[La crique] Un lever de soleil que l'on oubliera pas [PV Jïnn]

J'enfile un débardeur noir aux brettelles larges et des minis-shorts, noirs également, puis je quitte discrètement ma hutte en refermant la porte derrière moi et en tentant de faire le moins de bruit possible. Après ce qu'il s'est passé l'autre nuit avec Narok qui m'a attaqué en me prenant pour ce que je n'étais pas, je n'ai pas envie de me faire capturer de nouveau, mais après la nuit que j'ai passé, j'ai besoin prendre l'air. Une planche du ponton craque sous mon poids. Je m'immobilise instinctivement et jette un œil aux alentours, aussi bien au niveau des quais qu'en hauteur, sur les toits des cahutes pour m'assurer qu'il n'y a personne. Je n'ai vraiment pas envie de me faire attraper à nouveau. Je poursuis mon chemin en direction de la plage en accélérant le pas. Je ne sais pas pourquoi je me fais autant de soucis, il est 5h45. Une personne qui voudrait agir dans un but néfaste le ferait plus tôt dans la nuit, mais j'ignore jusqu'à quel point certains élèves peuvent se montrer inconscients au point de se jeter tête baissée sur quelqu'un sans regarder au préalable de qui il s'agit.

Juste pour me rassurer, je sors mon téléphone de ma poche et vais regarder la météo du coin. Comme la Nouvelle-Calédonie est dans l'hémisphère sud, c'est présentement hiver ici et le soleil se lève plutôt tard. Pour être précis, il se lève vers 6h30, soit dans environ 45 minutes. Trois quarts-d'heure à attendre dans l'obscurité, bien que le ciel commence à s'éclaircir. Ayant trouvé les informations dont j'avais besoin, je me remets en marche. Fichus cauchemars ! J'en ai ma claque de les vivre, les uns après les autres. Le seul moyen de les éviter, c'est de ne pas dormir et évidemment, ce n'est pas la bonne solution à adopter.

En arrivant sur la plage, je retire mes gougounes, aussi appelées tongs par les Français et je me dirige vers la vaste étendue d'eau turquoise pour continuer ma promenade les pieds dans l'eau. Tel un bout de bois emporté par les vagues, je me laisse emporter par mes pensées et je pars à la dérive. C'est bien beau d'être en voyage, mais dans quel but ? Pourquoi l'académie nous envoie-t-elle ici ? Ce sont pour des vacances, mais des vacances dans un lieu où il y a malgré tout des touristes, ce n'est pas totalement des vacances. Disons que j'ai de la difficulté à croire qu'avec toute la fortune dont semble disposer peut-être le directeur ou quelqu'un d'autre pour tous nous faire venir ici, on ne soit pas plutôt sur une île privée. D'ailleurs, l'académie en elle-même. L'académie Tsuki... " Tsuki " veut dire lune en japonais, alors pourquoi l'Angleterre ? Bon, c'est vrai que si l'académie avait été au Japon, je ne raconte pas la merde pour apprendre le japonais, alors qu'en Angleterre, c'est facile de communiquer dans la langue de Shakespeare. On m'a appris très tôt dans mes cours d'anglais que peu importe l'endroit où j'irais dans le monde, l'anglais pourrait me dépanner presque toujours, car il s'agissait d'une langue internationale, mais tout de même, l'Angleterre. Ça aurait pu être aux États-Unis aussi, mais les Américains sont beaucoup plus méfiants et vivre constamment dans un pays où n'importe quel habitant peut avoir un permis pour posséder des armes, ça ne m'enchante guère. Déjà, rien qu'aller passer de deux à quatre semaines à Boston, dans la famille de mon père, ça ne me mets pas totalement en confiance, alors y vivre... Et encore, le Massachusetts, ou du moins, la ville de Boston, c'est un endroit plutôt tranquille. Ça ne joue pas aussi durement que dans le sud. L'Arizona, la Floride, la Louisiane et le pire du pire, le Texas... Rien qu'en y pensant, je frissonne. L'académie au Texas, l'état où les gens te tire dessus lorsque t'approches à moins de 7 mètres de leur propriété... Non, vraiment, non... Ah oui et j'oubliais l'Alaska aussi, même si c'est dans le nord. Avec cette histoire de guerre froide, ça ne me rassure pas non plus. Finalement, l'Angleterre est très bien comme ça. Il y fait un bon climat, même s'il n'y a pas assez de neige à mon goût, les habitants, bien que méfiants ne possèdent pas d'armes, enfin... si c'est le cas, le taux est tellement peu élevé qu'on en entend jamais parler et par-dessus tout, les habitants ne sont pas aussi cons et racistes qu'aux États-Unis.

Tiens, mais où est-ce que je suis arrivée ? Je regarde derrière moi. La plage fait un détour pour disparaître, cachée par les arbres. En suivant le bord de l'eau, ma direction a tournée et je n'aperçois plus toute la longue plage qui s'étendait, je l'ai parcourue en entière pour la dépasser et je suis arrivée... Où ? Je me retourne. La plage est légèrement courbée en croissant de lune. À ma gauche, l'eau, à ma droite, la forêt. Au milieu, la plage de sable. Oh une crique !Plus près de l'eau, il y a un grand rocher incliné me faisant penser à celui dans le film de Disney Le Roi Lion. Je m'en approche, intéressée. Wow, ça doit être cool de se tenir en haut. Je laisse tomber mes tongs sur le sable pour commencer à grimper sur la pierre à demie-poreuse et à demie-lisse, mais j'aperçois quelque chose qui bouge du coin de l'œil et sans prendre le temps de réfléchir ou de regarder de quoi il s'agit, j'exerce une pression avec mes mains contre la roche en espérant que le ciel ne se soit pas trop éclairci pour que je puisse rentrer dans l'ombre et me cacher, mais apparemment, ça fonctionne et je disparaît " dans la roche ". Je réalise en suite que je viens de faire un truc plutôt débile et je souhaite ne pas m'être faite remarquer, s'il s'agit de quelqu'un. Tiens, je ferais mieux de me tourner face à l'extérieur de l'ombre pour voir ce qu'il se passe. La première chose que je remarque, ce sont mes tongs que j'ai laissé juste devant la roche. Eh merde, c'est un échec.

J'étais allongé dans mon lit, la maison sur pilotis était pas si précaire  que l'on ne le pensait. Une hutte me suffisait personnellement, je suis pas trop difficile à loger. Après tout, le jour où le monde part en couilles complètement, faudra se contenter du peu qu'on aura. Mais là n'est pas la question. J'avais été dans une boutique souvenirs pour acheter quelques cartes postales pour les potes du dojo. Fallait aussi que j'en achète des tas de souvenirs. Ces tarés m'envoyaient sans cesse leur argents en trop...Je ne le mérite pas...Mais bon je pense que leurs avis depuis le Japon est " Ta gueule et prend Jïnn" ok ok ! J'avais acheté les supports de mes futurs lettres... Car entre la Nouvelle-Calédonie, l'académie en Angleterre et tout le merdier des pouvoirs...J'en aurai pour 10h de paroles en monologues sur Skype. Je suppose aussi qu'il fallait que je filtre les informations...Les potes du dojo connaissent l'existence de mon pouvoir certes...Le maître tout particulièrement aussi. Quoi que... Je m'en tape en vrai. Si je peux promouvoir notre art du combat en le personnalisant à ma manière, j'allais peut-être lancer un mouvement comme Bruce Lee.

En regardant dans une de ces cartes postales justement...Y'en avait une qui m'intriguait. Une sorte de crique avec un rocher me rappelant étonnamment Le Roi Lion. Il est quelle heure... 5h40. Et le soleil se lève à 6h30 environ. Merci la technologie. Il fallait planifier la grande évasion pour voir un magnifique lever de soleil mieux que sur une paperasse.

