Je ne faisais que regarder [PV Margaret]

L'été n'était même pas encore arrivé et je ne reprenais pas les études immédiatement. Cependant, je me disais qu'il n'était jamais trop tôt pour aller visiter les lieux, alors en cette belle journée ensoleillée, j'ai pris un cahier de notes et des crayons que j'ai mis dans mon sac ;a dos, puis je suis partie explorer les alentours de ce qui allait être mon école. J'espérais juste que je n'aurais pas l'air de venir espionner, mais bon, au pire, il y aurait toujours moyen pour moi de me justifier. Ça m'étonnerait que je sois dans entièrement dans mon tort.

La température annoncée était un peu trop élevée pour porter du noir, alors j'ai opté pour un t-shirt blanc et un pantacourt beige, mais après avoir parcouru un seul coin de rue, je me demande si vraiment ça aurait fait une différence que je revêtisse des vêtements plus foncés, parce que la chaleur se ressent. Heureusement que j'ai pensé à mettre une bouteille d'eau dans mon sac.

Après un petit trajet à travers le centre-ville, je me retrouve à proximité de l'Académie d'Abondance et wow, c'est vraiment grand. J'hésite même soudainement à vouloir essayer d'entrer dans l'enceinte de l'établissement ou même sur le terrain tout court... Bon... Et si je me contentais simplement d'observer de loin pour aujourd'hui ? Je crois que je vais faire ça, observer ce qui se trouve de l'autre côté des grilles. Je vois quelques personnes qui vont et qui viennent. Vraiment pas une grande quantité. Je me sens moins gênée depuis mon poste d'observation et il ne me vient pas à l'idée d'essayer d'être discrète dans mes observations, du genre en détournant le regard de temps en temps. Je suis trop curieuse pour ça. C'est tellement bizarre de se sentir à nouveau étranger quelque part. Après 5 ans de secondaire, ça faisait longtemps que je n'avais pas ressenti ça et pourtant, il va bien falloir un jour que je mette les pieds dans cette académie. Pour l'instant, j'ai l'air de quoi ? D'une petite blonde curieuse ? D'une fille qui n'a rien d'autre à faire de sa journée que de regarder comme ça un bâtiment se trouvant de l'autre côté d'une grille ? Ou bien... Eh. Est-ce que je suis tombée dans la lune ? Je crois que oui.

Tant qu'à être là, autant faire quelque chose. J'ai envie d'essayer de dessiner la façade de l'édifice, alors je sors mon cahier et un crayon à mine, puis je me mets à dessiner debout à côté de la grille, jetant de temps en temps des regards à la bâtisse

La grande dame se préparait dans son cabinet de toilette. Elle avait une tâche importante à accomplir aujourd'hui. En effet, elle avait été contactée par un organisme de presse pour une interview de la mystérieuse bienfaitrice de l'académie Abondance. Ce qui était merveilleux avec les journalistes, c'est qu'ils vous faisaient la meilleur des publicités au prix le plus bas, pour peu que vous sachiez les brosser dans le sens du poil ... Elle épila les quelques poils de grand mère qui subsistaient sur son menton, avant d’entamer son maquillage. Les cosmétiques ne pouvaient plus rien pour ses rides, mais ils pouvaient toujours rehausser son teint et sa beauté. Il faisait remarquablement en cette journée, il opta donc pour un léger chemisier qu'elle recouvrit d'un châle en soie. Elle prit ensuite l'un de ses chapeau les plus décoratif et descendit rejoindre Edward pour qu'ils partent au lieu de rendez-vous.

La route ne fut pas longue, la voiture conduite par son majordome, traçait parmi les rues. Maragaret en profita pour se remémorer ses discours qu'elle avait préparer à l'avance. Il était hors de question qu'elle connaisse le moindre déconvenue devant la caméra. 15 minutes plus tard, ils arrivèrent en vue de la grande académie. C'était l'un de ses meilleurs investissements, elle lui offrait des gens compétents ET dotés de facultés incroyables, le jakpot. Alors elle était bien obligée d'en faire la promotion de tant à autre, si elle voulait continuer ses affaires. SA fille ne comprenait pas vraiment cette engouement pour la cause des dotés, elle connaissait bien son avis sur la question, autant dire que ses actes et ses pensées lui paraissait totalement contradictoire. De toute façon, la vieille dame avait prit soin de garder le total contrôle sur tout ce qui touchait aux dotés dans l’entreprise, sa fille n'avait aucun pouvoir là-dessus.  

