Trois fois n'est pas coutume [PV Archie] - Terminé

Voilà un temps parfait pour un après-midi de septembre. Je sors de la salle de bain après m'y être arrêtée pour me laver les mains. Alors que je jouais avec un stylo en lisant le contenu des diverses affiches de clubs et de cours de l'académie, il s'est ouvert et mes mains se sont rapidement tachées d'encre bleue. Je me suis alors dépêchée d'aller me débarrasser du liquide tâchant et par chance, il n'en reste pas grand traces, car j'ai été assez rapide. À présent que j'ai les mains propres, je crois que je vais aller passer du temps dehors.

J'arrive aux escaliers du hall. Une fois descendus, il ne me restera plus qu'à marcher jusqu'à la porte et je serai enfin à l'extérieur pour profiter de ce soleil qui réchauffe l'après-midi de ses rayons. Sans trop me dépêcher, je commence à descendre les marches. J'ai la moitié de faite, lorsque soudainement, à la vitesse de l'éclair, quelque chose de bleu fait irruption dans le hall. Je reconnais Venda qui me fonce droit dessus, sans regarder où elle va. Elle a la tête complètement tournée en direction des sofas et semble ne pas me... FUCK, MAIS ELLE VA ME RENTRER DEDANS !!! Dans la panique, j'essaie de l'arrêter.

- VENDA, ATTENT...

Collision frontale. J'ai complètement l'impression qu'avant de basculer, elle a échangé sa place avec la mienne, car au lieu de la voir reculer sur le choc, c'est moi qui déboule l'escalier pour atterrir sur mon coude droit, ce qui m'arrache un cri de douleur.

(en français)
- Non, mais t'as pas envie de regarder où tu vas, des fois ???!!!

Je me redresse pour la voir environ huit marches plus haut, étendue dans l'escalier et se frottant le front. Je ne vois pas ses yeux à cause de ses fichues lunettes de soleil, mais je suppose qu'elle me jette un regard assassin au travers, vu le reste de son visage. Tout de suite, ses mots me tapent sur le système. Elle s'attend probablement à ce que je réponse quelque chose du genre " De quoi regarder où je vais ?! C'est toi qui regardais pas ! ", mais sous l'effet du moment, je décide de rétorquer avec quelque chose d'encore pire et de blessant :

(en français)
- Non, mais c'est pas toi qui prétends être un ninja ? Ton temps de réaction est merdique ! T'as les pires réflexes du ninja sur cette planète ! Tu pourrais au moins t'excuser !

(en français)
- M'excuser ?...

Elle se relève en s'époussetant, puis elle continue son ascension avant de disparaître en reprenant sa course en haut de l'escalier. Pour ma part, je soupire bruyamment en entreprenant de me relever. Je réprime un gémissement de douleur en tentant de déplier mon bras droit. L'os a dû frapper le plancher plutôt violemment en plus d'avoir supporté le poids de mon corps. La seule solution que je vois pour soulager la douleur, c'est de mettre de la glace et je sais précisément où il est possible d'en trouver. À l'infirmerie. Je marche en me tenant le coude et en le frottant pour tenter de dissiper une certaine douleur. J'arrive devant la porte de l'infirmerie que je commence à bien connaître, puis je cogne avec ma main gauche pour avertir de ma présence les éventuelles personnes pouvant se trouver là.

Une autre journée paisible débutait... Enfin plus si paisible que ça. Archie avait rendu visite aux enfants, apportant les souvenirs promis de la Nouvelle-Calédonie et s'était excusé pour son absence prolongée. Bon, il n'expliqua pas la raison pour ne pas les inquiéter ou les frustrer espérant qu'ils n'allaient revenir là-dessus. Archie détestait mentir, mais il réalisait de plus en plus que c'était nécessaire. Bon sur ce coup là, il restait qu'il n'était pas fier de lui.

