Ren'bo Kyouran'

Du plus loin que je me souvienne, lorsque j'étais encore tout jeune, je vivais principalement avec ma mère car mon père était régulièrement en déplacement. Il ne partait jamais très longtemps mais il repartait très rapidement. Ma mère m'avait expliqué qu'il était un genre de coursier ou de missionnaire pour une firme internationale il me semble. Il ramenait souvent de grosses sommes d'argent à la maison sans rien raconter de son voyage. Autant la firme était douteuse, autant je n'avais pas vraiment confiance dans son travail, il n'en parlait jamais et lorsqu'il revenait, parfois il n'était vraiment pas dans son assiette.

En tout cas, j'ai perdu toute confiance en lui le jour où la durée de ses voyages commençait à s'allonger de plus en plus. Jusqu'au moment où il ne revint pas au bout d'un mois, puis deux mois, et plus aucune nouvelle. Ne plus jamais revoir mon père m'a été difficile à accepter. J'avais toujours eu ce que je voulais, et je me disais que ça n'était pas logique, pourquoi avais-je eu autant de chance pendant tout ce temps et me voilà maintenant avec pour seul parent ma mère, elle aussi délaissée par son mari ? Nous vivions avec l'argent que mon père avait laissé avant de de disparaître pour de bon, mais le salaire de caissière que ma mère ramenait à la maison n'était pas suffisant et nous eûmes tôt fait de nous retrouver en difficultés financières.

Nous avions espéré pouvoir compter sur le restant de la famille, mais comme ils habitaient très loin, on nous disait à chaque fois que nous avions choisis de vivre au Japon et que nous devions nous débrouiller par nous même à présent. A vrai dire, mes parents sont de deux origines différentes. Ma mère était allemande et mon père venait du Maghreb, je ne sais pas d'où exactement, enfin, si c'est vrai. Ils ont décidé de partir vivre au Japon suite à un rêve de longue date de ce que je sais. Quant à moi, je suis né sur le sol japonais alors que mes parents avaient déjà eu leur nationalisation, je suis donc Japonais d'origine Maghrébine et Européenne.

Suite à ces événements désagréables mes pouvoirs firent leur apparition, je devais avoir quelque chose comme neuf ans. Je m'en rappellerais comme si c'était hier. C'était un jour d'hiver, il ne faisait pas chaud du tout, je regardais tranquillement la télévision pendant que ma mère passait l'aspirateur dans la pièce d'à côté. Une fois le ménage terminé, elle me demanda de débrancher la prise qui ne se trouvait pas loin de moi. En bon gamin j’effectuais la tâche qui m'était demandée, sauf qu'au moment où la prise sortit du mur, ma main placée un peu trop proche des embouts métalliques déclencha quelque chose d'inattendu, un petit arc électrique se créa entre la prise et mes doigts. J'eus peur d'avoir mal sur le moment car on m'avait prévenu de toujours bien faire attention aux prises de la maison. Mais ce qui se passa était bien différent, je senti les muscles de mon bras se contracter et une sensation étrange et très forte me traversa le corps jusqu'à rejoindre l'autre bras tendu en direction de la télévision. Un deuxième arc électrique se produisit, plus grand, plus éblouissant, accompagné d'un bruit de craquement horriblement fort. Le poste se mit à fumer légèrement, dégageant en même temps une odeur de brûlé. J'ai dû crier mais je ne m'en suit pas rendu compte. Ma mère s'était précipitée dans le salon pour savoir qu'est ce qui avait bien pu se passer. J'étais totalement abasourdi. Je ne comprenais pas ce qui avait bien pu se passer. Elle me demanda, mais je ne savais pas quoi lui dire. J'ai cassé la télé peut-être ? Ou alors, c'est pas de ma faute j'ai rien fait ? Mais rien ne sorti. Heureusement elle voyait bien que j'étais sous le choc. Elle me rejoignit et attendit que je reprenne mes esprits avant de me demander de lui raconter exactement ce qu'il s'était passé dans les moindres détails sans mentir. Ce que je fis de suite. Au début, elle eut du mal de me faire confiance suite à ce que je lui expliquais. Du coup elle me demanda si je pouvais essayer de remettre les doigts près de la prise. J'avais peur et surtout entendre ça de la part de ma mère, cela m'effrayait encore plus. Je répondis non de la tête. Elle m'expliqua que si je voulais la convaincre il fallait que je lui montre et que c'était très important, que ça n'avait rien à voir avec une simple bêtise d'enfant. Je ne sais toujours pas pourquoi je l'ai fait finalement, peut-être que c'est parce qu'il s'agissait d'un ordre de ma mère. Un deuxième arc se dirigea vers la télévision, principal conducteur autour de nous. Ma mère me dévisagea dans un premier temps, je me mis à pleurer, elle me prit dans ses bras pour me consoler.

