Un départ pour une semaine de l'autre côté de l'Atlantique [oneshot]

Je jette un coup d'œil à mon téléphone pour en vérifier l'heure. 10h18. L'autobus ne devrait plus être très loin. J'attends depuis environ 7 minutes l'autobus devant m'amener à la gare centrale d'autocars pour prendre l'un d'entre eux qui, à son tour prendra la direction de la ville de Londres jusqu'à l'aéroport international d'Heathrow où je prendrai un avion qui traversera l'océan Atlantique pour atterrir à l'aéroport Pierre-Elliott-Trudeau de Montréal. C'est toute une expédition pour passer une seule semaine chez moi. Je garde un souvenir lointain de mon arrivée à l'académie, en revanche, je me souviens que pour m'orienter et trouver les endroits où je devais aller, j'avais l'impression d'être dans un rallie autour du monde pour une émission quelconque à la télé. Ça devrait être un peu plus facile cette fois-ci et si tout ce passe bien, je serai de retour chez moi dans deux jours, en tenant compte du décalage horaire. Tant de décalage en peu de temps, ça me dégoûte presque, moi qui ne suis pas une personne matinale, ça fout en l'air mon cerveau. Déjà qu'il y a eu le retour de Nouvelle-Calédonie... Sacré voyage ! Enfin, ce n'est pas le trajet ou le décalage horaire qui vont m'empêcher de revoir ma famille, d'autant plus que j'ai fait une promesse à Eden. Je serais un monstre de me défiler pour d'aussi pitoyables raisons. Ah tiens, v'la le bus. Je vois à deux coins de rue le véhicule qui s'arrête à un autre arrêt, puis qui repart. Bon, c'est le moment de dire au revoir à l'académie. J'ai un pincement au cœur. J'espère qu'il ne se passera rien de trop grave durant mon absence. C'est comme si je culpabilisais. J'ai peur d'abandonner quelqu'un ou de ne pas être là pour une personne qui en aurait besoin. J'espère vraiment que tout ira bien...

L'autobus s'arrête devant moi. Ça me perturbe presque autant qu'à mon arrivée de voir les véhicules circuler à gauche et non à droite et pourtant, lorsque je vais revenir au Québec, ce sera presque aussi dérangeant de les voir aller dans le " bon " sens de la circulation. J'attrape ma valise et sors l'argent du billet de ma poche, puis je vais m'asseoir vers le fond du bus, sortant mon casque pour écouter ma musique, je regarde pour la dernière fois avant une semaine l'enceinte de l'académie qui disparaît au loin. Pourvu que tout aille bien.