Où est passé le guide ? [PV Kalth]

Je terminai de faire ma valise, le jour du départ était arrivé ! Je m'étais bien tenu de me mêler des affaires qui opposaientt père et grand-mère. Leur querelle existait bien avant ma naissance et toute tentative de diplomatie aurait-été un échec. Je rangeai mes dernières affaires avant de fermer mon bagage et de rejoindre mes parents à la voiture. Mon père tirait une tête de désespéré tellement le fait que je suive les conseils de grand-mère l'énervait. Mère était quant à elle toujours aussi effacée mais je lisais la deception sur son visage. Je pouvais comprendre qu'ils s'opposent à mon choix pour aller contre l'avis de grand-mère, mais mon don récemment découvert demandait de la pratique. Ils avaient eux-même avoué ne pas savoir comment le gérer au quotidien. Mon père avait maitrisé le sien chez lui auprès de sa mère, mais mes parents refusaient encore plus que j'aille une nouvelle fois chez elle. Je pense qu'ils ne digéraient toujours pas d'avoir raté une partie de mon enfance avant qu'ils ne se séparent de grand-mère.

Je montai dans la voiture après que nous eûmes tout vérifié et nous prîmes la route. Le trajet dura environ 2 heures. Deux longues heures pendant lesquelles mère ne pu s'empêcher de me rappeler que je devais l'appeler souvent et que père me demandait de lui rapporter tous mouvements suspects de la part du manoir, une conversation classique depuis quelque temps. Je réfléchissais donc à ce qui allait être mon foyer pendant mes années d'études. J'avais pu voir des photos gracieusement offertes par ma grand-mère. Elle avait surpris tout le monde, moi le premier, quand elle nous avait avoué y travailler. Cela ne fit qu'accentuer les soupçons de mon père, mais rien que le faite qu'elle donne de sa retraite pour aider des gens du communs, c'était une première ! Je serai donc amener à la croiser dans l'enceinte de l'académie, ce qui était une bonne chose. Elle au moins avait la tête sur les épaules. Par contre l'idée de dormir avec ces gens, dans la même pièce, était pour le moins déroutante. Je ne m'étais pas trop mélanger avec eux, alors de là à partager la même chambre, il y avait un monde ! J'y arriverai certainement, mais je développais un début de panique à l'idée de commettre un impair.    

Perdu dans mes pensées je ne vis pas que nous étions arrivés. L'académie était encore plus impressionnant en vrai que sur les photos. Les bâtiments gigantesques et le parc derrière eux montraient que les propriétaires avaient les moyens. Mon père arrêta la voiture, nous descendîmes de voiture, puis je récupérai ma valise. Il était temps de se dire au revoir. Je regardais mes parents un peu coupable de les abandonner, mais il était question de mon avenir. Ma mère me serra dans ses bras accentuant encore plus la gêne. Mon père plus stoïque y alla tout de même de son étreinte. ARf je n'étais vraiment pas fait pour toutes ces émotions !

"Tu n'oublies pas de ...."

"Oui père je dois faire attention, grand-mère n'est pas mon amie. Je sais ! Maintenant partez vous avez de la route à faire et moi j'ai une académie à découvrir !"

Ils me jetèrent un dernier regard qui en disait long sur leur état d'esprit avant de reprendre la route. Je pus alors me tourner vers l'immense bâtisse et en pousser l'imposante porte. Le hall était aussi spacieux que je l'avais imaginé, large, classique. Cette académie avait un certain cachet, un bon point pour l'instant. Par contre un mauvais point c'était l'absence totale de personnel à l'accueil. Très sérieusement, il n'y a personne pour m’accueillir ?  Ce n'étais pas possible d'oublier quelque chose d'aussi essentiel non ? Ou alors c'est un coup de grand mère. Je la vois déjà me dire :

"Prouves moi que tu peux le faire seul !"

Rien d'impossible ! Je regardais autour de moi à la recherche d'une personne quelconque à qui demander mon chemin. Je m'aventurais dans un couloir l'air de rien. Totalement désert, zut je vais devoir ... J’aperçus une silhouette tout au fond, à enfin quelqu'un qui pourra m'aider ! Je le hélai de loin tout en me dirigeant  vers lui, ma valise à ma suite.

"Excusez-moi !"

