Le chêne et le roseau (PV Jinn)

C'était encore une soirée...où mon corps me rappelait avec un certain vice ma douleur. Ce produit....déviance...J'avais plus que mal, et la douleur ne passait toujours pas. Elle s'atténuait, mais c'était si peu...difficile de faire la différence. C'était encore une soirée où...je m'endormais très difficilement. Je me réveillais au milieu de la nuit, et en allant dans la salle de bain, j'étais coincé. Il ne fallait qu'une dizaine de seconde pour me maîtriser. Non. Encore moins.  Je vois...Encore eux ? Se sentir si faible, plus bas que terre...Profitez....Profitez bien de cette faiblesse, je vous jure qu'une fois que je vous aurai tous retrouvé, je vous tuerai tous autant que vous êtes...Cela n'est surement que le bon équilibre des choses, n'est-ce pas ? Cependant, privé de mon énergie, et donc de mon pouvoir...Qu'est-ce qu'il me voulait ? A moins que...Non...Pas possible....

Mes yeux s'étaient rouverts. Une salle blanche, toute blanche. Maintenant après la torture physique...On passe à la torture psychologique ? La pièce blanche...Un classique de privation sensoriels...Combien de temps je pourrais tenir vu mon état ? J'en sais rien...Mais une chose est certaine, je ne mourrai pas ici, jamais. Je me tenais la tête, dos au mur. Cela faisait un mal de chien...Mes jambes tremblaient légèrement. Je suis sous effet de tranquillisant ? J'me sens si faible...Je marche vers ce type...qui était de plus en plus clair, le floue de mon regard se dissipe doucement pour se noyer dans cet océan de blancheur. Mes yeux se concentraient alors uniquement vers cette personne, source de couleur, personne qui allait m'aider à tenir cette privation sensorielle.
Je me rapprochais doucement de cette personne. C'était qui ? Il voulait pas ? Pourquoi je suis ici ? Pour combien de temps ? Tellement de questions, tellement de doutes que je dois éclaircir. Je ne pouvais qu'avancer, n'entendant même pas les bruits de mes pas pourtant lourds. Ma respiration que j'entends à peine...Je m'époumonais pour ne serai-ce que dire :

Où suis-je ? Qui êtes-vous ? Encore déviance hein ? La première fois ne vous a pas suffit ?

J'étais à 5 mètres de cette personne. Je ne savais même pas si mon crie pouvait être audible à cause de cette salle...J'étais haletant. Je suppose que c'est la dernière épreuve possible de ma vie...

Mes paroles étaient alors des murmures, j'arrivais à peine à les entendre. Comment cette salle peut-elle autant être de la sorte ? Physiquement c'était compliqué à expliquer sans pouvoir...Cet homme, celui qui me regarde, il avait l'air imperturbable, tellement aucune réactions que je me disais que ce dernier n'était qu'une illusion. Suis-je en réalité depuis plus longtemps que je ne le crois dans cette salle ? Suis-je devenu taré ?  Puis, il fou quoi à attendre comme ça ? Reprends ton souffle...calme...S'il avait voulu te tuer, il l'aurait déjà fait. A moins qu'il était sadique ? Qui sait...Je suis plus à ça prêt...
Mes bouts de membres...(et je parle pas de mon gland), étaient engourdis, je ne ressentais plus rien, pire que les fourmis. Tu parles d'une vie...Vivement que je me réveille. A moins que je sois dans une illusion ? J'en ai aucune idée.
Les fléchettes que j'ai pris, ou du moins...la sorte de calmant que j'ai dans le sang...Est-ce un simple calmant comme la dernière fois avec la seringue ou ? Trop de questions sans réponses, réfléchit, réfléchit.