L'équipe de télévision était déjà là, ils avaient préparé le matériel et n'attendaient plus que leur invité. En se dirigeant vers le petit groupe elle avisa une jeune fille assit contre la grille en train de dessiner. Peut être était-ce une élève ? Elle avait toujours le temps pour trouver de nouvelles pépites, elle se pencha donc vers Edaward pour lui chuchoter à oreille :

"Peux-tu aller vérifier si cette jeune fille est de l'académie ?"

Il hocha la tête d'un air entendu et se dirigea vers elle. Margaret quand à elle se prépara à l’interview et à la présentation de l'académie, une fois quelques salutations et consignes échangées, ils commencèrent le tournage. Elle répondait aux questions de la présentatrice avec son charisme habituel, arborant un sourire sympathique (mais tout à fait faux).

Pendant ce temps, Edward accostait la jeune dessinatrice à quelques mètre du plateau. Il se posta devant elle pour attirer son attention. Lorsqu'elle le remarquerait il se pencherait en avant, la main sur la poitrine en guise de salutation.

"Bonjour, Mademoiselle, pardonnez moi de vous interrompre dans votre travail. J'aurais aimé savoir si vous étiez une élève de l'académie."

Concentrée sur ce que je faisais, je ne fis pas du tout attention à mon environnement ou au temps qui passait. Je traçais des traits sur le papier et c'est tout. J'ai dessiné jusqu'à ce que je me sois aperçu qu'une personne se dressait devant moi. Il s'agissait d'un homme élégamment habillé et avec des manières toutes aussi sophistiquées, puisqu'il se penche à l'avant pour me saluer. J'en suis presque gênée.

- Bonjour, Mademoiselle, pardonnez moi de vous interrompre dans votre travail. J'aurais aimé savoir si vous étiez une élève de l'académie.

J'essaie de répondre aussi poliment, mais je me confonds en explications :

- Bonjour. Eumh, eh bien, oui, mais... En fait, je n'y ai pas encore commencé les études, mais je suis inscrite, oui...

Venait-il pour me dire que je n'étais pas la bienvenue ou bien... En regardant plus loin, je remarque une équipe de tournage, des caméras, des perches et tout ce qui vient avec. Une femme d'un âge avancé semble être interviewée. Serais-je dans le chemin pour de futures prises ? Non, ça m'étonnerait, mais ne sait-on jamais. Aussi, peut-être que ça n'a aucun rapport. Cependant, je suis quand même surprise d'être abordée de la sorte. Je m'avance donc en rajoutant :

- Je n'étais pas certaine de savoir si j'avais le droit de rester là, mais j'ai pris une chance. Dites-le moi s'il vaudrait mieux que je m'en aille.

Je le regarde dans les yeux en attendant de connaître sa réponse. Cet homme n'a qu'à dire un seul mot pour que je range mes affaires dans mon sac et lève le camp. Je ne voudrais surtout pas déranger qui que ce soit. Je suis sûre que si Eden avait été là, elle m'aurait simplement entrainé par le bras en me disant " Viens, on bouge. " et ce, sans même attendre de connaître la raison pour laquelle on se serait fait aborder.

Margaret discutait du déroulement du reportage avec la journaliste tandis que l'équipe technique finissait de préparer le matériel. Elle révisait son texte tout en jetant des coups d’œil vers Edward. Ce dernie parlait avec la jeune fille, puis regarda dans sa direction en faisant un signe entendu de la tête. Un sourire diabolique barra le visage de la vielle femme, ma pauvre petite tu as raté une occasion de rester chez toi. Elle dit quelque chose au petit groupe de journaliste et tout le monde se tut en tournant presque en même temps la tête vers elle. Comme un seul homme, la petite troupe se déplaça pour entourer Tori ne lui laissant aucune échappatoire. La journaliste une femme aux longs cheveux bruns d'une trentaine d'année lui para alors :

- Bonjouuuuur jeune fille. Il paraît que vous êtes une élève de l'académie ? Ça tombe bien, nous faisons actuellement un reportage sur votre magnifique école ! Et si vous participez, imaginez un peu vous aller passer à la Télé ! Et blabla et bla bla ...