Je mettais dans un sac un peu de nourriture genre barre de céréales protéinées, un peu de jus de fruit, et le fameux thé chaud dans un Thermos. Une lampe torche aussi tiens. Bon...Je sortais discrètement..Couvre feu ou pas ? J'en savais que dalle. Rien en vue...J'avançais ! Go Go Go ! Jïnn t'aurai dû faire l'armée en vrai. Ok, maintenant un ponton, j'avançais et...je me retenais de crier... Qui est le con qui a craqué une planche sérieusement ? Putain... Bon..J'étais indemne..Plus de peur que de mal. Ma progression allait bien et je me situais entre la plage et la forêt...Je me dirige bizarrement en vrai... Je sens que je vais me paumer..

De fil en une aiguille, je trouvais enfin la crique en question. Mon sac, grâce à ma marche rapide faisait du bruit. De toute façon il n'y a pers.... C'était quoi ça ? Je me frottais les yeux qui regardaient le rocher... J'suis pas fou j'ai bien entendu des bruits d'escalades avant de voir un truc disparaître ? Regarde l'aura... Il y a une trace sur le rocher ouai... Mais...ça peut aussi être celui de dame nature..Je changeais d'avis quand je voyais les tongs par terre. J'avais raison ! Je suis pas sénile il y a bien quelqu'un.

Je me rapprochais du rocher, je prenais les tongs dans mes mains avant de les mettre dans un sac plastique qui était dans mon sac par chance. Merci les sandwish fait à l'arrache. Je regardais de haut en bas le rocher...quoi que..je suis fou enfaite ? Bon, au pire à cette heure ci y'a personne. Je perds rien à parler fort. Surtout que je soupçonnais un élève aussi dissident que moi.

"Hey ! Qui que tu sois ! Je suis pas une menace, je viens aussi du village sur pilotis. Je veux juste profiter de l'aube magnifique comme si la carte postale."

J'espère qu'il y a quelqu'un sinon je serai sénile avant d'être octogénaire...ou alors un bain de...6h du mat par une personne...Je verrai bien.

C'est un jeune homme, un grand jeune homme qui s'approche directement du rocher et s'arrête devant moi. En même temps, il faut dire que j'ai trouvé la pire cachette possible. Lorsque je débouche dans un lieu comme celui-ci, le premier truc vers lequel je me dirige, c'est bien évidemment le gros rocher imposant qu'il y a en son centre, surtout si j'aperçois des tongs au sol. Tiens, en parlant de mes sandales, le gars ne se gêne pas pour les ramasser et les mettre dans son sac. Avec un peu de malchance, c'est un voleur ou pire, un trafiquant de prostituées qui m'a aperçu et qui essaie de me faire sortir, parce qu'évidemment, voir une fille disparaître " dans la roche " peut s'avérer très intéressant. Je frissonne. Merde, combien de temps il me reste ? 3 minutes ? J'ai peut-être encore une chance de prendre la fuite en contournant le rocher pour en ressortir de l'autre côté. Je commence à me décaler vers le côté du bord de l'eau, afin de mettre mon plan à exécution, lorsque la plupart de mes craintes se font naïvement écarter par de simples paroles :

"Hey ! Qui que tu sois ! Je suis pas une menace, je viens aussi du village sur pilotis. Je veux juste profiter de l'aube magnifique comme si la carte postale."

Il était sur la bonne voie, jusqu'à ce qu'il parle de carte postale. What the... Néanmoins, il a mentionné le village sur pilotis, ce qui contribue à écarter quelques doutes de mon esprits, mais juste au cas où, je décide de tout de même de rester cacher. Même s'il ne peut pas me voir, je croise les bras et hausse un sourcil avant de me décider à lui répondre :

- C'est pas contre toi, mais juste pour m'assurer que tu ne mens pas, je veux que tu me dises ton nom, ta maison ton dortoir... Oh et j'allais oublier, je crois que ces tongs que tu as ramassé ne sont pas les tiennes.

Voilà qui devrait faire l'affaire. Un prénom, il pourrait donner n'importe lequel, mais c'est au niveau des maisons que ça se complique. S'il n'est pas de l'académie, il ne connaîtra probablement les noms des maisons et encore moins le système de numérotation des dortoirs. Bien-sûr, juste par mesure de précaution, j'ai préféré ne pas parler de pouvoir, bien qu'en ce moment même... Disons que j'ai foutu en l'air le peu de discrétion qu'il pouvait me rester. Je sens que la " compression " s'intensifie dans l'ombre. J'espère simplement qu'il va faire vite pour me laisser quelques secondes afin de prendre la décision de fuir ou de sortir. Je préfère de loin la deuxième option, mais on ne sait malheureusement jamais ce qu'il peut se produire.

Bon et bien....visiblement y'a personne on dirait. Tssss. J'ai pas de temps à perdre ! Le soleil va pas tarder à se lever ! J'ai pas envie de perdre du temps. En vrai, j'y pense...Si c'est vraiment un élève de Tsuki, j'ai pas du faire une bonne première impression. Après, c'pas moi qui disparaît je sais pas comment. D'ailleurs...C'était stupide de prendre ces sandales. J'les ressortais aussitôt du sac. J'attendais une réponse en me rapprochant du rocher. J'étais devenu fou je pense. J'ai pas assez dormis et ma mémoire ou mon inconscient me joue des tours.

Finalement, une voix s'élevait, et me figeait, le sac en plastique avec les tongs à l'intérieur dans ma main droite.
Je m'étais aussi rendu compte que j'avais mal articulé....comme SI la carte postale...J'suis vraiment stupide...Je soupirais.

- C'est pas contre toi, mais juste pour m'assurer que tu ne mens pas, je veux que tu me dises ton nom, ta maison ton dortoir... Oh et j'allais oublier, je crois que ces tongs que tu as ramassé ne sont pas les tiennes.

Prudente la dame. Vu l'heure et le contexte, c'est légitime voir normal. Quoi que, c'est assez couard sur les bords. M'enfin, pour le coup elle a raison je pense. Je tapotais ma tempe d'un doigt...Je restais dix bonnes secondes à réfléchir. C'était chiant comme situation, je voulais en finir vite et bien. J'étais déjà lassé....ou grognon dès le réveil ? Prénom, maison, dortoir...Bon, elle était loin d'être idiote cette fille. Point positif pour elle, j'suis pas un kidnappeur. Loin de la.

Moi c'est Jïnn, maison rubis, dortoir 4 M, nouveau depuis trois mois à l'académie. Et pour tes tongs...J'sais même plus pourquoi je les ai prise, tiens, je te les rend. Désolé du dérangement mais à une heure si tardive je suis plus aussi productif. Ah oui, je voulais dire aussi "sur la carte postale". Enfin pour résumer, je suis ici pour observer un splendide lever de soleil, j'aime bien ne pas perdre du temps.

Je tapotais sur le rocher, la voix venant de cet endroit. J'avais plus qu'à attendre que cette dernière se monter. Totalement neutre, j'attendais ce qui allait se passer, et j'analysais ma future escalade sur cette roche pour m'y installer confortablement là-haut. Y'a que moi pour faire des rencontres aussi insolites dans des moments pareils...

