Opération Félin Sportif [pv Kendra]

Comme promis, la psy avait apparemment contacté un professeur de sport qui avait accepté de me donner des cours particuliers. Sincèrement, je n’avais jamais pensé que cela irait aussi vite. Peut-être était-ce pour cela que je m’étais permise d’aller à la patinoire et de faire une partie de basket avec mon frère et sa bande d’amis. Enfin… tant que je faisais attention, je pouvais, non ? Cela m’était seulement déconseillé, après tout. Une de mes erreurs était de ne pas avoir prévenu que mon état de santé pouvait m’amener à connaître quelques désagréments. Enfin ! Comme tout s’était bien passé on n’allait pas me faire la morale… n’est-ce pas ?

En tous les cas, en me levant ce matin-là, je me préparais lentement mais sûrement en pensant au cours qui m’attendait. Je m’estimais chanceuse que mon traitement m’ait été administré quelques temps auparavant. Cela m’avait laissé le temps de récupéré avant ce qui m’attendait. D’ailleurs, qu’est-ce qu’il allait me prévoir ? Je n’en avais aucune idée à vrai dire.
Habillée d’un pantalon confortable noir, d’un tee-shirt beige et d’une veste de survêtement, j’entrepris de m’attacher mes cheveux en une courte couette avant d’enfiler des baskets et un manteau pour rejoindre le professeur Stormka. Etant dispensée de sport depuis mon arrivée, je n’avais pas eu l’occasion de le rencontrer. Sincèrement, je ne savais pas du tout à quoi m’attendre. Bien entendu, même sans réellement le vouloir, je tentais de l’imaginer. Comme j’étais loin du compte ! Je n’avais aucunement pensé rencontrer un vieillard fou de sport, mais j’étais loin de m’imaginer que je serais face à un homme-tigre ! Ainsi, en arrivant dans la salle de sport, je ne pus m’empêcher de m’arrêter net en arborant une tête surprise en voyant mon professeur en train de m’attendre. Puis, me rendant compte de mes faits et gestes, je rougis légèrement sans cacher ma gêne avant de tenter de sourire en me reprenant pour saluer le professeur :

- Bonjour, monsieur. Désolée de vous avoir fait attendre. J’espère que je ne suis pas en retard ?

En regardant un peu autour de moi, je pus voir un vélo d’installé. Ah bah, si je m’attendais à ça. Enfin, c’était toujours beaucoup mieux que de la simple marche !

Voulant sans aucun doute ma rassurer, l’homme tigre me répondit qu’il était en avance, donc qu’il ne fallait pas que je m’inquiète. Rassurée, je souris plus fermement et m’approchai plus volontiers tout en écoutant les dires et demandes de mon professeur :

-Tu es Kendra...Elkosa, c'est ça ? J'ai reçu le mot de la psychologue. Je suis StormKa Poliakov, le professeur de sport. Tu peux m'appeler par mon prénom et me tutoyer, y'a pas de soucis. Y paraît que tu veux te remettre au sport ? Tu as déjà pratiqué quelque chose avant ? Du footing ou une activité en club, n'importe quoi... ? J'ai sorti un vélo dans le doute.

Lorsqu’il m’eut demandé mon identité, je la confirmai d’un signe de tête en plaçant rapidement une affirmation plus claire avant qu’il ne continue. Je me demandais ce qu’avait pu lui dire exactement la psy me concernant, bien que je sache pertinemment qu’elle était tenue au secret professionnel. La question était due au fait qu’elle avait certainement été dans l’obligation de mentionner mon état de santé pour éviter des impairs, mais aussi le fait que le sport m’était normalement déconseillé. Ce détail ne m’empêcha cependant pas de noter l’autorisation de tutoiement que j’acceptai avec plaisir, tout comme le fait de faire mention des sports que j’avais pratiqués :

- Alors, avant que je ne sois arrêtée pendant deux ans, j’ai déjà fait du vélo, du basket, du sport scolaire, du patin sous toutes ses formes et du beach-voley, le tout pour mon propre plaisir. Pour le basket, j’ai failli intégrer un club grâce à un membre de ma famille, mais mes études ne me le permettaient pas à l’époque. Après, est-ce que j’ai oublié quelque chose… ? Ah ! oui, je nage aussi.

Bien entendu, il était pas mal de sports dans cette liste que je n’avais plus pratiqués depuis plus de deux ans, justement à cause de mes études ou du départ de mon frère. J’avais tout de même fait en sorte de sortir un minimum… avant que la maladie ne commence à ruiner ma vie. Les traitements, à commencer par la chimiothérapie, les contrindications sportives, la proposition fortement conseillée de me mettre en invalidité… Cette dernière, si je n’avais pas émis mon envie de vivre ma vie comme je l’entendais avec force, m’aurait été sans aucun doute fatal. Je n’étais pas faite pour vivre clouée dans un canapé, mais bel et bien pour sortir, m’amuser et, aussi, aider les autres. Et ce n’était pas une maladie prise de tête et deux ans sans sport (sans activité tout court en fait) qui allaient m’empêcher de profiter du temps qu’il me restait ! Bien entendu, je ne cachai pas cette détermination, mais elle était amoindrie par le calme dont je faisais preuve. Après tout, elle était tellement forte que si je la laissais exploser elle aurait pu être agressive aux yeux des autres.