Dégustation de test. (Libre pour 3 personnes)

Dégustation de test.

Ft. Valerian, Jinn & Okura

« Tu viens d'Angleterre ??? Moi aussi, ma mère est anglaise et on a vécu longtemps là-bas après je suis partie en France pour étudier et si tu cuisines, c'est génial, faudrait se voir ensemble pour tester des trucs ! Crée de nouvelles recettes ! Apprendre l'un de l'autre ! »

Je n'avais même pas eu le temps d'abaisser mon regard sur les beignets, que le chef Leoska m'empoigna passionnément la main. Cette réaction ne me surprit une seconde et encensa davantage l'image que je m'étais forgé des cuisiniers français. Après tout, j'avais moi aussi agrippé sa main avec une ferveur intense. Après ce simple échange de poignée de main, je ne pus qu'approuver ses compétences culinaires. Toute personne extérieur à notre activité ne pouvait comprendre la longue symbiose s'écoulant à travers notre poigne de main.
Il avait d'ailleurs ajouté qu'il avait vécu très longtemps en territoire anglais avant de découvrir les secrets de la gastronomie gauloise. Je l'enviais jalousement au point au de l'apprécier énormément. Nous n'avions discuté qu'une minute et pourtant, le chef français s'était déjà projeté dans un avenir proche où nos cerveaux cogitaient harmonieusement pour concocter de savoureuses recettes. Et dire que je m'avais toujours pas dévoilé mon identité ! Quelle disgrâce ! Je le fis immédiatement en marquant un ton enjoué :

"Avant de répondre à vos requêtes, laissez-moi me présenter humblement, Chef Leoska ! Je me nomme Finnley O'Connor, épéiste et cuisinier issu de la famille O'Connor ! En ce qui concerne la cuisine, j'ai "tout" appris de de ma chère mère, ayant eu le privilège de s'instruire longuement en France durant sa jeunesse Certes, je n'ai pas encore les mêmes distinctions que vous. Toutefois, sachez que ce serait un immense plaisir de collaborer à vous aux cours de sessions où nous pourrons en effet, apprendre l'un de l'autre !"

Desserrant une main qui avait longtemps serré celle du marmiton d'outre-mer, une voix fougueuse se déchaîna dans tout le hall, exprimant une puissante euphorie :

"Mon aura est gonflée à bloc ! Je finis torse nue, les joues roses. Je décolle au nirvana ! Un simple beignet avant un goût de ramen fait par Kazumi ! Cet arôme emportant mon cœur ailleurs ! Un gout de Ramen si intense qu'il n'est pas lourd comparé à une soupe classique ! Un gout de viande en harmonie avec le bouillon et les légumes, les épices qui relèvent le tout !  Comment un beignet aussi simple peut renfermer un torrent de saveur si éloigné ?! Je sens que je perds la tête ! Oichiiiiiiiiii. Une telle énergie et de passion, tant de souvenirs dans un simple beignet ! Le Chef Leoska est décidément au dessus d'un simple titre de chef ! C'est un créateur ! Un pionner ! Je fond littéralement ! C'était le meilleur plat de toute ma vie ! Un Raz de marrée !"

L'enthousiasme de ce jeune artiste martial m'excita dans cette future dégustation. Valerian Leoska n'avait pas volé son titre de chef pâtissier français ! A ses côtés, j'allais apprendre beaucoup de subtilités alimentaires qui m'étaient encore inconnues. Je me demandai d'ailleurs quelles chances avaient de le battre dans un derby culinaire, actuellement. Peut-être un 40% en ma faveur, mais c'était largement suffisant pour espérer une victoire. Le jeune asiatique s'extasia à chacune de ses vulgaires bouchées ! En affirmant qu'il avait mangé le meilleur plat de toute sa vie, il convint une assemblée hésitante et brisa les entraves mentales que s'étaient imposés jusque-là les lorgneurs. Mais avant même qu'ils ne s'élancent tels des chiens affamés, un commentaire vint refroidir les ardeurs :

