sortie entre amis (pv Yumiko)

Cela faisait bien quelques jours que je n’avais pas revu Noa. Pas depuis qu’il s’en était pris à la personne qui l’aurait blessé quelques temps plus tôt. Lui, Marco et Tori. Sincèrement, je ne savais pas trop quoi en penser puisque sa colère était sans aucun doute légitime. Mais au point de vouloir blesser, voire tuer quelqu’un ? Je n’en étais pas sûre. J’avais même repensé à ce qu’il m’avait demandé : n’aurais-je pas fait la même chose avec mon père ? Pour moi, la réponse était « non ». Je ne voulais pas blesser ou tuer qui que ce soit puisque j’étais consciente de la valeur d’une vie quelle qu’elle soit. Il n’avait cependant pas tort en prétendant que je souhaitais le voir puni pour le tort qu’il avait causé, pour la mort de Hayate. Mais, quoi qu’il se passerait, cela ne ramènerait pas l’Emeraude et ne me donnerait pas une enfance normale. Rien ne le pourrait…

Peu envieuse de travailler dans ces conditions et me voyant mal dessiner les scènes qui tournaient sans cesse dans mon esprit, j’étais allé à la bibliothèque dans l’espoir de trouver un livre qui me conviendrait. Pour cela, j’étais habillée le plus simplement du monde et avait pris mon sac de cours dans lequel je gardais mes papiers et mon argent. Je n’avais pas non plus oublié de prendre avec moi la broche dorée que j’avais glissé dans ma poche de jean avant de sortir de la maison Saphir.
Après plusieurs minutes de recherches, j’étais tombée sur un roman nommé Les ailes d’Emeraude. La première page de couverture comme le contexte me plurent tellement que je ne pus attendre avant de l’entamer. Pour cela, je m’étais installée à une table, seule. Le temps passa sans que je le remarque tant j’étais plongée dans ma lecture. Ce fut un bruit de battements d’ailes qui m’interrompu : une corneille s’approchait de moi pour se poser sur la table. Dans son bec se trouvait un papier blanc qu’elle lâcha près de moi. Je m’attendais à ce qu’elle reparte tout de suite, mais il n’en fut rien. Je pris donc le message avec beaucoup d’interrogations pour le lire :

Si tu as toujours envie de faire cette sortie en ville entre amis, je t’attends au portail

Avec dérision, je souris, peinant à ne pas éclater de rire en pleurant. Je ne comprenais pas pourquoi il n’était pas venu me chercher… Ma colère était-elle à ce point terrifiante ? Ou était-ce pour une autre raison mystérieuse que je ne comprenais pas ? Surtout que je n’étais pas à ce point en colère. Depuis le temps, j’avais eu le temps de le pardonner, surtout que je le comprenais un peu.
Sans plus me poser de questions, j’allais vers la bibliothécaire pour emprunter le livre avant de regarder derrière moi. Moon étant toujours là, je me dirigeai vers elle pour lui créer une sorte de perchoir avec mon bras avant de lui demander :

- Tu viens ?

J’attendis un peu et je pus constater que ma patience était récompensée puisque la corneille vola vers moi pour se poser sur mon bras. Je souris de joie en dirigeant mes pas vers le portail. Ma mine s’assombrit cependant de plus en plus tant ma peur de retourner en ville était forte. Je gardai cependant un semblant de sourire en voyant que Noa était bel et bien là. Sans crainte, je m’approchai de lui et lui répondit avec la joie de le retrouver :

- Je suis heureuse que tu m-… me l’aies demandé. Comment vas-tu ?

Code par Rin

De là où j’étais, et même en m’approchant, je ne vis pas son inquiétude, prenant cela pour une simple expression d’attente. Puis, à mes yeux, le principal était de le voir sourire par la suite, me répondant :

_ Bien et toi ?