Les jours qui suivirent étaient étranges, on ne reparla pas de cet événement, mais nous partîmes rendre visite à un de ses amis d'enfance avec qui elle s'entendait très bien et que j’appréciai beaucoup moi aussi. Elle avait pris des affaires à moi avec, et demanda à son ami de me garder quelques jours le temps de faire le point, qu'elle voit un peu où elle en était, le temps de réfléchir aussi à ce qu'elle allait faire pour s'en sortir mieux. Finalement, plusieurs jours passèrent et se fut comme pour mon père, plus de nouvelles... J'en demandait régulièrement à mon hôte qui me répondait toujours qu'elle allait bien, et qu'elle reviendrait bientôt. Sauf un jour, le deuxième le plus marquant de ma vie. Celui que je considérai maintenant comme mon oncle, allez savoir pourquoi, est parti subitement sans crier gare ni même me dire quoi que ce soit. Quelques heures plus tard il revint avec une mine plus que dépitée. Je lui demandais donc ce qui n'allait pas, il me répondit avec un léger sourire réconfortant qu'il venait de voir ma maman mais qu'elle avait encore besoin d'un petit peu de temps pour se remettre de tout ce qui lui arrivait, lui donnant au passage une lettre pour moi me disant qu'elle serait toujours la pour moi d'une manière ou d'une autre et que je devais bien faire attention à moi, ainsi que toutes les recommandations d'une mère envers son fils, les trucs un peu lourds à entendre vous savez. Je sais très bien qu'elle venait de suicider et que mon oncle avait assisté à sa mort sans rien faire, ce genre de choses sont difficiles à garder pour soi, ce qui fait que plusieurs années après mon oncle m'a tout déballé. C'était un gros choc de se savoir vraiment orphelin entre un père volatilisé et une mère décédée. Mais je réussi à garder le cap la tête haute. Je passais donc mon adolescence chez mon père adoptif, si je peux maintenant le considérer comme tel, et lui montra mes pouvoirs en m'amusant avec l'électricité assez souvent. Et c'est à mes dix-huit ans qu'il décida de m'emmener ici, à Tsuki no Gakuen pour que j'apprenne sérieusement à maîtriser mes pouvoirs ainsi qu'à trouver quelque chose à en faire pour réussir ma vie.

Pendant mon enfance, surtout avant mon arrivée à l'académie, j'ai pu apprendre des tonnes de choses, à peu près tout m'intéressait, de près comme de loin. J'ai appris à manier des armes à feu en compagnie d'américains venus sur des bases du sud du Japon. J'avais réussi à rentrer grâce à mon père adoptif qui était parvenu à me trouver un boulot d'étudiants à la botte de l'armée. C'était pas vraiment passionnant, bien au contraire, mais je savais pourquoi j'étais là, et cela me servait bien. J'ai rapidement appris à me servir de nombreuses catégories d'armes, de poing, d'assaut, etc... Pas mal de calibres étaient passés entre mes doigts, mais je n'étais pas encore un expert, loin de là. Avec l'argent de ce boulot, je m'achetais mes deux premières armes, un Beretta et un Glock. J'ai aussi était plutôt bon à l'école dans la plupart des matières et je n'ai jamais réussi à m'ennuyer vraiment. Toujours à la recherche d'une activité dont je pourrais apprendre quelque chose, j'ai pu découvrir des sports assez simpa, et des gens passionnés qui ont pu me transmettre un bout de leur savoir, comme la jonglerie par exemple. Je ne suis pas déçu de ma vie, même si j'aurais pu avoir un peu plus de chance.