Le monde est vraiment petit... [Pv Jïnn]

A peine eue-je fini de parler qu’il me demanda :

- Archie ? Tu parles du professeur de biologie ? Celui qui est un peu ton tuteur ? Il lui est arrivé quoi ? C'est grave ?

Repensant à ma propre inquiétude qui s’était aussitôt transformée en colère, et, du coup, ce qu’il s’était passé à l’hôpital, je me passai la main libre sur le visage. Puis je mis la paume tendu face au plafond pour faire apparaître une sphère lumineuse pour contrôler mes humeurs. Je préférais faire ainsi pour mieux me maîtriser. Pour le moment elle était blanchâtre avec quelques nuances de bleu, ce qui signifiait que j’étais calme quoi que légèrement triste. Une fois cela fait, et la sphère positionnée près de moi, je lui répondis sur un ton que je voulu neutre :

- Oui, ce Archie-là. Il a eu une crise cardiaque, mais il va bien. Il se repose à l’hôpital, s’il n’est pas encore sorti…

Repensant à la tête qu’il avait tiré avant que je ne passe au sujet « Archie », ce qui changea le bleu en scintillements de concentration et de réflexion, je me demandais pourquoi il avait semblé impressionné, puis surpris. Ce que j’avais dit semblait si gros que ça ? Je ne me rendais pas vraiment compte parce que j’avais une mémoire qu’on m’avait souvent qualifiée « hors du commun ». L’avais-je depuis pas naissance, ou était-ce une conséquence de la vie dans la rue ? Je n’en savais rien et le plus important était que je l’avais.
Doucement, je poussai un soupire avant de me relever pour m’appuyer sur mes genoux. J’avais toujours mon livre en main. Peut-être qu’il avait mal compris ce que je lui avais dit ? Grimaçant, je lui précisai :

- Ne soit pas impressionné par ce que je fais. Je n’étudie pas le droit pour les études, mais juste pour mon projet. J’ai d’autres projets que de voir passer des assassins. J’ai vu assez d’horreurs dans ma vie comme ça.

J’avais vécu pas moins de trois assassinats différents et avait moi-même faillit mourir empalé. Non, je n’étais pas prêt de faire face à des assassins chaque jour sans perdre la raison moi-même. Déjà que cette dernière était en péril, mieux valait que je choisisse une voie qui me laisserait souffler et me permettrait de retrouver une certaine joie de vivre, ce qui n’était pas totalement gagné.

Je l’observai pour voir à qui j’avais affaire. Il avait l’air sympa et Miko lui faisait peut-être confiance, mais je ne l’avais pas réellement jugé par moi-même encore. En tous les cas, il n’avait pas l’air détendu. Etait-ce à cause de ma sphère ? Même si c’était le cas je devais avouer que je ne voulais pas m’en défaire par peur de moi-même. Je fus cependant surpris de le voir créer une toute petite bille lumineuse avec laquelle il se mit à jouer doucement. Trop petite pour me faire réellement du mal et trop précautionneux pour me faire voir une menace, je préférai me concentrer sur ce qu’il me dit d’une voix neutre dans laquelle je sentis de la compréhension sans que ça ne suinte la pitié :

- Tu sais...Je t'ai sans doute déjà aidé une fois et tu n'as surement pas besoin de moi. Mais...Tout comme une certaine fille blonde, j'aimerai bien en savoir plus sur tes ennuis...Tu parles d'assassins ? Enfin...Tu ne dois pas blaguer, et j'en doute fortement dû à tes mimiques.

Une fille blonde ? Parlait-il de Miko ? Certainement, mais elle n’était certainement pas la seule qu’il devait connaître. Puis, comme je ne voulais pas avoir l’air de dévier la conversation, je ne lui posai pas la question. Au lieu de ça, je réfléchissais à comment lui dire sans lui raconter ma vie. Puis… était-il réellement sérieux quand il me disait qu’il voulait savoir ce que je voulais dire ? Bien qu’il ait l’air de quelqu’un ayant fait une bourde alors qu’il avait tenté de me lancer sa bille (qui avait disparu en chemin), il ne me donnait pas l’impression de mentir. Comment devais-je le dire ?