Sifflant pour lui-même, il s'affairait à préparer du chocolat chaud avec un peu de cannelle. Ça faisait changement des gimauves, pas vrai? En plus, il avait acheté des brioches à la cannelle à une boulangerie sur le chemin du retour. Ça accompagnerais bien la boisson chaude.

Alors qu'il réfléchissait à cela, quelqu'un cogna à la porte.

"Entrez!", lança Archie joyeusement, ayant temporairement oublié qu'il était infirmier.

Généralement ceux qui entraient n'étaient pas d'humeur joyeuse. Il s'en rappella bien lorsqu'il vit Tori entrer.

Archie se leva aussitôt pour l'accueillir pour une troisième fois dans son infirmerie. Les deux premières fois, elle avait été dans une condition bien plus critique. Ça le rassurait de voir qu'elle tenait debout, mais visiblement, elle avait mal au coude.

Il tira une chaise pour qu'elle s'asseoit.

"Tori? Que t'es-t-il arrivé? Je peux t'offrir une tasse de chocolat chaud à la cannelle. Tu peux te servir aussi dans les brioches pendant que tu m'explique tout ça, proposa Archie se dirigeant déjà vers l'étagère où il prit une tasse, la même que celle qu'il lui avait donné lors de sa dernière visite, avant de revenir à ses côtés.

"Entrez!"

De l'autre côté de la porte, je reconnais la voix du professeur Archie McAlister qui est aussi l'infirmier de l'école. Le simple fait de savoir qu'il est présent me donne le sourire. Vaillant et toujours au poste. Je tourne la poignée et entre, reportant ma main à mon coude, puis j'avance de quelques pas dans l'infirmerie, avant de m'arrêter pour saluer l'adulte.

- Bonjour.

"Tori? Que t'es-t-il arrivé? Je peux t'offrir une tasse de chocolat chaud à la cannelle. Tu peux te servir aussi dans les brioches pendant que tu m'explique tout ça."

Ne voulant pas empiéter sur le temps du professeur, je m'apprête à décliner la boisson, mais il est déjà en train de sortir une tasse d'une étagère pour revenir vers moi, alors je n'ose pas refuser.

- Je ne voulais pas occuper votre attention trop longtemps, mais si ça ne vous dérange pas, eh bien je n'y vois pas d'inconvénient.

Je tente de dissimuler un petit sourire malicieux en allant prendre place sur la chaise que le professeur a tiré à mon intention, puis j'annonce la raison de ma venue, même si je me doute qu'il a dû la deviner en partie en me voyant me tenir le coude.

- Je venais simplement chercher de la glace pour mon coude. Disons que j'ai fait une chute dans les escaliers à cause d'une Rubis plutôt... pressée et tête en l'air qui ne regardait pas où elle courait...

Je termine en marmonnant :

- À moins qu'elle ne soit complètement aveugle...

Eh merde, j'aurais dû me la fermer... Comme ça m'arrive souvent, j'en ai trop dit. Je n'ai pas envie de me mettre à débaler mes problèmes avec elle, d'autant plus que c'est elle qui aurait besoin d'en parler. Je ne sais vraiment pas où elle va puiser toute cette rancune envers moi. En tout cas, je ne peux pas croire que ça provient seulement de la raison qu'elle m'a donné lorsque je l'ai rencontré ou bien si c'est le cas, elle prend la chose vraiment trop intensément, car c'est vraiment ridicule. Un vrai bébé ! Sa place parmi les Rubis lui convient parfaitement.

Il posa la tasse face à la jeune émeraude avec un sourire bienveillant avant de se relever pour l'écouter.

- Je ne voulais pas occuper votre attention trop longtemps, mais si ça ne vous dérange pas, eh bien je n'y vois pas d'inconvénient.

Archie secoua la tête. Problèmes graves ou non, il aimait être là pour ses élèves. N'empêche, c'était quand même spécial de voir Tori aussi souvent. Pour le moment, c'était sa troisième visite. Bien entendu, il ne lui en souhaitait pas d'autres, pour sa santé à elle, mais une idée germait déjà dans l'idée du professeur. Une idée folle et ridicule, mais quand même...