Alors que je lui répondais que j’allais bien aussi, il fit un signe que je compris que lorsque Moon prit son envol. Certainement lui avait-il permit de faire comme bon lui semblait, à moins qu’il ne lui ait demandé de « rentrer ». Je n’en savais rien mais il était certain que Noa prenait bien soin d’elle. Il n’y avait donc aucune raison que je me fasse du souci à ce propos. Certainement était-ce mieux ainsi puisque j’allais devoir faire face à une plus grande crainte. Plus proche que la dernière fois de ce lieu qui m’effrayait depuis mon enlèvement, mon sourire s’effaça un peu sans pour autant disparaître. Je suivis néanmoins mon ami sans protester jusqu’à l’arrêt de bus en essayant de rester courageuse. Il n’y avait pas de raison que je le colle dans l’immédiat, n’est-ce pas ? Mon frère de cœur dû cependant se rendre compte de mon état émotionnel ou se souvenir de ce que je lui avais dit quand nous avions prévu cette sortie en ville puisqu’il me tendit son bras que je pris sans hésitation. Cette proximité amicale me permit de me sentir plus à l’aise et d’apaiser mes pensées qui s’étaient mises à tourbillonner sauvagement dans mon esprit. C’est donc avec plus d’attention que j’écoutai la question de mon ami :

_ Alors est-ce qu’il un endroit particulier par ou tu veux commencer ?

La question en soit était simple. Pourtant, je dus réfléchir pour pouvoir lui répondre. Depuis le temps et à cause de tous les évènements qui s’étaient produits, je ne me rappelais plus du tout si j’avais une idée précise de ce que je voulais pour mes amis (Noa compris) ou pas. De toute façon, ne parvenant pas à m’en rappeler, je fis en rougissant :

- Pas spécialement. Je sais pourquoi je v-… veux sortir en ville, mais sans savoir où aller p-… pour ça. Désolée. Et toi ?

Sérieuse, je me mis à réfléchir au point de faire chauffer mes méninges à ce qui pourrait faire plaisir et qui ressemblait à ces personnes chères à mon cœur qui étaient maintenant ma seule famille.

Code par Rin

Plus rapide que moi, car certainement qu’il avait une idée plus précise de ce qu’il voulait, il me répondit :

_ Moi ? Et ben … heu … déjà je voudrais aller dans une boutique de vêtement, comme je te l’ai dit je n’ai presque plus aucun haut potable … et puis …

Je ne compris pas d’où venait son hésitation mais je le laissai faire sans m’offusquer, même silencieusement. Après tout, je ne savais pas à quoi il pensait et il était peut-être resté sur la petite dispute que nous avions eu lors de notre date prévue de sortie, quand il avait attaqué une personne qui était prétendument celle qui l’avait grièvement blessé. Lui, Tori et Marco. J’étais consciente que nous avions tous une vision de la vie bien différente selon ce que nous avions vécu. Alors, le simple fait d’avoir évité qu’il ait tué quelqu’un me suffisait même s’il ne comprenait pas que la vengeance n’apportait rien de bon. Puis, plus que des reproches, c’était certainement du soutien dont il avait besoin. J’en étais persuadée.

_ Je voudrais aussi acheter un cadeau à Yasushi … je pensais à un téléphone … tu pourrais peut-être m’aider à choisir le plus adapté pour lui … Mais et toi ? C’est quoi tes achats ? Je pourrais peut-être t’aidé ?

En pensant qu’il devenait en effet temps que Yasu possède un téléphone, j’acquiesçai. Bien entendu que j’allais l’aider. C’était la moindre des choses. D’ailleurs, il allait falloir que je m’en rachète un puisqu’on avait détruit le mien. Il était cependant hors de question que j’en fasse la demande. Je m’évertuai donc de donner une réponse à mon ami en souriant :

- En fait, j’aimerais faire un cadeau p-… pour chacun de mes amis. Je ne sais pas encore quoi, m-… mais je souhaite qu’il leur ressemble, comme l-… la façon que je les vois, tout en restant quel-… quelque chose qui leur plaît. Je ne sais pas comment expl-… expliquer.