Et si je tentais juste de toucher sans aucune agressivité cet homme ? De toute façon je ne suis clairement pas en état de me battre, et la privation sensorielle va me rendre fou, et je risque de craquer jusqu'à le frapper. Si je combats, je perdrais. Les précédents nous avaient neutralisé comme deux enfants de 2 mois. Je peux pas me permettre de perdre ici et maintenant, je dois rester en vie. Si cette salle était une épreuve, j'allais refuser le défi. Avant donc que je ne décide de m'asseoir dans la salle pour fermer les yeux et essayer de dormir, je m'approchais alors doucement vers l'homme, sans aucune agressivité, et j'approchais ma main gauche au niveau de son épaule droite, voir s'il était palpable ou juste une illusion qui me hante. On verra après ce qu'il se passe.
Si je me faisais simplement repousser de manière...normale on va dire, genre si je ne tombe pas par terre ou qu'il m'envoie pas épouser le mur de manière violente, j'allais utiliser le bon vieux langage des signes...Merci mon ami sourd du dojo de l'époque....Comment qu'on disait "Qui es-tu ?" ?....Oui, comme ça ! Je disais donc qui es-tu, si bien sur je le pouvais, le tout en langage des signes. Je me doute bien que j'allais pas faire long feu, mais il faut agir, vu qu'il semble pas prêt à bouger ou parler.

Il était palpable, j'étais donc pas en train de rêver ? Et..Sous cette fourrure douce comme du chevreuil ou du loup...c'était quoi cette rigidité ? Des muscles ? Non...J'en suis pas certain, une armure ? Avec un accoutrement pareil je doute qu'il soit un mec vivant de nos jours...Et si j'étais dans le passé ? Arrête de te poser des questions, il y a mieux à faire. Son geste était sec et précis selon moi, si toutefois mes sens sont encore valides. Cet homme...Il pourrait m'exploser, mais il ne le fait pas. Je vois...Une épreuve donc ? Que...Je rêve pas ? J'haussais un sourcil en écarquillant des yeux. Je rêve pas hein ? C'est de l'écorce...Et ça semble pas dut tout le gêné dans ses mouvements. Je vois...C'est qui ce gars qui porte des vêtements très...old school de y'a genre des siècles en arrière...Il a beau être très classe, je ne peux m'empêcher d'être perdu.

Quand à mon langage des signes...Aucune réponse. Soit. Je connais un minimum mon corps...mais ce produit la...dans combien de temps il va se dissiper ? Et cette salle blanche....Rah ! Je ne peux qu'observer cet homme pour ne pas sombrer dans la folie ! J'allais donc me mettre contre un mur de la salle, et je m'asseyais, dos droit, les jambes légèrement écartées et tendues devant moi. S'il n'allait rien faire, moi non plus. Je vais attendre quelques heures pour voir si je peux récupérer un peu d'énergie et ressentir le bout de mes membres...Je fermais les yeux. Aucun sens...Rien...Je pensais à ce sentiment de mort que j'avais déjà ressentis lors de...Un souvenir remontait...Celle de ma mort, de mon suicide comme me l'avait dit Tori...J'avais pu glaner des informations auprès de Tyler Holmes...C'était donc ça...Rien...Aucune réponses sensorielles, le vide, le rien...Le rien état impensable....et pourtant.... Je me concentrais sur ma respiration et sur le fait que mes coudes touchaient mon ventre, je me raccrochais à cette unique sensation, gagnant du temps.
Parfois, je jetais des coups d’œils de temps à autre sur cet homme...voir ce qu'il allait faire...Je doute qu'il s'attendait à cette réaction...quoi que...