- Viens, montons dans ma chambre. Nous serons plus tranquilles, lui dis-je en pointant le pouce vers le haut.

En plus de vouloir temporiser, je ne voulais pas que tout le monde entende ce que je voulais dire. Sans réellement attendre son accord, je me levai en gardant le bouquin en main et me dirigeai vers la 2M. Cette dernière était vide, une chance pour moi. Près de mon lit sur lequel je m’assis après avoir désigné la chaise à mon « invité », un trou était rebouché à la va-vite avec du papier et du scotch. Un petit souvenir d’un pétage de plomb de ma part après une mauvaise rencontre avec un des assassins en question…
En tailleur sur mes couvertures, je tenais mes chevilles comme pour m’éviter de m’effondrer alors que mon visage arborait un air à la fois sévère, triste et déterminé. Mon état d’esprit était à peu près similaire quand je lui répondis, ma petite sphère à porté de vue seulement de moi :

- Pour commencer mon père est un assassin et m’a entraîné pour l’être. Après qu’il ait tué ma mère j’ai vécu dans la rue, j’avais 4 ans environ. Bon, je te passe les détails, mais quand je suis arrivé ici j’avais un groupe de gosses de rues dont je m’occupais. … Ils sont aussi…

Je pris une grande inspiration alors que mes doigts se resserraient sur mes chevilles. Ma douleur était telle que ma sphère devenait d’un bleu éclatant. Je n’arrivais toujours pas à le dire. Transi de douleur, j’attrapai ma capuche et la ramenai sur ma tête pour me cacher. Je ne l’acceptai toujours pas. Je ne pouvais toujours pas le concevoir.

- Merde… ! fis-je d’une voix tremblante bien que je ne sois pas sur le point de pleurer.

Que ressentais-je ? Une pointe de colère qui se noyait dans une douleur horrible et une envie de combattre pour ces gosses. Maintenant que les assassins étaient en prison, je ne pouvais pas faire grand-chose de plus que chercher un moyen de protéger ceux qui restaient et ceux qui seraient dans la même situation qu’eux.

Je l’entendis soupirer, mais je ne levai pas les yeux pour le regarder. Je m’empêchais trop de laisser des larmes couler, mes sentiments éclater avec force. La sphère lumineuse près de moi devenait éclatante des couleurs donnant un indice sur ce que je ressentais. Bien que j’eue envie de la faire disparaître, je la laissai pour éviter qu’un accident n’arrive. Je ne me faisais pas confiance, loin de là. Qu’en était-il pour Jïnn ? Allait-il partir car peu convaincu par mon histoire ? Ou pensait-il à autre chose ?

- Tu me fais penser à une certaine Yumiko....J'ai écouté ses récits et tenté de lui faire oublier un instant sa peine...Malheureusement je ne suis qu'un cloporte. Je ne comprends sans doute pas vos sentiments...quoi que...

Hésitait-il ? Avait-il vécu un évènement qui entrait dans la catégorie de la souffrance sans pour autant être totalement du même gabarit ? Puis… j’avais raison. Il s’agissait bien de Miko finalement. Que savait-il d’elle exactement ? Que lui avait-elle dit ? Que m’avait-elle dit de leur rencontre ? Peu de choses au final, mais en tant qu’ami je lui faisais totalement confiance. Alors, sans broncher, j’attendis qu’il continue de parler, ce qu’il ne tarda pas à faire :

- Enfin...Si tu as besoin d'aide, tu sais où me trouver… Par contre il y a bien une chose que je pourrais faire pour toi et qui marcherait sans doute pour te détendre ou juste te permettre de décompresser de ces souvenirs : L'entraînement. Peu importe si c'est avec ou sans pouvoir, je pourrais donner tout ce que j'ai dans cette activité, si toutefois tu acceptes.