En tentant de me rappeler ce que j’avais en tête lorsque j’avais eu l’idée et que j’avais cherché en ville, le souvenir douloureux de mon enlèvement me frappa à nouveau. Sans m’en rendre compte, j’arrêtai de marcher, les yeux dans le vague, alors que je serrai de mes deux mains la manche de Noa. Je savais que c’était terminé, que je n’avais plus rien à craindre. Pourtant, je ne pouvais m’empêcher de trembler de peur.

Code par Rin

Apeurée par mes souvenirs, j’avais décroché jusqu’à ce qu’il me demande mon avis. Il n’avait pas été spécialement lent, au contraire. Je ne savais même pas comment j’avais fait pour laisser mes mauvais souvenirs prendre le dessus. Je tentais cependant de ne pas le montrer et souris en voulant prononcer une réponse. Je n’y parvins cependant pas et Noa remarqua certainement mon état puisqu’il me demanda :

_ Heu … t'es sûre que ça va ?

Avant toute chose, je fis signe que oui de la tête. Mais voulant être totalement honnête avec mon ami, je lui expliquai :

- En voulant me rappeler ce q-... que je voulais ce jour-là, j’ai plus fais face à mon enlè-... enlèvement qu’autre chose. Mais ça va. Ça va… Par contre, je crois que je n’ai pas réussis à tout suivre…

Pour me calmer, je pris une grande inspiration et soufflai doucement en me répétant que j’étais avec mes amis à l’académie et que j’étais sous la protection du Rubis. Ce dernier m’avait prouvé sa force, donc qu’il n’y avait pas lieu que je m’inquiète. Cela fonctionna assez bien même si je restais grandement touchée par ce qu’il s’était passé. Je voyais encore les faits comme si je les vivais dans les moindres détails. Ce n’était pas agréable et, contrairement à ce qu’on aurait pu dire, ce n’était pas aidant. Je ne parvenais pas à trouver cela autrement que traumatisant, je ne voyais pas en quoi cela me rendait plus forte… Il en était de même concernant ma vie dans cette prison. Comment cela pouvait-il m’aider à arranger les choses d’en avoir un souvenir si présent. Pour moi c’était douloureux et affreusement apeurant… sans parler de la perte d’Hayate. Je savais cependant que je n’étais pas la seule à souffrir de tout cela, qu’il fallait que j’avance. Voilà pourquoi je pris sur moi en me concentrant sur ce que me disait Noa qui me répéta grosso modo ce qu’il m’avait dit afin de pouvoir lui répondre en reprenant la marche :

- C’est parfait. Puis, si ça se trouve, j’aurais des id-... idées au magasin de vêtements pour Yasushi ou Alastor.

Petit à petit, nous nous rapprochions de l’arrêt de bus. Loin d’être en retard, nous avions bien quelques minutes avant que le transport arrive. Le temps de discuter et de me préparer à me retrouver entourée d’inconnus.

Code par Rin

Lorsque Noa me demanda qui était Alastor, je lui répondis qu’il s’agissait d’un Saphir qui avait pour habitude de s’isoler à cause de son pouvoir et que cela avait failli nuire à l’amitié qui me liait à lui. J’ajoutai également que j’avais eu la chance de le revoir avant que les problèmes n’arrivent. Cette dernière phrase était aussi vraie qu’elle me mettait à rude épreuve. Je pensais cependant qu’il était important que cela soit précisé.
Suite à cela, nous pûmes voir le bus arriver. Mon stress monta d’un cran mais je montai sans rechigner, suivant mon ami à la trace, le tout sans le lâcher une seule seconde. J’étais soulagée de constater qu’il faisait tout, dans le véhicule comme en ville, pour que je sois le moins possible entourée de foule. Rien que les voir ne m’était pas agréable, mais c’était toujours bien mieux qu’être obligé de les traverser.