Hey....Tu dois l'attaquer. Si tu attends plus longtemps, tu vas mourir et te faire avoir.
Ferme la...J'ai plus aucunes raisons de me battre...
Es-tu sûre ? Tu ne peux pas rester là à dormir, te concentrer et survivre, si tu veux être libre, combats pour ta liberté.
J'ai déjà eu mon combat au sommet. J'ai perdu.
Et donc tu n'as plus aucun but dans la vie ? Tu penses avoir une vie bien remplit ? Redresse toi sac à merde ! Tu crois quoi ? Que j'compte nous laisser crever ici et maintenant face à un gars stoïque qui n'éprouve probablement rien. Oublie pas que je suis ta conscience hein ! J'compte pas mourir sans avoir essayé de gagner ma liberté !
Et on fait quoi du coup....? On fonce tête baissée sans pouvoirs ? J'ressens même plus mes doigts, aucun ressenti, et fermer ma main me donne un sentiment bizarre...Finalement, le produit se répand plus vite que je ne l'aurai espérer...Depuis combien de temps on dort hein ? J'ai l'impression que le temps ne s'écoule pas ici...
Arrête de parler. Concentre toi sur l'objectif principal. Mange le plateau repas, attends un peu le temps de digérer et de retrouver un peu d'énergie, et donne tout ce que t'as. Il est passé où le Jïnn qui considérait son pouvoir comme de la triche ? Il est où le Jïnn qui avait cet instinct que j'ai retrouvé dans la forêt ? Oublie pas qui tu es, et d'où tu viens. Oublie pas qui je suis. Au moins, pour ce combat, tu n'auras qu'à être sérieux, te relâcher. Personne n'a jamais vu ton vrai potentiel de combat à mains nues. Cependant reste prudent, et fini en le plus vite possible.
L'introspection du début de la folie était terminée. Il commençait donc à manger. Ce repas suffisait en terme de nutrition pour notre protagoniste, du moins, à court terme et pour son objectif. Ne rien sentir, c'était assez chiant, mais il pouvait fermer son poing et testait ses ressenties et réflexes en frappant doucement son poing dans sa paume après avoir mangé. Il attendait alors une heure et demi, histoire d'assimiler un minimum ce qu'il venait d'ingurgiter. Une fois cela fait, il commençait à s'échauffer doucement. Il marchait un peu, roulait des épaules, s'étirait. C'était la seule et unique chance de sortir. Puisqu'il n'y avait aucun dialogue possible, ni même de moyen de communiquer, il supposait que le corps allait devoir parler. C'était certainement sa dernière passe possible. Plus le temps passait, plus il se sentait engourdis, non pas qu'être inhibé à la douleur c'est pas cool, mais bon, autant ne pas être privé de tous ses sens. Le visuel était encore actif, c'était l'important, mais l'essentiel, c'était l'instinct.

Une fois prêt, il se mettait devant cet homme bizarre. Le bois...le collier, la tenue old school...Il n'avait rien oublié et passait en mode "tuerie". Sa concentration se faisait au rythme de sa respiration presque inaudible. Cette fois, aucune raison de serrer les poings, il avait bien plus intéressant dans son arsenal de technique. Retour aux sources dans des conditions extrêmes...Belle fin, si toutefois ça en était une. Il avait aussi préparé une fourberie. Les pépins de pastèques. Il les avait gardé en bouche pendant son échauffement, et même après.
Ainsi, se situant face à cet homme aux bois, Jïnn s'inclinait légèrement vers l'avant, signe de respect, d'honneur, et car c'était normal, y'avait pas possibilités de le tuer comme un assassin, il fallait donc la jouer chevalier honorable. Il se mettait alors en garde de manière assez insolite. Se situant à une mètre et demi de son adversaire, arborant un air hyper sérieux, Jïnn avait les bras croisés d'une drôle de façon. C'était la même position qu'un élève pensif sur sa table. Son coude gauche prenait appuie sur sa main droite et dont l'avant bras était tout à fait parallèle au sol, et sa tête reposait dans sa main gauche, comme s'il réfléchissait. Evidemment, tout ceci n'était qu'une mascarade, et étant à bonne distance, il tirait un pépin de pastèque en direction des yeux de cet homme à l'aide de sa bouche. Ce tir était réalisé par un souffle sec de sa bouche en forme de cul de poule. N'attendant même pas que son tir fasse mouche ou pas, et anticipant un possible réflexe adversaire comme un moyen de se protéger en levant les bras par exemple, il s'était immédiatement baissé et avait déjà armé sa jambe pour qu'avec une pression puissante de sa cuisse, son pied tendu pour bien guider l'énergie de son corps à la bonne réalisation de son cou, il frappait alors avec son tibia au niveau du bas du mollet, une zone très proche de la cheville et souple. Le but de cette frappe était de faire perdre l'équilibre à son opposant, ou alors de jouer sur plusieurs plans pour que le pépin l'aveugle temporairement d'un œil. Si les deux attaques touchaient, c'était tout bénef pour Jïnn, mais il était plein de ressources niveau technique. Il s'était donné à 100% , aucune retenue de sa part, juste le désir de victoire, et cela se voyait à son air imperturbable. Ses mains étaient alors en garde et levées pour protéger son buste et son visage durant l'exécution de sa balayette vive.

