Zeke Arseniev

Il faisait froid. Les lèvres bleues, il marchait péniblement dans la neige espérant trouver son chemin à travers les bois. Le soleil était sur le point de se lever à l'horizon, mais il était loin de savoir où il se trouvait. L'enfant ne portait qu'un chandail à manche longue ainsi qu'un jean déchiré et la température de son corps frêle commençait à chuter dangereusement. L'hiver, il le détestait. Il prenait ses dernières forces pour marcher dans cette neige épaisse en espérant en sortir vivante. Il ne lui restait qu'à peine quelques secondes avant que ses sens ne l'abandonnent complètement. Les frissons parcouraient son corps de bas en haut très vite en espérant la réchauffer, mais sans succès, car ses pauvres membres commençaient déjà à congeler. Alors que le vent soufflait plus ardemment en picotant la peau du jeune garçon, il essaya de faire quelques pas de plus en laissant sa vision embrumé par la neige fixer, à l'avant, sur un paysage qui ne comptait que des arbres et du blanc. Il ne pourra pas aller plus loin, cette fois-ci. Il le savait et pourtant, il était arrivé à aller plus loin que les autres fois. La colère le gagna un moment, car il ne pourrait jamais voir plus loin que ces troncs en hibernations. L'enfant perdit pied et tomba sur le sol duveteux, succombant à la fatigue ainsi qu'à son corps qui ne répondait tout simplement plus. Perdant connaissance sur une image de ces bois sans fin une seconde fois, il se dit qu'il préférait mourir-là. Ne pas se réveiller et ne pas avoir une nouvelle fois ce faux espoir d'avoir réussi à fuir, mais le jeune homme savait qu'il se réveillerait. C'était inévitable, puisqu'ils l'observaient depuis le début de sa course tels des fauves attendant que leur proie se fatigue sous un ultime essai de survis. Une larme coula le long de sa joue et un homme rejoignit l'enfant avant de le prendre dans ses bras, et de faire demi-tour, sous le lourd silence de l'hiver.

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Sujet n°0527, Zirnitra
Note n°230: Fuite, essai n°25
22 heures,  Avant dernier rapport.

Le sujet n°0527 s'est enfuit de nouveau. Il s'est toute fois rendu beaucoup plus loin que les secondes fois. Il se trouvais presque aux routes, soit à 100 mètres de la station en 15 minutes. Son corps est alors tombé en hibernation sous une baisse de température de moins 40 degrés Celsius lorsque nous l'avons récupéré. Il est de plus en plus résistant au froid, mais son corps finit tout de même à la même température qu'il est confronté. Celui-ci a d'ailleurs évolué pour ce qu'il était question de se réchauffer et a donc repris une température normale après une heure de constants frissonnements. Selon les récents essais, ses transformations sont régulières et plus ou moins contrôlées, mais nous ne pouvons rien faire de plus à ce sujet. Il prend ses protéines ainsi que son fer aux heures accordée sans se débattre. Nous avons pu remarqué que les marques sont désormais cicatrisés et que les étapes sur le sujet sont bientôt complétées. Il ne reste plus que l'opération 4.3 et l'étude pourra enfin être compléter sur le sujet Zirnitra

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22ième jour

Depuis mon arrivée, les gens font des vas et vient dans ma chambre. Je ne reconnais aucune de ces personnes, mais mes parents m'ont dit de leur faire confiance. Mes parents sont des gens importants dans ces laboratoires... alors je devrais les croire. Tout le monde me dit que j'ai un grand potentiel, mais je ne sais pas vraiment ce que ça veut dire. Je viens à peine de tourner sur mes 10 ans et les personnes qui m'entourent on au moins une dizaine d'années de plus que moi. Néanmoins, ils sont loin de me traiter comme tel. Pourtant, je ne fais pas vraiment confiance aux gens qui viennent et repartent, car se n'est jamais bon signe.

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50ième jour

Ces derniers jours ont été vraiment éprouvants. Je ne sens plus trop mes muscles et je ne contrôle rien du tout. Ils me bourrent de protéines et de trucs à base de fer... mais je n'en veux pas! Je me débat, mais je finis toujours pas les prendre. Sinon, je finis encore plus claqué le soir. Ils me font plusieurs prises de sang et à chaque fois qu'ils finissent leur journée, une nouvelle marque apparaît sur mon corps. C'est douloureux, pourtant, ça finit par passer.

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130ième jour

Les opérations sur la température de mon corps ont commencées... Je suis tombée malade 4 fois cette semaine et c'est loin d'être finis. J'ai l'impression que je n'avancerais jamais, je dois fuir maintenant.

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200 ième jour.

J'ai essayer de fuir au moins 20 fois déjà et sans cesse, il me ramenait sans effort puisque je succombais facilement à la température extérieur. Il n'y avait rien à faire, je devrais attendre que les expériences se terminent. J'étais à bout de force et je me laissais faire désormais. À quoi bon? Ils m'observaient à chaque mouvement que je faisais pour m'étudier sans craindre que je puisse réellement m'échapper. Ils avaient raison, je ne pourrais pas. Je ne pourrais pas sans qu'ils décident d'enfin me laisser partir. Je suis écœurée de voir ses murs blancs et ces gens que je ne connaissais pas faire des vas et vient dans ma chambre. Je ne voyais même plus mes parents... Encore 32 jours... et toute cette histoire serait derrière moi.