Ses paroles me firent rire doucement alors que j’avais envie de pleurer. Sérieusement ? Je me sentais ridicule et terriblement impuissant. L’entraînement ? N’était-ce pas comme taper dans des murs ? En tournant les yeux il pouvait voir le résultat. A chaque fois que je sentais que je perdais le contrôle, je devenais plus violent et cela aux risques et périls de tout ce qui m’entourait.
Laissant ma sphère, qui était toujours un méli-mélo de couleurs qui s’entrelaçaient sans se mélanger, tourner lentement autour de moi, je lâchai ma capuche pour mettre toute la pression sur ma cheville. Puis, levant les yeux avec beaucoup de sérieux qui contrastait avec mon rire (dérisoire) précédent, je lui répondis sans cacher mon étonnement :

- Après ce que je t’ai dit, tu serais prêt à me faire confiance ? Moi le premier je ne m’accorde pas ce crédit… Mmmh… Pour te donner une idée, une fois j’ai failli tuer mon frère parce que je ne reconnaissais plus personne. Puis, au BBQ, lorsque je me suis battu contre Noa j’ai arrêté le combat pour éviter une connerie. Je perds rapidement le contrôle, même sans le vouloir réellement. Il suffit que mon instinct de survie se « déclenche ». Alors, ouais l’entraînement me tenterait bien, mais je ne veux pas mettre qui que ce soit en danger.

J’avais dit cela avec franchise bien que cela m’en coûte. Je venais tout purement d’avouer que je pouvais devenir un assassin sans trop de problème rien qu’en me battant. Mes mauvais souvenirs étaient bien trop proches et... mon instinct de survie bien trop facile à déclencher pour que je puisse faire n’importe quoi. D’ailleurs… le comprendrait-il ?

- Si je suis plus prudent qu’avant c’est parce que je suis passé pas loin de mourir. Je suis donc bien plus susceptible d’avoir peur pour ma vie qu’avant.

- Personne ne sera en danger, je peux t'encadrer. Du moins, j'ai confiance en mes capacités pour te faire une telle offre. Je comprends un minimum ta position et ta situation. Néanmoins, vu l'état de ta chambre, et tes réactions...Je pense qu'on devrait apprendre le self contrôle. C'est surement hypocrite et inconscient de dire cela, mais si tu veux bien évoluer, je pense que c'est un chemin correct.

Il avait parlé avec un ton et une attitude qui me fit comprendre qu’il était hyper sérieux et déterminé. Plus que certaines personnes qui avaient déjà tenté le coup on dirait bien. Cependant, je n’étais pas totalement prêt à le croire sur parole, justement en pensant que certains s’étaient enfuis après m’avoir vu à l’œuvre. D’un autre côté, je n’oubliais pas la promesse que j’avais faite quelques temps auparavant : je sourirais à nouveau. Ramenant ma sphère lumineuse, devant moi, je regardais mes propres doutes, mes sentiments. Ma tristesse était la plus présente bien que je ne la ressentisse que moyennement pour le moment. Peut-être que sa proposition me travaillait assez pour que je l’occulte un moment ?
Ramenant mon regard sur Jïnn, bien que je ne bougeasse pas réellement, je le toisai comme pour le sonder. Il avait croisé les jambes et les bras, toujours assis sur sa chaise. Avait-il l’intention de me dire qu’il ne comptait pas me laisser comme ça ? Qu’il ne partirait pas ? En tous les cas, il attendait. Ce n’était pas facile d’entendre que je manquais de self-control… mais je le savais déjà. Je ne savais simplement pas comment régler ce problème. Le pire était que je l’avais encore plus perdu en ce jour de pluie…

Doucement, comme pour montrer que je capitulais, je soupirai. Je pris ma boule de lumière dans ma main pour la faire disparaître, ce qui me brûla plus encore sans me faire sourciller, et je lui répondis sur un ton neutre :

- Faisons un essai. Allons au terrain d’entraînement et faisons un combat d’essai. Ainsi tu ne me feras pas de promesse avant de t’enfuir comme beaucoup avant toi.

