Lil' clumsy boy [PV Yukihito]

Une autre journée monotone avait débutée. Les rayons du soleil déjà haut dans le ciel te réveillèrent et te sortirent d'un rêve dénué de sens et incompréhensible, dont tu ne te souvenais que de quelques bribes au réveil. Ce rêve semblait exprimer tes plus profonds désirs, emprisonnés au fond de être et recouvert d'un voile d'indifférence. C'était sans doute la raison qui te poussais à ne pas t'en souvenir au réveil.
Tes deux yeux s'ouvrirent par réflexe, te laissant apparaître une vision floue et grisâtre d'un côté et parfaitement claire de l'autre. Tu en profitas pour jeter un rapide coup d'œil aux lits de tes camarades de chambres, ils étaient tout deux vides, et pour cause, il était plus de midi. Tu te relevais lentement et commençais a t'habiller, attrapant dans ta valise un gros pull noir et un pantalon de la même couleur. Tu remarquais alors que ton bandage à la cuisse se défaisait, laissant apparaître quelques marques rosées. Tu t'empressais alors de le renouer plus fermement, tu voulais laisser ces souvenirs cachés a tout jamais. Chaque jour au moment de la douche tu espérais qu'elles aies disparues, mais elles étaient toujours là pour te rappeler ce jour, où étais si faible que la seule solution que tu avais trouvé pour calmer tes pleurs était de te blesser.

Tu sortais finalement de ta chambre et avançait non sans impatience jusqu'au réfectoire. Tu n'avais eu aucun mal à trouver ton chemin, ton cerveau ayant retenu où se trouvait la cantine.
Tu t'empressais d'entrer et attrapais calmement l'un des derniers plateau restant, tout les autres élèves avaient dû manger avant toi et cela t'arrangeais quelque part.
Tu attrapais tout ce qui ce trouvait a ta disposition et alla t'asseoir à une table un peu plus loin. Tu observais avec envie le contenu de ton plateau, il était composé d'une assiette de riz et de poisson, une de carotte râpées et de deux muffins au chocolat.
Tu attrapais délicatement tes couverts et commençait à manger, apportant rapidement les aliments à ta bouche et les avalants presque aussitôt, tu ne prenais pratiquement pas le temps de savourer ton repas, tu voulais juste manger le plus de choses possibles, jusqu'à ce que tu te sentes ton vide intérieur rempli.
Mais alors que tu t'apprêtais a manger ton assiette de riz, tu remarquais qu'il restait de la vinaigrette sur ton couteau. Tu portas presque machinalement ton couteau à la bouche, faisant glisser le côté coupant sur ta langue et léchant les dernières traces de sauce. Tu t'en fichais d'être blessé ou d'avoir mal, de toute façon personne ne s'en inquiétera, personne ne viendra t'aider et personne ne sera triste de ta mort. Tu avais souvent tendance à avoir des comportements potentiellement dangereux pour toi, mais personne ne s'en inquiétait alors tu continuais, jusqu'au jour où cela te coûtera la vie.
Mais ce qui devait arriver arriva directement, un immonde goût de sang t'envahis la bouche, effaçant tout autres goûts de ta bouche. La douleur te fis monter les larmes aux yeux, pourtant tu ne sentais ni triste ni apeuré, tu te sentais indifférent.
Dans un élan de folie tu rattrapais ton couteau et traçais une entaille superficielle sur ta main, toujours rien.
Du sang commençait petit à petit à couler sur ton plateau, tu fixais la scène, blasé.

Alors que tu fixais toujours intensément ton plateau tu sentis quelque chose, une main, t'attrapant brusquement le bras. Tu n'eus même pas le temps de comprendre la situation que tu marchais aux côtés de cet inconnu, qui te tenais toujours fermement le bras. Tu n'appréciais pas vraiment les contacts physiques, surtout lorsque c'était avec une personne inconnue mais tu ne semblais pas réellement avoir le choix. Tu observais l'élève en question, il semblait être assez jeune et avait des cheveux blancs, une couleur plutôt originale et que tu avais peu eu l'occasion de voir sur d'autres personnes.
Mais où t'emmenait-il ? À l'infirmerie ? Y'avait-il des personnes aussi altruistes dans ce monde ? Peut être.

" - Hé comment tu t'es fais ça ? Ah moi c'est Yukihito, Yukihito Komaeda. Enchanté ! "

Il allait sans doute t'être utile, il fallait que tu te montres courtois avec lui.

" - Je m'appelle Cheslock Wicht, enchanté aussi ! "

Tu lui adressais un sourire niais avant de détourner le regard vers ta plaie. Le sang avait commencé à coagulé et quelques traces rougeâtres s'étaient formées sur le dos de ta main.

" - Z'me suis coupé "

Tu espérais comme cette explication serai suffisante, ne voulant pas spécialement entrer dans les détails. Tu lui adressais à nouveau un sourire adorable.
Vous étiez enfin arrivés à l'infirmerie, tu regardais un instant autour de toi avant de t'asseoir sur un lit. L'infirmière arriva enfin et s'empressa d'examiner ta blessure.
Tu lançais un regard en direction de Yukihito, qui lui était en train de manger son sandwich, ce qui te rappelais que tu avais été coupé en plein repas. Une fois cela fini tu iras finir rapidement ton repas.
L'infirmière s'était absentée un instant puis était revenue vers toi une bouteille de désinfectant et un pansement en main. Elle commençait par remonter les manches de ton pull, laissant apparaître ton bandage. Un horrible sentiment de malaise t'envahis lorsque tu sentis son regard pesant sur ton avant bras, tu voulais qu'elle arrête, que ses infâmes mains restent loin de tes plaies cicatrisées mais pourtant encore ouvertes. Mais lorsqu'elle toucha directement ton bandage s'en fut trop, tu ne pouvais résister plus.