Tori allait vite comprendre que si elle ne s'imposait pas elle ne pourrait pas en placer une. Déjà la petite troupe la ramenait petit à petit vers le lieu de tournage en jouant sur l'effet de foule. Une maquilleuse passa devant elle, soulevant une mèche de cheveux afin d'apprécier le teint de sa star du moment. Un autre homme emporta ses affaires pour les déposer sur une chaise près des caméras, bref La jeune Tori venait littéralement de se faire capturer.

On l’amena à côté de Margaret, lui laissant le choix de s'asseoir ou de rester debout. La vieille femme la toisa du regard de manière bienveillante, elle commençait à devenir experte pour se déguiser en mouton. Avec un sourire ironique elle entama la discussion :

"- Malheur à vous, vous vous êtes faites attrapée ! Ces requins ne vous lâcheront qu'après vous avoir soutiré tous vos droits à l'images. Haha ! Mais j'oublie mes bonnes manières, je suis Margaret Cavendish, l'une des fondatrices de cette école et vous ?"

Au lieu de me répondre, l'homme regarde au loin, plus précisément en direction de l'équipe de tournage et fait un signe de la tête. Hein ? Juste après, les éléments commencent à s'enchaîner avec rapidité. Je vois avec une certaine part d'appréhension l'équipe se diriger vers moi, pour ne pas dire qu'elle me fonce carrément dessus, comme un aigle piquant un plongeon après avoir aperçu une proie au sol.

- Bonjouuuuur jeune fille. Il paraît que vous êtes une élève de l'académie ? Ça tombe bien, nous faisons actuellement un reportage sur votre magnifique école ! Et si vous participez, imaginez un peu vous aller passer à la Télé ! Et blabla et bla bla ...

Eh misère, pour un simple " oui ", voilà que je me retrouve devant les caméras...

- Euh, bon, d'accord...

Je n'aime pas trop me sentir forcée, mais suppose que je n'ai pas vraiment le choix. Je ne vais tout de même pas pousser quelqu'un pour m'enfuir en courant. Du coup, je suis entraînée vers le lieu où l'équipe de tournage se trouvait précédemment. Je me retrouve aux côté de la femme qui semblait être sur le point de se faire interviewer et lorsqu'on me donne le choix de m'assoir ou de rester debout, je choisi la seconde option. Pas la peine de prendre une chaise. La femme se présente alors, disant qu'elle a participé à la fondation de l'académie. Ça tombe sous le sens, si le reportage parle de l'établissement.

- Malheur à vous, vous vous êtes faites attrapée ! Ces requins ne vous lâcheront qu'après vous avoir soutiré tous vos droits à l'images. Haha ! Mais j'oublie mes bonnes manières, je suis Margaret Cavendish, l'une des fondatrices de cette école et vous ?

Cavendish... Ça me fait penser au boulevard du même nom à Montréal. J'essaie de sourire le plus naturellement possible pour répondre à la femme.

- Je suppose que ce sont des choses qui arrivent. Enchantée de faire votre connaissance, madame Cavendish, je m'appelle Tori Clark.

Le piège c'était efficacement refermer sur le petit lapereau tranquille. Margaret la regarda se faire remorquer jusque dans ses griffes. Elle après s'être présentée, la jeune fille en fit de même : Tory Clark. Ce nom ne lui disait absolument rien, mais elle se demandait qu'elle pouvoir se cachait derrière ce visage innocent. Comme c'était une élève de l'académie il lui suffirait de poser deux, trois questions pour le savoir, mais il était plus drôle de lui faire cracher elle même. Elle continua de lui sourir suivant des yeux la maquilleuse qui allait la préparer à passer devant la caméra.

"Croyez moi à force on finit par s'en lasser ! Ces journalistes toujours à l'affût du moindre scandale, ils m'épuisent. Je suis bien trop âgée pour tout ça, mais il fallait bien que quelqu'un fasse la promotion de cette école !"

La maquilleuse commença à s'occuper de Tori, mais pas de Margaret car celle-ci était déjà prête. Margaret la laissa faire en silence répétant à voix basse son texte. Puis elle eut fini elle reprit la parole.