Kalth replia la lettre et la posa dans le tiroir qu’il referma. Enfin ils lui avaient envoyé ! C’était la première lettre qu’il recevait depuis qu’il était à l’académie. Trois mois et demi ! En trois mois et demi l’avaient-ils déjà oublié ? Après tout, lui non plus ne s’était pas vraiment posé de question. Et s’il avait un portable, comme tout le monde ici, peut-être les choses auraient-elles été plus simples ? De son sac il sortit une feuille et une plume de sa trousse. Il posa doucement la feuille puis l’encre. Dès qu’il eu terminé, il la plia, la glissa dans l’enveloppe. Il tendit le papier vers sa langue et sa langue vers le papier et referma le tout. Ne manquait plus que le timbre qu’il s’empressa de coller.

          Il enfila ses chaussures et prit la lettre. Malheureusement il était obligé de passer par dehors. Peut-être un jour pourrait-il accéder au château depuis sa chambre ? Cette perspective le fit sourire. Il regarda ses gants, posés en vrac sur son lit. L’Irlandais se disait que pour cette fois, il n’en aurait probablement pas besoin. Il approcha la porte et presque sans hésitation, attrapa la poignée et s’engouffra dans le cadre. Comme il l’avait espéré, il se trouvait un peu plus proche de la porte de sortie. Au pire, il aurait pu se retrouver dans sa propre salle de bain, ou à l’entrée du dortoir de ses « calmes » voisins. Il se dépêcha donc de quitter la zone. Et entama la route vers le hall.

         Il s’imagina un instant comment pouvait être la maison, avec ses deux parents seuls. Pendant un instant il revit également Madame Selkis. Elle, était seule. Du moins la jeune fille qu’il avait vu en photo ne vivait pas avec elle. Elle avait eu quelque chose de maternel, lors de leur rencontre. Quelque chose d’effrayant aussi, mais il n’oublierait pas sa douceur. Il espérait qu’il la reverrait bientôt. À ce moment précis, une idée lui vint en tête. Il tenait tant à découvrir les différents mystères de l’académie, peut-être pourrait-il par trouver une quelconque aide de la mystérieuse femme ? Il ne devait pas être le seul dans l’académie à s’intéresser à son histoire. Bref. De toute façon, il n’y avait pas que l’académie qui l’intéressait... Au que non, les secrets de ses occupants également.

         Il s’arrêta un instant, l’air interrogateur. Il repensa aux mots de Gwendoline lors de leur rencontre. Pourquoi ne fonderait-il pas un « service » fondé sur son pouvoir... En plus d’aider, il pourrait en apprendre plus ? Il y réfléchirait plus tard. Il venait d’arriver devant le hall. Il prit soin de ne pas toucher la poignée de ses mains afin de traverser. Il arriva à l’intérieur du bâtiment. Il déposa la lettre dans la boite, à l’administration et revint sur ses pas. Il n’y avait pas âme qui vive. Kalth progressait dans le couloir perdu dans ses pensées, lorsqu’une voix l’interpella.

"Excusez-moi !"

Il sursauta un grand coup en se retournant.

« AHeuuiih... oui ? »

          Devant lui se tenait une jeune homme d’à peu près son âge et un peu plus grand. Le beau blond avait de grand yeux verts et se tenait glorieusement.

La personne se retourna vers moi en prononçant un « AHeuuiih... oui ? » pas très assuré. Je l'avais visiblement surpris dans sa rêverie, pas terrible comme première impression ... Je devais rattraper le coup en m'excusant. Il ne faudrait pas que je commence à me faire détester le premier jour. Aller jouons le nouveaux perdu et stressé. Je pris un air embarrassé pour détendre l'atmosphère.

"Bonjour, excuse moi de t'avoir surpris. Je voulais savoir si tu pouvais me renseigner. Je viens d'arriver et il semblerait que le service d'accueil soit complètement invisible ! Je m'appelle Sebastian enchanté.."

Je pus prendre le temps de le détailler un peu. Il semblait avoir le même âge que moi ou peut-être un peu plus vieux. Je ne suis à vrai dire pas très doué pour donner un âge aux gens. Il était plutôt banal, cheveux châtains, yeux marrons. Rien de bien original, la note positive était qu'il avait à peu près la même corpulence que moi. Je n'avais pas à me sentir faible à côté de lui ahah ! Je préparai déjà dans ma tête les questions que j'allais lui poser s'il répondait positivement. Je devait en savoir plus sur la maison saphir, les cours ici et surtout le plus important : comment j'allais améliorer mon pouvoir. Je e l'avais pas trop utilisé depuis ma grosse grippe. Je dois dire que voir ses propres viscères, c'est une expérience traumatisante !