" - Dégage ! "

Tu posais fébrilement ta main sur ton poignet et t'éloignais de l'infirmière, t'enfonçant plus profondément dans le lit. Tu attendais qu'elle s'éloigne, qu'elle te laisse tranquille. Elle semblait s'être vaguement excusée avant de quitter la pièce, laissant sur place ces outils.
Des larmes perlaient aux coins de ton œil et ne tardèrent pas à couler sur tes joues. Tu te repliais sur toi même, tu voulais disparaître, ne plus exister, que tout cela ne soit qu'un rêve.

HRP:

Tout te revins en tête, les coups, leurs rires et toi, au sol, inerte. Cette douleur fulgurante qui t'avais clouée sur place, le sang, le sang qui coulait sans jamais s'arrêter.
Tu étais si mal que tu ne te rendis pas compte de suite que quelqu'un s'était accroché à toi, mais soudain la sensation de ses bras contre tes vêtements apparue. Un frisson te parcouru l'échine, est-ce que ce mioche était vraiment en train de te faire un câlin ? Tu ne pouvais te souvenir la dernière fois qu'une telle marque d'affection t'avais été adressée, même tes parents ne préféraient pas s'y risquer. Pourtant quelqu'un venait de te câliner et tu te faisais rien, d'ordinaire tu l'aurais violemment repoussé, peut-être même insulté mais là rien. Ton corps semblait refuser de faire le moindre mouvement mais une nouvelle vague de sanglot vint faire trembler ta poitrine, si brusquement que tu en eus le souffle coupé.

Mais tu repris finalement tes esprits, marquant une distance de sécurité entre Yukihito et toi. Pour quoi allais-tu passer maintenant, tu venais de fondre en larme devant un inconnu pour ce qui semblait être une simple broutille. Mais tu savais que c'était bien plus que ça, même si personne ne pourrait comprendre. Personne.

" - C'est bon tu t'es calmé ? Tu veux m'expliquer ce qui ne va pas ? "

Tu relèves la tête et essuies une dernière fois tes yeux rouges avant de tourner la tête et le fixer. Non. Non tu n'avais pas envie de lui expliquer ce qui n'allait pas, de te remémorer toutes ces semaines à pleurer seul en espérant que la situation s'arrangerait. Mais tu devais continuer à être gentil, il pouvait encore être utile. Peut-être qu'en attirant sa pitié il pourrait t'offrir un nouveau repas, t'apporter plus d'informations sur l'académie ou peut-être... quelque chose d'autre ?

" - Je n'ai pas envie d'en parler. "

Tu te relevais péniblement et descendais du lit. Tu marchais doucement jusqu'à la porte et l'ouvris immédiatement lorsque tu entendis des bruits de pas, l'infirmière semblait avoir compris que tu t'étais calmé. Mais tu ne souhaitais plus jamais la revoir, cette ignoble personne qui avait osé souiller ton intimité.
Tu te tenais devant la porte, prêts à partir, invitant Yukihito à te suivre.

" - J'ai faim..."

HRP:

" - Ne t'en fais pas je ne te forces pas en plus je comprends je suis un inconnu."

Tu appréciais qu'il ne cherche pas à en savoir d'avantage, peut-être était-ce du à ses propres expériences. Tu sentais soudainement quelque chose effectuer un mouvement de frottement sur le sommet de ton crâne, tu compris rapidement que ce n'était rien d'autre que la main de Yukihito. Tout ton corps te hurlait de t'écarter mais tu devais persister, tu n'en avais pas encore fini avec lui.
Tu lui adressais en retour un sourire amical.

" - Tiens j'ai pris ton plateau car je savais que tu aurais faim. Je t'achètes une glace après si tu as encore faim. Tu veux manger ici au réfectoire ?"

Le mot glace tilta dans ta tête, tes souvenirs étaient aussi limpide que de l'eau de roche. Lui aussi il t'offrait des glaces parfois, après l'école puis vous rentriez ensuite ensemble. À l'époque cela te rendais heureux toutes ses attentions envers toi.
Tu chassais ses pensées de ta tête et revenais à la réalité.
Tu remarquais que tu semblais avoir gagné sa confiance, il était prêt à t'offrir quelque chose en plus si tu avais encore faim, ce qui n'était pas négligeable. De toute façon tu avais toujours faim, tu étais incapable de t'arrêter de manger. Tu espérais que tout le sucre que tu ingérais ferait exploser ton foie ou que tout ce sel boucherait tes artères, mais il n'en était rien. Après tout personne ne sera là pour ton enterrement.

" - Merci, je vais manger ici, il me reste pas grand chose "

Ton ventre semblait rempli mais ce sentiment de faim persistait encore, t'ordonnant de finir ton plateau repas. Tu t'empressais d'engloutir tes restes froids de nourriture. Tout te semblait fade et insipide. Insipide. Comme ta vie sans saveur.
Ton ventre te faisait mal et ta gorge se serrait, tu avais l'impression de pouvoir t'écrouler d'un instant à l'autre. Mais tu réussis tout de même à attraper fébrilement ton plateau et relever la tête, donnant l'impression d'aller bien.

" - Il faut que j'aille le reposer, on peut prendre la glace après "

Tu commençais à avancer lentement en te retournant ensuite pour vérifier qu'il te suivait bien.