Quel plaisir de te voir [Pv Narudgi] - [Fini]

Cela faisait quelques jour que j'avais eu mon malaise, obligeant Kris-kun et Nicholai-san à m'emmener à l'infirmerie. Ce jour-là, j'avais fait cauchemar sur cauchemar. Fiévreuse et complètement épuisée, j'avais eu l'autorisation de l'infirmière pour rester jusqu'à ce que je me sois un peu reposée. Il s'était avéré que la tâche risquait d'être plus compliquée que prévue car, toutes les nuits, les images effrayantes qui m'empêchaient de dormir depuis quelques temps revenaient me hanter. Je ne savais pas comment les arrêter et j'espérais bien que je pourrais recommencer à dormir tranquillement un jour.

De jour, comme de nuit, je restais couchée dans mon lit, espérant que personne ne vienne. Non pas que je souhaite que tous restent malades! Au contraire, mais je refusais qu'on me voit dans cet état... mis à part mes amis. Je priais même pour que l'une d'elle ait vent de mon état et vienne me tenir compagnie, ne serait-ce qu'un peu. Je ne voulais pas l'inquiéter, mais j'avais besoin de lui, de son soutien et de son amour.

Alors que je venais de me réveiller d'une sieste assez mouvementée, j'ouvris les yeux. Je n'entendais rien. C'était plutôt bon signe à mon sens. Que demander de mieux que du calme, de la tranquillité et du repos?... Du repos? En réfléchissant à ma pensée je rigolai amèrement et me renfrognai dans mes couvertures. Jusqu'à ce que j'entende la porte de l'infirmerie s'ouvrir. J'attendis quelques seconde avant d'être rongée par la curiosité. Cette dernière me poussa à regarder qui venait d'entrer (ou de sortir). Mon cœur manqua un battement lorsque je reconnus cette personne. Narudgi-kun. Mes yeux s'emplirent de larmes de joie et de fatigue. J'étais vraiment heureuse qu'il soit là. Mais j'étais aussi un peu anxieuse. Qu'allait-il me dire? Allait-il me reprocher le fait de ne pas l'avoir prévenu pour mes cauchemars, ou me montrera-t-il son inquiétude?

Yumiko était la fille qui s'imposait dans mes pensée, et ce, peut importe ce que je faisais. Je n'avais pas eu l'occasion de la croiser dernièrement. Mes inquiétudes grandissaient au fait qu'elle ne réponde pas à mes messages. Je voulais savoir où elle se trouvait ; je trichais en demandant de l'aide à Miya. Elle m'indiqua aisément que son portable était situé à l'infirmerie. J'aurais le faire moi-même, mais ça m'aurait prit plus de temps.




Qu'est-ce qu'elle pouvait bien faire là-bas ? Elle avait encore un problème ? Je devais en avoir le cœur net. C'était ma petite amie, je suis censé être là pour elle. Si elle n'a pas pu me prévenir, c'est pour une raison. Je me hâtais à l'infirmerie. Pour découvrir ce qu'il en était.

Arrivé là-bas, j'ouvrais la porte doucement, et pouvais apercevoir, Yumiko, allongé sur un des lits. D'un pas doux, j'avançais pour aller à sa rencontre... Elle se retournait vers moi ; mais mon pouvoir fit des siennes, au bon moment...

Le corps de Narudgi fut figé deux bonne minutes.

Alors que Narudhi-kun avançait vers moi, sans que je n'arrive à déchiffrer son expression, il se figea. Surprise, je me relevai sur mes coude pour m'assoir dans le lit, tournée vers lui. Il ne clignait pas des yeux. Il ne semblait pas respirer. Par contre, ses cheveux et vêtements qui étaient entraînés vers l'arrière au rythme de sa marche, étaient retombés. Mais que lui arrivait-il donc? Me faisait-il une blague? Non... ce n'était pas son genre.

Extrêmement inquiète, je tentai de me levai de mon lit. J'eus un peu de mal à cause de ma fatigue, mais je réussis à me hisser, mettre les pieds à terre (jusque là ce fut facile), et me rattraper sur le lit voisin pour éviter de tomber. Puis, après avoir retrouvé mon équilibre, je me précipitai vers mon petit ami. J'avais les larmes aux yeux et celles-ci roulèrent sur mes joues lorsque je touchai son visage qui restai statique. Angoissée, je me mis à l'appeler :

- N-Narudgi-kun?... Qu'est-ce qui se passe? Réponds-moi s'il te plaît... Respire, Narudgi-kun... Narudgi-kun. Narudgi!