Le garçon semble chercher dans sa tête. Portant son doigt à sa tempe pour la tapoter, c'est presque comme s'il ne savait pas quoi dire, ce qui contribue à me rendre de nouveau méfiante. Je m'apprête presque à lui lancer quelque chose du genre " Qu'est-ce qu'il y a, t'as oublié ? ", mais il finit par ouvrir la bouche :

Moi c'est Jïnn, maison rubis, dortoir 4 M, nouveau depuis trois mois à l'académie. Et pour tes tongs...J'sais même plus pourquoi je les ai prise, tiens, je te les rend. Désolé du dérangement mais à une heure si tardive je suis plus aussi productif. Ah oui, je voulais dire aussi "sur la carte postale". Enfin pour résumer, je suis ici pour observer un splendide lever de soleil, j'aime bien ne pas perdre du temps.

Je pousse un long soupire silencieux. Ça me va. Il a pu fournir les informations demandées et même un peu plus. Si après ça, je reste sur mes gardes, ce serait complètement abusé de ma part. Je sors lentement de l'ombre à environ 2 à 3 mètres de Jïnn, puis je m'incline vers l'avant, comme pour le saluer. Il s'est en quelques sortes présenté, alors c'est à mon tour de le faire et je décide de le faire un peu de la même manière :

- Je m'appelle Tori, maison Émeraude, élève depuis environ 11 mois. Je suis désolée de m'être montrée aussi méfiante, mais il se passe des choses étranges durant ce voyage. Enfin bref, l'incident est clos, oublions ça. Eumh, ça ne te dérange pas si je reste avec toi pour voir le lever du soleil ?

J'ai posé cette question en lui souriant et en croisant son regard. À moins qu'il veuille être seul, je ne crois pas que cela puisse l'importuner et puis, tant qu'à s'être présentés, autant faire connaissance.

- Je crois avoir remarqué que tu observais le rocher. Tu comptes y grimper, n'est-ce pas ? Je peux te donner un conseil si tu veux.

Je ne sais pas si ma technique s'applique aux surfaces comme la roche, mais j'ai une longue carrière d'escalade de toboggans dans les parcs pour enfants derrière moi et comme un toboggan est un plan incliné plutôt glissant, il faut developper des stratégies spéciales pour en venir à bout. Oui, c'est vrai que j'aurais pu tout bêtement prendre les escaliers pour remonter tout en haut et glisser, mais là n'était pas le plaisir.

Je détournais mon regard du rocher pour voir une fille sortir de....de quoi au fait ? D'une ombre ? Si c'est le cas, c'est vraiment trop....trop, trop trop classe. Imagine la discrétion ultime que tu pourrais avoir, genre, être un espion ou un assassin impossible à attraper. Décidément, les facultés de chaque élèves est vraiment renversante. Je pense que cela ajoute un certain...caractère d'avoir un pouvoir. On s'y adapte, on l’entraîne, et on vit avec. Cela doit forcément impacter notre psyché.
Donc, pour faire court, je pense que son côté un peu méfiante, discrète doit venir de son possible pouvoir de camouflage.

Elle s'était incliné en avant, elle avait pas l'air d'être japonaise si ? Bof, au pire des cas, c'était respectueux. Elle allait se présenter.

- Je m'appelle Tori, maison Émeraude, élève depuis environ 11 mois. Je suis désolée de m'être montrée aussi méfiante, mais il se passe des choses étranges durant ce voyage. Enfin bref, l'incident est clos, oublions ça. Eumh, ça ne te dérange pas si je reste avec toi pour voir le lever du soleil ?

Tori ? Tôt riz ? Elle rit tôt ? HOHOHO SI C RIGOLO. Hum hum...Un peu de sérieux grand dadet. Elle avait quasiment un ans d'ancienneté à l'académie et selon ma mémoire...l'académie existe depuis 2 ans seulement. Une ancienne donc. Elle pourrait sans doute m'en dire plus sur les racines de l'établissement. Puis, je tiltais lorsqu'elle disait que des choses étranges se passaient ici. Mais, il ne vaut mieux pas demander, cela aura le don de casser l'ambiance en plus de faire perdre du temps pour s'installer sur le rocher. Je demanderai plus tard. Elle me regardait dans les yeux aussi, je restais relaxé et décontracté, j'allais pas me prendre le choux ce matin.

- Je crois avoir remarqué que tu observais le rocher. Tu comptes y grimper, n'est-ce pas ? Je peux te donner un conseil si tu veux.

Je sais pas trop de quoi elle parlait comme conseils, mais j'en avais pas besoin. J'avais un aperçu de madame je disparais, j'allais lui en donner un de monsieur je sais sauter haut. Mon sac était pas si lourd que ça, moins de deux kilos. Largement suffisant pour prend un peu d'élan. Je regardais la dite Tori et souriais de mes belles dents blanches visibles comme un phare en pleine tempête :

Je pense avoir une technique qui marche bien ! Regarde le spectacle. Je t'attendrais en haut pour t'aider à te hisser s'il le faut.

Je respirais un bon coup, avant de recouvrir mon corps de mon aura bleuté. Je prenais dix mètres d'élan, et une fois à bonne distance, je sautais et essayais de remettre un coup d'impulsion sur la surface du rocher. Merci les stages en parcourt. J'avais une prise au sommet du rocher qui faisait quoi....trois mètres ? Environ. Je me hissais maintenant à la force de mes bras et déposais mon sac. Je la regardais de la haut en tendant la main pour l'aider sur le dernier mètre. Du moins...Si elle le voulait. Je sentais une légère chaleur au niveau de ma poitrine, après tout...J'avais fais un peu le kéké.

J'ai eu de la chance on dirait. Tu veux de l'aide ?

Suite à ma proposition, Jïnn me regarde en souriant de toutes ses dents. Ça ce n'est clairement pas un sourire du genre " Aller, file-moi ton conseil, ça pourrait m'être utile. " Non, ça ressemble plutôt à quelque chose du genre " Regarde comme je suis fière. Il y a une raison à cela et je ne vais pas tarder à te la montrer ! "

Je pense avoir une technique qui marche bien ! Regarde le spectacle. Je t'attendrais en haut pour t'aider à te hisser s'il le faut.

Voilà ! Qu'est-ce que je disais ? Il prend une grande bouffée d'air, puis devient radioactif et... Non, en fait je n'en sais rien. À tous les coups, il s'agit de son pouvoir qui lui donne cet éclat bleuté, mais quant à savoir s'il s'agit de radioactivité, à moins d'avoir l'appareil qui mesure le taux de radiation dans l'air, je ne peux pas le savoir. De toute façon, si son pouvoir était dangereux pour les personnes l'entourant, il ne l'utiliserait pas, n'est-ce pas ?... Juste au cas où, je recule de quelques pas en longeant le rocher. Il recule aussi, mais en s'éloignant de l'immense roche et je comprends qu'il compte prendre de l'élan, probablement dans le but de sauter, même si je ne sais toujours pas en quoi son pouvoir lui sera utile, car je ne sais même pas ce qu'il fait, mis à part de la " lumière " bleue. Il court vers le rocher et saute, puis en moins d'une trentaine de secondes, il est déjà en haut à me tendre la main.

J'ai eu de la chance on dirait. Tu veux de l'aide ?

Stupéfaite, je reste figée sur place quelques instants, avant d'hausser les épaules.

- Pourquoi pas. Ta technique s'avère être meilleure que la mienne.

Tant pis pour la technique des mains moites qui aide à l'adhésion de la surface... Avant toute chose, je vais ramasser mes tongs que Jïnn a laissé par terre et que je n'ai pas ramassé sur le coup. N'ayant cependant pas envie de les remettre, je les passe d'une manière originale à mon avant-bras droit, un peu comme des bracelets et je m'éloigne du rocher. Je prends aussi un élan, mais plus petit que celui qu'a pris Jïnn et je saute pour attraper sa main avec ma gauche plutôt qu'avec ma droite, un réflexe bien ancré en moi. Je l'aide ensuite à me hisser en trouvant une prise sur le rocher avec ma main libre et en essayant de faire la même chose avec mes pieds, raison pour laquelle j'ai préféré ne pas remettre mes tongs.