"Bien vous n'êtes jamais passée devant une caméra je me trompe ? Nous essayons de donner la meilleur image possible de l'académie, alors soyez attentive ! Tout d'abord avez-vous un pouvoir qui pourrait perturber ce tournage ? Si oui faites m'en part s'il vous plaît."

Elle écouta sa réponse, répondant par un "D'accord" entendu.

"Racontez-moi  un peu votre gistoire dans les grandes lignes pour que je puisse juger ce qui mérite d'être mentionner. Comment êtres vous arrivez ici, pourquoi, comment avez vous apprit pour l'académie, votre cursus, etc. ....

Elle croisa les mains soudain très attentives, prêtes à mémoriser le maximum d'informations, tout en jouant son rôle d'animatrice télévisée.

Dis moi tout ma belle.

- Croyez moi à force on finit par s'en lasser ! Ces journalistes toujours à l'affût du moindre scandale, ils m'épuisent. Je suis bien trop âgée pour tout ça, mais il fallait bien que quelqu'un fasse la promotion de cette école !

J'ai un peu de difficulté à comprendre que des journalistes jouent les paparazzis et accordent tant d'attention à une personne qui s'est tout bonnement et tout simplement juste impliquée dans la fondation d'un établissement, alors qu'il y a un tas de personnalités publiques qui font quotidiennement des actions qui suscitent l'attention des médias, mais bon, je suppose que ce genre de choses, ça arrive même aux plus passifs des entrepreneurs. Quoiqu'il en soit, afin de... je ne sais pas exactement comment dire... afin d'accorder le mérite qui revient à cette dame ? je réponds :

- Et je crois sans l'ombre d'un doute qu'en temps que l'une des fondatrices de cette académie, vous êtes très bien disposée pour en faire sa promotion.

Par la suite, je me fais " emprunter " par la maquilleuse. Déjà, je n'ai pas l'habitude de me maquiller, même pas avec du mascara ou du fond de teint, alors ça me fait étrange, mais surtout, je n'ai pas l'habitude que ce soit quelqu'un d'autre qui s'occupe de moi. Après un moment, lorsque la maquilleuse en a fini avec moi, madame Cavendish m'adresse à nouveau la parole :

- Bien vous n'êtes jamais passée devant une caméra je me trompe ? Nous essayons de donner la meilleur image possible de l'académie, alors soyez attentive ! Tout d'abord avez-vous un pouvoir qui pourrait perturber ce tournage ? Si oui faites m'en part s'il vous plaît.

Ah oui, je comprends, c'est important de le savoir. J'ai beau essayer de penser à n'importe quel scénario, je n'arrive pas à en trouver un dans lequel des ombres pourraient avoir le potentiel de déranger un tournage. Je secoue légèrement la tête de droite à gauche, l'air amusé.

- Ça non. Y a pas de risque que je puisse perturber le tournage de quelque façon que ce soit avec..

Voilà autre chose qui me fait bizarre. Je n'ai pas non plus l'habitude de parler de mes capacités. Ça arrivait parfois avec ma mère ou ma sœur, mais à part ça...

- Racontez-moi  un peu votre histoire dans les grandes lignes pour que je puisse juger ce qui mérite d'être mentionner. Comment êtres vous arrivez ici, pourquoi, comment avez vous apprit pour l'académie, votre cursus, etc. ....

Je réfléchis brièvement, afin d'éviter de raconter tout dans le désordre ou de manquer de précision.

- Eh bien, je viens du Canada. J'ai grandit dans la métropole de Montréal située dans la province de Québec. J'ai fait mes études normalement et j'ai décidé de faire une pause après le secondaire, car je ne savais pas vers quoi m'orienter pour la suite. Durant mon année de conger, on m'a proposé de faire un voyage en Suisse et c'est en me renseignant que j'ai découvert l'académie, alors je me suis dit que je pourrais tenter ma chance afin d'intégrer la filière soutien en design de costumes. Comme vous pouvez vous en douter, ça a fonctionné.

