Le bassin de dégrisement [PV Achille]

En rentrant à l'académie, Achille tenait enfin debout tout seul. Entre deux anecdotes, il a pensé à un tour à la piscine et j'ai accepté. Parce que je n'ai rien d'autre à faire. Même si ce n'est pas forcément conseillé de se baigner avec une extinction de voix. Quoique si la piscine est couverte, ça ne devrait pas poser de problème.

J'ai filé jusqu'à ma chambre pour préparer un sac avec le nécessaire (gel douche, serviette, brosse, entre autres) et enfiler mon maillot de bain en amont. Une pièce. C'est encore plus galère que n'importe quel autre mod...ah nan, en fait, c'est plus pratique qu'une combinaison. Et ça évite de se retrouver à poil de manière subite parce que le haut de bikini a décidé de tourner jusqu'aux omoplates ou que le slip de bain s'est dit qu'aujourd'hui il ne plongerait pas avec toi.

Bref, je suis vite repartie du dortoir Saphir pour retrouver Achille devant l'académie. J'ai bien fait de prendre mon sweat le plus épais avec un foulard : l'automne commence à se pointer. Et pas qu'un peu. Ok, ça fait des jolies couleurs sur les feuilles, mais ça fait aussi de la pluie, du froid et des maux de gorges. De ce côté-là, je suis déjà bien assez lotie en été. Le vent s'engouffre facilement dans les rues de la ville, histoire d'en rajouter une couche.
Je suis quand même bien contente d'avoir trouvé un autre francophone. De l'académie, qui plus est. Ça a un côté rassurant.
...
J'suis vraiment une flippette, en fait, à bien y regarder.
Sans voix.

J'aime bien me regarder dans un miroir après avoir bu, voir ce corps ça me remonte le moral. Je contracte mes pectoraux saillants l'un après l'autre puis je me fais un sourire sublime. Ouh ce que je m'aime, je pourrais m'embrasser. Je pourrais me baiser aussi. Non mais regarder moi ces fesses ! Je défie quiconque de me trouver une paire aussi ferme et bombée ! En plus avec ce slip de bain noir à rayures verticales blanches, la courbe est encore plus accentuée : un vrai délice.

Je me pince le postérieur puis m'habille pour sortir dehors à nouveau. Je change de vêtements, les autres sentant légèrement l'alcool et le vomi. Un jean bleu délavé slim et taille haute, un t-shirt col V crème et une veste en cuir marron. A cela vous rajoutez des mitaines et une écharpe en laine épaisse grise.

Capu attendait dehors, juste devant l'académie.

"-J’espère que je n'ai pas mit trop de temps."

On se mit en route vers la piscine. Vu qu'elle semblait avoir mal à la gorge j'entrepris d’empêcher un silence gênant de tomber tout seul comme un grand. Je lui parlais de ce qui me passait par la tête. Je lui fit part de mon passé d'escort/gigolo et de mon attention de reprendre du service en ville. Quand on arriva devant la piscine, en tant que grand Gentleman je lui offris gracieusement l'entrée à quand même 5£. On se sépara au vestiaires même si la tentation était grande de la rejoindre.

Comme j'avais déjà mon magnifique slip sur moi je me contenta de traverser la cabine pour déboucher de l'autre coté. Je me déssap ici devant tout le monde et je me pose contre un mur, en attendant la jeune fille.

Avec ce vent, j'ai eu de la chance qu'Achille n'arrive qu'une ou deux minutes après moi. Sinon, adieu la piscine et bonjour l'angine. J'aurais mieux fait de prendre une écharpe plutôt qu'un foulard...(Bien que le synthétique tienne chaud)
Sur le chemin, j'enregistrais ce qu'il me racontait sans pouvoir répondre. Ma gorge se calmait doucement, mais je devais encore attendre pour retrouver ma voix. J'avais pourtant des questions à poser (même s'il n'est pas du genre langue de bois).

A l'entrée, je ne pouvais pas protester quand il a payé pour moi. Comme une idiote, j'avais essayé par réflexe, et j'ai dû le remercier d'un signe de tête en me massant la gorge.

Dans la cabine, je manque de marcher dans une flaque d'eau avec mes chaussettes en regardant rapidement l'heure sur mon téléphone : je vais pouvoir reprendre un médoc.
Une fois déshabillée, je prend effectivement un comprimé, puis range la plaquette au dessus des vêtements, dans mon sac.

De l'autre côté des cabine, mon camarade est appuyé contre un mur. C'est moi qui ait dû le faire attendre là...

- T'as déjà été aux douches ? J'arrive enfin à parler sans souffrir, j'ai pas été trop longue ?

En disant ça, je récupère un flacon de gel douche dans une poche de mon sac et prend ma serviette sous le bras, le dépassant de quelques pas.