[EVENT] Banquet Estival

Quelques points :

***

Ouais. Il fait jour. Et vous savez quoi ? J'ai passé toute la matinée à pioncer. Nan. Mes deux derniers jours à pioncer.

Je n'en pouvais plus, j'avais besoin de me reposer un minimum. Et le pire dans tout ça ? C'est que je n'ai pas rêvé.

Pendant ces deux jours de chaleur insupportable j'ai rêvé de moi-même, assis dans une infinie étendue blanche avec à mes côtés KumuKumu. Je n'ai pensé à rien, juste à dormir. Donc, je me suis endormie lorsque j'étais endormie. Mon petit monstre des rêves a veillé à ce que je passe un bon somme sans aucun désagrément. Alors, j'ai bien dormi. Mais genre vraiment bien.

Je me réveille donc lors d'un début d'après-mide, bourrée d'énergie, jusqu'à ce que je me rends compte que ce soir, il se passe encore des choses dans l'Académie. Le bal semble être passé, je n'ai pas eu envie d'y aller, trop occupé à dormir. Cependant, ce soir, c'est bouffe et populace, événement qui est plus intéressant pour moi. Dans tout les cas, je peux me préparer tranquillement, rien ne m'attend.

Je prend une bonne douche glacée vu que je ne tiens plus à la chaleur et ne supporte plus ma sueur odorante me collant à la peau. Ensuite, comme pour le festival, je me suis très légèrement maquillée pour me vêtir d'une robe jaune pâle avec un sweat noir. Il fait froid le soir, je m'en moque de manquer de goût. Ensuite, je rabats mes mèches de cheveux sur le côté en les accrochant avec une barrette blanche, assorties à mes baskets. Enfin, je regroupe mes cheveux ondulés vers le haut pour en faire une queue de cheval haute. Je me lave finalement les dents et me parfume avec le petit échantillon obtenu dans un magasin.

Maintenant prête physiquement et psychologiquement, je peux partir à la découverte de ce banquet.

J'ai décidé de traverser le jardin. Il me semble que c'est ici où se passe le banquet. Cependant, d'après ce que j'ai pu entendre, il y en a un dans la serre, lieu où je me sentirai un peu plus à l'aise car il y a trop de monde dans les jardins. Alors, traversant sans regarder d'avantage le premier banquet, je me dirige vers l'énorme cage à plante.

Je me demande si j'aurai du prendre ma laine, l'air est étouffant, c'est tout l'une des conséquences d'un tel lieu. Je peux voir une grande table entourée par de diverses plantes. L'endroit semble plus calme, il y a beaucoup moins de monde. C'est alors que je remarque que je suis en train de piétiner  des fleurs à force d'avoir la tête dans les nuages. Je me retire directement en paniquant comme une dingue, tentant de relever les plantes. Soudainement, mon téléphone se met à vibrer dans la poche de mon sweat. Étonnée, je regarde qui cela peut bien être.

Papa.

Depuis le temps que j'ai attendu son coup de fil. Il était censé me téléphoner après ma sortie du coma. Heureusement que certains événements et personnes me l'ont fait oublier. Je déglutis avant de lui répondre.

« Allo papa … ?

- Oui Yumie, c'est bien moi. Tu vas bien ? »

Je me relève doucement, encore perturbée. Je m'avance d'un pas lent vers le buffet où se trouve pleins de choses.

« Oui oui, je vais bien depuis l'temps.

- Ah, je suis tellement content ! Je suis désolé de ne pas t'avoir appelé plus tôt, je travaille dans une grande entreprise tu sais. Tu me manques beaucoup. »

Je peux sentir ma gorge se nouer et les larmes noyer mes yeux, je ne peux m'empêcher d'afficher un sourire ému.

« M-moi aus-...
- Oh, je dois t'annoncer quelque chose aussi. »

Alors qu'il me coupe la parole, tout émotion joyeuse et triste à la fois s'efface et laisse place à l’appréhension.

« Tu sais, ta cousine …
- Oui, cousine que je n'ai jamais vu.
- Elle va venir dans ton école, elle est dans le même cas que toi. »

Je m'arrête et respire profondément.

« Elle a elle aussi hérité de ce don. Un peu différemment cependant. Elle peut lire les règles, enfin, elle t'expliquera. Enfin …,il s'emmêle les pinceaux avant de reprendre, en fait, Hako est handicapée de naissance et muette. Décidément, la vie ne lui a pas accordé grand chose mise à part sa beauté et son sens artistique. »

J'ai envie de le frapper et de crier.