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Sujet n°0527, Zirnitra
Note n°232: Opération 4.3
13 heures, Dernier rapport.

L’opération est un succès. Le sujet ne se rappellera que du nécessaire et il est désormais en route pour retourner chez lui. Les études sur Zirnitra ne nous donne toutefois pas la possibilité de connaître la raison de ces transformations et des réactions du sujet qui sont semblables à celles des lézards. Il est pourtant un jeune homme tout à fait ordinaire aux premiers coup d’œil. À l'avenir, le sujet 527 devra faire attention et si celui-ci faisait découvrir son secret aux autres, il devrait sans même discuter, revenir dans ces laboratoires. L'état de ses capacités n'a pas changé. Les scientifiques Arseniev prendront en charge la suite des événements.

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Zeke regardait silencieusement à travers sa fenêtre. Son père venait de quitter sa chambre en laissant une tempête derrière lui. La journée même, quelqu'un avait découvert son pouvoir et le jeune homme s'en était prit à son camarade de classe afin qu'il se taise, mais se fut en vain. Il savait ce que ça voulait dire. Il devrait retourner dans les laboratoires et cette fois, même ses parents ne pourraient pas la faire sortir. Le jeune homme avait envie de pleurer, de crier ou encore de fuir, mais il n'en fit rien. Il resta sur son lit, les jambes ramenés sur lui-même, le regard dans le vide. Le jeune qui l'avait attaqué avait été emmener par les gens du laboratoire et c'était sûrement pour lui faire tout oublier. Il comprenait que c'était trop dangereux de rester auprès des gens normaux, car il ne l'était pas. Son être en entier le prouvait et même si l'idée de retourner là-bas l'effrayait, il devrait surmonter cette peur. Autant pour lui-même que pour le bien être de ses parents qui avaient tout fait pour le garder secrèt. La porte de sa chambre s'ouvrit de nouveau dans un faible grincement. Son regard fantomatique se tourna très lentement sur la personne qui se tenait sur le seuil de la porte. Sa mère le regardait tristement, une lettre à la main. Sa mère portait les mêmes cheveux bruns que Zeke, mais ses yeux étaient d'un bleu glacial qui était tendre à la fois. Tranquillement, elle se dirigea vers le lit de son fils et s'assit sans faire face au jeune homme qui le regardait, intrigué. La femme soupira avant de poser ses yeux sur son garçon et de sourire faiblement.

- Ton père est en colère..., dit-elle faiblement comme si elle pensait à voix haute et pourtant, Zeke lui répondit sèchement.

- Je sais.

Un nouveau silence s'installa entre eux. La mère finit par prendre la main de son fils et d'y mettre la lettre. Elle se mit à le regarder d'un air plus sérieux et soudainement, Zeke se redressa. Jamais il n'avait vu sa mère à cours de mot et aussi incertaine dans son regard. Ses yeux décolorés se posèrent sur la lettre qui lui était destinée. Elle venait d'une Académie prénommée Tsuki et il reconnaissait sans peine la langue sur l'enveloppe. Redressant la tête vers sa mère, il se mit à la questionner du regard. Que voulait-elle qu'il fasse avec ça?

- Cette lettre est sûrement ton moyen d'échapper au laboratoire, commença la mère, Nous l'avions ignoré, il y a plusieurs années, mais maintenant nous voulons que tu t'y rende obligatoirement, car je ne veux plus jamais te voir à travers les murs de cette chambre, tu me comprend bien?

Zeke resta figé un moment. Qu'est-ce que sa mère racontait? Il ne savait pas quoi répondre. La main de la femme se glissa sur sa joue pour le réconforter et les nerfs du jeune homme se détendirent aussitôt.

- D'accord... et vous?

- Ne t'inquiète pas pour nous, je veux que tu pense à toi. J'irais te reconduire ce soir, sans faute, car ton père est déjà parti au laboratoire, dit-elle avec une pointe de peur. Ils doivent déjà savoir, il ne faut pas laisser les choses traîner. Fait tes valises et prend des médicaments, tu as bien compris?

Zeke secoua faiblement la tête. Sa mère quitta rapidement sa chambre et le jeune homme commença à rassembler ses choses sans se faire prier. À peine 20 minutes plus tard, ils se retrouvèrent dans la voiture en route pour l'aéroport. L'école se situait en Angleterre dans un coin inconnu de tous. Le jeune homme était plutôt sceptique face à cette décision, mais il faisait confiance aveuglément à ses parents et il ne souhaitait en aucun cas retourner dans ce laboratoire. Il monta précipitamment dans l'avion après avoir dit au revoir à sa mère et une fois que l'avion prit son envole, Zeke se détendit soudainement. Il allait être loin de cette endroit et jamais il n'allait y retourner, mais il s'inquiétait tout de même du sort de ses parents. Il espérait fortement pouvoir les revoir un jour. Le jeune homme prit la lettre dans ses mains et y lu le contenu au cours du chemin pour s'y renseigné... Il n'était donc pas le seul. Déterminé à avoir des réponses, ilcommença à s'impatienter face à cette mystérieuse école en oubliant brusquement les problèmes qu'il venait de quitter.