Il n'y a pas de lueur sans ombre et pas d'incident sans rencontre [PV Daaffy Duck] [Abandonné]

Qu'elle belle météo, je n'en crois pas mes yeux ! Ce matin, j'ai été réveillée par l'éclairage naturel qui irradiait la chambre de lumière. C'était agréable comme sensation. J'ai pris mon temps pour me lever, mais j'ai été motivée par l'envie de mettre les pieds dehors pour profiter du soleil et du temps visiblement printanier qui s'offraient à moi. Depuis quelques semaines, j'ai l'impression que tout va pour le mieux, enfin presque, mais en ce qui me concerne ça ne pourrait probablement pas être plus parfait.

Après une bonne douche, j'ai enfilé un t-shirt rayé horizontalement de gris pâle et de blanc, ainsi qu'un jogging noir, puis j'ai démêle mes cheveux dont je commence tranquillement à m'habituer à leur nouvelle teinte... ou plutôt à leur ancienne... enfin bref, à leur couleur naturelle, mais j'ai toujours un instant de surprise lorsque je vois mon reflet. Au passage, je fais attention à ce que ma brosse à cheveux n'accroche pas mon amulette en obsidienne dont je ne me sépare jamais à part pour la douche. Derniers détails avant de sortir, je mets mes Converses bleus cyan space et je pars sans veste en me disant que la température dehors doit être confortable, toutefois je n'oublie pas d'emporter mes clés.

Suite à un déjeuner au réfectoire (ou un petit déjeuner, ça dépend pour qui), je vais me balader dans les jardins pour rester dehors le plus longtemps possible. Cependant comme je n'ai rien prévu de particulier, j'ai l'air de chercher quelque chose et j'ai pu remarquer que depuis que je suis redevenue blonde, certaines connaissances me prennent pour une nouvelle. Du coup, j'espère que je ne donne pas l'impression d'être égarée en ce moment.

La lumière rouge orangé qui venait là de derrière les collines et qui enveloppait doucement les mouvements réguliers de la voiture, le léger ronronnement du moteur à l'arrière et les larges sièges souples et confortables, le paysage défilant sur le côté et l'air frais qui allait et venait caresser le visage... C'était ce dont Daaf se souvenait lorsqu'il regardait ce rayon de lumière passer à travers la fenêtre de sa chambre : c'était lorsqu'il partait de son quartier pour se rendre chez sa tante, un peu plus loin dans l'arrière-pays, tôt le matin. Un matin où la brise fraîche et la lumière orange du soleil lui faisait apprécier ce voyage : un voyage qui à chaque fois était un moment de détente pour ce garçon, alors encore endormi et baillant quelque fois, les yeux presque fermés.

Mais les cahiers, les livres et les stylos l'appelait : il fallait aller en cours. Sortant difficilement de sa torpeur ainsi que de son lit, il n'était pas près à travailler, s'il s'écoutait, il serait resté dans son fameux lit qu'il affectionne tant. Il n'aurait pas pris de douche ni ne se serait changé, il serait resté à se remémorer ses doux souvenir de Hollande. Comme un passage obligé, il se dit que faire un petit tour au parc lui ferait le plus grand bien. Une sortie à l'extérieur plutôt qu'un enfermement à l'intérieur, voilà le dicton qu'il avait en tête. Ainsi il parcouru toujours aussi lentement les étages, les couloirs et les escaliers, comme si une boucle se répétait inlassablement dans son esprit. Et c'était toujours cette même boucle que celle de sa chambre, celle de ses souvenirs voyageurs.

Sortant du grand hall d'entrée, il finit par arriver dans un de ses lieux favoris, le parc. Parc qui lui rappelait tant de choses et d'histoires, de souvenirs et de mémoires, chacun si agréables et si confortant. Quelques bonnes minutes suffirait à les faire vivre et faire oublier les cours à venir. Là où il se trouvait cependant, il aperçu quelqu'un qui lui était inconnu, une fille aux cheveux blonds. Malgré un je ne sais quoi de familier, c'était une parfaite nouvelle, une personne jamais croisée auparavant. Sa curiosité déjà bien présente si tôt, il s'approcha vers elle discrètement pour lui adresser un salut engageant : il était de bonne humeur. Car il se sentait si bien, sa boucle le berçait de manière si parfaite qu'il était dans ce mouvement perpétuel musical, ce mouvement perpétuel de la voiture qui traverse la route, ce mouvement perpétuel des collines qui défilent sur le côté, ce mouvement perpétuel de la lumière qui passe à travers celle ci.