Une fois en haut, la première chose que je fais est remercier Jïnn et la seconde est de retirer les tongs de mon bras pour les laisser sur la roche. Disons que je n'apprécie pas particulièrement ce genre de " chaussures " et que j'ai plutôt l'habitude d'être nue pieds sur n'importe quelle surface. En fait, la seule raison pour laquelle je me balade avec ces godasses, c'est pour avoir une protection si je me blesse en marchant sans... Bref, je prends un moment pour observer les alentours avec ce nouveau point de vue en hauteur, puis je vais m'asseoir non loin du rebord de la roche.

- Si j'étais un tigre ou un lion, ce rocher me donnerait toutes les raisons du monde de rugir à m'en époumoner.

Le rocher n'est pas si haut que ça, mais il me confère malgré tout un certain sentiment de puissance. C'est un peu comme lorsque je grimpe dans un arbre ou lorsque je me trouve sur le toit d'un édifice. Après tout, la place d'un corbeau se trouve dans le ciel ou haut perché dans les arbres.

Je pense que mon pouvoir l'avait fait flipper. J'aurai du y réfléchir à deux fois. M'enfin, elle venait quand même grimper en me laissant une gentille remarque. Mon ego gonflait autant que mes muscles. Surtout que...Ce genre de techniques je m'en servais clairement pas tous les jours. Faudrait faire un parcourt un jour à Tsuki ou en Nouvelle-Calédonie. Et pourquoi pas un club tant que j'y suis. Bon, y'a le vortex certes, mais ça c'est pour se défoncer avec de l'alcool en soirée. Moi je veux me défoncer physiquement avec des gens au moins aussi taré que moi héhé.

Quoi qu'il en soit, elle grimpait. Elle montait petit à petit. Elle se débrouillait bien honnêtement. La fameuse Tori brune aux yeux bleus était une escaladeuse hors pairs. En plus, elle y mettait du sien pour me faciliter mon aide. Quelle grandeur d'âme et sens de la coopération. Je pense qu'on va bien s'entendre. Une fois hissée, elle me remerciait, j’acquiesçais en étant souriant. Mon regard se reportait maintenant sur mon sac, je sortais mon thermos et ma bouffe. J'y pensais pendant ce temps...Tori, si je sais encore parler japonais...ça voulait pas dire Oiseau ? Elle a pas de trait asiatique non ? Si ? J'dois être aussi bigleux que Venda.

- Si j'étais un tigre ou un lion, ce rocher me donnerait toutes les raisons du monde de rugir à m'en époumoner.

Je riais doucement, quelle idée...loufoque. Mais, il est vrai qu'hurler ça relâche la tension en soit. Je m'approchais d'elle pour m'assoir à ses côtés. Je lui tendais une tasse de thé chaude et une barre protéiné. En attendant de voir si elle acceptait ou pas, je lui rétorquais  :

Personnellement, je suis plus penché félin. Le tigre me plait le plus. Surtout qu'il s'agit de mon animal totem. Si la folie t'en dis, on pourrait hurler après le coucher de soleil...Que dis-je...Rugir plutôt ! T'en veux ?

Je restais souriant, étant en tailleur. Je sortais maintenant mon cahier, je me tapotais le cou avec...Avant de le reposer. Cela était très utile, bravo Jïnn. Je me contentais de regarder mon collier et mon bracelet ainsi que mon bandeau. Trois objets...Jamais je les perdrai cela. Je mourrais pour ces bien matériels. Je pense que j'affichais un léger air pensif ou mélancolique. C'était pas le moment Jïnn...

Jïnn vient me rejoindre et me tend quelque chose. Je m'aperçois que c'est une barre tendre et un liquide odorant, probablement du thé.

Personnellement, je suis plus penché félin. Le tigre me plait le plus. Surtout qu'il s'agit de mon animal totem. Si la folie t'en dis, on pourrait hurler après le coucher de soleil...Que dis-je...Rugir plutôt ! T'en veux ?

Ouf, beaucoup de choses en peu de mots. Je me rends compte qu'évidemment, je n'ai rien avalé avant de venir ici, cependant je me sentirais mal de lui prendre de la nourriture comme ça. Je finis malgré tout par accepter, car je me dis qu'il ne m'aurait rien proposé s'il n'avait pas voulu. Je bois une gorgée, puis lui répond :

- Le coucher de soleil ? Tu veux dire le lever, peut-être ? Car si on attend qu'il se soit couché pour rugir, eh bien on est pas couchés.

Je laisse échapper un petit rire, avant de reprendre :

- Alors comme ça, le tigre est ton animal totem ? Le miens, c'est le grand corbeau. D'ailleurs, c'est drôle, parce que mon prénom veut dire oiseau en japonais. Oiseau, corbeau, il y a un lien.

Je lève les yeux vers l'horizon avec un sourire. Je n'avais pas remarqué que le ciel avait commencé à se teinter d'orange. L'oiseau, tori et le ciel, sora. L'oiseau du ciel, tori no sora... Toute une histoire. J'aime l'orange. C'est une magnifique couleur. Elle est vibrante et chaleureuse. Ça me rappelle la salle à manger chez moi. Elle est d'une couleur qui est un mélange de jaune-orange, ce qui la rend clair en accueillante. La maison me manque et encore plus, ma famille me manque. Ça me rappelle que je retourne les voir en septembre. J'espère tellement qu'il n'y aura pas de malaise. Les discussions du genre " Alors, ton euh... ton truc, ton pouvoir. Tu... umh, tu fais pas trop de conneries ? T'embête pas tes profs ? " Ça, ce serait le genre de mon père. Ma mère, ce serait plutôt " Alors, t'as fait des progrès ? Haha, ça m'étonne pas de toi ! C'est ben ma fille, ça ! Oui, donc en gros, il y a d'un côté mon père qui est mal à l'aise et de l'autre côté, ma mère qui est trop à l'aise. Je la soupçonne même de savoir des choses, mais si c'est le cas, je finirai par le savoir aussi, je suppose. Donc paternel malaise, maternelle trop d'aise et dans l'interstice entre les deux, il y a Eden qui s'en fout un peu, qui pose des questions parfois, mais qui réagit banalement. Si elle ne menaçait pas de saccager ma chambre, ce serait la meilleure sœur qu'on puisse rêver d'avoir. Bon, avec tout ça, j'étais en train d'oublier Jïnn. Je crois qu'il m'a parlé, d'ailleurs.

Elle acceptait mon offre, elle était polie en plus. Je commence à croire que j'ai enfin trouvé une personne un peu sensé dans cette académie. Fallait que je l'admette à moi même...les filles de tsuki m'ont toujours donné du fil à retordre. Une qui fuit, une qui veut me buter, l'autre qui est une biatch, une secrétaire à la plage...J'commence à croire que soit je suis un inadapté social, soit j'ai un truc qui fait que j'attise les sentiments féminins contre ma personne. C'est à  ce moment là, perdu dans mes pensées profondes et utiles faut le dire, qu'elle répondait à ma question :

- Le coucher de soleil ? Tu veux dire le lever, peut-être ? Car si on attend qu'il se soit couché pour rugir, eh bien on est pas couchés.