Une grimace, c'était ce qui s'affichait sur son visage lorsqu'il avait touché sa cible. Il ne pouvait pas s'empêcher d'écarquiller les yeux en voyant tout ce système racinaire. C'est quoi cet homme.... Maintenant, il regardait ses propres mains, précisément les creux de ses paumes. Ce coup avait accéléré le processus de paralysie ? C'est quoi cette écorce sur mes doigts ?! Le voilà qu'il baissait sa garde, refusant alors de combattre un mur insensible, surtout vu le prix de cette défaite offerte sur un plateau.

Il s'était découragé, ou alors il avait pris conscience que cet homme ne pouvait être vaincu, et à quoi bon le vaincre ? Le doute était omniprésent dans son esprit. A moins que la folie avait déjà élu domicile dans sa tête. Confondre pastèque et melon par exemple. En voyant cette écorce, il repensait à la dernière image qu'il avait en tête à ce propos. Laquelle c'était ? Celle de son combat évidemment. Maintenant qu'il y pensait, voir toutes ces auras s'éteindre, après tout, chaque être vivants en avaient une, et c'était aussi le cas de la nature. C'est alors qu'en tombant sur les genoux, il se touchait le front de cette même écorce. Il avait une arrière pensée, après tout, il n'était pas assez fou pour simplement vouloir tout exploser par sa puissance, même si cette dernière l'avait rendu d'une certaine façon ivre. Il n'était pas en train de culpabiliser à 100%, au contraire, il avait obtenu ce qu'il voulait d'une certaine façon. Il joignait donc ses mains dans une grimace avant de se mettre en posture de méditation, devant cet homme, à deux mètres. Ainsi, même s'il ne pouvait l'entendre ou autre, il lui dirait, d'une voix cherchant la sérénité et la lueur de sagesse et de pardon :

Je crois que je viens de comprendre....Peu importe si vous m'entendez ou pas, et je crois savoir qui vous êtes, j'en suis même certains à présent. Vous êtes donc l'agence dont on m'a parlé...Si vous étiez Déviance, je serai déjà mort, et j'ai déjà perdu mon pouvoir par leurs fautes, mais surtout la mienne. Même les desseins les plus cachés nécessitent des sacrifices...Et ces dits sacrifices, ça devait être vos confrères pas vrai ? Si vous êtes l'esprit de la forêt que j'ai rasé à moitié....Veuillez me pardonner en me punissant par n'importe quel châtiment. J'accepterai mon sort, quel qu'il soit. Sachez cependant que je n'ai aucun regrets, les Hommes meurent en repensant à ces derniers, mais pas moi, plus jamais.

Il avait affirmé cela d'une voix calme, en fermant les yeux. Se doutant bien qu'il allait se faire comprendre d'une certaine façon. Cependant, ses dires étaient assez brouillon avec le peu de recul qu'il essayait de prendre. Il restait alors dans cette position, attendant de se changer arbre.