"Je cherche la maison saphir et ma chambre par la même occasion ! La route était sacrément longue jusqu'ici, j'aimerais bien me reposer. Enfin je t'en demande beaucoup, désolé si je peux paraître envahissant."

Quelques excuses de plus et le tour est joué.

Le jeune homme prit un air embarrassé. S’en voulait-il pour la réaction de l’Irlandais ou s’apprêtait-il lui demander un service ? Le Saphir allait vite être fixé.

"Bonjour, excuse moi de t'avoir surpris. Je voulais savoir si tu pouvais me renseigner. Je viens d'arriver et il semblerait que le service d'accueil soit complètement invisible ! Je m'appelle Sebastian enchanté.."

    Il marqua une légère pose, l’air attentif.

"Je cherche la maison saphir et ma chambre par la même occasion ! La route était sacrément longue jusqu'ici, j'aimerais bien me reposer. Enfin je t'en demande beaucoup, désolé si je peux paraître envahissant."

    Très respectueux, le jeune homme était donc nouveau. Sa remarque fit sourire Kalth. Le service d’accueil... Kalth passa sa main derrière sa tête avec un petit sourire.

« Bonjour, pas de soucis pour ça. Je m’appelle Kalth, enchanté. Pour l’accueil... C’est à croire qu’effectivement, ils ont tous un pouvoir d’invisibilité ! À mon arrivée je suis simplement allé cherché ce dont j’avais besoin à l’administration directement. »

    Au moins il n’était pas trop mal tombé. Il aurait pu trouver un rubis, au tempérament de feu, ou encore celui-là, ce démon lubrique... Et puis, c’était aussi un Saphir, il ne risquait pas de le perdre.

« Aucun soucis, je peux t’y mener, je n’ai plus rien à faire ici, suis-moi ! »

    Kalth pointa dans une direction et commença à emprunter celle-ci. Le nouveau venu lui ressemblait un peu, toujours à se formaliser, d’après les premières paroles qu’ils s ‘étaient échangés. Peut-être pourraient-ils s’entendre ? Il avait fait un long voyage... Pourtant il n’avait pas l’air de venir d’une contrée très exotique, et l’Irlandais n’avait pas relevé d’accent particulier. Peut-être venait-il tout simplement du continent ? Il approchait d’une porte, pensif.

« L’accueil n’est pas une spécialité ici... Enfin, tu peux tomber sur n’importe qui. »

    Tout en parlant, distrait, il posa la main sur la poignet et ouvrit la porte.

« Et il y a de tout... Excuse moi, je ne t’ai pas demandé, tu veux de l’aide pour ta valise ? »

    Il tendit la main, au cas où il serait las de la traîner, tout en avançant.

« Ah oui et je me demandais, d’où vie... »

    Tout à coup il se rendit compte qu’il était tout seul, faisant dos à la porte qui venait de se refermer derrière lui... Quel crétin ! Il s’était laissé distraire... Il fallait dire aussi qu’il ne s’y attendait pas. Il devait le retrouver avant qu’il ne se pose trop de question...

Tout semblait bien se passer. Il me répondit poliment ce que j'appréciais particulièrement, n'aimant pas tomber dans la familiarité dès la première rencontre. J'étais comme qui dirait chanceux d'une certaine façon d'être tombé sur lui du premier coup. Qui sait quels autres pouilleux pouvaient bien habiter ici ?

« Bonjour, pas de soucis pour ça. Je m’appelle Kalth, enchanté. Pour l’accueil... C’est à croire qu’effectivement, ils ont tous un pouvoir d’invisibilité ! À mon arrivée je suis simplement allé cherché ce dont j’avais besoin à l’administration directement. »

Ahah ironie du sort ? Je ne crois pas ! Il n'empêche qu'un quelconque panneaux d’indication serait le bienvenu ! Je me maudis de ne pas avoir pensé à les chercher au début mais il était tellement plus facile de demander autour de soi. Je suivis mon nouveaux guide en le remerciant pour son aide. Il avait l'air amicale, je m'attendais à pire. Il savait rester polie et courtois une denrée rare à cette âge là.