« Elle arrivera dans les prochains jours, je ne sais pas exactement quand exactement. Je veux que tu prenne soin d'elle, comme la prunelle de tes yeux. Moi et ta tante comptons sur toi. »

T'as pensé à moi ? A comment tu m'annonce ça ? Je représente quoi pour toi ? Pourquoi moi ? Je suis fragile  moi aussi alors pourquoi doit-elle avoir ma protection ? Dit moi. DIT MOI.

« …ok Papa.

-Bref, je dois filer ma puce, prend soin de toi.

- Bis- ... »

Il a raccroché. Je lâche mon portable par terre, perdant toute force. Cela fait un moment que je n'ai pas pleuré, et je ne pleurai pas ce soir. Brusquement, je reprends mon portable pour le jeter contre une des vitres protégeant les lieux. Mon téléphone retombe lamentablement par terre, toujours en forme. Foutu Nokia. Le fait de ne pas avoir briser cet objet empire mon état. Je le reprend pour le planter dans ma poche avant d'enfin arriver vers cette foutue table pour remplir mon estomac afin de digérer les informations de mon foutu père.

Ah ouais ok on se fend la poire à l'Académie Tsuki.
Juliette a apprit qu'elle doit venir au banquet estival de Tsuki. En fait, elle est arrivée le jour du première anniversaire de l'Académie, en pleine fête. Donc elle est bien, enfin, c'est ce qu'on pourrait s'imaginer. Sauf que Juliette, elle, elle veut enseigner. Pas être en vacances mais bon, du moment que le professeure a du travail, ça lui va.

Dans son nouvel petit appartement avec un décoration inabouti, notre protagoniste réfléchit à une tenue. Pour faire un minimum bonne impression, elle doit être belle.

Après une bonne douche, Juliette enfile une robe jaune sans manche, un leggings blanc, ses chaussettes oranges et ses hauts talons jaune. En fait, elle a la même tenue qu'habituellement mais en plus propre. Elle se munie d'un petit chignon et d'une laine aussi fuchsia que ses grande lunettes. Après s'être tartiné les lèvres de rouge à lèvre et nourris le chat, Juliette prend son petit sac à main et s'en va en chantonnant pour diminuer son mécontentement.

Une fois arrivée, notre très chère amie ne sait pas vraiment où se trouve les endroits festif. Ou non, quand on pioche dans sa mémoire, tout revient. Surtout pour elle. Cette dernière se souvient lors de son arrivée de voir un chemin continuer derrière l'académie, même que deux oiseaux étaient en train de copuler sans pudeur un peu plus loin. Alors, elle prend le chemin indiqué qui l'amène en fin de compte à une grande serre. Maintenant elle s'en souviendra que cela mène ici.

Entrant dans la serre, la française jamais contente peut remarquer quelques personnes par-ci par-là. Mais elle remarque surtout le long buffet qui trône l’intérieur de cette cage florale. Voulant à tout prix juger la nourriture, Juliette s'y précipite.

Par sa plus grande surprise, de multiples mets sont disposés, notamment des pâtisseries. Des pâtisseries françaises sacrebleu ! Les yeux de notre amie pétillent. C'est alors qu'elle s’empiffre de chaque confiserie, passant du pain au chocolat à la St-Honoré. Les souvenirs de son pays natale et les larmes coulent en avalant goulûment toutes ces gâteries. Puis, vient la découverte du champagne. Du champagne sacrebleu ! Après avoir avalé un autre éclair au chocolat et tapoter ses lèvres avec un kleenex souillé par la morve et les larmes qu'elle vient de verser, notre Jeanne d'Arc moderne se glisse tout près d'une coupe de champagne ou une petite gamine nattée se trouve. Elle semble en colère mais ça, Juliette n'en a rien à foutre. Elle lui raconte déjà sa vie.

Juliette : « Aaaaah, la vie c'est d'la merde gamine. »

Elle boit un coup.

Juliette : « Sauf que là ça va elle est pas trop chiante, j'ai un job maintenant. »

Elle boit une nouvelle fois.

Juliette : « Heh, j'suis prof' d'histoire-géo, j'suis TA prof d'histoire-géo, à moins que tu viennes d'une autre école et du coup je me suis fais avoir hah. »

Elle boit deux gorgée.

Juliette : « J'ai un chat. »

Elle trempe ses lèvres avant de grimacer.

Juliette : « Il arrête pas de faire caca en ce moment, j'sais pas c'qu'il a. »

Elle boit encore un peu.

Juliette : « J'epsère qu'il n'a pas de problème intestinal, à moins que c'est son fétichisme de faire caca sur un autre caca, j'sais pas. »

Elle finit son verre et en prend directement un autre.