En ne le voyant toujours pas bouger, je m'effondrai à terre en pleurant, tenant de la main gauche sa chemise au point de la froisser. La peur m'enserrait les entrailles et les sanglots me secouaient. Je prononçai son nom sans la marque de respect :

- Narudgi... Narudgi... Ne meurs pas, Narudgi... Onegai...

J'avais l'impression de vivre mon cauchemar sans pour autant être dans ma cage. Cette idée commença à me faire suffoquer juste au moment où mon petit ami recommença à bouger.

Malheureusement, je n'avais jamais eu l'occasion de parler vraiment de mon pouvoir à Yumiko-chan. J'aurais dû la prévenir, que mon état figé était une possibilité. Ce devait être l'un des premiers trucs que je devais dire. Lorsque je pouvais reprendre mes esprits, ce sont ces pensées qui me vinrent à la vue de ma petit amie ; au sol, tenant fermement ma chemise. "Quel imbécile je suis." pensais-je. Je m'abaissais à sa hauteur pour la prendre doucement dans mes bras.

"Désolé, j'ai oublié de te prévenir que mon pouvoir pouvait parfois être problématique... Ce que tu viens de voir m'arrive, parfois. Mais durant ce temps, je suis inconscient. Tu aurais dû le savoir, seulement je n'ai jamais su comment te le dire... Je... Je t'aime."

Je me reculais un peu pour voir son visage. Elle semblait réellement fatigué. Inquiet, je réalisais qu'elle était sur le lit juste avant. Il fallait que je sache ce qui lui était arrivée. Je voulais prendre soin d'elle et la protéger, surtout après... que je découvre qu'elle n'allait pas bien ; tout ce temps sans la croiser.

"Dis moi, que s'est-il passé mon cœur ?" le mien ce serra lorsque je l'appelai comme cela.

Même si j'étais un peu vexé de ne pas avoir été mis au courant, je m'imaginais que son état ne le permattait pas et je n'y pensais plus. Tout ce que je constatais, c'est qu'elle avait besoin de moi. Je le lisais dans son regard. Celui même qui arrivait à me rendre plus gentil encore que je n'aurais jamais pu l'être. Et heureux.

Lorsqu'il bougea à nouveau, Narudgi posa les yeux sur une Yumiko paniquée et en larme. Je ne m'en rendis compte que lorsqu'il s'abaissa à mon niveau. Je le regardai alors et le soulagement qui s'ensuivit me permit de respirer à nouveau. Puis, doucement, il me prit dans ses bras. Ce geste me procura un bonheur intense qui fit perler de nouvelles larmes. Je ne voulais pas le perdre et cette simple pensée mêlée à mon amour à son égard suffit pour que je m'accroche avec beaucoup de force à lui et mette mon visage dans son épaule. Pendant ce temps, je l'entendis me dire :

"Désolé, j'ai oublié de te prévenir que mon pouvoir pouvait parfois être problématique... Ce que tu viens de voir m'arrive, parfois. Mais durant ce temps, je suis inconscient. Tu aurais dû le savoir, seulement je n'ai jamais su comment te le dire... Je... Je t'aime."

Je ne voulais pas qu'il s'excuse. Mais j'étais contente qu'il m'explique pourquoi je l'avais vu se figer. Ma voix fut étouffée par le tissu de sa chemise, mais je lui répondis tout de même :

- Je t'aime aussi... Narudgi

Puis, il se recula un peu, ce qui lui permis de regarder mon visage. J'étais rouge et fatiguée. Non, épuisée voir éreintée. Mais je ne voulais pas qu'il parte pour me laisser dormir. Je fus heureuse qu'il n'en fasse rien. Au lieu de cela, il me demanda :

"Dis moi, que s'est-il passé mon cœur ?"