Margaret ne se laissa pas affectée par les flatteries de la jeune fille, trop habituées à ce qu'on lui cire les chaussures à longueur de journée. Elle laissa la maquilleuse faire son travail avant de commencer son investigation. Elle se prit un magnifique vent sur la question dissimulée du pouvoir, mais c'était le risque quand on utilisait cette méthode. Elle aurait d'autres occasions à l'avenir. Elle écouta ensuite son histoire notant tous les éléments qui pouvaient lui être utiles. La jeune fille était donc une spécialité soutiens, ce que sont apparence laissait présager. Elle pensa quelques secondes que c'était une bonne chose pour le reportage en tant que professionnel. On insistait trop sur les super-héros, mais pas les gens de l'ombre. Puis elle se focalisa à nouveau son attention sur l'étudiante. Elle devait maintenant en apprendre plus sur ses motivations. Elle prit un air faussement impressionné, le sourire aux lèvres.

- Vous venez de tellement loin, c'est impressionnant pour quelqu'un de si jeune ! Dites moi alors, pourquoi avez-vous choisi cette spécialité ? Celle d'agent de terrain ne vous attirait pas ?

Une question bluff, lui donnant peut être une autre occasion d'en savoir plus sur son pouvoir. Il y avait peu de chance que ça marche, mais dans ce cas la question ne serait qu'une parmi tant d'autres. Elle la laissa répondre l'écoutant tranquillement quand la journaliste en chef vint les interrompre. Elle souhaitait faire une petite présentation avec Margaret pour le début du reportage. Margaret laissa donc la jeune fille patienter. Elle pourrait les suivre pour voir le tournage si l'envie lui en prenait.

La journaliste commença par présenter l'académie comme le tremplin de la réussite dans le milieu du super-héroïsme, puis elle présenta Margaret à la caméra.

- Voici Margaret Cavendish, ex-pdg de la multinationale Avalon Industries. Nous la connaissons bien maintenant , ici à Abondance. Elle est l'une des plus ferventes militantes pour le respect inter-communauté. Première humaine à s'être directement impliquée dans la création de la ville, elle est aussi l'une des partenaires de l'académie, offrant à ses élèves matériel et offres d'emplois ! Bonjour, à vous madame Cavendish.

Elle enchaîna en interviewant Margaret sur ses opinions et quelques sujets d'actualité. Elle répondait, le visage doux et charmants, d'une voix posée inspirant la confiance, mais avec toutefois un soupçon de force qui s'ajoutait à son charisme.

"Bien évidemment que les dotés ont des droits ! Vous seriez surpris de voir à quel point ils sont plus humains que certains "normaux". Les donc sont un cadeau, il n'y a pas d'histoire d'évolutions, ni de supériorité. L'humain est par défauts inadapté à la plupart des milieux. Son unique atout se trouve ici."

Elle désigne sa tête du doigt. Elle conclut la prise sur cette phrase. La journaliste la remercia et retourna parler à ses équipes pour préparer la visite de l'académie. Margaret retourna vers la jeune Tori, tandis qu'Edward lui servait un verre d'eau. Elle s'assit sur une chaise en poussant un soupir de soulagement.

"Bien nous allons faire une visite de l'académie c'est là que vous aller intervenir, vous avez des questions ? Ensuite nous répèterons un petit peu ce que vous allez dire."

- Vous venez de tellement loin, c'est impressionnant pour quelqu'un de si jeune ! Dites moi alors, pourquoi avez-vous choisi cette spécialité ? Celle d'agent de terrain ne vous attirait pas ?

Je ne suis pas certaine de savoir ce qui parait impressionnant. Que j'ai eu la volonté de changer de continent pour intégrer cette école ? Que j'ai pris une décision aussi importante alors que j'ai à peine 18 ans ½ ? Que j'ai l'impression de savoir ce que je veux faire plus tard ? Pour répondre à la nouvelle question, je secoue la tête de gauche à droite en faisant la moue.

- Je ne crois pas qu'être agent de terrain me conviendrait totalement, malgré le nombre diversifié de situations pour lesquelles ils peuvent être appelés à intervenir. C'est que je ne peux pas faire grand chose d'utile avec mon pouvoir parce qu'il consiste- ...

Je n'ai malheureusement pas le temps de terminer ce que je voulais dire, car la présentatrice vient réquisitionner la présence de madame Cavendish, mettant ainsi un terme à la discussion. Tandis que les deux femmes vont se placer devant la caméra, je fais l'inverse en allant à l'arrière pour regarder. J'observe aussi le caméraman, car après tout, ce n'est pas tous les jours qu'on a la chance d'en voir un au travail.

