Kimiko est une jeune fille  qui aime passer beaucoup de temps à faire de nombreuses choses, en particulier tout ce qui touche au savoir. Une jeune femme à l'apparence aimable et discrète, qui aime s'occuper de ses propres affaires, et qui n'aime pas vraiment que l'on cherche à se mêler des siennes. Voilà une description de comment Kimiko aimerait être considérée. En réalité, lorsque l'on s'intéresse quelque peu au Japon, ce n'est pas du tout ce qui ressort dans l'esprit lorsqu'on la découvre. Non, ce que l'on retient d'abord, c'est son nom. Ashiro : voilà un nom qui parle à un plus grand nombre de personnes, surtout au Japon - mais quelle importance à le reste du monde?.  En effet, Kimiko n'est rien d'autre que "la fille de". L'éminente héritière de la famille Ashiro. Rien de plus, mais, surtout, rien de moins. Un nom qui a toujours attiré et attire de la sympathie, de l'admiration ou de l'hostilité, rarement de l'indifférence.

En effet, la famille Ashiro est une glorieuse famille japonaise qui a traversé les siècles de l'histoire de l'île. Jadis une puissante famille qui régnait sur une portion non-négligeable du territoire. Elle sût même, avec grande sagesse, passer d'un modèle purement féodale à un système économique mieux adapté. Une puissance que l'on dit basée sur des capacités hors du commun, divines ou démoniaques, à en croire les nombreuses rumeurs et légendes…

C'est dans ce contexte un peu particulier que naquit Kimiko Ashiro. Enfant unique née dans une famille aussi riche qu'ancienne, Kimiko fût élevée dans un contexte mélangeant tradition et modernité japonaise. Aussi, dans un contexte où tout ce qui l'approchait visait systématiquement un intérêt futur plus ou moins éloigné, on ne peut pas vraiment dire que Kimiko ait développée une grande affinité pour la compagnie de ses semblables. Oh, pas au point de la rejeter entièrement : simplement, elle appréciait aussi de passer de longs moments seule, dans son coin, à ne s'occuper que des petites choses qui l'intéressaient elle, et elle seule. Kimiko n'était pas pour autant indigne de son héritage : elle se comportait parfaitement tel que l'exigeait le protocole et les règles de bonnes conduite, et ce au micromètre près. C'était même une enfant très sérieuse et très studieuse : elle considérait comme son devoir et son honneur de paraître être la meilleure en tout, et en toutes choses - ou, au moins, de tenter d'en avoir une connaissance et une maîtrise un minimum raisonnable. Ce qui correspondait, pour la majorité des personnes, à un savoir encyclopédique sur le sujet. Une maîtrise et un sens de l'observation clairement hors du commun…

Si cela était normalement secret et caché de tous, Kimiko n'avait eu aucun mal, en grandissant, de constater que ce que l'on disait sur sa famille était mathématiquement vraisemblable : tel ancêtre avait de manière évidente une force qui dépassait plus de dix fois celle d'un humain normalement constitué, tel autre avait réellement la capacité de se cacher dans les ombres, même les plus ténues, et tel autre avait un tel pouvoir de persuasion qu'il ne faisait aucun doute que l'idée de monter dans un avion pour aller s'écraser sur un navire pouvait paraître logique pour n'importe qui. Elle n'eut également aucun mal à constater que les diplômes de son propre père présentaient une faille temporelle, dans le sens où leur obtention était trop mathématiquement parfait pour ne pas avoir été obtenu en parallèle d'une autre formation, tenue entièrement secrète. Autant dire que lorsque Kimiko reçue la fameuse lettre d'invitation, elle ne prit même pas la peine de la décacheter : elle savait déjà parfaitement où et quand elle devait se rendre, et pour quelle raison on l'y invitait.