Juliette : « Aaah, un chat c'est plus compliqué qu'une fille. »

Elle avale de nouveau en grimaçant.

Juliette : « Dans tout les cas, j'espère qu'il ne sera pas constipé, je vais m'sentir trop mal pour lui. »

Elle boit encore et encore avant de se tourner vers la jeune fille. Ses yeux semblent un peu bridés.

Juliette : « Ooooh, t'es une asiatique ? Ça  fait quoi de manger du chien et d'avoir des poulpes comme sex-toy ? »

Elle finit de nouveau son verre avant de le reposer brutalement.

Juliette : « Bon, ravie de t'avoir rencontré. On se retrouve pour mon premier cour. Je te fais confiance. <3 »

Enfin, Juliette s'en va un peu plus loin en prenant un nouveau verre et en chantonnant gaiement, un peu pompette.

Ah ! Regardez moi toutes cette nourriture, si divers et si varié. Ressentez l'ambiance bienfaisante de la serre. Cependant, ce n'est pas pour moi. On m'a anéanti en un coup de fil, alors l'esprit de festivité ce n'est pas pour moi. Ma cousine putain. Je ne l'ai jamais vu et on m'impose de rester scotché vingt-quatre heure sur vingt-quatre avec cette inconnue qui semble si fragile, si sensible mais si jolie à la fois. Papa, tu sais que j'ai ma vie ici ? Tu sais que j'ai des amies ? Tu sais que j'ai décidé de reprendre de plus belle mes études et de me donner à fond, juste pour assurer un avenir correct à mes enfants et pour que tu sois fière de moi ? Tu sais que je viens à peine de sortir d'un coma et la seule et unique chose que je souhaite c'est que tu sois prêt de moi, me rassurer, me dire que tu es fière de moi et que maman aussi le serait ? Mais nan. Au lieu de cela, tu m'appelles pour un but bien précis. Je ne te manque pas apparemment, trop occupé à travailler pour toi-même évidemment.

Je reste alors planté là, à la longue table agrippant le drapé. Je me mords puissamment la lèvre, pensant que ma douleur mentale va passé. Puis, voilà une grande et fine femme qui vient se ramener en prenant une coupe de champagne qui est disposé par mis plusieurs autres boissons. La grande femme vient me raconter sa vie alors que j'en ai strictement rien à faire, ça ne fait que m'énerver d'avantage. Elle me raconte que c'est une professeure d'histoire-géographie fraîchement arrivée, que son chat a le fétichisme de faire caca et bien sur, vient critiquer mes origines. Déjà que je ne les assume pas, là, ça ne fait que de renforcer mon complexe. Elle a essayé d'atteindre ma dignité je crois, et c'est le cas. Je n'ai pas du tout envie de rire. Mes poings se resserrent d'avantage alors que l'on peut croire que je veux arracher le drap, et mes dents s'enfoncent de plus en plus violemment jusqu'à la fendre et laisser échapper quelques gouttes de sang qui salissent mes lèvres. Ça picote. Finalement, cette mégère est partie avec un autre verre à la main, contente d'avoir pu démoraliser un peu plus une pathétique petite fille comme moi.

J'ai eu du mal à me contenir de la frapper avec mes petites mains. Ouais, frapper une prof, olala. Sauf que je n'ai plus rien à perdre, alors défigurer un enseignant avec le peu de force que j'ai est le cadet de mes soucis.

« Excuse moi, quelque chose ne va pas ? Tu as l'air contrariée. » me dit une voix douce à mon oreille.

Je me retourne alors violemment, fusillant du regard la personne qui m'a dit ces mots. C'est une très belle fille aux longs cheveux blonds et aux grands yeux bleus avec des formes généreuses, tout l'inverse de moi, petite fille chétive.

« Foutez-moi la paix » dis-je d'une voix anormalement calme et froide.

Mais c'est seulement là que je remarque cette aura, ce qu'elle dégage vis-à-vis de moi. L'inconnue ne veut pas me démonter, mais me rassurer. Elle s'est prit pour ma mère où je rêve ? Elle me prend pour une gamine qui ne fait que pleurer ? Et bien, c'est exactement ce don j'ai besoin. D'une personne qui puisse me consoler dans ma détresse. Plantant mon regard planté dans le sien, mes traits s'adoussissent et je suis sur le point de fondre en larme.

« J-je … désolé. » m'excuse-je avec une voix frêle.

En fait, j'ai envie que l'inconnue me prenne dans ses bras et me caresse la tête en me disant que tout va bien, comme maman.