Sentant que ses bras prenaient de plus en plus la paralysie, et ses mains maintenant recouvertes d'écorces, voilà qu'il allait finir en statue si ça continuait. Une statue sylvestre, ce qui serait cocasse, et très rigolo. Surtout vu la raison pour laquelle il était ici. Du coup, il allait jouer le jeu, certainement car dans sa tête c'était presque la fin ? Qui sait, lui même ignorait le pourquoi du comment il réagirait de la façon suivante. Il souriait légèrement. La vie humaine n'est qu'un battement de cils dans la vie d'un arbre ? Philosophons alors. Il parlait normalement, ignorant complètement qu'il était presque devenu muet à cause de cette salle. Enfin, "muet" il entendait pas sa voix, ou du moins très faiblement. Il le regardait alors, cherchant à créer un débat, si du moins cet homme qu'il considérait comme un arbre ou l'arbre Mojo dans Zelda pour l'image, était bavard. Il commençait à regarder le sol, initiant sa propre réflexion, essayant de se calmer, de reprendre un sérieux, même si c'était un travail herculéen dans cette situation. Une mauvaise réponse et il allait finir recouvert d'écorces, chose qui ne lui faisait pas peur, mais un peu chier. Il voulait vivre, et comptait y arriver. Ce facteur allait certainement le pousser dans une sorte de limite de psyché alors jamais atteinte. C'était surement casse gueule, mais qui n'avance pas, régresse.

"La sagesse nait souvent du remords." Eschyle  Les Euménides, cinquième avant J.-C.
Dois-je avoir des remords pour ces millions de vies végétales détruites par ma folie ou mon enivrante envie de puissance ?
Dois-je comprendre que le sacrifice n'en valait pas la chandelle pour arriver ici ni chez déviance ? Après tout...Si je n'avais pas réalisé mon combat contre Warren, qui doit certainement finir ici pas vrai...Je n'aurai pas fini sans pouvoir, ni risquer autant de choses pour "si peu". Mais le passé est le passé pas vrai....On ne peut changer ce qui est écrit à l'encre indélébile.  Qu'est ce qu'alors la sérénité, la sagesse ? Innée ? Acquise ? S'acquiert avec l'expérience ? Même les philosophes ne sont pas tous d'accord sur la question.

Il redressait la tête, ses cheveux tombant proches de ses yeux. Il secouait doucement la tête pour pouvoir regarder dans les yeux cet homme. Il avait été calme tout le long, un calme qu'on pourrait qualifier de bizarre, comme si ce dernier se pensait en classe. Lui même avait le doute, un doute permanent dont la réponse n'est surement trouvable que dans la mort. Il dévisageait alors d'un air se voulant identique à son interlocuteur, avant de continuer dans la foulée :

A moins que vous, cher monsieur, ne soyez dans l'optique de "Le peu de paroles est la marque d'une sagesse parfaite." de l'Orient du XXeme siècle.


Ce qui pouvait être d'apparence une provocation ou un pic, était une question très sérieuse. Ne pas parler, ou parler peu, c'était pas dans l'habitude de Jïnn dans les débats, si ça se trouve, ce n'était pas un débat, et simplement un rat de laboratoire qui devait trouver le fromage à la sortie.