Qu'est-ce qu'il y a à faire ? Une sieste dans l'herbe ? Mais ça ne fait même pas 2h que je suis debout... J'aurais dû apporter un livre ou encore mon matériel de dessin. Je constate que même mon téléphone est resté à l'intérieur. Au pire, je pourrais profiter de la luminosité pour faire quelque chose de mon pouvoir... Pour le coup, ce n'est pas bête comme idée. Juste quand je commence à penser à quelque chose, du coin de l'œil, je vois quelqu'un approcher. Je tourne la tête et découvre Daaf. Je souris en le reconnaissant, ça faisait un petit moment que je ne l'avais pas croisé. Je crois que la dernière fois c'était lors de l'irruption de Noa en pleine nuit dans la maison Émeraude, alors qu'il était somnambule. Que de souvenir ! Ça n'aura pas été la première fois que Noa terrorisait quelqu'un, même si cette fois ce n'était pas volontaire de sa part, sauf que là il y avait au moins deux fois plus de monde présent que dans le cimetière. Je renvoie sa salutation à Daaf en plaçant une référence culturelle :

- Bonjour, fils du soleil ! C'est toi qui a amené un temps pareil ?

En espérant qu'il connaisse Les mystérieuses cités d'or, sinon ça risque d'être étrange, quoique non, ça passe encore. Tiens d'ailleurs, je remarque que ce n'est pas arrivé depuis longtemps qu'on se retrouve rien que tous les deux. Ça fait depuis notre première rencontre en fait. Dire qu'il s'est passé tellement de choses entre-temps. C'est difficile de s'ennuyer longtemps par ici.

Il la regarda longuement, sans dire un mot. Un long flottement dans l'air s'installait pendant que les yeux de Daaf fixait ceux de la fille. Le regard vide, l'air un peu bêta et les bras tombant, le garçon n'avait tout simplement pas compris ce qu'elle lui avait dit, ni même ne comprenait ce qu'il se passait. Celle ci lui avait adressé la parole comme lorsqu'on parle à un de ses amis. Pourtant c'était une parfaite inconnu.

...

Une lueur se forma dans son esprit. Un air familier se dégageait de cette personne. Sa voix lui parlait. Ses yeux lui disaient quelque chose. Il eut l'impression d'un déjà vu, puis d'un souvenir. Puis il finit par enfin se rappeler, et enfin comprendre la chose : c'était Tori. La fameuse Tori, son opposé en quelque sorte. La fille aux ombres et aux corbeaux. La fille à la couleur noire et à la nuit. C'était sa nouvelle teinture qui l'avait trompé. D'ailleurs c'était bizarre, de la voir en blond.

Son visage changea, il dégagea un sourire gêné lorsqu'il se rendit compte du malaise qu'il avait probablement pu causer à son amie.

<< Oh, Tori, je ne t'avais pas reconnu... >>

Et il y eut un nouveau blanc. Il se gratta les cheveux et tourna la tête vers le côté, il ne savait que dire : la situation est bien moins confortable qu'elle ne l'était il y a une dizaine de minutes encore.

On dirait que ma phrase a eu pour effet de détraquer mentalement le garçon. Au début, je me dis que c'est parce qu'il doit chercher la référence ou encore qu'il tente de trouver quelque chose à répondre, mais au bout d'un long instant où rien ne bouge, je commence à me demander ce qu'il se passe. Je me retourne même subtilement pour voir s'il n'y aurait pas quelque chose derrière moi qui pourrait justifier un tel blocage, mais non je n'aperçois rien d'étrange, alors je continue de fixer Daaf jusqu'au moment où il débloque.

- Oh, Tori, je ne t'avais pas reconnu...

C'est à mon tour de me figer pendant quelques secondes. Je ne sais même pas pour quelle raison j'ai cherché une hypothèse aussi loin, alors que la cause était sur ma tête-même. Au final, Daaf a simplement eu la même réflexion que les autres en m'apercevant.

- Ah... Oui, évidemment c'était prévisible. J'aurais dû m'en douter.

Légèrement embêtée par la situation, je croise les bras avant de poursuivre de sorte à écarter le malaise qui se lit aussi bien que la taille de caractère 64 sur Word dans l'attitude de mon ami :

- Plutôt gênant, non ?... Ne t'en fais pas, tu n'es pas le seul à qui ça arrive. C'est littéralement ça ma routine depuis quelques jours déjà.

J'ajoute avec un sourire un peu embarrassé :

- La dernière fois que je l'ai vu, l'infirmier m'a même pris pour une autre élève, haha... Bref, à part ça, comment vas-tu ?

Ça va bien de raconter une ou deux anecdotes, mais je ne veux pas non plus garder le focus sur moi et en plus ce n'est pas qu'une simple question de politesse, je m'intéresse vraiment à savoir comment se porte Daaf.