Il était hors de question que mes espoirs soient encore anéantis pas une personne qui se défilerait. J’avais déjà bien trop à porter pour connaître une nouvelle déception de la sorte. Alors, je me levai et me dirigeai vers la sortie pour prendre la direction du terrain d’entrainement. J’espérais de tout cœur qu’il serait vide pour ne pas avoir des victimes potentielles. Je voulais éviter un bain de sang involontaire, bien que cela sonnait… étrange. Certainement que certaines personnes m’auraient dit que si je ne le voulais pas je n’avais qu’à ne pas le faire. Pour moi, ce n’était pas si simple. Peut-être avais-je une double personnalité, finalement…

Jïnn me devança pour sortir de la chambre, chose à laquelle je ne m’attendais pas du tout. Mais, au final, je n’en avais pas grand-chose à faire. S’il voulait être devant, à sa guise. Je mis mes mains dans les poches de ma veste et le suivis tout en gardant une distance de deux ou trois pas entre lui et moi. Sur le chemin, il me répondit :

- J'accepte ton défi. Néanmoins, on y met des règles. Je suppose que tu les connais, ce seront les même qu'en Nouvelle-Calédonie. Et si tu pètes un câble...Ne m'en veut pas si je donne absolument tout. Je te propose de juste combattre à mains nues. Sauf si tu veux vraiment utiliser ton pouvoir.

Je ne répondis pas tout de suite, préférant réfléchir à ses propositions. Les règles de la Nouvelle-Calédonie m’allaient puisque c’était moi qui les avait posées avec l’accord de Noa. Je n’avais pas vraiment d’inconvénient à ce qu’il utilise tous les moyens qu’il avait en sa position pour m’arrêtais si je pétais un câble. En réalité, mon problème était ailleurs : si je ne voyais pas mes sphères, comment saurais-je si je suis sur le point de craquer. Mais, en y réfléchissant, je compris que j’en étais devenu dépendant. Ce n’était pas vraiment un bien, pour ne pas dire que ne pas savoir distinguer ses propres émotions était mal. Alors, quand nous fûmes arrivés au terrain d’entraînement, je levai les mains comme pour me rendre et, sur un ton de capitulation, je répondis :

- Ok… Pas de pouvoir et les mêmes règles qu’avec Noa. Et n’hésites surtout pas à me mettre mal au point de devoir m’emmener à l’hôpital si je viens à péter un plomb. Ne me laisse faire du mal à personne autres que moi-même.

Sur ces « belles » paroles, je me mis en place et sortis des bandes usées de mes poches pour en entourer mes mains. Je voulais éviter le plus possible d’user de mon pouvoir. Puis, si les bandes cédaient, ce ne serait certainement pas de mon fait, mais celui de l’assassin en moi. Ce serait donc un signe pour Jïnn… en plus de la couleur de mes sphères. Quoi que je ne lui en avais pas parlé. Tort ou pas ? Seul l’avenir nous le dirait en réalité.
Une fois mes mains bandées, j’attendis de voir ce qu’il allait faire. Je n’avais pas de garde. La seule façon de me battre que je connaissais était celle de la rue. Ni plus, ni moins. Pourquoi avais-je accepté, au fait ? Ce genre de combat allait forcément me faire péter un plomb vu que je m’étais fait battre à mort à plusieurs reprises. Enfin… Tant que je ne serais poignardé ça irait, n’est-ce pas ?

Quand j’eus finis de mettre mes bandes, je le vis campé sur ses jambes, prenant une pause défensive. Bon, il semblait qu’il savait réellement se battre et paraissait prêt à le prouver si jamais j’avais eu un doute sur ce fait. Enfin, au vu de sa dégaine, sa position et sa maîtrise de la situation, je n’avais plus le droit d’en douter. Pour ma part, je ne pris pas pour autant une position particulière, ne serait-ce parce que je n’avais pas de style particulier. Je devais m’adapter au style de combat de mon adversaire et me préparer au pire. Malheureusement, cela me faisait chier de ne pas pouvoir utiliser mon pouvoir alors qu’il était à 3 mètres de moi. Il était certain que foncer droit devant sans plan de secours ne me mènerait à rien. Il me fallait un pan.