Je lisais de l'inquiétude dans son regard que j'aimais tant. Mais sa question me laissa un peu mal à l'aise. Bien sûr que je voulais lui expliquer. Mais comment réagirait-il s'il savait de quoi je rêvais? Enfin, c'était loin d'être des rêves. Pour éviter de voir sa réaction quand mon explication serait terminée, je posai mes yeux sur mes mains qui tortillaient la chemise du pyjama qu'on m'avais apporté quelques jours plus tôt. Puis, je lui racontai lentement :

- Tu... tu te souviens du jour où tu es venu me sauver de la ville ? Il est à la fois béni et maudit... Béni parce que c'est le jour où tu m'as fait découvrir des sentiments que je n'avais pas réellement connus. Maudit... parce que la peur, entre autres certainement, a fait que j'ai commencé à mal dormir. L-lorsqu'on m'a emmenée ici, c'est parce que je ne dormais plus. Dès que je fermais les yeux je faisais un mauvais rêve. Des larmes roulèrent à nouveau sur mes joues. Je suis désolée, Narudgi... Je ne voulais pas t'inquiéter... Je ne voulais pas...

Mes larmes coulèrent plus fort tandis que des hoquets sortirent de ma gorge. Je portaient donc mes mains à mes yeux pour ressuyer ce que je pouvais tout en répétant que j'étais désolée.

"Tu... tu te souviens du jour où tu es venu me sauver de la ville ? Il est à la fois béni et maudit... Béni parce que c'est le jour où tu m'as fait découvrir des sentiments que je n'avais pas réellement connus. Maudit... parce que la peur, entre autres certainement, a fait que j'ai commencé à mal dormir. L-lorsqu'on m'a emmenée ici, c'est parce que je ne dormais plus. Dès que je fermais les yeux je faisais un mauvais rêve. Je suis désolée, Narudgi... Je ne voulais pas t'inquiéter... Je ne voulais pas..."

À mesure qu'elle parle, je pouvais voir des larmes couler de ses joues.

"Désolé, désolé..." me répétait-elle.

Je la prenais dans mes bras pour la porter jusqu'au lit, et l'assoir à côté de moi. Je lui souriais. Je n'avais rien à lui reprocher. Elle avait plus peur des nouvelles choses qui lui arrivait dernièrement, accompagnée par son passé...

"Hey, ça va aller. Le principal c'est que je sache que tu vas bien. Dès que je n'ai plus de nouvelle de toi pendant un moment, tu penses bien que mon réflexe est de m'assurer que tu n'as pas de problème. Et... tu verras, les cauchemars vont partir d'eux mêmes."

Je finissais par dis cela en espérant que ce soit le cas. Mais je commençais à croire qu'elle finirait par dormir avec moi. Elle avait besoin d'être rassurée et que je lui montre que je l'aime. À cette idée, je l'embrassais tendrement et la prenait dans mes bras. Comme d'habitude, tout ce que je souhaitais, c'était son bonheur.

J'étais en train de me ressuyer les yeux des larmes qui inondaient mon visage quand j'entendis des bruits de tissu. Je levai donc mon regard ver Narudgi qui me prit délicatement dans ses bras. Jamais on ne m'avais portée de la sorte. Mon réflexe fut donc de m'accrocher à son cou alors que le reste de mes muscles se tendait pendant que mon corps était soulevé par les puissants bras de mon petit ami. Petit à petit, alors que nous nous approchions de mon lit, je me détendis et posai ma tête, encore en larme, contre lui. Je ne voulais plus le lâcher. Je ne voulais plus qu'il me lâche. Je fus donc déçue lorsqu'il m'assis sur le lit avant de me rejoindre, mais je ne le montrai pas. Je ne voulais pas le peiner plus. Puis, il me parla doucement de sa voix magnifique :

"Hey, ça va aller. Le principal c'est que je sache que tu vas bien. Dès que je n'ai plus de nouvelle de toi pendant un moment, tu penses bien que mon réflexe est de m'assurer que tu n'as pas de problème. Et... tu verras, les cauchemars vont partir d'eux mêmes."

Je le regardai, attristée de ce que je voyais. J'étais touchée par ses mots qui m'apaisaient un peu. J'étais heureuse qu'il s'en fasse autant pour moi. Je m'en voulais donc de me demander s'il serait capable de s'opposer à la puissance de ma famille si cela était nécessaire. Lorsqu'il m'embrassa, il fit taire mes pensées pendant un instant qui me parut trop court. Puis, il me prit dans ses bras, ce qui me permit de me réchauffer par la douce chaleur de son corps et de sentir son odeur qui me faisait penser à un matin de printemps, quand des milliers de fleurs s'épanouissent sous la rosée. Mais mes craintes revinrent tout de même. Il fallait que je lui dise. Que je lui raconte les images qui me hantaient et m'effrayaient sans cesse. Je m'agrippai alors à sa chemise pour m'assurer qu'il ne parte pas loin de moi. Une bien maigre assurance qui, pourtant, me permis de lui dire dans un chuchotement :

- Je... je crois que je dois te raconter ce que me raconte mes cauchemars...