- Je venais simplement chercher de la glace pour mon coude. Disons que j'ai fait une chute dans les escaliers à cause d'une Rubis plutôt... pressée et tête en l'air qui ne regardait pas où elle courait...

Le professeur cligna des yeux quelques peu. Était-ce son imagination qui lui jouait des tours où il y avait une certaine hostilité dans sa voix?

- À moins qu'elle ne soit complètement aveugle..., marmonna-t-elle.

Il y avait belle et bien une rancune... Bon avant de se préoccuper des querelles entre la Rubis et l'émeraude, il fallait juste jeter un coup d'œil à son coude, avant toute chose.

-Tu me permet que j'examine ton coude? Tu ne t'es pas cognée la tête dans ta chute au passage?

Visiblement, quand il appuyait ça faisait mal, mais il n'y avait rien de cassé ou de fêlé au moins.

- Tu as eu de la chance dans ta malchance, lui dit-il en se levant pour chercher un sac de glace et une lingette pour ne pas mettre la glace directement sur la peau.

- Tiens, Tori, garde le sur toi quelques instants.

Il s'installa ensuite dans son fauteuil, prit une gorgée de sa propre tasse de chocolat chaud. ...Bien, il avait pas mis trop de cannelle dans celui-là. Son premier chocolat chaud n'avait pas vraiment été un succès. ...S'il voulait nourrir six enfants, il fallait vraiment qu'il apprenne quelques notions de cuisine.

- Tu sembles ne pas beaucoup aimer cette fille... Cette rubis. Tu sais, je trouve ça dommage. Nous sommes une même académie, un même toit pour des pouvoirs différents certes, mais nous partageons tous un lourd secret: ces dons qui nous rendent si uniques. Bien que nous soyons différents, nous restons essentiellement les mêmes. C'est triste de voir
comment les Émeraudes, les Rubis et les Saphirs sont si divisés. Enfin, surtout les Rubis. J'entends des rumeurs... Des disputes entre membres de maisons. Quelle est ton histoire?, lui demanda Archie sans le moindre ton de reproche.

Yasushi était un rubis, Marco et Tori des émeraudes, Yumiko une saphir... Pourtant, ils ne se faisaient pas la guerre entre eux. On aurait dit que l'académie cultivait une certaine rivalité et division entre ses membres... À moins bien entendu que l'histoire entre Tori et cette rubis n'aient rien du tout à voir. Peut-être qu'Archie ne parlait plus en tant qu'infirmier, mais s'il pouvait, en tant que professeur conseiller et aider à résoudre un conflit, cela apporterait une certaine contribution pour une paix.

- Tu me permet que j'examine ton coude? Tu ne t'es pas cognée la tête dans ta chute au passage?

Je révèle le bras pour que mon coude soit bien en hauteur.

- Si c'est le cas, je n'ai aucune douleur à la tête, mais je crois ne rien avoir heurté.

J'échappe une plainte de douleur lorsqu'Archie met le doigt, quel formidable jeu de mots, sur la région sensible.

- Tu as eu de la chance dans ta malchance.

J'en conclus que je n'ai aucune blessure grave nécessitant une quelconque intervention médicale ou chirurgicale. Le professeur-infirmier se lève et part pour revenir avec la glace réquisitionnée contenue dans un sac qui lui-même est enveloppé dans un linge. Dès que l'objet entre en ma possession, je ne perds pas de temps et le positionne là où est sa place. Après quelques secondes, je commence déjà à sentir une différence au niveau de la douleur.

- Tu sembles ne pas beaucoup aimer cette fille... Cette rubis. Tu sais, je trouve ça dommage. Nous sommes une même académie, un même toit pour des pouvoirs différents certes, mais nous partageons tous un lourd secret: ces dons qui nous rendent si uniques. Bien que nous soyons différents, nous restons essentiellement les mêmes. C'est triste de voir comment les Émeraudes, les Rubis et les Saphirs sont si divisés. Enfin, surtout les Rubis. J'entends des rumeurs... Des disputes entre membres de maisons. Quelle est ton histoire?