En y réfléchissant, je regardai tout autour de moi. Non pas que je ne voulais pas faire confiance en Jïnn, mais j’avais l’impression que si je le faisais j’allais me faire avoir. Combien de fois on m’avait attaqué en traitre ? La Brute avait déjà rassemblé des dizaines de gars pour me tabasser à mort, parfois avec des armes blanches. Sans mon pouvoir je serais déjà mort en laissant derrière moi mon petit groupe disparu à sa merci. Pourtant, cela n’avait pas empêché le pire d’arriver. Ces « mauvais » souvenirs, expression qui sonnait pour moi comme un euphémisme, me donnait le réflexe de regarder tout autour de moi au cas où quelqu’un viendrait se mêler à notre duel. Manquerait plus que ça, tient ! Heureusement, les environs semblaient dénués de toute présence humaine hormis nous.

Pendant mes observations, un plan me vint. Il était assez rustique par rapport à ce qu’il devait connaître par rapport aux arts de combat, mais, au final, c’était certainement une des rares chances de l’atteindre. Après tout, il n’était pas aussi prévisible que mon ennemi juré ! C’est donc après quelques minutes que je m’élançai rapidement sur lui comme pour lui donner un poing en plein dans la figure. Je le laissai parer mon coup, tentai un second pour que sa seconde main soit occupée à parer. Puis, sans rien montrer de ce que je ressentais et en le regardant droit dans les yeux, je tentai de lui asséner un coup de genou dans le bas-ventre. Je ne retins pas mon coup et, s’il me lâchait, je reculai vivement pour éviter de me laisser porter par cette « victoire ». Quoi que je doutais fortement qu’il l’accepte ainsi. Il n’était pas si faible que ça et ce coup ne l’avait peut-être pas autant affecté que certains de mes adversaires. Je n’étais donc pas prêt de me réjouir. Ah ! C’était mauvais. Si je devenais encore plus sérieux, que je venais à avoir encore moins de légèreté dans ce combat, ça allait être dangereux !

Jïnn avait bel et bien bloqué mes coups… jusqu’au dernier. Je ne m’attendais pas du tout à ce qu’il me pare sans m’attraper et encore moins à ce qu’il évite mon coup de genou. D’une autre façon, il ‘avait rien tenté pour répliquer non plus. Il était totalement sur la défensive. Je n’avais jamais vu ça dans un combat. Mais, ce qu’il fallait que je prenne en compte c’était qu’il avait certainement bien plus d’expérience dans d’autres styles de combat que moi qui n’avait que celui utilisé dans le rue. Ce simple fait ne me plaisait pas du tout.

Prenant en compte ce que j’avais vu, ce que j’avais appris et le fait que j’avais peu de possibilités, je me mis à marcher autour de lui en analysant le terrain. Bien entendu, je m’étais attendu qu’il suive mon mouvement, mais en plus de le vérifier j’aidais mes méninges à fonctionner. Je préférais marcher pour réfléchir. Malheureusement cela n’empêchait pas mon énervement monter. Cela ne me plaisait pas du tout ! Combien de temps allais-je tenir avant de péter un câble, ou tout simplement avant de faire appel à mon pouvoir. Je tenais cependant ce dernier en respect grâce à mes poings fermés. Je devais rester calme et le simple fait d’user mes capacités arrêterait le combat.

Toujours en tournant autour de Jïnn, j’éliminai une à une les possibilités qui, finalement, étaient totalement ridicules. Pas de murs pour prendre plus d’appuis. Pas de moyen de faire des coups bas sans être déloyale. Rien. Tout ce qu’il me restait était ce que j’avais fait un peu plus tôt. Je devais avouer que ça me faisait chier de « jouer » l’abruti, mais je ne voyais que ça. De plus, mais de cela je n’en avais pas réellement conscience, c’est que plus je m’énervais et plus j’usais de la force brute sans réfléchir… sans parler de mon pouvoir.

Après ces longues minutes de réflexion, je me mis à courir, toujours autour de lui avant de me diriger vers lui (idéalement par derrière). Si je venais à l’avoir je tentai de l’immobiliser en l’empêchant d’user ses bras, sinon je lui donnai un coup de poing gauche que j’ouvris pour lui attraper le bras. Dans ces deux cas, je tentai de lui donner des coups de pieds et de genoux dans les jambes dans le but de lui faire perdre l’équilibre. Je ne fis rien cependant pour le blesser car je restai conscient qu’il s’agissait d’un « entrainement » et qu’il n’était pas La Brute, bien que mon esprit ne cessait de le lier à lui.