Après plusieurs dizaines de minutes qui suivirent notre départ de l’académie, nous arrivâmes dans un magasin de vêtements pour hommes. L’ambiance était calme car il y avait peu de monde, mais aussi adoucie par une musique qui passait. Cette dernière était apparemment connue de Noa qui se mit à la chantonner. Sans rien dire, je l’écoutai en le suivant dans le magasin, observant les articles alentours. Je n’étais pas totalement douée pour comprendre ainsi les paroles de chansons du premier coup. Pourtant, je parvins à mettre le doigt sur le thème général de la chanson. Du coup, quand il termina de chanter je lui demandais sur le ton de la confidentialité couplée avec de la taquinerie :

- Ne serais-tu pas… amoureux ?

Peut-être qu’il ne faisait que chanter une chanson qu’il connaissait, mais je ne pouvais m’empêcher de le trouver différent, comme s’il le faisait en pensant à quelqu’un. Si c’était le cas, j’espérais qu’il avait trouvé la personne qui le rendrait heureux pour toujours et qu’il n’aurait pas à vivre la même douleur que moi ou Yasushi. La perte d’un être aimé, même si ce n’était pas la mort qui nous l’enlevait, était une déchirure très difficile à guérir.

Code par Rin

Bien qu’il me réponde que ce n’était pas le cas, je ne pus m’empêcher de penser qu’il me mentait. Après tout, il fuyait mon regard et souriait bizarrement, comme s’il était ailleurs. Je décidai cependant de lâcher un « Mmh… » pensif sans insister. Je ne voulais ni le braquer, ni m’imposer. C’était sa vie personnelle et s’il voulait garder un secret c’était son droit le plus strict. N’avais-je pas fait la même chose par le passé ? Par contre, il était certain que ce serait douloureux pour moi s’il agissait par pure vengeance. Je n’avais pas envie de faire d’histoire cependant, souhaitant seulement passer un bon moment avec mon ami tout en essayer de me réconcilier avec le fait même de sortir à l’extérieur de l’académie.

Animée par la pensée de passer un bon moment, je suivis Noa dans les rayons du magasin dans lequel nous étions entrés. Malgré ma volonté de le conseiller sur des vêtements que je trouvais jolis, je n’étais pas certaine que cela lui plairait. En plus de cela, il avait changé de style depuis peu. Serait-il encore attiré par l’ancien ? Quoi que… que connaissais-je des styles vestimentaires ? Plus j’y pensais et plus je me sentais inutile pour lui. Après tout, j’étais ce genre de personne simple qui s’habillait seulement avec ce qu’elle avait envie et trouvait joli. En plus de cela, si on regardait mes affaires (chose que mes amis avaient fait pour me retrouver), on pourrait remarquer que je n’avais pas grand-chose. Seulement le strict nécessaire. Il allait falloir que je remédie à cela d’ailleurs…
Je fus cependant ramenée dans le magasin actuel par Noa qui me demanda mon avis entre plusieurs tee-shirts. Le premier était gros avec une tête de mort et des roses. Je ne pus d’ailleurs pas vraiment m’en détacher plus de deux secondes, juste le temps de voir que les autres avaient un dessin totalement différent. La tête de mort, dont je connaissais la signification rien que par le nom, me mettait extrêmement mal à l’aise. Je tentais cependant de le cacher en désignant ces derniers pour répondre :

- Je préfère ceux-là sans aucun doute.