Je n'en dis pas plus. Je préférais savoir si cela l'intéressait. Je restais donc dans ses bras, sans bouger. Si seulement nous pouvions rester ainsi pour toujours... sa présence était apaisante.

"Je... je crois que je dois te raconter ce que me raconte mes cauchemars..."

Il est vrai que j'avais besoin de savoir ce qu'elle avait dû subir mentalement. Mais un part de moi en avait un peu peur, car ses cauchemars pourrait me rappeler les miens... Je ne voulais pas les revoir. Elle restait dans mes bras, et répondre me devenait plus difficile à mesure que j'attendais. Je me décidais donc, en lui parlant à voix basse.

"Je veux bien, si ça peut me permettre de t'aider."

C'est vrai que j'en avais fait des cauchemars. Et beaucoup d’entre eux se sont réalisés, je ne sais pas pourquoi. Ma mère est décédée, mon père est devenue alcoolique, on a été forcé à vivre seuls. Je m'en rends compte plus qu'avant, mais c'est comme j'avais prédis ces évènements. Déjà que je n'y croyais pas en rêve. Dans la réalité, je n'avais plus conscience de ce qu'il se passait autour de moi. Je pensais que c'était toujours le même cauchemar, et que j'allais bientôt me réveiller, mais non. J'en ai versé des larmes. J'étais faible. Ça a eu le mérite de me casser ma naïveté à coup de marteau. Aujourd'hui, moi même je ne comprends plus trop pourquoi je reste gentil. Peut-être parce que je veux servir une cause, et que je souhaite par dessus tout éviter de jeter des personnes dans le même panier que moi. Je veux les diriger vers un bonheur... Qui peut être entaché à tout moment. Oui, ça doit être ça. Je veux protéger le maximum de monde de ces tâches qui noircissent le bien dès que l'occasion se présente. C'est ça pour moi, être utile.

Je reprenais mes esprits, Yumiko s’apprêtait à me raconter ses rêves. J'étais prêt à l'entendre maintenant.

"Je veux bien, si ça peut me permettre de t'aider."

Je fus à moitié surprise qu'il accepta de m'écouter. Surprise parce que c'était quelque chose de très inintéressant. Mais cela ne me surprenait pas par le fait qu'il était mon petit ami et qu'il semblait réellement inquiet pour moi. Personne ne s'était fait autant pour moi. C'était étrange... Je levai un peu la tête pour comprendre un peu, mais je vis qu'il me regardai avec une attention toute particulière qui me fit rougir. Je baissai donc de nouveau mon visage pour essayer de me concentrer sur mon cauchemar, et ce que j'allai dire à Narudgi. J'étais très anxieuse et ce fut les battements calmes du cœur de mon amour qui parvint à me clamer. Enfin... juste un peu.

- J-je ne suis pas très fière de voir ces images... commençai-je. Puis, après une courte pause, je continuai : En fait, je me trouve dans ma cage, au Japon. Je suis de nouveau seule, avec l'interdiction de faire quoi que ce soit... Puis, je vois les personnes que j'apprécie dans l'Académie : Riley-chan... Kris-kun... Ambre-chan et Iliane-chan... Et toi! Chacun votre tour, vous me regardez pendant que je vous appelle à l'aide. Mais... vous vous en allez tous sans un mot...

Je me remis à pleurer silencieusement tant les blessures faites par ces images me faisaient mal. Mais je savais que je devais continuer. Je savais que je devais tout dire. Alors, c'est ce que je fis en pleurant toujours :

- A chaque fois qu'une personne s'en va, ça... ça me fait mal... Mais c'est pire lorsqu'il s'agit de toi... C'est... c'est comme si la notoriété de ma famille empêchait quiconque de m'aider... J'ai peur, Narudgi... J'ai peur de retourner dans la cage... J'ai peur de ne plus vous voir... de ne plus pourvoir vivre...