« L’accueil n’est pas une spécialité ici... Enfin, tu peux tomber sur n’importe qui. Et il y a de tout... Excuse moi, je ne t’ai pas demandé, tu veux de l’aide pour ta valise ? »

"Il est vrai que ça manque un peu d'indication ici. Oui je veux bien un coup de main."

Il avait tendu sa main et je lui déposai la poignée dans sa paume. Nous arrivâmes enfin à une porte qui devait mener vers l'extérieur si j'avais bien jaugé la taille du bâtiment.

« Ah oui et je me demandais, d’où vie... »

J'écarquillais les yeux devant la porte fermée. Je rêve ou bien mon guide vient de s'évaporer avec ma valise ?????? Quel crétin, je n'aurais jamais imaginé que cette académie soit pleine de voleur, misère. Grand mère doit déjà se moquer de moi, quelle disgrâce. J'ouvris la porte qui donnait sur le parc, personne ... Il s'était téléporté. Je poussai un cri de rage, rouge de frustration et partis à sa recherche dans les couloirs, discrètement.

L’Irlandais entendit un cri. Enfin un cri... Plutôt une vocifération. Quelqu’un était en colère, et il avait une petite idée de qui. Dans ce malheureux incident, il y avait au moins une bonne nouvelle... Quoique c’était tout autant une mauvaise. Le propriétaire de la valise n’était pas loin. Devait-il déposer la valise dans un coin et espérer ne plus jamais recroiser ce garçon ? C’était peine perdu. Kalth ne connaissait même pas la « capacité » de Sebastian. Comment allait-il le convaincre que ça n’était pas prémédité ? Le pouvait-il seulement sans s’humilier ?

    Brièvement, Kalth regarda autour de lui. Il était seul dans un couloir. Tout était redevenu calme, pourtant le sang commençait à battre contre les tempes du Saphir. Il avait l’impression d’avoir commis l’irréparable. Il revoyait le beau visage du blondinet. Il le revoyait, mais cette fois sous les traits de la colère, les yeux cernés, contrariés, les sourcils froncés et le teint rougi. Devait-il vraiment lui rendre ? Bien sûr... Mais il avait peur. L’Irlandais avança vers la porte la plus proche. Il approcha sa main et s’arrêta aussitôt... Devait-il tenter ? S’il réussissait, il pourrait tout arranger... ou pas. S’il échouait, au moins il pourrait fuir... plus vite. Peu assuré, il posa la main sur la poignée et ouvrit la porte. À son arrivée il reconnu le couloir menant à la bibliothèque. Il était loin de son objectif. Il retenta. De nouveaux couloirs, des toilettes, un placard, des toilettes, un couloir. Tout semblait se répéter et dix bonnes minutes s’étaient déjà écoulées. Kalth, qui commençait à désespérer tenta une dernière fois. Alors qu’il se tenait devant la porte, il ferma les yeux, priant sa bonne étoile et repensant aux traits blonds du jeune homme.

    En ouvrant la porte et les yeux le jeune homme fut déçu. Devant lui s’étalait un nouveau couloir vide. Peut-être devait-il déposer la valise à l’administration, en donnant le nom du jeune homme... Au moins l’affaire serait vite réglée. Il reprit sa route, s’approchant à nouveau d’une porte. Il la tira, et pénétra le cadre. À peine était-il arrivé que quelque chose lui arriva en pleine face.

Je restai devant la porte ouverte sur le jardin réfléchissant à ce que j'allais faire. Je ne sais même pas pourquoi je me pose cette question. Je n'avais plus rien, même pas ma lettre d'admission donc j'allais le trouver et j'allais le t... Je fermais la porte et commençais à parcourir les couloirs de long en large et en travers. C'était un foutu labyrinthe ici nom de dieu ! Même pas arrivé et je me faisais déjà bizuté par les élèves, mais ne vous inquiétez pas, la vengeance est un plat qui se mange froid. Vous vous êtes attaqués à la mauvaise personne. Vous allez souffrir jusqu'à ramper à mes pieds en me suppliant, bande de dégénérés !

