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Misty était venue au monde, une nuit d’octobre, dans un feu d’artifice de joie et de peine, de douleur et d’euphorie. Ses parents, citoyens moyens de la ville de Vancouver et tout juste assez aisés pour accueillir un enfant décemment, travaillaient dans la banque et le commerce. Ah… cet enfant qu’ils désiraient depuis si longtemps… très vite, le semblant de reve se transforma vite en un épuisant songe insurmontable. Dès sa naissance, on sut que Misty serait différente : elle était née muette. Ses parents eurent du mal à accuser la nouvelle, et bien qu’ils n’auraient aucun mal à rendre leur fille épanouie et heureuse, l’idée de ne jamais pouvoir entendre la voix de leur douce enfant chéri était une nouvelle aussi terrifiante qu’insupportable. Longtemps cette nouvelle leur tira bien des larmes, temps qu’ils fassent leur deuil.

Misty grandit dans un univers paisible rempli d’amour. Ses parents faisaient tout pour la rendre heureuse, pour qu’elle se sente égale aux autres enfants qui, eux, pouvaient parler. Ils avaient appris tous trois le langage des signes, s’amusaient beaucoup. Malgré son handicap, Musty était une enfant très sociable : elle adorait parler avec les autres, et par-dessus tout, jouer avec eux… les enfants étaient plutôt indifférents face à son infirmité, on ne s’est presque jamais moquée d’elle.

Misty trouva un autre moyen pour s’exprimer encore : l’art. Dès qu’elle sut se tenir debout sur ses deux pieds, Misty commença à danser. D’abord des pas maladroits et hésitants, puis de véritables sauts en l’air, et enfin, quand elle se regardait dans le miroir, elle prenait du plaisir à prendre des postures acrobatiques. Ce genre de jeux l’amusait, tout autant que la découverte de la nature, ou d’autres arts comme la peinture, ou la musique… Quand elle en eut l’âge, ses parents lui proposèrent des cours de danse : danse classique et contemporaine, tout y passa ! Ce que voulait Misty, c’était bouger son corps sur des rythmes endiablés. L’enfant, devenue jeune fille, excella dans ce domaine. Elle s’intéressa également à la photographie, ainsi qu’à la cuisine. Misty aimait la photographie pour cet aspect figé de la vie courante : plus les photos sont belles, plus le quotidien est beau… elle aimait photographier la nature, les fleurs, mais cela se diversifia avec le temps. Elle possédait d’ailleurs un très bel appareil professionnel !

Misty aimait également la musique : elle était une véritable professionnelle de la guitare ! Ses doigts parcourant les cordes, douce vibration mélodieuse… dans les différentes écoles qu’elle avait pu fréquenter, elle était souvent réclamée lors de petites prestations artistiques. Elle s’installait, elle et sa guitare, et elle jouait. Elle jouait jusqu’à en oublier le temps, l’espace, ce qu’elle faisait. La musique était une passion moins folle que la danse, mais elles étaient toutes deux très fortes. Sa seule déception, c’est de ne pas pouvoir chanter… lorsqu’elle entendait ces belles voix à travers les radios, les télévisions, les micros, les enceintes… elle souffrait, car elle désirait tant faire comme eux.

Lors d’une démonstration artistique, événement important dans son établissement, elle rencontra un garçon. Elle à la guitare, lui au chant. Elle avait tout de suite été subjuguée par sa voix, son talent, et sa beauté si renversante… ils tombèrent amoureux : ce fut le tout premier amour de Misty. Ce garçon apprit le langage des signes, et l’épaula chaque jour à l’aider à devenir encore plus forte et encore plus douée. Ces deux mélomanes s’étaient plutôt bien trouvés… ses prochains petits amis, Misty les trouvait dans ses domaines d’arts : dans ses cours de danse, expositions, musique…

Mais un jour, un malheur arriva. Misty, en tentant d’allumer une bougie parfumée, provoqua un véritable accident qui se transforma en cauchemar. La flamme devint vraiment inquiétante et bientôt, c’était une colonne de flammes et de fumée se dissipant de ses mains ! Cela ruina sa maison mais heureusement, elle s’en sortit intacte. Des accidents de ce genre n’arrivaient guère souvent. Mais souvent, juste en posant la main sur son visage, Misty ressentait des maux de tête, et une étrange impression de perdition… Même sans comprendre ce qui se passait avec son corps, Misty essayait d’en tirer profit : elle sentait cet alcool, qui sortait de ses mains… ce n’était pas de la science-fiction pourtant !

Un jour, Misty reçut une lettre. Académie Tsuki ? Ses parents ne pouvaient qu’accepter, leur fille était tellement enjouée à l’idée d’y aller ! Enfin un signe ! Un signe que… quelqu’un comprenait ce qui clochait…