Oh le con...Oh le demeuré...Oh l'idiot...Mais qu'est-ce que...mon cerveau est en panne. Ça y est la musculation te rend complètement cliché, t'es musclé et con. C'est la fin...je me sens partir...Law...sauve moi....Ouai non. J'suis pas encore devenu si déficitaire dans mon mental pour en arriver à une situation aussi grotesque. Elle riait pendant que j'avais mon visage en mode "Oh le con...". Un petit rire très mignon, avant qu'elle reprenne :

- Alors comme ça, le tigre est ton animal totem ? Le miens, c'est le grand corbeau. D'ailleurs, c'est drôle, parce que mon prénom veut dire oiseau en japonais. Oiseau, corbeau, il y a un lien.


Cette réponse était géniale, elle était intéressée, relançait la discussion et permettait un échange des plus délicieux. Cette fille est décidément surprenante, où alors juste normale par rapport aux déviantes qu'on croise habituellement. Ou...Je reviens à ma théorie ci dessus... Au pire, profite juste avec une nana super sympa et fait ami ami. Je répondais :

Ma langue a fourchée, je suis pas tout à fait réveillé héhé..Et oui, tu fais bien de le souligner, je m'en doutais un peu. Tu as quoi comme origines ? Le prend pas mal mais...Tu fais pas trop japonaise. Quoi que, je dis ça mais moi mais j'ai aussi des origines américaines dans le tas.

Le moment tant attendu allait commencer, le ciel se tachait d'une couleur orangée exquise. Je regardais un bref instant Tori, elle était dans une sorte de méditation profonde. A quoi pouvait-elle bien penser ? Je n'avais pas à m'en mêler. Je "sombrais" moi aussi dans cet état de...réflexion. Le orange me parlait presque, me murmurant des souvenirs lointains et inoubliables. Le orange...La couleur que...qu'elle préférait...Ma....ma grande sœur ou mon premier amour...ça a toujours été flou mais...je l'aimais et c'était tout ce qui comptait. Elle était forte, très forte, ambitieuse et optimiste sans être niaise et stupide. Inconsciemment je serrais le bandeau à ma main gauche, je le mettais habituellement autour de mon front mais il tombait à cause de sa longueur. Ma poitrine était comme un aimant et attirait mes deux mains. Collier....bracelet...bandeau...Tellement d'héritage que je dois garder. Tellement de promesses à accomplir. Tellement de rêves que je devais porter avec moi et accomplir. Tellement d'espoirs. Tellement de sentiments. Tellement de souvenirs....J'avais presque envie de chialer...Ne pleure pas... Mes yeux tremblaient légèrement retenant un flot de liquide salé. Mon visage était neutre, voir mélancolique ou triste. Tu choisis vraiment un moment comme ça pour me dire cela...T'abuses...J'ai fais une...des promesses à vous trois, je compte clairement pas me défiler. Enfaite...Tu as toujours été avec moi...Inconsciemment je t'imaginais me parler à travers moi...C'est pour cette raison que je me disais "tu"...Bien joué. Sache juste une chose, je reviendrai gagnant et fort, et bien plus encore que ce que tu ne l'espérait ou que tu ne me le demanderait. Je te voyais encore disparaître au loin, tu parles d'un esprit...Je suis juste un sensible.

Cet état avait duré si longtemps...et pourtant était si court quand je revenais à moi, tori était toujours en train de penser, ou alors observait juste le soleil, je sais pas....Je mettais ma main sur son épaule, sans m'en rendre compte. Et...elle allait forcément me regarder pour savoir ce que je faisais...Le con.

Est-ce que Jïnn m'a parlé ? Je me retourne vers lui en voulant lui demander, mais je m'arrête avant de parler, car je me rends compte qu'il semble réfléchir en regardant l'horizon où le soleil commence a émerger de l'eau. Je décide de le laisser dans sa contemplation ou dans sa réflexion, je ne sais trop, pour regarder l'astre se lever. Je sens que quelque chose me revient en tête. Mais c'est... Ça me frappe. Ce n'est pas la première fois que je vois un tel lever de soleil au-dessus de l'eau.

Il s'agit d'une fois où je suis assise avec d'autres personnes et où je regarde l'horizon avec elles. Dans la lumière du petit matin, j'aperçois au loin les clignotements réguliers de lumières provenant de divers phares dont la distance nous empêche de les voir, mais dont la présence est confirmée par ces minuscules points qui sont en fait d'immenses ampoules. Les premiers bateaux de pêche partent au large, chargés de filets et de cages à homard. Ils ne reviendront qu'en début de soirée. De temps en temps, des goélands, des mouettes et même des cormorans survolent la surface de l'eau en poussant des cris. Le Nouveau-Brunswick. J'y suis allée plusieurs fois pour rendre visite à ma famille maternelle, mais ce souvenir, c'est celui du voyage d'il y a 4 ans... le dernier été avant l'incident. Je suis alors âgée de 12 ans. Je me suis réveillée tôt pour pouvoir admirer le soleil se levant sur les maritimes. À côté de moi, il y a Eden blottie contre sa meilleure amie, Venda dont la mère est aussi originaire du coin. Les deux filles sont alors âgées de 11 ans et manquent de s'endormir l'une contre l'autre, c'est plutôt drôle à voir.

Tout a tellement changé depuis cet été-là que j'ai l'impression que c'était dans une autre vie. Je ramène mes jambes vers moi pour les encadrer de mes bras et je pose mon menton sur mes genoux, avant de soupirer. Je sens alors une pression sur mon épaule. Je me retourne pour voir qu'il s'agit de Jïnn qui a posé sa main. Il semble avoir une expression différente de tout à l'heure sur le visage. Est-ce qu'il fait cette tête parce que je lui aurais mis accidentellement un vent ? Je ne prends plus la peine de réfléchir à cette possibilité. Je demande :

- M'as-tu dit quelque chose ? Je... j'étais dans la lune...

Après cette longue réminiscence, j'étais complètement atteins. Mon cœur se serrait, et, les vagues de désespoir et de colère semblaient s'apaiser à la vue de ces vagues sur la plage. Tout cela était encadré par l'astre du jour montant dans le ciel. Je voyais encore cette image d'elle...T'es pas sérieux..Je suis ce qu'on appelle un fou ou bien ? J'avais ma main sur l'épaule de Tori quand...Elle me ramenait à la réalité et elle aussi je pense au passage :

- M'as-tu dit quelque chose ? Je... j'étais dans la lune...


Oh je sais, je vais pas faire mon dépressif et montrer quoi que soit de...d'indiscret pour elle. Mes "problèmes" elle peut s'en passer de toute façon j'étais pas là pour ça. Je répondais donc avec humour :

T'étais dans la lune ? Je ne vois qu'un lever de soleil actuellement

Ma blague puait tellement la merde que j'explosais de rire. Putain j'suis trop con. Cette barre de rire m'aidait à oublier les souvenirs précédemment exhumés. Je les ensevelissais à nouveaux. Il y avait un temps pour tout. Et le temps de pleurer et d'être profondément en colère n'était pas encore arrivé, loin de la. Je me servais donc du thé, ne sachant pas trop quoi faire. J'avais juste envie de faire des exercices physique mais bon, elle me trouverait super bizarre après. J'essayais donc de réorienter le sujet pour qu'on puisse avoir de la joie berdol. J'enlevais ma main de son épaule et rétorquait :

"Ah...désolé j'ai un humour spécial. C'était beau comme spectacle pas vrai ? Tu viens ici souvent ? Tu es dans l'académie depuis longtemps ? ?

Questions connes, banales et simples...Trio perdant je pense. Tant pis, j'étais encore un peu souriant avec cette euphorie. Je buvais aussi mon thé en attendant sa réponse. Toujours en la regardant dans les yeux. Elle était plutôt mignonne et réfléchit, elle devait donc être un bon élément. Une bonne élève couplé à une utilisatrice de pouvoir surement très responsable. C'est pas comme certains qui allaient souvent à l'infirmerie pour leur utilisation risqué et non maîtrisée de leur pouvoir après tout. Qui sait, j'en apprendrais bientôt bien assez sur elle.