Ruminant ma rage j'arrivai trop tard pour voir le sal voleur s'enfuir une fois de plus par une porte. Ah on dirait que sa téléportation était limité dans l'espace, enfin une bonne nouvelle. Je n'avais pas trop envie d'aller le chercher en suède pour récupérer mes sous-vêtements. Il semblait passer toujours par une porte, mais impossible de prévoir laquelle. Il n'y avait plus qu'à tourner en rond en espérant qu'il me tombe dessus. Et c'est ce qu'il fit ce crétin, au détour d'un couloir je l'aperçut sortir d'une pièce ou de dieu sait où avec ce don bizarre. Je me cachais vite fait dans le couloir perpendiculaire pour ne pas qui remarque ma présence. Il était à une longueur de bras de moi, pas question de le laisser filer. Je remontais ma manche et me rendis invisible.


J'avançais ma tête pour juger de sa position et positionnait mon bras en arrière près à le cogner. Je fit bien attention à cacher un maximum met vêtement derrière le mur pour ne pas me faire repérer. Toi mon poussin tu vas déguster. Il semblait un peu déçu par je ne sais quoi mais je n'en avait cure. Mon poing fusa pour rencontrer son nez et il s'effondra de surprise. Héhé où croyais-tu aller comme ça ?

Il n'allait pas repartir tout de suite donc je reculais un peu pour faire mine que je venais d'arriver. Je n'allais pas lui donner d'indices sur mon véritable pouvoir, avec un peu de chance il croirait que je peux donner des coups à distance et ça le dissuaderait de recommencer ou de s'enfuir. Je débouchai dans son champ de vision parfaitement visible cette fois, cachant ma main un peu rouge à cause du choc avec son crâne.

"Tiens mais voila notre cher voleur. J'espère que tu n'as pas cru une minute que tu allais m'échapper n'est-ce pas ?"

Je m'approchais de son visage les sourcils froncés. Mon ton était dédaigneux au possible, je ne faisait plus attention à me contrôler. 

"Ne bouge pas"

J'ouvris ma valise pour vérifier que tout y était bien à sa place. Je ne remarquait aucune disparition, ouf ... Il ne pensait pas se faire prendre l'idiot.

"Quand je pense que j'essayais d'être gentil, j'ai déjà une bonne idée de ce que vaut cette école maintenant."

Kalth fut choqué. Il ressentit une vive douleur au niveau de son nez. Rapidement un goût ferreux lui envahit la bouche et il sentit un liquide chaud se déverser par ses deux narines. Instinctivement, encore hébété, il tenta d’arrêter le flux de sang qui se faufilait entre ses doigts pour se déverser sur ses vêtements et le sol. Il ne s’était même pas rendu compte qu’il se trouvait à présent à genou. Il put voir l’auteur du coup devant lui, se dresser avec dédain, l’air enragé, tel qu’il l’avait imaginé.

"Tiens mais voila notre cher voleur. J'espère que tu n'as pas cru une minute que tu allais m'échapper n'est-ce pas ?"

Ce jeune homme, dans son ire, approcha son visage du « voleur », l’air furieux.

"Ne bouge pas"

Comme s’il avait le choix ! L’Irlandais aurait tant aimé fournir à ses jambes la force de s’enfuir, mais le choc l’en empêchait toujours. Sebastian inspecta sa valise. Que craignait-il ? Que Kalth en ait vidé le contenu avant de revenir ? Seulement s’il avait eu ne serait-ce que l’idée de voler cette valise...

"Quand je pense que j'essayais d'être gentil, j'ai déjà une bonne idée de ce que vaut cette école maintenant."

Il ne s’attendait pas à ce que son interlocuteur soit heureux, mais de là à se prendre un tel coup ? Des larmes commençaient à perler sur les joues du jeune homme. Une fois de plus il était là, humilié, en position d’infériorité. Quiet, Noa, l’inconnu du grenier et maintenant lui ? Il les haïssait,tous. Et il se haïssait. Il ouvrit la bouche, mais un sanglot étouffa sa parole. De toute façon qu’aurait-il dit ? « J’ai pas fait exprès » ? « Je ne contrôle pas mon pouvoir » ? L’autre était trop furieux pour prêter attention à la vérité. Il avait vu quelqu’un s’enfuir avec sa valise, pouvait-il l’en blâmer ? Et il l’aurait probablement frappé au moindre mot... Un millier d’idées se bousculaient dans la tête de l’Irlandais. Et puis d’où sortait-il ? Il ne l’avait même pas vu venir... Peut-être son pouvoir. Kalth ne s’attarda pas sur la question. Il y avait plus important. Il se sentait acculé, sans chance de fuite. Le dépit commençait à devenir une profonde haine. Malgré les larmes qui cascadaient, il essaya de durcir son regard et le porta sur Sebastian.