Au fur et à mesure que je parlais, ma tête était passé de sa poitrine à ses cuisses sur lesquelles je pleurais. Je me sentais inconsolable. J'avais peur qu'il prenne cela pour un manque de confiance, ce que ce n'était pas. J'avais peur que mon cauchemar se réalise et que personne ne puisse rien y faire. Cette terreur provoquait des tremblements incontrôlables dans mes entrailles. Je savais que Narudgi avait le droit d'être fâché. J’attendis donc qu'il s'énerve contre moi pendant que je sanglotais.

Elle commençait alors :

"J-je ne suis pas très fière de voir ces images... En fait, je me trouve dans ma cage, au Japon. Je suis de nouveau seule, avec l'interdiction de faire quoi que ce soit... Puis, je vois les personnes que j'apprécie dans l'Académie : Riley-chan... Kris-kun... Ambre-chan et Iliane-chan... Et toi! Chacun votre tour, vous me regardez pendant que je vous appelle à l'aide. Mais... vous vous en allez tous sans un mot..."

Il fallait que je montre que je la soutenais. Mais avant que j'ouvre la bouche, elle continuait.

"A chaque fois qu'une personne s'en va, ça... ça me fait mal... Mais c'est pire lorsqu'il s'agit de toi... C'est... c'est comme si la notoriété de ma famille empêchait quiconque de m'aider... J'ai peur, Narudgi... J'ai peur de retourner dans la cage... J'ai peur de ne plus vous voir... de ne plus pourvoir vivre..."

Elle pleurait sur mes cuisses. Je me sentais impuissant face à ses cauchemars. Peut-être que... Je devais lui dire quelque chose ? Je posais ma main sur sa chevelure d'ange afin de la caresser. Je n’imaginais pas à quel point elle pouvait être douce. J'y prenais du plaisir en fait ; tellement que j'avais envie de l'embrasser.

"Pour l'instant, tu es ici, et j'y suis aussi. Alors tu ne risques pas de retourner là-bas. Dans le pire des cas, j'empêcherai quiconque de t'y emmener, et je ne dis pas cela en l'air." riais-je en espérant détendre l'atmosphère.

Mon cœur était chaud car je pouvais voir à quel point elle tenait à moi... Et j'étais heureux que cela soit réciproque de ma part. Je tenais à Yumiko plus que tout.

J'attendais des cris, de la rage et de la colère alors que les sanglots me secouaient. Mais rien de tout cela ne vint. Au contraire, je reçus une douceur que j'étais loin de m'imaginer obtenir. Je sentais une main délicate se poser dans mes cheveux avant de me les caresser avec tendresse. Doucement, je parvins à ma calmer en me concentrant sur le mouvement répétitif qu'effectuait Narudgi. C'était apaisant... et une très belle preuve d'amour. Puis, j'entendis sa voix :

"Pour l'instant, tu es ici, et j'y suis aussi. Alors tu ne risques pas de retourner là-bas. Dans le pire des cas, j'empêcherai quiconque de t'y emmener, et je ne dis pas cela en l'air."

Il a raison... me dis-je à moi-même. Aujourd'hui je suis ici, à l'académie. En ce moment, je suis même dans les bras de la personne que j'aime le plus au monde et qui m'aime aussi.

J'avais arrêté de pleurer et je profitai de ce geste que j'aimais beaucoup. J'avais tourné la tête sans pour autant l'enlever des cuisses de mon petit ami. Je ne pris pas la peine d'essuyer mes joues et mes yeux mouillés, mais je prononçais doucement :

- Merci. Je fis une légère pause avant d'ajouter : Je suis désolée de ne pas t'en avoir parlé plus tôt, mais, je t'avoue aussi qu'avant, je ne voyais pas ça aussi clairement qu'aujourd'hui... Et... je ne voulais pas t'inquiéter... Je sais maintenant que tu t'inquiéteras quand même. rigolais-je à mon tour.

Je me sentais bête, mais être ainsi sur ses genoux me procurait un bien immense. Jamais je n'avais ressenti une telle sensation de paix. J'ai donc fermé les yeux et me suis reposée ainsi.

"Merci. Je suis désolée de ne pas t'en avoir parlé plus tôt, mais, je t'avoue aussi qu'avant, je ne voyais pas ça aussi clairement qu'aujourd'hui... Et... je ne voulais pas t'inquiéter... Je sais maintenant que tu t'inquiéteras quand même."

Elle avait tout compris à ce que je voulais qu'elle pense. Finalement, je n'avais pas à lui dire. Je continuais de lui caresser les cheveux délicatement. Tout en souriant de bonheur. J'étais simplement bien, et je ne pensais à rien d'autre. Je la voyais s'assoupir. Ce moment me permit de lui dire discrètement, d'une voix calme :

"Je serai toujours là pour toi."