Déception, c'était le running gag de cette punition décidément. Entre un combat raté, et une tentative de s'intéressé à son châtiment, c'était chiant. La pression du "risque mortel" ou de finir en arbre ne l'effrayait même plus. Avant, il aurait pu s'énerver ou s'offusquer, mais...en plus de ne pas en avoir la force, il n'en avait aucune envie. Cet agent venait de se foutre ouvertement de sa gueule, avec ce qui crève les yeux, un rire. Jïnn haussait alors un sourcil en mode "really nigga ? Tu trouves que ça comme réaction ?". Lui qui pensait qu'il fallait buzzer et trouver la bonne réponse, quitte à finir en arbre, autant le faire de suite qu'on passe à l'épreuve interne de la boucle spatio temporelle qui se répète à l'infini jusqu'à ce que Jïnn trouve la bonne réponse. Enfin ça, c'était une théorie dans sa tête. Maintenant on fait quoi ? Bah on se fait chier. Il le regarde dans les yeux, reprenait un visage normal, neutre, sans les sourcils haussés. C'était un mec fermé en fait. Après bon, ici c'est pas la classe verte mais quand même....quoi que...Vu l'écorce qui progressait, la situation commençait enfin à avancer.
Peut-être que l'homme arbre s'attendait à plus de combativité ou autre, il en savait rien. Il soupirait alors, ne sentant plus ses membres recouverts d'écorces. Il demandait, un peu las, et avec un certain cynisme caché :

Du coup c'est quoi le plan(t) ? Que je devienne un arbre et qu'on me replante dans la forêt ? Ou j'resterai recouvert d'écorces pour le restant de mes jours ici ?
Reprenant un air plus sérieux, il ajoutait : C'est pas que vous n'avez pas l'air d'un chic gars, mais on s'est même pas présenté. Je suppose que vous connaissez mon nom, qu'en est-il du votre ? Après bon oui, j'suis un peu en position de faiblesse, j'avoue, mais quitte à me faire juger et prendre en pitié, autant le faire avec envie pas vrai ?

Il se relevait alors, non pas sans mal, surtout avec deux bras en moins c'était assez chiant, mais il parvenait à se remettre sur ses pattes. Il continuait alors, un peu haletant, vu l'ambiance pesante de la salle :

Promis j'vais appliquer votre façon de voir la sagesse, c'est à dire sans dire un mot, mais quitte à finir recouvert, j'veux au moins finir dans une posture classe. C'est con, mais au moins ce sera ma dernière volonté. Puis, vous avez aucune envie de me guider ? Je plains votre petite copine...Elle s'appellerait pas Marguerite ? Oh aller, elle était bonne celle la

Il prenait une posture se voulait fière. Ses bras le long de son corps pendouillaient, et ça tiraient pas mal sur les épaules d'ailleurs. Cependant il restait droit, même si c'était dur. Il arrêtait les blagues maintenant. L'homme arbre pourrait réagir comme il le souhaite, de toute façon Jïnn n'est que sa petite salope à disposition dans l'instant présent, donc il peut pas trop y faire grand chose, quoi que...

Appliquons la précédente citation...Peu de paroles...

Il se taisait alors, prenant alors la pose. Il en avait plus rien à foutre et adoptant l'air d'un poseur professionnel. Pour le coup, c'était réellement ridicule. C'était rigolo ces conneries, mais bon, au moins, ce gars le torture pas comme chez déviance, quoi que...ça aurait été pas si mal en fait. Il y repensait, sa pire torture ou épreuve aurait du être une salle dans le noir total où il se faisait tabasser pendant 24h00 non stop. Cela c'était une véritable épreuve de bonhomme, car pour l'instant, y'a pas grand chose de trépidant...Hormis le fait qu'il va possiblement crever avec cette foutu écorce. Il en regrettait même de ne plus avoir son pouvoir, lui qui considérait ce dernier comme de la triche à l'époque, le voilà qui aurait été fort utile. M'enfin, ce qui est fait, est fait.

Stupidité ou dégâts mentaux ? Peut-être les deux. Du coup, bah forcément qu'il pensait avoir vexé l'homme arbre dont il ignorait le nom. C'était certainement la relation avec marguerite, elle a du le tromper pour un acacia. Ouais, ça part loin ce délire sur les arbres, mais c'est ça qui est bon ! Enfin "bon", le Junalkin il souffrait sa mère, après tout c'était le but d'une punition pas vrai ? Puis palier avec un peu d'humour (beaucoup et de mauvais goûts) c'était sa façon de se dire qu'il allait sortir un jour, peut-être, ou pas du tout, qui sait ?