« Je ne serai déjà plus là si j’avais voulu te voler ! »

Par inattention il avait retiré sa main et le sang avait reprit sa course. Il lâcha un juron, aussi bien pour lui-même que pour l’autre.

« Crétin ! »

Et son nom, il lui avait laissé pour qu’il puisse retrouver son voleur ? Il regarda sa main dégoulinante de sang. Ce même sang qui maculait sa chemise blanche et son pantalon. Ce même sang qui pulsait dans ses tempes et qui lui criait vengeance. Sans se relever et baissant la tête, de sa main la plus ensanglantée il agrippa Sebastian au milieu de son pull, comme s’il craignait qu’il ne parte. Il savait que ça ne fonctionnerait pas, mais tant pis.

« Je ne contrôle pas ce pouvoir. »

Sa vue commençait à se brouiller. Il ne saignait pas tant que ça et n'était pas phobique, mais voir tout ce sang et la douleur le faisait tourner de l’œil. Il lâcha subitement le pull, avant de se laisser tomber contre la porte derrière lui. Les yeux fermés et essayant de garder une respiration stable par la bouche, de sa main il vint à nouveau empêcher le sang de couler.

Ce sale fripon resta à sa place et ne fit pas mine de partir. En fait ... il passait plus son temps à parler qu'à essayer de trouver un moyen de fuir. La honte de son acte serait-elle trop forte ? Ou alors c'était à cause de la rivière de sang qui s'échappait de son nez, oui ça devait surement venir de là.

« Je ne serai déjà plus là si j’avais voulu te voler ! »


Il avait durci son regard, faisant fi de ses blessures. Je l'avais frappé si fort que ça ? Je ne pensais pas pouvoir le blesser autant. Sa chemise était maintenant teintée de pourpre preuve que j'avais plus de force que je ne les pensais. Son argument n'était pas valable, pour moi ce n'était qu'un vol raté et il était évident qu'il ne contrôlait pas très bien sa faculté. Je levais un sourcil peu convaincu pendant qu'il attrapait mon pull, le tachant par la même occasion avec son hémoglobine dégoulinante de morve. Dégoûtant !

« Je ne contrôle pas ce pouvoir. »


Et il s'écroula contre la porte, non mais sérieusement mon coup de poing était si fort que ça ? J'avais une nouvelle carrière dans la boxe ? Son teint blanc et ses yeux presque révulsés commençaient sérieusement à m'inquiéter. Je l'avoue j'avais réagit sous l'effet de la colère. Peut-être que ce garçon trop gentil n'était pas un voleur et juste un simplet qui avait oublié de me prévenir qu'il disparaissait en ouvrant les portes ...

L'état du garçon semblait préoccupant et plutôt que débattre de son intégrité je préférai le garder vivant et conscient. Je sortit donc un mouchoir de ma valise encore ouverte et décalait sa main pour endiguer le flot de sang. C'était moche à voir franchement. 

"Eh oh reste avec moi. Je ne sais pas si tu es un idiot ou un voleur débutant, mais je ne compte pas finir en conseil de discipline parce que tu t'es évanouis comme une fleur au milieu d'un couloir hein ! Alors réveille toi bon sang. Franchement tu aurais pu me prévenir pour ton pouvoir qu'est-ce que j'en pense moi quand je vois quelqu'un disparaitre avec mes affaires ?"

Si j'arrive à savoir s'il était vraiment sincère, j'envisagerai peut être de m'excuser.

Kalth repris rapidement ses esprit. Ça n’était « qu’un peu de sang » après tout. Il n’avait simplement pas l’habitude d’en voir, et encore moins le sien. Il senti une mains pousser le sienne et un tissu éponger son nez.