Voilà un début constitué de bien belles paroles. Je m'en doutais. Évidemment, c'était le point suivant, après s'être occupé de la blessure physique, on s'occupe de la blessure psychologique. Bon ben, puisqu'il faut y aller... Avant de parler du problème, je commence par apporter mon jugement sur ces histoires de maisons, car le problème ne vient pas d'une querelle de " clan ", mais d'un tout autre registre et je tiens à démontrer que je ne m'abaisse pas à ces idioties de rivalités.

- Je suis bien d'accord. C'est vraiment dommage que des rivalités voient le jour à cause d'un simple système de répartition visant probablement à rassembler des personnes ayant des caractères semblables dans le but de favoriser le développement de liens entre eux ainsi qu'afin d'éviter les disputes internes...

Je pousse un long soupire. Cette idée de répartition n'était pas mauvaise à la base, mais elle a prise une tournure ironique, car elle n'a pas bien été gérée. En tentant d'instaurer une harmonie interne avec des forces et des faiblesses communes, c'est un conflit externe qui s'est créé avec des forces et des faiblesses différentes. Lorsque j'assiste à certaines situations, je me dis qu'il serait possible d'en faire des romans complets et ce, rien qu'en résumant les grandes lignes du conflit. Je ne vais pas m'étaler sur des exemples de ces situations, car ce n'est pas là où je veux et je dois en venir, mais il y a matière à réfléchir. Je prends une gorgée dans ma tasse, puis une deuxième et une troisième. C'est délicieux. Suite à cette dégustation, je reprends la parole en m'engageant cette fois-ci sur la réponse à la question d'Archie.

- Cependant, cette histoire n'a rien à voir avec les maisons. C'est bien au-delà de ça...

Je baisse la tête. Replaçant la glace sur mon coude, je prends un instant pour chercher et m'assurer de commencer au bon endroit mes explications. Lorsque j'ai trouvé, je relève la tête vers l'adulte, sans toutefois le regarder dans les yeux et c'est sur un ton nostalgique et prêtant au regret du temps où tout était plus facile que je débute :

- Il s'agit d'une connaissance de très longue date. J'ai une sœur plus jeune et toutes les deux ont passé leur enfance entière ensemble, si ce n'est pas leur vie. À ce stade, ce conflit n'est pas qu'une petite prise de tête, je crois que c'est beaucoup plus compliqué que ça.

J'attends une réaction. Je n'ai pas dit grand chose jusqu'à maintenant, mais peut-être qu'Archie réalise déjà l'ampleur du problème qui s'en vient. Je ne pense à cela que parce que venir en aide aux élèves fait parti du rôle d'un professeur, mais s'il décide de s'occuper de la querelle dans le but de la régler, il va se retrouver face à quelque chose qui nécessitera assurément bien plus que de plates excuses avec une admission des torts de chacune, car ce n'est pas ce satisfera l'esprit de Venda, en espérant que quelque chose puisse la satisfaire.

Tori s'exécuta, répondant qu'elle n'avait aucune douleur à la tête. En revanche, le coude faisait évidemment très mal. Après lui avoir apporté la glace et s'être installé, il attendit la réponse de la jeune émeraude. Celle-ci ne tarda pas.

- Je suis bien d'accord. C'est vraiment dommage que des rivalités voient le jour à cause d'un simple système de répartition visant probablement à rassembler des personnes ayant des caractères semblables dans le but de favoriser le développement de liens entre eux ainsi qu'afin d'éviter les disputes internes...

- Voilà qui est bien dit, Tori, acquiesça Archie.

Il prit lui même sa tasse de chocolat chaud pour en prendre quelques gorgés. Archie constata qu'il avait bien dosé le chocolat et la cannelle cette fois. Fiou... Tori avait l'air d'apprécier aussi.

