❀ Winter gardens ❀ [PV Nikola]

« Perfumes are the feelings of roses. » -  Heinrich Heine

❀ Winter gardens ❀

Enfin la sonnerie se révélait, tel un son libérateur. La jeune fille ne put contenir quelques soupirs lorsqu'elle déambulait dans les couloirs à la sortie de son cours. A cet instant, les portes de ces chemins carrelés semblaient tels des vomitoires; les élèves en sortaient, courant, sautillant, bavardant dans un brouhaha insoutenable. Yamio se faufilait dans la foule, sur la pointe des pieds, encaissant les bousculades et les plaintes en retenant sa respiration.

Il s'était passé tant de choses pour elle ces derniers temps; Son entrée à l'académie, ses premiers cours, ses premiers amis...Tant d’événements l'avaient reboosté et encouragé à aller de l'avant.
Mais tout est passé si vite, cela dit... Elle avait du mal à se faire au rythme de l'établissement malgré tout, à toutes ces nouvelles têtes et ces nouvelles habitudes. Tant de choses changeaient de son environnement si chéri dans lequel elle a vécue, et elle se rendait bien compte que certaines idées dont elle se plaignait n'étaient peut-être pas de réels problèmes au fond.
Son stress avait tendance à affluer dés qu'elle se prêtait à ce genre de pensées...Elle tentait sans cesse d'ignorer ces faits mais, elle savait que cette étape était nécessaire afin de réaliser son souhait le plus cher. Il était impossible de passer outre en vérité, et bien qu'elle était susceptible de flancher en cours de route, elle le réalisait...
Mais...Malgré qu'elle semblait avoir conscience de tout, elle avait du mal à gérer toutes ces notions nouvelles, et se sentait assez en proie aux coups de blues depuis son départ de la maison. Ses songes lui donnaient l'air d'être mélangés...Elle n'était plus sure de rien, même si elle ne manquait pas de le cacher sans cesse derrière des paroles avec un semblant assuré ... Au détriment de sa détermination, n'importe qui pouvait apercevoir une part de peur qu'elle s'entêtait encore et toujours à nier. Yamio a l'air faible, et c'est bien une image sincère. Mais elle avait foi envers le fait que d'être optimiste, de sourire et d'avoir espoir, lui donnerait le pouvoir d'être forte. Elle ne souhaitait pas faire semblant, elle pensait réellement pouvoir se forger pour ne jamais plier sous l'adversité.
Mais pour une fille faible n'ayant jamais fait face aux obstacles, qui au final se lance dans une telle aventure en ayant pour seul soutien son propre désir, il est dur de ne pas tomber de haut ou se laisser aller à la mélancolie quelques fois.

Yamio croyait aimer être seule, uniquement lors de ces instants là. Ces instants ou personne ne la voyait perdre le sourire, perdre cette brillance habituelle dans ses yeux. Ces instants douloureux que sa fierté voulait garder pour elle, dans une contradiction insupportable avec son âme. Dans ces moments là, elle appréciait faire le vide en elle, effacer ce qui l'a troublée durant la journée, pour tout recommencer avec le même enthousiasme qu'au début. Peut-être était-ce une solution un peu lâche mais elle marchait, alors la jeune fille s'en contentait.

La foule semblait s'être calmée au bout de quelques minutes. Yamio posa ses yeux rosés sur la vitre qui reflétait l'horizon, son cartable encore perché sur son épaule. Elle remarquait d'ici le paysage magnifique que lui offrait l'académie, avec sa verdure voilée par la gelée hivernale. Pendant cette heure de pause, la jeune fille ressentait l'envie de voir ces décors de plus près, afin de souffler un peu et de décompresser de cette matinée épuisante. Sur cette décision, elle se hâta près de son casier y déposer son sac et y récupérer une écharpe afin de protéger un peu sa nuque. Elle passa quelques doigts dans ses cheveux avant de descendre jusqu'à l'extérieur.

