Un petit tour du côté de la détente ♠ Libre aux diamants

Rappel du premier message :

Béa soupira et posa son stylo rouge sur la pile de copies en s’adossant sur sa chaise pour la première fois depuis trois bonnes heures au moins. Elle laissa tomber sa tête en arrière et laissa de nouveau un soupir raisonner dans le silence de la salle de classe vide. Elle jeta un regard vers la porte. Il devait être vers les 16h maintenant. Le dernier élève à avoir passé cette porte l'avait encouragé à corriger toutes les copies que l’ancien professeur de littérature avait laissé derrière lui… Quelle belle erreur d’avoir voulu faire plaisir ! Elle n’avait pas commencé les cours qu’elle avait déjà les moins bon côté du métier de professeur…

Elle s'étira en poussant une légère plainte et massa sa nuque négligemment. Elle jeta un regard sur le tas de copies et se morigéna intérieurement. Faire plaisir à une élève sérieuse, d’accord… Mais pourquoi avoir voulu tout faire d’un coup ? Béatrix avait toujours besoin de pousser jusqu’à la perfection. Du moins… c’est ce qu’elle cherchait tout le temps sans jamais être satisfaite. Là, elle avait commencé et elle n’avait pas pu s’arrêter. Heureusement pour elle, l’ancien professeur n'avait eu qu’une douzaine d'élèves, sinon elle n’aurait pas lâché son stylo correcteur avant le soir !

Elle recula sa chaise et se laissa tomber la tête sur les genoux. À rester assise pendant des heures, elle avait de sacrées courbatures. Elle se leva, fit un tour pour prendre une bouffée d’air frais à la fenêtre et finit par ranger toutes les copies dans son sac. Elle se dirigea d’un pas lourd vers la salle commune des diamants puisqu’elle n'avait plus cours. Mais finalement son regard s’arrêta sur un petit écriteau. Les thermes ? Elle ne savait pas du tout à quoi cela pouvait ressembler. Mais on lui avait dit que c’était un lieu parfait pour se détendre. Elle regarda autour d’elle, hésita, observa encore puis se décida.

Elle descendit les escaliers pour atteindre le sous sol et se dirigea vers les vestiaires. Elle se défit de ses chaussures, ses bijoux, sa veste, son débardeur et son jeans gardant le nécessaire pour cacher ce qu’il fallait garder caché. Elle s'enroula de plus une serviette autour du corps comme la coutume le voulait et rentra enfin dans la salle avec la source chaude. L’air déjà était différent mais elle ne trouvait pas ça désagréable. Béatrix posa un orteil à la surface de l’eau Et attendit un moment avant de s’y glisser totalement. Une fois assise, la tête sur le rebord, les yeux fermés, Elle poussa un soupir d’aise en ressentant la chaleur agir sur ses muscles contractés.

Pour une des premières fois de toute sa vie, Béa oublia qu’elle devait faire bonne figure et se laissa aller à la détente. Ce qu’elle ne savait pas, c’est qu’elle n’était pas aussi seule que prévu…

HRP:

- Du moment que tu es heureux, c'est ce qui importe le plus, Ulli. Personnellement, je t'apprécie comme tu es maintenant, tu es toujours toi.

Ces mots chaleureux me touchent. Je suis pas du genre sentimental mais ce gentil bonhomme d'Archie est toujours aussi incroyablement sympathique. Il enchaîne ensuite sur son parcours professionnel.

- De mon côté, j'ai toujours été dans le domaine de la médecine. J'ai commencé comme infirmier avant de poursuivre pour devenir médecin. J'ai travaillé dans un hôpital pour enfants. Pour moi, il n'a jamais été question de traiter seulement leurs maladies, mais de traiter mes patients. Malades, ou non, ils restaient des enfants. J'ai voulu améliorer leur qualité de vie et les faire rire malgré tout. Je crois que ça a été les meilleurs années de ma vie. Jamais je ne me serais attendu à devenir professeur. La dynamique est différente, mais ce qui me plait le plus dans peu importe le travail, c'est le contact avec les gens.

Comment... Comment un homme peut être comme ça ? Il était médecin pour enfants, avant ? Et il s'en occupait bien ? Autant d'empathie sans relâche me sidère, même moi j'ai des coups de blues ou de fatigue de temps en temps ! (HRP: Plus tard Ulli regrettera amèrement cette pensée quand il ira à l’hôpital pour aller voir Archie. o/) Mais bref, c'est sûrement plus sympa de penser qu'un tel dévouement et formidable, plutôt que de penser ça impossible. Suite à ça, un téléphone se met à sonner. Béatrix sort du bain, s'excusant auprès de nous et s'en va. Je reste silencieux pendant un petit moment. En fait, on le reste tous. Pourquoi ? Je suis pas omniscient, mais je décide d'enchaîner la conversation relativement vite.

- Bon, au moins une personne qui sors d'ici avec le cœur léger ! Pas que j'ai des soucis ou quoique ce soit... Bref ! Si seulement j'avais pu avoir une discussion du genre à mon arrivée, je me serais senti plus à l'aise plus tôt ! Et j'aurais peut-être pas eu ce gros trou de mémoire dû à l'ennui et au malaise instauré par une routine infructueuse... Sinon ! Comment ça s'était passé votre arrivée ici ? Vous vous amusez bien depuis ?

Tant de sujets de discutions, ils sont valables au moins ? Peut-être, je sais pas. DES MACARONS ! Oui, peut-être. Je divague et pète un câble. Bah, ça arrive. Je préfère ça à l'amnésie. Les deux phénomènes sont peut-être liés... Enfin bref. Je me met à l'aise, mains derrière la tête. Prenant soin de garder ma cicatrice dorsale à couvert.