Et je le pensais vraiment, je n'avais pas vraiment l'intention de la lâcher pour une autre. Pour moi, c'était elle la mieux. J'aimais tout chez elle. Surtout quand elle avait cette bouille mignonne, là tout de suite. Les lèvres entrouvertes, souriant un peu ; les yeux fermés, sa première main dans la mienne, la seconde tenant ma jambe droite. Toute blottie sur moi. En plus de cela, elle était très légère, et cela lui donnait un air de fragilité, qui me donnait encore plus envie de la protéger. Même si je n'étais pas le plus fort du monde. Elle pouvait compter sur moi. À la pensée de ces idées, mon cœur ronronnait presque.

Le noir m'enveloppait doucement lorsque j'entendis la voix de Narudgi. Mais elle me paru tellement lointaine que je ne compris pas ce qu'il me dit. Mais, comme la torpeur m'enveloppait de plus en plus, je n'eu ni la force, ni le courage d'ouvrir à nouveau les yeux pour lui demander quels avaient été ses mots. Alors, je laissais venir le sommeil et les rêves, sans penser aux cauchemars.

Je me promenais dans un lieu qui me paraissait inconnu. Mais, d'un autre côté, j'avais une impression de déjà vue. L'ambiance n'était donc pas des plus agréables. J'étais seule et l'environnement devenait de plus en plus sombre. Je marchais sans but jusqu'à ce que je vois quelques personnes arriver. Je m'immobilisai en attendant de pouvoir voir leurs visages. Mais, comme ils s'étaient immobilisés à au moins une dizaine de mètres de là où je me trouvais, la pression se fit plus sentir. Je me remis à marcher sur une allure rapide pour les voir. J'avais peur, mais il fallait que je sache. Mais, lorsque je les vis, la panique me coupa le souffle. Et ce qu'ils firent me réveilla.

Je me réveillais dans un sursaut de panique, en ayant de la peine à respirer. Cela me fit tomber à terre malgré ma main dans celle de Narudgi. J'étais perdue. Je ne savais plus ce qui s'était passé et mes sentiments étaient bloqués dans ma gorge. Puis, ma conscience s'éveilla assez pour que je puisse me rendre compte qu'on me tenait la main. Et quand je levai la tête vers mon petit ami, les larmes affluèrent alors que ma peur envahissait mon corps entier, le faisant trembler de façon incontrôlable. Pour éviter de crier, je mis ma main libre devant ma bouche, la tête basse et les yeux fermés. Pourquoi? Pourquoi avait-il fallu que je vois le visage de mes géniteurs accompagnés de ma petite sœur? Pourquoi les voyais-je encore m'emmener loin de ma nouvelle maison et des personnes que j'aimais? Ces questions tournaient dans mon esprits alors que j'étais prise de sanglots étouffés par ma main. Je n'avais pas oublié Narudgi, mais j'étais incapable de bouger plus pour me réfugier auprès de lui.

Elle venait de se réveiller en sursaut, en tombant par terre, je me maudissais de m'être assoupi. Yumiko me regardait avant de mettre la main devant sa bouche, tremblante, choquée... Que s'était-il passé cette fois ? Je finissais par me dire que s'était une très mauvaise idée de lui poser la question maintenant... Il fallait qu'elle s'occupe, pour "oublier" ; pour l'instant, en tant que son petit ami, je devais trouver les bons mots et gestes pour la réconforter. J'en avais besoin autant qu'elle peut-être ?

Je me levais et la prenais doucement dans mes bras, ce qui me rassura un peu. Mais je sentais un petit sentiment d’incompétence naissant en moi. Je n'avais pas suffisamment d'expérience... Je me demandais si je pouvais vraiment être celui qui aiderait quiconque en danger, et en particulier : Yumiko. Le fait que ce soit celle qui comptait le plus pour moi me rendait vulnérable d'une certaine façon, lorsqu'elle n'allait pas au mieux de sa forme.

Tout en la gardant dans mes bras, je souriais afin de lui demander :

"Tu veux faire quelque chose en particulier ? On pourrait prendre l'air, je pense que ce serait bien de te changer les idées... Tu te fatigues plus en dormant qu'en restant éveillée."