"Eh oh reste avec moi. Je ne sais pas si tu es un idiot ou un voleur débutant, mais je ne compte pas finir en conseil de discipline parce que tu t'es évanouis comme une fleur au milieu d'un couloir hein ! Alors réveille toi bon sang. Franchement tu aurais pu me prévenir pour ton pouvoir qu'est-ce que j'en pense moi quand je vois quelqu'un disparaître avec mes affaires ?"

L’Irlandais n’avait rien à répondre pour sa défense, si ce n’est qu’il avait été distrait pr le blondinet.
Il rouvrit les yeux, mais les garda sur son interlocuteur, maintenant tout proche de lui, pour éviter de voir sa chemise blanche empourprée. Petit à petit, il sentait que ça allait bientôt arrêter de saigner. Il suffirait de glisser un morceau de mouchoir pour bloquer le sang et le temps ferait le reste.

«  Doucement, doucement, j’ai juste pas l’habitude... »

Kalth comprit vite que Sébastian ne s’attendait pas à ce genre de réaction. Kalth avait un peu honte, mais peut-être devait-il en jouer pour s’en sortir ? Après tout, il n’avait pas fait exprès... Mais ça n’était pas son genre.

« Désolé j’ai été un peu pris de cours par les événements... J’ai perdu le fil. »

Il attendit un instant, puis repoussa doucement la main de Sébastian, tout en se bouchant les narines. Il se releva petit à petit. Lorsqu’il eut terminé il regarda le pull de son « agresseur ». Il se sentait un peu honteux, mais avait envie de dédramatiser.

« Au moins on est assorti... Tu veux aller aux dortoirs Saphir ou voir lequel de nous deux finira en conseil de discipline ? Quoi que, vu ce que font certains, je ne pense pas que ça existe ici...»

Au fond, l’Irlandais ne craignait pas trop de finir en conseil de discipline. Jusqu’ici son dossier était irréprochable... Et les rares personnes qu’il connaissait pouvaient toutes attester de la maladresse du jeune homme, ainsi que sa capacité à se trouver au mauvais endroit au mauvais moment.
En revanche il avait déjà un peu plus peur du regard des autres. Tous ceux qui les regarderont traverser l’académie couverts de sang. Il voyait déjà leurs regards se tourner et ne les supportait pas.

« Tu... Permets qu’on passe aux toilettes avant ? »

Kalth reprit rapidement ses esprit, mon dieu ce que j'avais eu peur ... poir moi évidemment faut pas exagérer. Ce la aurait été une telle disgrâce de me faire renvoyer dès le premier jour pour avoir agresser un élève physiquement, qu'est-ce qui m'a pris encore ... Je m'emporte toujours quand il s'agit d'émotion. Il rouvrit les yeux et je plantai mon regard dans le sien à la recherche d'un quelconque signe qu'il allait s'évanouir. Aller reste avec moi !

«  Doucement, doucement, j’ai juste pas l’habitude...Désolé j’ai été un peu pris de cours par les événements... J’ai perdu le fil.Au moins on est assorti... Tu veux aller aux dortoirs Saphir ou voir lequel de nous deux finira en conseil de discipline ? Quoi que, vu ce que font certains, je ne pense pas que ça existe ici...»


Il parle !! Ouf je l'ai échappé belle. Attends quewa ?? Il y en a qui font pire que moi ici ? Et qui ne sont même pas punis pour ça ? Super je suis tombé dans un lycée de délinquants ahah. Grand-mère tu vas me le payer. Il parvint enfin à se relever encore un peu chancelant. Je pus alors admirer la tache pourpre qui barrait son torse. Son visage était également salit par les larmes et le sang sécher, mais au moins il avait arrêté de saigné. Il était mignon en un sens, on aurait dit un lapin perdu ... mais à quoi je pense moi. Je suivais son regard pour voir que mon pull était dans le même état, il était foutu, merde. 

« Tu... Permets qu’on passe aux toilettes avant ? »



Excellente idée, j’acquiesçai sur le champ, pas question de rester aussi sale et de se promener dans l'académie ! Qu'est-ce que les autres vont penser ? Je le suivais donc en reprenant cette fois ma valise. La confiance ne règne pas encore. Il me guida dans les couloirs jusqu'au toilette et je profitai de ce petit moment pour lui poser la question qui me brûlais les lèvres.


"Tout à l'heure tu disais que d'autres faisait bien pire, tu entendais quoi par là ?"