Je n’osais pas lui révéler la raison de ce choix, de peur de créer un malaise. Après tout, il était au courant pour ma perte et j’étais certaine qu’il s’en voudrait s’il venait à se rendre compte du lien entre ça et la tête de mort. D’ailleurs, pour ne pas lui en laisser le temps, je retournai dans un des rayons, qui était heureusement vide, pour retrouver un tee-shirt similaire à ceux que Noa m’avait montré que j’avais aperçu en le suivant. Je le trouvai facilement et lui montrait en arborant un fier sourire. Il était d’une couleur entre le noir et le gris (anthracite) et arborait une jolie arabesque qui partait du côté droit et allant du bleu et blanc dans un joli dégradé. Ne sachant pas combien de tee-shirt il voulait acheter, je lui déclarais simplement :

- Je pensais qu’il pourrait facilement remplacer le tee-shirt à la tête de mort. Qu’en penses-tu ?

Code par Rin

Noa inspecta ce que je lui proposais, un peu comme s’il faisait une comparaison. Patiemment j’attendis qu’il me fasse part de son verdict alors que je voyais s’approcher un groupe d’hommes. Je savais que mon ami ne me laisserait pas seule, mais je ne pouvais m’empêcher d’être nerveuse à l’idée qu’ils nous approchent. Pourtant, nous étions des inconnus pour eux et rien n’était fait pour qu’ils s’en prennent à nous. Alors… pourquoi étais-je si stressée par cela ? Heureusement, le Rubis réagit avant que je ne doive faire face à la situation tant redoutée :

_ Mmmh …. Et ben le mieux pour s’en rendre compte c’est d’essayer !

Sur ce, je le suivis alors qu’il alla ranger le tee-shirt que j’avais comme refusé et prit l’autre avant de me mener vers les cabines d’essayage. Bien que je ne sois que très peu allée dans des magasins de vêtements, je me souvenais que la personne qui devait essayer allait seule dans la cabine. Si nous avions été seuls cela ne m’aurait pas vraiment dérangé, malheureusement c’était loin d’être le cas. Je n’osais cependant pas demander de solution à mon ami tant j’étais certaine qu’il n’y en avait pas. Puis, il allait falloir que je me détache de mes peurs, non ? Pourtant, malgré une certaine résolution, je fus soulagée lorsque le jeune homme me fit une proposition :

_ Tu viens ? Je vais pas te laisser toute seule, et puis je ne vais pas me mettre à poil … quoique dans le pire des cas tu as déjà vu à la piscine ce qui se cachait sous mes fringues …. Ahem.

Riant doucement parce que je me rappelais parfaitement de cet épisode, j’allai le rejoindre sans penser une seule seconde qu’on aurait pu penser des choses bizarres. Je lui laissai cependant autant que possible de la place pour s’habiller et se déshabiller tranquillement. N’étant pas la meilleure pour juger des styles vestimentaires, je ne pus dire réellement si un tee-shirt lui allait mieux qu’un autre. Je fus donc un peu embarrassée quand il me demanda mon avis. Est-ce que ce serait juste si je lui disais que ça lui allait bien ? Ou serais-je totalement dans le faux ? Je n’en savais rien. Donc, tentant de cacher mes doutes, je lui répondis :

- Je trouve que les trois te vont très bien, quoi que j’ai réellement une préférence pour celui avec les signes tribaux.

Code par Rin

Lorsque je lui eue fait part de mon avis quant à mes préférences, Noa me déclara simplement qu’il allait prendre les trois. Je ne pus alors que lui adresser un sourire avant qu’il se retourne pour mettre le tee-shirt qui lui appartenait. En attendant, je réfléchis à ce qui pourrait faire plaisir à mes amis. Plus j’y réfléchissais et plus j’étais certaine qu’un simple vêtement ne suffirait pas à montrer le message que je voulais leur donner. Alors quand nous sortîmes de la cabine d’essayage et que mon ami me demanda si j’avais besoin de quelque chose ici, je lui souris en lui répondant :

- Non, ici il n’y a rien que je veuille.