Je caressais ses cheveux à ce moment afin de la calmer, et car j'adorais le faire : ils étaient tout doux.

Tandis que je me posais encore des questions, certainement inutiles, sur le cauchemar que je venais de faire, j'entendis Narudgi descendre du lit grâce aux grincements du lit et le bruit de tissus que faisaient ses vêtements alors qu'il bougeait. Je levai donc les yeux vers lui : il était à ma hauteur et avait commencé un mouvement vers moi. J'étais certaine de ce qu'il allait faire, et lorsqu'il me prit doucement dans ses bras, j'enroulais les miens autour de son cou et enfouis mon visage dedans. C'est ainsi que je laissais mes larmes couler et mes hoquets sortir enfin de ma gorge en feu. Pourquoi en arrivais-je toujours à pleurer? Pourquoi faisais-je toujours des cauchemars? Mais que se passait-il donc?

Malgré tout, la présence de mon petit copain avait un effet on ne peut plus apaisant et, mes larmes cessèrent vite. Mes pleurs aussi. Je restais cependant ainsi. Bizarrement, j'avais l'impression qu'il me protégeait de l'extérieur, que ses bras m'aidaient à surmonter les obstacles. Quel bien-être...

"Tu veux faire quelque chose en particulier ? On pourrait prendre l'air, je pense que ce serait bien de te changer les idées... Tu te fatigues plus en dormant qu'en restant éveillée."

Pendant quelques instants, je réfléchis à ce qu'il venait de me dire d'une voix agréablement douce. Ce qui était certain, pour moi, c'était que je ne voulais plus fermer les yeux. J'étais terrorisée par mes cauchemars et anéantie quand je repensais aux images qu'ils me montraient. Je sortis donc des bras de Narudgi et me mis à essuyer mes yeux devenus rouges par la combinaison de la fatigue et des larmes qui avaient coulées. Je tremblais encore, mais moins que quelques minutes auparavant. J'avais un peu froid, mais c'était la peur qui était la cause la plus grande. Puis, d'une voix légèrement tremblante, je lui répondis :

- Tu... tu veux bien m'emmener dans les jardins, s'il te plaît?

J'étais prête à me lever (doucement pour éviter d'avoir des vertiges) pour aller enfiler les vêtements dans lesquels j'étais arrivée et me coiffer pour sortir. Sinon, ... De toute manière, il n'y avait pas de raison pour qu'il refuse de m'emmener dans les jardins de l'école. Après tout, c'est lui qui venait de me dire que ce serait bien que je sorte un peu. En attendant son acquiescement, ou son refus, je regardais ses yeux qui avaient une teinte indéfinissable mais magnifique. Cette vision ainsi que la présence de mon amour finirent par me faire sourire un peu. Qu'est-ce que je l'aimais... Un tel sentiment était-il définissable?

"Tu... tu veux bien m'emmener dans les jardins, s'il te plaît?"

Avec son regard instant dans mes yeux, je ne pouvais m'empêcher de lui donner un bisous avant de lui répondre.

"Avec joie ! En plus j'aime bien l'endroit, je m'y promène parfois."

En m'offrant à son tour un grand sourire, elle partait se cacher pour s'habiller normalement. Un jour elle le fera devant moi. À cette pensée, je regardais le sol en rougissant. Pourquoi je le pensais ? Ça ne servait à... J'arrêtais purement d'y penser et de m'auto-analyser comme je le faisais d'habitude. Sinon cela allait rapidement me perturber. Je jouais doucement avec mes pouces, en changeant d'idée. En me disant que je l'aimais beaucoup. Mais que finalement, il y avait une partie de moi qui ne comprenait pas pourquoi. L'autre qui donnait des arguments concret mais qui n'était, en réalité, qu'un avantage exceptionnel. Je ne l'aimais pas que pour son physique, ou même sa façon de penser... Ce devait être juste... Elle. Qui elle était vraiment. Ce que je n'étais pas capable de prouver, ou montrer à une personne quelconque. Je sentais... Une fille comme moi. Avec un parcourt différent, mais un esprit inchangé, malgré tant d'année de souffrance psychologique. Que je n'aurais sûrement pas supporté... pas autant.

Yumiko est courageuse, en plus d'être gentille. Et belle. Et mignonne. Et originale. Et... Tout. Pour moi.

Celle-ci venait vers moi, prête à partir. Je me levais, et prenais sa main. Toujours avec le sourire.