Neith Selkis - Le poison du Nil [Terminé]

La jeune femme courait sous la pluie tenant la petite fille contre elle. L’enfant terrifiée s’accrochait à ses cheveux tremblant de froid. La femme tourna au coin de la rue non sans jeter un œil en arrière : les poursuivants étaient toujours après eux. Trempée tant par la pluie que par la sueur elle prit le temps de rassurer la gamine.
« Ne t’en fais pas Farea, maman va te protéger et nous partirons en Europe c’est promis »

La danseuse s’avança dans le salon, ses draperies presque transparentes glissaient sur le sol. L’homme laissa couler son regard sur ses formes, se délectant de leur finesse. Il s’était laissé séduire par sa beauté lors de la fête et l’avais payée pour lui donner un spectacle plus … intime. La musique commença et il se laissa hypnotiser par les ondulations de son ventre et son sourire caché derrière un voile.

Elle était acculée dans la ruelle. Les hommes formaient une barrière en arc de cercle entre elles et la liberté. Elle réfléchissait à toute vitesse. Cachant sa fille derrière elle, elle réfléchit à un plan d’attaque. Elle repéra les hommes les plus faible et dis à sa fille.
« Maman va faire diversion, dès que je te le dis tu sors de ta cachette et tu cours jusqu’à la maison » Puis elle s’élança vers ses assaillants une fléchette à la main.

L’homme finit son verre toujours concentré sur la danse. La déesse entama des pas pour se rapprocher de la chaise. S’inclinant elle le laissa plonger son regard dans son imposant décolleté. L’homme souriait bêtement, totalement subjugué il ne sentis pas la piqure dans son coup.

La mère se tenait maintenant au milieu d’un tas de corps. Fatiguée, elle chercha d’autres assaillants du regard. Mais c’étaient les derniers. Soudain un hurlement de petite fille suivi d’un coup de feu retentit dans la nuit. Ramassant un pistolet elle se précipita pour aider sa fille.
« J’arrive Farea ! »

Neith laissa Gabriel étourdi dans le fauteuil. Elle lui avait soutiré tout ce dont elle avait besoin. Elle s’approcha du bureau et ouvrit l’ordi. Enfin après tant d’année elle allait savoir. Elle passa les protections en entrant les mots de passe préalablement arrachés à leur créateur. Elle ouvrit le dossier, vide ! Elle frappa rageusement le bureau. Encore une fausse piste.

Elle courait, courait à en perdre haleine. Non pas elle, prenez moi mais laissez là vivre. Remontant la rue elle déboucha sur la place. Les habitants s’étaient barricadés dès le premier coup de feu. On ne pouvait pas leur en vouloir, les règlements de compte étaient monnaie courante par ici. Son cœur ne fit qu’un bond quand elle vit Farea acculée dans un coin par un homme blanc qui pointait son arme sur la fillette. Elle leva son arme et tira en même temps que l’assassin.

Neith se leva et mit fin aux ronflements de Gabriel en lui tranchants nettement la gorge. Puis se rassit au bureau, désemparée. Aujourd’hui encore elle avait échoué. Echoué à venger Farea. Laissant ses larmes couler, elle regarda le bureau. Au milieu de ses pleurs elle vit une enveloppe tout à fait classique portant son nom. Comment était-elle arrivée là ? Personne ne savait où elle était, elle avait caché ses traces. Elle l’ouvrit précipitamment, c’était une proposition de poste en tant que professeur à l’académie Tsuki. Elle n’avait jamais entendu parle d’une telle académie mais ils semblaient avoir les moyens pour retrouver les gens. « La vengeance est tout ce qu’il vous reste ? D’autres enfants possédant un pouvoir comme vous, ont besoin de votre aide. ». Elle referma la lettre ne croyant pas un mot de ce discours de bon samaritain. Cependant elle était intriguée, des pouvoirs, une sombre organisation ? Il y avait surement quelque chose à en tirer.