- Bien évidemment que les dotés ont des droits ! Vous seriez surpris de voir à quel point ils sont plus humains que certains "normaux". Les donc sont un cadeau, il n'y a pas d'histoire d'évolutions, ni de supériorité. L'humain est par défauts inadapté à la plupart des milieux. Son unique atout se trouve ici.

Je suis bien d'accord avec les mots de cette femme, il n'y a pas d'histoire de supériorité. En revanche, en ce qui concerne l'évolution, oui, mais ça dépend pour quoi. L'essor des pouvoirs est peut-être relié à l'évolution des espèces, mais pour moi, ça ne veut nullement dire que les gens sans capacités spéciales sont inférieurs, ça veut seulement dire que leurs forces sont ailleurs. Tout ça, c'est comme un parcours. On ne prend pas tous le même chemin et c'est ce qui nous rend tous différents et uniques. Tandis que le tournage de la prise se termine, je continue de penser à ces mots, jusqu'à ce que madame Cavendish, assise sur une chaise, m'adresse de nouveau la parole :

- Bien nous allons faire une visite de l'académie c'est là que vous aller intervenir, vous avez des questions ? Ensuite nous répèterons un petit peu ce que vous allez dire.

Répéter ce que je vais dire. Effectivement, je ne peux certainement pas improviser, mais j'espère au moins que je n'aurai pas grand chose à retenir. J'ai une meilleure mémoire visuelle qu'auditive et je doute fortement qu'on prenne la peine de me mettre sur papier ce que je dirai.

- Non, je n'ai aucune question pour le moment.

Par contre, ça ne veut pas dire que je pourrais éventuellement en avoir...

Elle avait faillit lâcher la réponse, fichus journalistes !! Toujours là pour vous gêner, même quand c'était vous qui les ameniez. ! Elle se laissa mener devant la caméra et fit ce pour quoi elle était le plus doué, briller en société. L'interview prit une vingtaine de minutes au moins où elle passait de la pommade sur l'opinion publique. Elle eut enfin une petite pause pour retourner cuisiner sa proie. Elle se rassit près d'elle, lui laissant toujours croit qu'elle n'était là que pour l'interview. Elle n'allait pas la recuisiner sur son pouvoir, cela paraîtrait trop suspicieux alors elle se contenta de la préparer à son passage. Il suivirent la petite troupe de journalistes tandis qu'ils présentaient les différentes parties de l'école. Il n'avait pas besoin de Margaret et Tori pour cela donc elles eurent une bonne heure de répis.

La vieille dame en profita pour aider Tori. Lui expliquant ce qu'elle devait dire, ce qui était superflu et dans quel ordre le faire. Il était important que son témoignage paraisse le plus authentique possible, tout en étant le plus synthétique. Le spectateur devait s'identifier à elle, pas écouter toute sa vie. Elle était maintenant prête à passer à la caméra. Il le restait un peu de temps, alors la riche dame en profita pour reposer sa question de tout à l'heure.

Nous n'avions pas fini tout à l'heure, pourquoi ne vous sentiez-vous pas capable de prendre la spécialité agent de terrain ?

On ne se débarrassait pas d'elle si impunément. Elle fit un petit signe à Edward pour qu'il leur apporte quelques boissons pour combler leur attente.

C'est une étrange sensation de pénétrer pour la première fois dans l'enceinte de l'académie alors que je ne suis même pas la principale destinataire de cette acte, c'est à dire sans que je ne sois la première à qui cette action soit profitable, comme ce serait le cas, par exemple, pour assister à un cours ou pour aller chercher un document. J'essaie d'observer le plus possible ce qui m'entoure. J'aurais presque voulu suivre les journalistes présentant l'école, mais je crois que ce sera plus agréable de pouvoir faire le tour par moi-même, sans avoir à suivre d'itinéraire ou de groupe, alors j'attendrai un autre jour. De toute façon, j'avais pris la décision de ne pas entrer, avant d'être capturée par le troupeau de journalistes sauvages. Tout ça me laisse donc un peu de temps pour me demander dans quoi je me suis embarquée. Au début, je pensais que ce reportage prendrait gros maximum 10 minutes de ma journée, juste le temps d'être brièvement interviewée, mais là je me rends compte qu'il ne s'agit pas d'un simple reportage pour un bulletin de nouvelles... Il faut croire que j'ai trop souvent regardé le téléjournal d'Ici Radio-Canada.