L'air était frais et humide en cette fin de matinée, mais le ciel éclairait d'une brillance inouïe. C'était la première chose que la jeune émeraude avait remarquée en s’aventurant dehors, comme si tout semblait l'encourager à se remettre sur pied, du moins à ses yeux. Elle entamait sa marche le long des chemins qui liaient chaque bâtiments  de l'établissement, le regard dans le vague et les mains enfouies dans les poches de son manteau, lorsqu'une odeur vint exalter ses narines. Un vent doux traîna sur son chemin des pétales embaumées jusqu'à sa chevelure; là, à cet instant, son regard se posa sur les jardins et ses fleurs saupoudrées de poussière blanche. Un sourire doux vint enfin éclairer son visage lorsqu'elle s'approcha des roses aux couleurs flamboyantes qui se présentaient par milliers hors de terre. Par ces temps froids, leurs pétales semblaient repliées sur elles même, mais leur beauté demeuraient au fur et a mesure des saisons. Il n'y avait pas de fleur plus belles que les roses selon elle, leur parfum et leur symbolique si jolie, amoureuse, passionnelle...Et celles de Tsuki étaient du plus bel éclat.

C'est au moment où elle s'apprêtait à cueillir l'une d'entre elles pour en distinguer le parfum, qu'elle crue apercevoir quelqu'un s'approcher.

Fiche par Sánsa ; sur Never-Utopia

« Perfumes are the feelings of roses. » -  Heinrich Heine

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Tiens! Un jeune homme semblait sautiller jusqu'à elle en poussant mélodieusement une chansonnette festive. Il accroupit à sa hauteur puis  passe la main dans sa chevelure en l'ébouriffant légèrement.
Yamio soudainement sortie de ses songes, ferme les yeux en laissant ses joues s'empourprer quelques peu au contact de sa main. Elle les cligne plusieurs fois de suite après cela, en s'aventurant dans le regard écarlate de l'inconnu. Des traits doux et une chevelure qui se laisserait oublier au milieu des flocons s'il neigeait, tant elle est immaculée. Elle n'avait jamais vue ce garçon, mais il lui souriait avec une sympathie comme on en fait peu.

—  C'est pour qui la fleur que tu es en train de cueillir? Demanda son homologue en basculant la tête d'un côté.
 
La petite orienta sa tête dans le même sens, puis leva les yeux en l'air.

C'était une bonne question.

Elle se mit à sourire avec tendresse en redressant son visage, tout en faisant tourner la rose entre ses doigts. Elle se demandait qui était cette personne; il semblait à la fois plutôt adulte, mais son expression était si douce et pure qu'on le croirait encore enfant. Etait-il un élève? Mais il ne semblait pavoiser aucun uniforme... Alors c'est un Diamant, non?
Après un petit instant, elle finit par souffler quelques mots en baissant ses yeux vers ses pieds.

— Je ne sais pas...

Elle regardait la rougeur flamboyante de la rose, tachetée de blanc par la gèle, puis leva de nouveau ses yeux vers l'homme qui lui faisait face. Elle retira discrètement quelques unes de des épines de la plante en ne le quittant pas des yeux, puis faufilait doucement sa tige entre les cheveux de son interlocuteur, juste derrière son oreille.
Admirant le résultat, elle lâchait un petit rire joyeux en joignant ses mains frêles.

— Je te la donne! Répondit-elle, le regard illuminé d'un gentil sourire.

L'enfant, qui semblait déjà commencer à oublier sa mélancolie, aurait aimée se faire aborder plus souvent par un tel sourire. Elle était heureuse d'avoir rencontrée cet être qui semblait avoir tout d'amical.

Fiche par Sánsa ; sur Never-Utopia

« Perfumes are the feelings of roses. » -  Heinrich Heine

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Le garçon lui répondit par une étincelle de joie, qui le poussa au rire. Il vint hisser une fleur blanche derrière son oreille en lançant d'un ton amusé;

— Voilà mon cadeau alors!

Yamio leva les yeux vers la fleur perchée au dessus de sa couette, puis s’esclaffa à son tour. Après cet éclat de gaieté, elle finit par distinguer une main tendue en face d'elle.

— Moi, c'est Nikola! Et toi, tu fais quoi ici? Demanda le jeune homme.
 
La demoiselle esquissa un sourire à l'entente de son prénom. C'était un nom plutôt chouette, du moins d'après elle. Elle aimait bien cette sonorité, il faut dire que ça terminait comme «Chocolat» alors forcément, elle ne pouvait qu'aimer.
Elle fixait sa main tendue en réfléchissant à quoi répondre, avant de la lui serrer avec les deux siennes, la tête levée vers lui.