T'étais dans la lune ? Je ne vois qu'un lever de soleil actuellement

J'éclate instantanément de rire. J'adore ce genre d'humour, si toutefois on peut appeler ça de l'humour. Jïnn aussi rit, mais je ne sais absolument pas s'il se marre pour les mêmes raisons que moi.

Ah...désolé j'ai un humour spécial. C'était beau comme spectacle pas vrai ? Tu viens ici souvent ? Tu es dans l'académie depuis longtemps ?

Un humour spécial ? Il ne connait pas le miens, ça c'est sûr. Presque n'importe quelle blague peut me faire rire, tant qu'il ne s'agit pas d'humour noir. Même lorsque je connais déjà une blague, je me mets souvent à rire en l'entendant. Par exemple, " C'est un gars qui rentre dans un café. Plouf ! " Le seul fait de penser à cette blague me fait sourire, mais ma blague préférée, c'est celle-ci : C'est un gars qui voulait rentrer dans la police, mais la police s'est tassée et le gars est rentré dans le mur. Le problème avec cette blague, c'est que certaines personnes, dont les français des France, ont tendance à ne pas la comprendre à cause du vocabulaire employé, mais si on le modifie, la blague perd tout son sens. Plus précisément, c'est le mot " rentrer " qui crée l'effet, car les gens pensent en premier lieu que le gars veut faire parti de l'institution de la police en devenant policier, mais au fil de la très courte histoire, ils sont amenés à comprendre que la police désigne en fait un agent de police et non l'institution et que le gars veut lui rentrer dedans au sens propre. Toutes ces explications pour une blague de 23 mots, c'en est ridicule... Enfin bon, ça n'en reste pas moins une blague nulle qui me fait rire. Je réponds aux questions de Jïnn, une à une :

- Oui, c'était vraiment magnifique à observer. C'est la première fois que je viens ici. J'ai découvert l'endroit ce matin, par hasard, mais je vais probablement y revenir. Quant à l'académie, comme je te l'ai dit plus tôt, ça fait environ 11 mois que j'y suis.

Je fais une pause, cherchant quoi dire, puis je repense au moment où la lettre est arrivée par la poste. Et c'est parti pour un moment tranche de vie. Je regarde au large en poursuivant :

- J'ai reçu ma lettre l'année dernière, en fin janvier, alors que ça faisait déjà une année entière que j'avais pris connaissance de mes capacités. Cependant j'ai attendu le mois de septembre pour partir, parce que je voulais terminer mon année scolaire. D'ailleurs, j'ai bien fait d'attendre, car à ce qu'il paraît, je suis arrivée juste après qu'il y ait eu une invasion avec des robots et un enlèvement de groupe par des gens mal intentionnés... J'ai pas tout compris le peu d'informations auquel j'ai eu droit... Et toi ?

Je ne sais pas si depuis qu'il est arrivé, il a entendu parler des événements qui se sont déroulés il y a un an. Peut-être que je viens de lui apprendre et qu'en ce moment-même, il est en train de remettre en question sa décision de rejoindre l'académie. Je détourne mon regard de l'horizon pour le poser sur le Rubis qui n'a encore rien répondu. J'espère que je ne l'ai pas perturbé avec cette histoire d'invasion et d'enlèvement.

Ma blague l'a sans doute fait rire. Regardez moi ce rire féminin, de l'art ! Oh polo on tiens le meilleur rire du monde ! Regardez ce sourire ! Olala mais quel but ! Ouai pas du tout. En vrai, ma blague puait la merde et j'avais à peine le temps d'essuyer une larme au coin de mon œil. Elle devait aussi en avoir des blagues de ce genre, car bon, se marrer comme ça c'est pas banale. Peut-être que derrière cette fille prudente se cache un bon vivant aussi, j'en sais rien pour l'instant. Quoi qu'il en soit, c'était beau comme levé de soleil. Elle allait aussi répondre à ma...mes questions du coup :

- Oui, c'était vraiment magnifique à observer. C'est la première fois que je viens ici. J'ai découvert l'endroit ce matin, par hasard, mais je vais probablement y revenir. Quant à l'académie, comme je te l'ai dit plus tôt, ça fait environ 11 mois que j'y suis.

Pour la partie Nouvelle-Calédonie, j'opinais, je savais pas trop quoi répondre, il n'y avait sans doute rien à dire d'intéressants. Cependant ses 11 mois d'anciennetés m'interloquent. Enfin, pas vraiment interloqué. J'ai sifflé d'admiration. Elle avait connu l'académie très très jeune. Genre, à peine 1 ans après sa création. Elle a du en voir beaucoup des choses ici bas. Elle avait l'air contente, enfin, je pense. Elle regardait donc l'horizon qui donnait sur le large. J'en faisais de même, j'allais bien faire plaisirs à mes yeux.

- J'ai reçu ma lettre l'année dernière, en fin janvier, alors que ça faisait déjà une année entière que j'avais pris connaissance de mes capacités. Cependant j'ai attendu le mois de septembre pour partir, parce que je voulais terminer mon année scolaire. D'ailleurs, j'ai bien fait d'attendre, car à ce qu'il paraît, je suis arrivée juste après qu'il y ait eu une invasion avec des robots et un enlèvement de groupe par des gens mal intentionnés... J'ai pas tout compris le peu d'informations auquel j'ai eu droit... Et toi ?

Autant le début j'écoutais pas respect, mais qu'est-ce que je m'en battais les couilles. Non je suis méchant, en vrai, elle avait bien fait mais...c'était pas si important quoi. Roh, arrête, j'me sens comme un monstre maintenant olala. Par contre, moment sérieux. J'avais entendu des rumeurs sur ces robots....ces enlèvements....Une histoire dramatique pour l'académie. Je reposais mon regard sur elle au même moment où elle me regardait, j'avais un air sérieux. C'était arrivé une fois selon certains, et la deuxième n'est pas à exclure. Moi qui pensais que les pouvoirs sont qu'un gouffres encore plus grand séparant les gens, il y avait aussi un tas de malfrats mal attentionnés... Je le disais à l'émeraude, pour vider mes soupçons :

Trois mois. Pour les robots...les enlèvements...J'ai entendu des rumeurs chez les rubis, mais rien de concret. De toute façon cela a du forcément arrivé, on en parlerait pas sinon. Tu penses qu'on peut se méfier encore plus du coup ? J'veux dire...On est des proies. On se sent supérieur aux gens avec nos pouvoirs en général. Justement...Un si beau monde n'existe pas. On va devoir arracher cette liberté avec ces même outils qui nous l'enlèvent...Bon sang. J'aurai jamais cru parler de ça ici...Mais bon, y'a un moment pour tout.

Je pense que j'ai décalé du sujet initié...Well...C'était pas si grave, elle allait m'en dire plus si elle en a connaissances.

Trois mois. Pour les robots...les enlèvements...J'ai entendu des rumeurs chez les rubis, mais rien de concret. De toute façon cela a du forcément arrivé, on en parlerait pas sinon. Tu penses qu'on peut se méfier encore plus du coup ? J'veux dire...On est des proies. On se sent supérieur aux gens avec nos pouvoirs en général. Justement...Un si beau monde n'existe pas. On va devoir arracher cette liberté avec ces même outils qui nous l'enlèvent...Bon sang. J'aurai jamais cru parler de ça ici...Mais bon, y'a un moment pour tout.