Ce qui est fait est fait, ainsi je me retrouve de nouveau en compagnie de madame Margaret Cavendish et de son... Je crois que c'est son majordome ou quelque chose du genre, vu la façon dont il agit.

- Nous n'avions pas fini tout à l'heure, pourquoi ne vous sentiez-vous pas capable de prendre la spécialité agent de terrain ?

Je lève distraitement les yeux vers le plafond, comme si l'exécution de ce geste allait m'aider à retrouver le fil de la conversation.

- Euumh... Ah oui. Je disais que je n'étais pas certaine que ça me convienne, car, ce n'est pas que je n'ai pas foi en mes compétences, mais disons que manipuler les ombres et avoir la capacité de pouvoir les pénétrer n'est pas ce qu'il y a de plus utile pour venir en aide aux gens. Il y a de quoi permettre de faire diversion, mais au-delà de ça, possibilités sont un peu limitées.

Je ne veux pas donner l'impression que je fais partie de ceux qui ne croient pas en eux, comme le genre de personnage dans les animés qui passent leur temps à se rabaisser, s'excuser de leur inutilité et qui rappellent à tous les épisodes à quel point ils sont un fardeau pour leur entourage, mais je suis réaliste. Je suis consciente de mes capacités et je suis consciente de leurs limites actuelles.

Margaret écouta patiemment la jeune fille tandis qu'Edward leur servait le thé. Les journalistes se préparaient à faire la prise suivante qui se passerait dans les laboratoires. La plupart étaient sponsorisés par son entreprise. C'était donc à elle de briller cette fois. On demanderait probablement à la jeune fille d'apparaître ici et là sur les images pour donner un peu de vie à ses salles vides. Ils n'avaient mal heureusement pas pu avoir l'autorisation de filmer une classe. Les examens approchaient et personnes n'avaient le temps de gérer un troupeau de journalistes. Margaret était impressionnée par les facultés de la jeune fille. Trop souvent elle croisait des personnes aux pouvoirs extraordinaires, mais qui n'avaient aucunes confiance en leur capacité. Elle regarda la jeune fille avec une bienveillance feinte et lui répondit :

- Allons voyons, vos capacités semblent avoir un incroyable potentiel ! Personne ne vient à l'académie avec un pouvoir près à l'emploi pour devenir super-héros. C'est à ça que les cours de dons que nous proposons servent, à se développer et à offrir d'autres possibilités. D'un point de vue stratégique vos capacités sont un atout, surtout si vous apprenez à faire d'autres choses avec elle. Mais c'est votre choix, on peut très bien avoir des capacités de combien et préférer la spécialisation soutient.

Elle sirota son thé, Tori avait le choix entre une large gamme de thé ou des sodas plus rafraîchissant, il y avait même de la citronnade, si cela lui faisait envie.

- Mon entreprise aime tout particulièrement les étudiants de cette spécialisation. Olympus a tout misé sur l'augmentation humaine. Nous avons préféré nous focaliser sur les technologies portatives. Nombre de nos inventions sont utilisée par les super-héros qui ne peuvent avoir de gear, mais aussi par de simples humains qui ne souhaite pas subir une opération. Nous fournissons l'académie en matériel et proposons de nombreux stages dans nos laboratoire. Peut-être qu'un jour j'aurais le plaisir de vous voir chez nous ?

Nous en avons bientôt terminé. Serait-il trop présomptueux de ma part de vous demander encore 10 minutes de votre précieux temps pour faire office de figurant sur la dernière interview ? J'essaierai de toucher de mots à Laura pour qu'elle vous libère.

Elle lui fit un clin d’œil complice.

J'ai droit à un petit discours sur la raison d'être de l'académie et mon potentiel. Certes, on peut avoir de grandes capacités et préférer la spécialisation soutien, mais c'est aussi que tout le monde ne peut pas être sous les projecteurs. Il faut aussi des gens pour travailler dans les coulisses. Je prends un verre de limonade que je vide plus rapidement que je ne l'aurais pensé. Il faut croire que j'avais soif, à moins que ce ne soit la gourmandise.