"Vos beignets ont des goûts différents, ce n'est pas possible! J'ai l'impression d'avoir mangé de la nourriture vraiment pourrie depuis quatre ans! Je suis sûr que ce ne soit pas être votre faute vu que l'athlète a eu de la nourriture exquise, mais pour ma part, c'est de la nourriture pourrie !" Voilà un constat qui coupa net les envies déchaînés de nos loucheurs. Dans mon cas, je fus plongé dans un étrange trouble cherchant à comprendre pourquoi des beignets en apparence identique pouvaient avoir des goûts si extrêmes ! La victime, de mon palet infecté émit une bien curieuse hypothèse."Je me demande vraiment si votre pouvoir est en rapport avec le goût de la nourriture qui est 100% aléatoire. D'un coup c'est la meilleure nourriture du monde, d'un coup c'est la pire!"

J'avais parfois tendance à l'oublier, mais j'avais débarqué à Tsuki, une académie où l'imagination-même pouvait être transcendée. Le dernier geste du jeune homme me choqua légèrement et je faillis être hors de moi. Jeter de la nourriture, aussi immonde soit-elle était un acte que je ne tolérais absolument pas. Aujourd'hui cependant, ce jeune garçon banal aux premiers abords, souffrait violemment de l'infâme goût qui avait imprégné sa bouche. Dans ma grande générosité de gentleman, j'autorisais une exceptionnelle entrave à mes principes.

Quoi qu'il en soit, ces deux verdicts très opposés m'avaient fortement intrigué. Pour avoir le coeur net à props ce que tramait ce mystérieux chef, je me devais de goûter à ces beignets visuellement similaires. N'importe quel cuisinier un tant soit peu connaisseur en pâtisserie savait faire varier le goût de ses mignardises, mais il devait avoir une certaine créativité pour confronter deux saveurs extrêmes. La curiosité fit bouger mon bras et désigna un beignet comme un autre sous les yeux attentifs de la foule inquiète. Brièvement, je tâtonnai la gourmandise et fut impressionné par son moelleux. L'ayant attrapée avec un mouchoir pour ne pas salir mes gants en soie, je plongeai gracieusement mes lèvres dans la friandise pour y voler une bouchée... Ne bougeant plus du tout, j'expirai un court soupir. Mon esprit s'envolait paisiblement vers un paradis nuageux.

La texture nuageuse du petit gâteau m'avait tout de suite comblé en bouche. La mastication ne se faisait sans difficulté et le gâteau n'étouffait pas ma bouche d'un insupportable gras morbide. Grâce à ce travail méticuleux, ce beignet put ainsi émettre ses merveilleuses saveurs fruitées en continu. Ma mère m'avait souvent répétée que je n'avais même pas entrevu un pourcentage des innombrables saveurs créées à ce jour. Le monde culinaire ne cesse de progresser, c'est pourquoi ce pourcentage était si dure à effleurer peu importe l'expérience. Malgré donc, mon palet que je considérais comme émérite, je pus décrypter la totalité de son mélange exotique, tant celui était complexe. Ce genre de beignets irait parfaitement avec un thé Darjeeling ou n'importe quel autre d'ailleurs. Il ne manquait plus qu'à donner mon impression à ce public en attente, mais plus que des phrases descriptives, je me devais de les rassurer :

"Aucun mot, aussi recherché soit-il ne pourrait décrire le doux moment que j'ai passé en mangeant ce beignet ! Monsieur Valérian Leoska mérite complètement son titre de Chef Pâtissier ! Il est invraisemblable que de tels merveilles s'éternisent sur ces tables !"

Cette petite dégustation m'avait permis de certifier une chose : Valerian Leoska était un redoutable pâtissier savant manipuler avec précision les arômes. Sa présentation n'était pas un tissu d'arrogance, mais reflétait assez bien ses capacités culinaires. Cependant, l'existence d'un pouvoir affectant était une supposition toujours d'actualité et ce, malgré l'extase fruitières qui avait secoué mon corps tout entier.