- Cependant, cette histoire n'a rien à voir avec les maisons. C'est bien au-delà de ça...

Archie déposa sa tasse sur son bureau, se montrant très attentif à la suite des paroles de la jeune émeraude.

- Il s'agit d'une connaissance de très longue date. J'ai une sœur plus jeune et toutes les deux ont passé leur enfance entière ensemble, si ce n'est pas leur vie. À ce stade, ce conflit n'est pas qu'une petite prise de tête, je crois que c'est beaucoup plus compliqué que ça.

Il fallait avouer qu'il était curieux d'en savoir plus. S'il pouvait voir où les choses s'étaient dégradées, ça donnerait un bon coup de main pour régler le problème.

"Je t'écoutes si tu veux en parler, Tori. Il doit bien avoit un moyen de régler ce différent", lui dit-il d'un ton positif.

"Je t'écoutes si tu veux en parler, Tori. Il doit bien avoit un moyen de régler ce différent"

" Si tu veux en parler "... Ces mots suscitent quelque chose en moi, si bien qu'avant de poursuivre, je commence par me poser une question importante; en quoi cela servira-t-il de régler le problème ? Outre y mettre un terme pour le simple faite d'effacer un conflit parmi tant d'autres, qui en bénéficiera et de quelle façon ? Bon c'est facile de dire que j'en profite, ça c'est évident, mais si j'arrête de penser à ce que j'en retire ? Pour quelle raison Venda arrêterais s'en prendre moi ? Quelle raison la persuaderait d'arrêter ? Qu'est-ce que ça lui apporterait ? Ça m'amène à me poser d'autres questions. Est-ce que je la connais vraiment ? La fille que j'ai connu par le passé a-t-elle tout simplement changé durant l'année que j'ai passé ici ? Bon déjà, de quoi je me souviens par rapport à elle ? Même lorsqu'elle n'était pas de bonne humeur, elle disait des choses qui avaient le don de me faire rire. C'était dans sa manière de parler. Je l'ai aperçu avec d'autres élèves de loin quelques fois depuis qu'elle est arrivée ici et elle ne m'a pas semblé bien différente d'avant, donc le comportement qu'elle a avec moi n'est pas son caractère habituel. Vu la personnalité enjouée que je vois de loin, je ne crois pas que ça lui fasse plaisir de se montrer aussi rancunière et agressive. Peut-être qu'elle veut simplement faire passer un message ? Je croyais qu'elle me l'avait déjà fait lors de notre rencontre, mais peut-être pas ou peut-être qu'il s'agit d'autre chose qu'elle n'ose pas dire directement. Donc bref, si elle adopte un comportement désagréable avec moi, ça me surprendrait qu'elle aime vraiment agir de la sorte. Alors en réglant le problème, elle ne serait plus obligée de se montrer si dure lorsque je suis là. Avoir la paix d'esprit donc. Selon moi, cette raison justifie pleinement la mise à terme du conflit, car malgré les conneries qu'elle a tenté et qu'elle tente encore de me faire subir, je ne peux pas la détester et je ne souhaite pas son malheur. Si je suis l'objet de ses tracas, alors c'est à moi s'agir et de faire en sorte de lui montrer qu'elle n'a plus de raison de m'en vouloir. Voilà sur quoi il va falloir se concentrer.

- Avant d'entrer au cœur du conflit, je tiens à dire que j'ai vraiment envie de le régler, mais pas pour moi. Je veux que ça lui profite à elle, parce que la rancune qu'elle démontre lui fait probablement plus de tort qu'à moi et je ne veux pas que ça la tourmente en prenant de plus en plus l'expansion dans son esprit. Alors si jamais vous avez l'intention de me venir en aide, aidez-moi en l'aidant elle.

Je me surprends à terminer sur un ton presque suppliant. D'un coup, ramener la paix entre Venda et moi semble être devenu une mission de la plus haute importance. C'est certainement parce que j'ai le sentiment que j'aurais dû réfléchir à tout ça beaucoup plus tôt, depuis le début même.