Ses propos, quoiqu'ayant une très légère pointe de radicalité ne m'étonnent presque pas et je tiens à mettre en avant le " presque ". Je commence par hausser les épaules, avant de répondre :

- Bof, en ce qui me concerne, je ne me suis jamais considérée comme étant supérieur à d'autres parce que j'avais un pouvoir, même si je sais que de n'est pas le cas de tous. Je ne suis pas non plus du genre à m'inquiéter de pouvoir être une fugitive, car franchement, je ne suis pas celle qui se ferait remarquer en premier. Je veux dire, physiquement, rien ne me dissocie d'une personne " normale " et à moins de vraiment perdre le contrôle de mes émotions, j'ai une bonne maîtrise de mes capacités... Cependant, il m'arrive fréquemment et surtout ces derniers temps de douter de la sécurité qu'est supposée nous procurer l'académie et c'est plutôt pour le bien-être des autres que je m'inquiète. Enfin bon, tant qu'il ne se passe rien d'alarmant, je suppose qu'il nous suffit de mettre cette inquiétude de côté, mais sans pour autant baisser complètement la garde...

Je sens que l'ambiance commence à s'alourdir, alors je tente de faire une petite blague pour la détendre :

- D'ailleurs, si jamais tu te sens menacé ou intimidé, viens me voir, je te protégerai.

Je termine en lui donnant une tape amicale sur l'épaule pour qu'il saisisse le second degré de mon offre. Une fille de 1,61 mètre qui protège un très grand garçon, ça ressemblerait probablement à un yorkshire qui protégerait un berger allemand, mais ce n'est pas impossible.

Après mon discours un brin radicaliste extrémiste de religieux de X-men de l'infini de la violence des slips. CERVEAU ??? CERVEAAAU ? Pourquoi tu pars en couilles ? Reprenons...Keuf keuf. Donc, je disais. Après un discours un peu radical je l'avoue, elle haussait les épaules et allait me répondre. Je pense que j'aurai du plus nuancer mes propos pour le coup. Mais bon, ce qui est dit est dit et ce qui est fait est fait. J'adore les répétitions, ça gratte de la place. Un peu de sérieux. Ecoute sa réponse :

Bof, en ce qui me concerne, je ne me suis jamais considérée comme étant supérieur à d'autres parce que j'avais un pouvoir, même si je sais que de n'est pas le cas de tous. Je ne suis pas non plus du genre à m'inquiéter de pouvoir être une fugitive, car franchement, je ne suis pas celle qui se ferait remarquer en premier. Je veux dire, physiquement, rien ne me dissocie d'une personne " normale " et à moins de vraiment perdre le contrôle de mes émotions, j'ai une bonne maîtrise de mes capacités... Cependant, il m'arrive fréquemment et surtout ces derniers temps de douter de la sécurité qu'est supposée nous procurer l'académie et c'est plutôt pour le bien-être des autres que je m'inquiète. Enfin bon, tant qu'il ne se passe rien d'alarmant, je suppose qu'il nous suffit de mettre cette inquiétude de côté, mais sans pour autant baisser complètement la garde...

Alors, analyse en cours. Modeste, très bon point. Une rare perle de modestie qui ne va pas du tout se prendre pour madame supériorité, j'aimais cette réponse. Bon, son pouvoir de discrétion de je sais plus trop quoi de l'enfer la...Ouai, elle se fera jamais attrapé c'était certains. Moi aussi...du moins si on m'a jamais vu à l'oeuvre. Elle a la tête sur les épaules aussi, elle a une faculté mais se sent normale. Une fille..une personne qui s'assume et qui ne craint pas sa propre existence, voici la une bien belle chose. Elle pense aussi aux autres. C'est une fille en or ou bien ? C'est beau. Son esprit est d'une pureté et d'un sens du devoir incroyable. Elle est très intéressante. J'ai en elle beaucoup d'espoirs lors d'une situation de crise. Cependant, l’atmosphère se pesait, c'était pas le meilleur sujet pour une ambiance comme ça. On venait de voir un lever de soleil du feu de dieu ! Passons à aux chose ! Elle prenait l'initiative et me tapotait le dos, elle a en dans la main dis donc. Je souriais sincèrement.

- D'ailleurs, si jamais tu te sens menacé ou intimidé, viens me voir, je te protégerai.

Je ne pouvais m'empêcher de rire un peu. J'étais penché en arrière retenu par mes mains au sol. Pourquoi pas après tout ! Pas parce qu'on est une fille et pas si grande en taille qu'on ne peut rien protéger, et encore moins ma propre personne. Tout est possible, si l'on a la volonté d'y arriver. Oui, c'est Shonen mais véridique. Sauf exception j'entend bien. Je lui répondais donc en lui tendant mon poing pour faire un brofist à la suite d'un petit retour de tapote dans le dos (sans force faut pas déconner j'vais la casser sinon). J'ajoutais :

Dans ce cas, autant se protéger mutuellement tu crois pas ? Faire cavalier seul ou être le seul bouclier de plusieurs personnes c'est dur. Couvrons nos arrières ensemble si le temps et le destin le veulent bien.

J'espère que j'allais pas me prendre un vent, sinon je serai super con. Mais c'est pas ça qui arrêtera mon franc sourire.

On dirait bien que ma petite intervention humoristique a eu l'effet escompté. Après avoir rétorqué à ma tape amicale, Jïnn lève son poing, son gros poing dans ma direction, mais pas pour me frapper, car si ça avait été le cas, je n'aurais même pas eu le temps de comprendre ce qu'il me serait arrivé avant de partir fort fort lointain où vers d'autres cieux. Non, c'est plutôt pour faire un truc dont j'ai oublié le nom, alors je vais appeler ça une " poignée de main ". À cette poignée, il ajoute :

Dans ce cas, autant se protéger mutuellement tu crois pas ? Faire cavalier seul ou être le seul bouclier de plusieurs personnes c'est dur. Couvrons nos arrières ensemble si le temps et le destin le veulent bien.

Mes yeux s'illuminent à ces paroles. Il y a bien longtemps que je n'avais pas entendu de telles choses. J'avais pour but premier de rire, mais s'il propose de nous entraider, même si ce n'est peut-être qu'une blague, ça ne me laisse pas indifférente. Je lève à mon tour mon poing que j'envoie contre le sien en guise de réponse.

- Ouais, faisons ça. Protégeons l'autre comme s'il s'agissait de notre propre vie.

Je lui souris. Cette rencontre s'est peut-être débuté étrangement, mais à présent, j'ai l'impression qu'il s'agit d'un ami longue date. Bon j'exagère un peu, je ne sais vraiment pas grand chose sur lui, mais ce n'est probablement qu'une question de temps. Peut-être qu'un jour, genre dans 60 ans, je vais être assise sur un banc dans un centre commercial à observer une fontaine vraiment banale avec lui et tout d'un coup, je vais rire et dire " Te souviens-tu de la fois où on s'est rencontrés ? Hehehe, c'était toute une rencontre. " Je ne sais pas ce qu'on ferait dans un centre d'achat dans 60 ans, mais manifestement on dirait que les personnes âgées aiment se retrouver dans ces lieux climatisés, alors peut-être que ce sera aussi notre cas. Encore une fois, pour blaguer, je demande :

- Alors camarade, quand est-ce qu'on passe au pacte de sang ? Haha.

Yeah ! Elle répondait à mon BroFist, c'était cool. La typical scène épic de shonen. Vas y elle sera ma besta sista. Elle affirmait ensuite :

-- Ouais, faisons ça. Protégeons l'autre comme s'il s'agissait de notre propre vie.

