dans cas... Elle n'a jamais eu d'amis ? Vraiment ? Mince. C'est vrai que moi non plus avant d'arriver ici. Aleth et Nate sont mes tout premiers amis. J'ai oublié de leur dire en fait. Ils m'ont permis d'avoir confiance en moi. Je crois que je n'aurais pas approché Yumiko sans eux, avant... J'aurais pensé "Quelqu'un sera sûrement plus efficace pour l'aider que moi." Ou quelque chose de semblable. Comment dire... Je ne savais pas trop comment répondre d'une façon correcte à cette question. Et plus je réfléchirais plus je la regarderais longtemps dans les yeux. Je vais dire un truc simple.

"En fait, tu es devenue mon amie à partir du moment où je me suis présenté. Donc logiquement, oui. Oui, j'accepte !" riais-je.

Je continuais de me gratter la nuque. Et je n'avais pas lâché la vue de ses yeux, ni sa fine main douce. Finalement, j'aurais arrêté le temps à ce moment si j'avais pu. Ou plutôt, si je l'avais voulu, car je pouvais le faire en la figeant... Non, je ne suis pas ce genre de personne. Non.

Suite à ma question, Narudgi me regarda pendant un moment. Les yeux dans les yeux. Puis, enfin, il me répondis simplement, en riant :

"En fait, tu es devenue mon amie à partir du moment où je me suis présenté. Donc logiquement, oui. Oui, j'accepte !"

Ses mots résonnèrent dans ma tête, faisant naître un grand sourire sur mes lèvres. Lui se grattait encore la nuque, geste que je trouvais très mignon.

- Merci beaucoup, tu ne peux pas savoir comme ça me fait plaisir, Narudgi-kun.

Il me tenait toujours la main et c'est à regret que je rompis le contact. Mais, toujours en souriant, je lui annonçais :

- Je te vois plus tard. Je vais m'installer avant d'aller en cours, si ce n'est pas trop tard.

Avant de partir, j'attendis qu'il me réponde. Je ne voulais pas le froisser ou le chagriner en partant trop vite. N'ayant pas eu beaucoup de contact avec les autres, j'étais hésitante sur la marche à suivre. Mais je savais que, si on partait sur un simple au revoir sans me laisser répondre, ça me ferait mal. Mais qu'en savais-je?

"Je te vois plus tard. Je vais m'installer avant d'aller en cours, si ce n'est pas trop tard."

Elle avait lâchée ma main avant de dire cela. J'étais frustré. Et c'était étrange. Un sentiment nouveau naissait en moi. Je jettai mon regard sur la gauche avant de l'observer encore.

"Pas de problème ! On se voit plus tard. Tu devrais réussir à aller en cour normalement." fis-je, enjoué tout de même.

Je savais au moins qu'elle était dans la même maison que moi, j'hésitai à bêtement à lui donner mon numéro de peur de ne jamais la revoir. Mais je me retins. En plus elle m'avait remerciée chaleuresement ; ça me faisait plaisir. Elle prit la direction des dortoirs en souriant. Je lui revoyai alors ce sourire, et regardai sa silhouette s'éloigner.

Mon téléphone fibra. Oh non. Je lui ais ordonnée de...

"Je m'ennuie quand je ne t'espionne pas." m'avait-elle envoyée.

C'est une blague ? Tu n'as pas la notion du temps normalement. Donc t'ennuyer est difficile. Je devrais éteindre mon pc quand je sors de ma chambre... Tiens, d'ailleurs, je ne l'avais pas éteint ?

Comme à mon habitude, je rentrais d'une longue sortie avec Raih. J'avais déjà assisté à mes cours et ils m'avaient tellement ennuyée que j'ai dû aller prendre l'air. En rentrant dans le hall de l'Académie, j'ai eu la surprise de découvrir mon frère, de nouveau en train de parler avec une jeune fille. Elle semblait perdue et je dois avouer que mon frère n'était pas la personne recommandée pour l'aider. Surtout qu'il devait avoir cours. La fille avec qui il discutait était vraiment très jolie. Elle avait de longs cheveux blonds et des yeux bleus. On aurait dit Alice qui s'était trompée de chemin dans son pays des merveilles. Une vraie bouille d'ange. Je le regardais l'aidée à la relever et j'eus un sourire. Envoyer un sms à Naru était une bonne idée.

"Bonne chance avec la jolie blonde frérot ! J'attends ta fiancée avec impatience é-è"

J'adorais le taquiner là dessus, surtout qu'il détestait ça. Je pense qu'au fond, il était déjà amoureux d'une autre fille mais que ça n'a pas pu marcher. Un truc comme ça. De toute façon, il ne me racontait jamais ses sentiments pour les filles de l'Académie. Il parlait plus à ses joujous électroniques qu'aux personnes qui l'entourait. Mais bon, je ne lui en tenais pas rigueur. Les voyant tous les deux s'éloigner, je pris une autre direction. Je partais vers le jardin intérieur pour une séance de dessin sur les insectes.