La jeune femme aux cheveux noir corbeau semblait réfléchir un bon moment. Il ne savait pas trop dire ce qu'elle ressentait... Comme avec bien d'autres personnes. Il avait donné des leçons à Narok sur comment il était important de prendre en considération les sentiments des autres. Pourtant, les subtilités des sentiments humains semblaient échapper à Archie lui-même comme s'il y avait une barrière entre lui et les gens autour. C'était cette fichue barrière qu'il voulait détruire en allant justement vers les autres. Sa famille, ses élèves, ses amis...

- Avant d'entrer au cœur du conflit, je tiens à dire que j'ai vraiment envie de le régler, mais pas pour moi. Je veux que ça lui profite à elle, parce que la rancune qu'elle démontre lui fait probablement plus de tort qu'à moi et je ne veux pas que ça la tourmente en prenant de plus en plus l'expansion dans son esprit. Alors si jamais vous avez l'intention de me venir en aide, aidez-moi en l'aidant elle

Archie acquiesça avec un sourire avenant.

- C'est gentil à toi de dire ça. Tu as bon coeur, Tori et j'espère que cette fille le verra. Je ferai tout en mon possible pour aider, mais les pas doivent se faire des deux côtés. Je suis à l'écoute quand tu veux Tori", lui répondit-il.

De sa position, il ne pouvait que conseiller, mais c'était déjà ça. Un malentendu peut se régler si les deux personnes y mettent du leur. Après ce qui s'était passé, il fallait que les gens s'aident et se protègent les uns les autres.

- C'est gentil à toi de dire ça. Tu as bon coeur, Tori et j'espère que cette fille le verra. Je ferai tout en mon possible pour aider, mais les pas doivent se faire des deux côtés. Je suis à l'écoute quand tu veux Tori.

Un sourire reconnaissant apparaît sur mon visage.

- Merci. Je ferai de mon mieux de mon côté. Alors cette fille s'appelle Vendemmia, mais elle se fait surnommer Venda. De ce qu'elle m'a fait comprendre, elle m'en veut parce que depuis que je suis à Tsuki, je ne communique plus assez avec ma sœur. Elle en devient malheureuse, ce qui affecte à son tour Venda... Mais depuis qu'elle m'a mise au courant, j'ai remédié au problème de communication...

Je prends quelques gorgées dans ma tasse de chocolat chaud qui a eu le temps de perdre de sa chaleur, mais ça n'en est pas moins bon. Il n'y a pas à dire, peu importe la température de cette boisson, elle est délicieuse.

- Je n'avais pas réalisé que je devenais distante avec ma famille. J'ai le privilège d'en avoir une aimante, alors que beaucoup d'élèves ici n'en ont même plus et j'étais en train de perdre cette chance. Donc l'intervention de Venda n'a pas seulement eu des conséquences négatives. Il y a au moins ça de bien.

Je replace à nouveau la glace sur mon bras, mais après je prends le risque de mettre de la pression sur l'endroit sensible. Je ne ressens pas grand chose. Soit une partie de la douleur s'en est allée, soit mon bras est très engourdi à cause du froid. C'est probablement un mélange des deux. Dans tous les cas, je retire la glace, car j'ai froid et aussi parce que le plus gros de la douleur doit être passé, donc lorsque l'engourdissement sera passé, la part de douleur restante sera plus tolérable.

- J'ai dit ce qu'il y avait à dire, donc je ne sais pas s'il y a autre chose, mais pour le moment c'est tout pour cette affaire. Merci d'y avoir prêté une oreille attentive.

J'hésite à déposer la glace sur la table ou à la confier à l'infirmier pour qu'il aille la reporter. Après réflexion, cette seconde option me paraît être la meilleure, alors je prends le temps de me lever debout, puis je vais dans la direction du fauteuil de l'adulte en tenant la lingette froide.

- La glace a été efficace, l'intensité de la douleur a grandement diminuée. Ça devrait aller mieux maintenant.