Madame Cavendish enchaîne à propos de la spécialisation soutien et des inventions que créent ceux qui passent ou sont passé par cette filière. Ce qui est certain, c'est qu'avec l'avancée de la technologie, ce ne sont pas les emplois qui doivent manquer lorsque le cheminement scolaire vient à son terme.

- Nous fournissons l'académie en matériel et proposons de nombreux stages dans nos laboratoire. Peut-être qu'un jour j'aurais le plaisir de vous voir chez nous ?

Alors ça, ce serait quand même marrant que ça se produise. Je souris en haussant les épaules.

- Qui sait ? Peut-être que ça arrivera.

Il semblerait qu'on se rapproche tranquillement de la fin de cette expérience de participer à la réalisation d'un documentaire. Néanmoins, ce n'est pas tout de suite que je serai relâchée.

- Nous en avons bientôt terminé. Serait-il trop présomptueux de ma part de vous demander encore 10 minutes de votre précieux temps pour faire office de figurant sur la dernière interview ? J'essaierai de toucher de mots à Laura pour qu'elle vous libère.

Puisque c'est si bien demandé et que j'ai encore l'occasion de pouvoir rendre service, je n'ai aucune raison de refuser.

- Oui, je n'ai aucun problème. Ça me ferait plaisir.

Ma participation se conclue ainsi par une figuration à l'arrière plan. Je fais semblant d'utiliser des machines se trouvant dans la salle. J'espère que ça ne paraîtra pas trop, car je sais bien que ça peut arriver à n'importe qui de porter son regard là où ne se déroule pas l'action principale. Si une personne remarque la supercherie, elle risque de bien s'amuser, mais qu'en sera-t-il de son opinion sur la crédibilité du documentaire ? Quoiqu'il en soit, je dois reconnaître que, malgré l'imprévisibilité de l’événement, j'ai trouvé le moyen de m'amuser. Cependant, j'ai hâte de regagner mon appartement pour pouvoir me reposer de cette journée inhabituelle.

Laura revint interrompre leur conversation pour en finir avec le reportage. Bien entendu, ce n'étaient pas leur dernière prise. Ils n'étaient pas là que pour Margaret. Ils avaient encore plein d'autres personnes de l'académie à interroger. La vieille dame les suivit de bon gré, prête pour son dernier passage à l'écran. L'un des journaliste prit Tori sous son aile pour lui expliquer le déroulement de la prise, après que Margaret lui eut expliqué qu'elle était d'accord pour rester un peu.

Ils entrèrent dans le laboratoire de chimie. Tout le matériel était dernier cri. On pouvait voir sur les plus imposants la mention Avalon industries. Il était claire que son entreprise participait activement dans la recherche au sein de l'académie. La journaliste et la vielle dame commencèrent l'interview qui portait sur les investissements de son entreprise dans l'académie. Elle parla également des offres d'emploi qu'elle proposait pour les dotés. Elle parla des contrats d’accompagnements personnalisés. Il s'agissait de contrats en partenariat avec l'académie, spécialement conçu pour les dotés. Ils permettaient d'offrir les meilleur conditions de travail en s'adaptant à chaque individualité. En outre l'académie proposait des cours de pouvoirs pour ces personnes, afin qu'ils puissent apprendre à maîtriser leur don. C'était la dernière invention de Margaret pour attirer de nouvelles pépites.

La discussion dura une bonne vingtaine de minute, bien plus que ce qu'elle avait soutiré à Tori au départ, mais il y avait peu de chance qu'elle se rebelle maintenant. Quand elles eurent terminé, la vieille dame rejoint la jeune fille. Elle sourit amicalement avant de lui dire :

- Merci beaucoup d'avoir participé. J'espère que vous vous plairez ici à l'académie. Voici un petit quelque chose pour vous remercier.

Elle lui tendit une petite liasse de billet, environ 200 crédits olympien. C'était un peu son salaire pour le travail fourni. Sur le dessus du paquet, elle pourrait voir une carte de visite.

- Voici ma carte, si jamais vous souhaitez en apprendre plus sur ce que nous proposons. N'hésitez pas, maintenant que j'ai pris ma retraite, je suis souvent disponible. Bonne fin de journée à vous !

Elle rejoignit ensuite les journalistes pour discuter des différentes prises, laissant Tori au soin d'un technicien qui l'accompagnerait jusqu'au portail et lui rendrait ses affaires.