Visiblement, son comportement, aussi débile ou fou soit-il, venait d'obtenir la réaction escomptée. Je vous passe la douleur de la chute et le fait d'être immobilisée, il allait pas risquer de perdre ses doigts pour encore retourner par terre par la suite. Du coup c'était compliqué de relever la tête pour lire, la posture était pas méga confortable. Jïnn se contentait de grimace, car ça faisait mal putain. C'est pas l'autre enfoiré qui allait faire un traumatisme crânien vu qu'il tombera jamais à la renverse ! Du coup il esquissait un sourire, il avait fait une faute à l'écris hihihi "pour se donné" c'est ER....Bon aller ? On rebondit dessus ? ALLER ! Il pouvait pas rire car il avait un peu bobo, mais au moins il arrivait à articuler son mot

Sous votre respect monsieur, ça prend er donner....Non pas que j'en profite pour vous emmerder, mais bon, voilà, de torturé à bourreau, on s'files des conseils c'est utile. Genre vous me dîtes de fermer ma gueule, et moi en retour j'corrige une p'tite faute d'inattention.

Il serrait les dents se préparant à se faire niquer sa race. En même temps au point où il en est, la p'tite reprise orthographique en vaut largement la chandelle, ou du moins la future douleur certainement. De toute façon il savait plus quoi faire, donc autant faire ami ami, ou du moins "copain de torture". Il reprenait alors, et pour le coup il était franc, même si sa connerie noyait le peu de truc intelligent qu'il pouvait dire :

Je ne sais qu'une chose, c'est que je ne sais rien. Et puis vous, vous pensez que c'est sage et respectable de réagir de la sorte ? Est-ce que vous, vous avez une quelconque sagesse ? Ouais, vous êtes le plus fort actuellement, mais cette situation ne tient qu'avec la loi de la jungle, si j'avais encore mon pouvoir, qui sait ce qui ce serait passé ? Vous voulez l'entendre ? Vous voulez que je me confesse ? Oui je voulais être fort, oui je voulais dépasser un mec que je dépasserai jamais, oui j'ai merdé, oui j'ai été con, oui je vous manque de respect, mais parmi toutes ces raisons qui font de moi une merde sur le plancher de cette salle, je l'ai aussi fait pour vous trouver vous ainsi que Déviance. Vous prétendez défendre Tsuki ? Des gens y entrent comme une passoire, des gens se suicident avec des armes à feu, d'autres se font enlever, et je vous parle même pas de l'attaque qu'il y a eu avant. Qu'est-ce que vous avez foutu dans l'histoire hein ? A par fournir des locaux ! Rien ! Pourquoi on s'emmerde à se cacher si c'est pour vivre comme du bétails ?
Moi j'en attendais beaucoup plus de ce lieux qu'on m'avait vendu par une lettre comme une carte postale en vacance, je m'attendais à un paradis ! Et me voilà au fin fond de l'enfer ! Maintenant recouvrez moi d'écorces, qu'on en finisse, si tel doit être mon destin, qu'il en soit ainsi.