Bon plan ! Elle me plait cette Tori Clark ! Elle me plait j'vous dis ! Olala elle va finir en tant que ma petite sœur moi. Ou....Waïfu ? Ouai ! Ouai non ! Enfin bref ! Je me demande si ça va vraiment tenir tiens, j'en doutais un peu. Je buvais mon thé entre temps, mon poing toujours collé à son poing , elle avait la peau douce en vrai. Mais on sentait qu'un grand être était dans son petit corps. Elle est prometteuse, moi elle m'intéresse grandement. Je sens que les futurs aventures of doom vont pas tarder et que notre promesse sera surement mise à l'épreuve. Mais avant, fallait signer pas vrai ? Elle disait en blaguant :

- Alors camarade, quand est-ce qu'on passe au pacte de sang ? Haha.

Je riais franchement. Honnêtement, elle en valait la peine. C'était sur et certain qu'elle me plaisait bien ! Je lui montrais mon collier et mon bracelet. Je souriais en lui disant :

Mieux que du sang, et moi barbare ou à risque de transmission de maladie. Si tu as un objet pour la symbolique rentrant sur ce bracelet ou ce collier, donne le moi et j'le porterai toujours sur moi. Sinon....(Je fouillais dans mon sac)Tiens ! Prend cette bille en bois, ça se met en collier et tu peux aller partout avec. Comme ça on marque dans...le troc notre promesse ! T'en dis quoi ? T'acceptes ?

Je la regardais dans les yeux, déterminés, mes yeux devenaient légèrement bleu, c'était fais exprès, l'aura était parfois super classe dans certains moment. Ouai ça promet !

Il commence par me designer un bracelet et un collier, avant de proposer ensuite :

Mieux que du sang, et moi barbare ou à risque de transmission de maladie. Si tu as un objet pour la symbolique rentrant sur ce bracelet ou ce collier, donne le moi et j'le porterai toujours sur moi. Sinon....

Il part à la recherche de quelque chose dans son sac à dos qu'il finit par trouver. Il s'agit d'une bille qui semble être en bois.

Tiens ! Prend cette bille en bois, ça se met en collier et tu peux aller partout avec. Comme ça on marque dans...le troc notre promesse ! T'en dis quoi ? T'acceptes ?

J'ignore la valeur de cette bille, mais ce n'est pas rien ce qu'il me propose là. J'espère qu'il en a conscience. Je le regarde dans les yeux pour voir ce qu'il en est. Son regard est sérieux ou plutôt déterminé, si déterminé que je crois y voir une lueur bleue. Je passe à deux doigts de me frotter les yeux pour m'assurer que c'est réel, mais je saisis qu'il s'agit de cette même sorte d'énergie qui l'a entouré un peu plus tôt. Il faudra peut-être que je lui demande en quoi consiste son pouvoir, mais pour le moment ce n'est pas le sujet. Oui donc, ce n'est pas du vent ce qu'il me propose.

- Je vais voir ce que je peux trouver.

J'essaie de penser rapidement à un objet en retour, puis je trouve ingénieusement sans trop prendre de temps. Je fouille dans l'une de mes poches de short et ma main rencontre l'objet sur lequel j'espérais tomber. Dans un tintement de pièces métalliques qui s'entrechoquent, je sors mon trousseau de clés de ma poche. Il ne me sert pas du tout ici, mais c'est si habituel pour moi de l'emporter dès que je quitte le dortoir que je le prends s'en m'en rendre compte maintenant. J'attrape l'une des clés en particulier entre mon pouce et mon index, puis j'affermis l'étreinte pour éviter qu'elle ne file. Je m'arrange pour la sortir du trousseau et je la lève à la hauteur de mes yeux en la tenant par son bout denté, celui qui rentre dans la serrure. Plutôt que de focusser mon regard sur ce morceau de métal, je regarde Jïnn avec un air que je veux aussi déterminé.

- Cette clé me suit presque partout depuis que je suis en âge de rentrer seule de l'école, c'est à dire environ l'âge de 8 ans. Je ne sais pas ce que signifie cette bille pour toi, mais si tu juges sa valeur égale à celle de cette clé, je suis prête à faire l'échange et à porter ta bille comme j'ai emporté avec moi ma clé, c'est à dire chaque jour de ma vie.

Je suis surprise de la beauté de ces mots que j'ai employé. Dommage que je ne puisse pas faire changer la couleur de mes yeux, par contre. Oh et puis y a pas besoin, ils sont déjà assez colorés et particuliers comme ça. Une couleur de plus ou de moins...

- Je vais voir ce que je peux trouver.

Visiblement ma demande avait marché du feu de dieu. Elle me plaisait vraiment, peut-être que c'était une guerrière vaillante et courageuse qui sait ? Moi j'attends juste la grosse baston épique à l'académie pour mettre à l'épreuve ma promesse. Maso ? Mais non mais non, je suis...extravagant ! Ouai bon ok...Mais faut dire qu'elle est quand même méga sympa ! Qui aurait cru qu'une rencontre fortuite à une heure pareil, dans un endroit pareil, avec des discours pareils, ça pouvait arriver ? Bah pas moi. Du moins au tout début. Voyons voir ce qu'elle va me donner. Oh merde j'y pense ! J'ai pas expliqué la valeur sentimentale de cette bille de bois !

- Cette clé me suit presque partout depuis que je suis en âge de rentrer seule de l'école, c'est à dire environ l'âge de 8 ans. Je ne sais pas ce que signifie cette bille pour toi, mais si tu juges sa valeur égale à celle de cette clé, je suis prête à faire l'échange et à porter ta bille comme j'ai emporté avec moi ma clé, c'est à dire chaque jour de ma vie.

Elle me surprenait, agréablement. Cette passion, cette volonté ! Je veux en faire une élève ! Ou alors juste une amie pour s'entraîner avec moi ! Qu'est-ce que je fais dans la maison rubis déjà ? Les émeraudes m'ont l'air bien plus sympas et surtout moins tarés. Oh well je ferai le ménage. Je la regardais moi aussi dans les yeux, dans ses beaux yeux pour être plus précis. Une telle couleur, wow. C'était beau. Je tenais avec deux de mes doigts la fameuse bille en bois retenue par un collier ou bracelet, on pouvait régler la longueur donc pas de soucis de ce point de vue la.

L'histoire de cette bille date depuis mes...5 ou 6 ans. Pour t'expliquer, je venais de rejoindre le dojo qui m'a éduqué et entraîné pendant 12 ans. J'étais turbulent et assez tête de pioche quand j'étais un petit nain bagarreur et grande gueule. C'est alors qu'avec les nouveaux camarades qui suaient, pleuraient et combattaient au quotidien avec moi...On a tous décidé de s'offrir des billes en bois à mettre en collier ou en bracelet. Regarde mon bracelet à mon poignet gauche, j'ai au total 8 boules. Celle que je te donne est la mienne, preuve que tant que tu le porteras ma promesse sera inaliénable et que mon esprit sera avec toi toute ta vie. Et tu vois ce symbole dessus ? C'est marqué littéralement dans votre langue anglaise : "Jïnn Hado". Traduction : L'aura de Jïnn.

Merde, j'me suis emporté. J'espère qu'elle aime les discours à rallonge, car la....j'ai un peu abusé non ? Un peu j'avoue.
Mais quoi qu'il en soit je lui demandais juste après cela, d'une voix plus calme et posé, sans forcément m'attendre à récupérer sa clé si elle jugeait cela trop peu :

Je vais te le mettre pour signer mon pacte. Tu préfères un collier ou un bracelet Tori ?

J'attendais sa réponse, et en fonction j'allais lui prendre la main ou allait derrière elle pour le lui mettre dans une scène et un plan digne des meilleurs films romantiques. (Sans amour évidemment ! Enfin...)