— Enchantée de faire ta connaissance! S'exclama-t-elle d'un ton joyeux. Mon nom est Yamio. Yamio Sole.

En terminant son acte, elle glissa ses doigts vers la fleur blanche que Nikola avait glissée entre ses mèches, jouant avec ses pétales d'un air pensif.

— Ce que je fais ici?... Eh bien...Ayant eue des cours assez chargés, j'ai pensée que je pourrais me balader un peu pour me détendre.

Elle tourna son visage vers le jardin avec un sourire doux, le regard dans le vague.

—  J'aime beaucoup le parfum des fleurs... Leurs couleurs sont superbes à toutes saisons!

Yamio était très attachée aux fleurs. Elle se coiffait de fleurs, aimait être entourée de fleurs, que tout soit décoré de fleurs. Ces plantes lui rappelaient de vieux souvenirs d'antan avec sa famille...Son grand-père...Sa mère...Mais d'un côté, y repenser lui faisait mal.
Il fallait aller de l'avant à présent.

— Et toi, qu'est-ce qui t'amène?

La jeune fille tourna son visage vers le garçon qui, à la vue de sa position, semblait être prit de faim. Elle laissa échapper un ricanement de sa gorge en percevant le cri de son ventre grognon, puis fouilla dans les poches de son manteau à la recherche de quelque chose pour combler sa demande... Ressortant bredouille de sa recherche, elle prit un air désolé.

— Excuse-moi, je n'ai rien à te donner...J'ai toujours quelques biscuits sur moi d'habitude mais... Souffla-t-elle avant de prendre une expression presque inquiète. C'est que tu n'as pas déjeuné pour avoir faim comme ça?...

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A ce moment là, allez savoir pourquoi, Nikola prit une position digne d'un Super Saiyan God. Une musique épique se serait déclenchée à ce moment précis que ce ne serait même pas choquant.
Bon, j'exagère un peu-

— Ne t'en fais pas, j'ai tout ce qu'il faut! S'exclama-t-il.

Son kaméhaméha prit la forme de biscuits au chocolat qu'il fit échapper de son sac. Il en proposa sympathiquement à Yamio qui n'hésita pas une seconde à accepter sa proposition – Du chocolat!-. Alors qu'elle portait l'une des gourmandises à ses lèvres, elle écarquilla les yeux en voyant son partenaire engloutir les siennes d'une vitesse impressionnante. Un rire s'échappa de nouveau de sa gorge, estompant derrière lui l’inquiétude qu'elle commençait à gagner.

— Eh bien! Souffla-t-elle entre deux ricanements.

Après cette poilade, elle tenta de se concentrer pour déguster ces gâteaux. Ils étaient délicieux d'ailleurs, il faut croire que son camarade avait du goût. Celui-ci commençait à s'étirer pendant qu'un air malicieux semblait se dessiner sur son visage. Yamio arborait un air intrigué; qu'est-ce que ce jeune garçon, qui jusqu'ici avait l'air bien original, allait encore lui réserver?

— Bon, j'ai cru comprendre que tu voulais te détendre? Tu veux jouer à quoi dans ce cas?

La gamine se stoppa dans son acte en fixant l'homme aux yeux brillants.

— Jouer?...

Il faut dire que ce n'était pas réellement l'idée qu'elle avait en tête en s'amenant dans ces jardins. Mais soit, pourquoi pas après tout? Il faut dire que cette idée semblait éveiller en son esprit innocent une étincelle d'enthousiasme. Elle se mit à bondir à pieds joins plusieurs fois de suite, ses deux couettes en ressemblaient presque à des cordes à sauter.

— C'est d'accord! Jouons! C'est quoi ton jeu préféré?

Le ton de cette phrase semblait tellement joyeux que l'on aurait crue Yamio retombée en enfance, avec ses grands yeux scintillants et ses joues frémissantes, gonflées par les sucreries que l'on venait de lui offrir. Le froid semblait se calmer lentement, comme pour se dégager afin d'admirer de loin les jeux qui s'entamaient. La petite en profita pour retirer son manteau et laisser respirer sa nuque en dehors de son écharpe, pendant qu'elle continuait à regarder son nouvel ami, en attente de sa réponse.

Fiche par Sánsa ; sur Never-Utopia