C’était simple comme réponse, mais je ne savais pas trop ce que je cherchais non plus. Nous allâmes donc à la caisse où je laissai Noa payer ses emplettes avant de sortir dehors. Encore une fois, je m’accrochai au bras de mon ami, un peu comme si c’était mon seul salut. Mais de quoi avais-je peur bon sang ?! De me faire aspirer par le ciel ? Non parce que mon père n’était pas près de revenir de sitôt depuis que mes amis m’avaient secourue. Pourtant, je ne pouvais pas m’empêcher d’avoir peur en dehors de l’académie et parfois même là-bas. Etait-ce un manque de courage de ma part ?
Après quelques centaines de mètres de parcourus, je vis une vitrine qui me sembla familière. J’amenai donc mon ami là-bas pour m’y arrêter et regarder ce qui était proposé. Il s’agissait d’un magasin de souvenirs et de cadeaux qui proposait des objets divers et variés. Là, je pus voir toutes sortes de cadeaux possibles et imaginables pour mes amis. Je demandai donc à Noa d’entrer avec moi et, une fois à l’intérieur, je me mis à faire le tour. Ce faisant, je pus trouver une sculpture représentant un arbre argenté avec, comme implanté dedans de haut en bas, des gemmes ayant chacune une couleur spécifique. Dessous, avec le prix, était noté qu’il s’agissait d’une représentation de l’arbre de vie avec une petite traduction de sa signification. Je pus alors trouver un intérêt à le donner à Alastor lorsque je le verrai puisqu’il me semblait qu’il avait besoin de ce symbole. Puis, en avançant plus loin, je pus trouver un Ying et yang posé sur un socle. Il semblait qu’on pouvait l’ouvrir pour mettre une photo à l’intérieur. En me tournant vers Noa, je lui demandai avec un air sérieux :

- Yasu a encore des problèmes à a-… accepter ses souvenirs douloureux, non ? Je veux dire, il se re-… reproche encore pas mal de choses ?

Pour moi, c’était une des explications les plus logiques pour laquelle il n’était pas revenu vers moi alors que nous avions perdu un ami et vécu une période difficile alors qu’avant nous avions l’habitude de tout nous raconter, ou presque.

Code par Rin

En soupirant, comme si la réponse à ma question ne pouvait pas être autre que celle qu’il me donna, il me répondit que Yasushi était encore tourmenté. Je sus alors que je devais lui prendre l’objet qui m’avait fait penser à lui. Je compris également que c’était certainement aussi la raison pour laquelle je ne l’avais pas encore revu. Je pris donc le Yin et Yan avec son socle avant de continuer et finir ainsi le tour. Je n’avais pas trouvé grand-chose d’autre et l’arbre était trop cher combiné avec le cadeau de Yasushi pour que je puisse me permettre de le prendre également.

Au comptoir, j’eue quelques difficultés à rester en place, ne pas me cacher derrière Noa ou même simplement respirer correctement pour m’adresser au vendeur. Ce dernier me félicita pour mon choix était très bon et tenta par tous les moyens de me vendre d’autres articles. Pour tout refus, je secouai la tête à chaque fois, jusqu’à ce qu’il se lasse. Puis, une fois que j’eue enfin payé, nous pûmes sortir de la boutique. Dehors, la porte fermée derrière nous, je ne me privai pas de soupirer de soulagement sans m’en cacher. Je fis même part à Noa de mes impressions :

- Je ne p-… pensais pas qu’il puisse faire aussi ét-… étouffant dans un magasin.

Tout en écoutant ce qu’il pouvait avoir à me dire à ce propos, je lui repris le bras, le cadeau de Yasushi rangé dans mon sac, et nous reprîmes notre route. En chemin, nous pûmes tomber sur un magasin de téléphones, quoi qu’il ne semblât pas y en avoir qu’un. Je laissai alors Noa décider dans lequel il voulait aller pour le cadeau qu’il voulait faire, me tenant prête à le conseiller tout en regardant ce qui pourrait me convenir.

Code par Rin