A la suite de la nouvelle phrase en mousse, les cries de Jïnn étaient comparables à ceux qu'il avait poussé dans les cellules...bloc opératoires ? Peu importe le terme, c'était comparable à ceux poussé chez Déviance. Le corps encore fragile, voilà que ça en rajoutait une couche, et même si le corps peut s'en remettre un peu, le mental lui allait prendre chère si ça continuait. Il se voyait métamorphosé, transformé, en arbre. Ses cries se taisaient au moment où cette écorce venait à le recouvrir intégralement. Ça y est ? J'suis mort ? Enfin le repos éternel et... Il se taisait et venait à avoir le souffle coupé en voyant le lieu dans lequel il venait d'atterrir. Il regardait tout autour de lui, l'autre homme arbre était encore présent, pour son plus grand malheur. C'était ça la vision du paradis ? Un lieu dans le passé où on vivait bien ? Il se regardait ensuite lui même. Il était normal, en bonne forme, enfin, il pensait. Au moins il peut bouger, et ça lui allait bien. Il en profitait pour tourner autour de la salle, regardant parfois l'homme arbre. C'était vraiment le dojo, merde....Il était où ? Une dimension parallèle ? Il commençait à douter. Ou alors l'agence est super forte pour reproduire un décor. Il ouvrait même la porte coulissante donnant sur la cours normalement. SI ça marchait, il observerait la cours normalement couverte d'herbes avec le bassin d'eau et la passerelle en bois vernis menant au dortoir. SI ça marchait pas, tant pis, il reviendrait en face de l'homme arbre. On voyait bien qu'il était content de revoir le pays, et son lieu de naissance, mais...c'était bien insolite d'une certaine façon.

On fou quoi ici ? Puis...Ils sont où mes potes ? Ken' ! Vlad' ! Lee ! Êtes où les mecs ?! Et pourquoi on est ici ? On s'est téléporté ? J'suis pourtant sur que vous m'avez buté...A moins que...Naaaaaaaaaaaaa.....Ce serait pas une illusion quand même ?

Il continuait de détailler cette salle, qu'il connaissait bien. Du coup c'était quoi le bail ? De faire l'historique de sa vie avant de finir dans une forêt ? Ce serait le comble de l'ironie quand même.

Il était ébahit. Si sa bouche pouvait tomber sur le sol, ça serait le cas. Il manquait rien ! C'était plus vrai que nature ! Sans déconner, c'était quoi le tour ? Et il venait de tilter que sa voix venait à nouveau d'être normale. Il était complètement déboussolé. Evidemment, monsieur l'arbre lui était oklm en train d'avoir sa bonne expression qui était devenue presque une habitude aux yeux de Jïnn. Donc c'était pas une illusion...Ou "Pas exactement"...D'accord...Cela lui permettait pas vraiment de savoir ce qui se tramait à notre pauvre petit protagoniste. Oh mais....IL A PARLE ! Nom de dieu ! Cet homme parle ! Sans déconner ! Pour le coup il avait mis du temps à analyser l'information, mais cet homme sait parler. Il restait sur le cul, totalement.

Il n'y avait pas le temps de s'extasier. Des bruit s'entendaient. Ce son était si familier...C'était ses amis ! Et....Lui même ?! Il restait complètement con face à ça. Que..C'était quoi ? Les souvenirs ? Remontée dans le passé ? Il en savait rien, mais bordel ce qu'il était complètement perdu. Ses souvenirs se bousculaient, et il se questionnait. Chacun accomplissait sa tâche ! C'était tellement nostalgique....ça en devenant presque douloureux pour son cœur. Il parlait alors à lui même et ses potes, d'une voix un peu désespérée :

Les gens ! Kazumichi ! Ken ! Fang ! Vous m'entendez ? J'vous en prie répondez ! Je...

Il essayait de toucher l'épaule de son ami, en vain. C'était quoi cette torture ? C'était pire qu'une privation sensorielle ! Se sentir non écouté, invisible. C'était ça les conséquences de la mort ? C'était le seul héritage qu'il restait ? Il venait de tilter quand il se souvenait que cette discussion qu'il entendait existait déjà, et avait déjà eu lieu. C'était pas longtemps avant un événement dramatique que Jïnn ne voulait pas se remémorer. Il se tournait alors vers l'homme arbre, ravalant toute fierté, même s'il était irrité légèrement et cela se voyait par son poing serré, et son regard vers le sol, lui qui était genoux au sol :

Pourquoi on est ici ? Pourquoi je dois revoir ça ? C'est quoi ce me...qu'est-ce qu'on fait là ? C'est tout sauf drôle...