L'amour donne des ailes... Et cause des blessures lorsqu'il arrive à une fille distraite... [PV Archie]

Cela doit faire au moins 10 minutes que je suis assise sur ce banc de parc et que j'essaie de lire, pourtant je n'y arrive pas. Je n'ai pas la concentration pour, mon esprit divague. Je vide le contenu de ma bouteille de Coca-Cola en vitre et le repose à côté de moi sur le banc, puis je fais une nouvelle tentative. Dès les premiers mots, je me remets à penser à Marco, m'inquiétant de savoir s'il va bien étant donné que je ne l'ai pas croisé aujourd'hui. Si ça t'inquiète tant que ça, cherche-le, nom d'un pygargue ! Mais j'ai peur de commencer à être envahissante ou peut-être que c'est pour une autre raison ?... Je ne sais pas, je me sens étrange lorsque je pense à lui. C'est comme si un grand vent chaud du Sahara venait me réchauffer avant que je ne me demande ce que vient faire un tel courant d'air dans une région si humide. Est-ce que ce serait l'un des effets dû à un sommeil réparateur ? Depuis que je dors plus convenablement la nuit, je me sens beaucoup mieux au quotidien, mais est-ce que c'est lié ? Je m'étends sur le banc et regarde le ciel bleu. C'est tellement beau et la lumière du soleil est chaleureuse. Peut-être qu'au lieu d'essayer vainement de lire je devrais profiter du temps. C'est aussi agréable qu'un moment en compagnie de Marco... Wow, vraiment ?... Cette pensée est venue impulsivement.

Je me tourne sur le côté et entends un fracas de verre brisé. L'effet de surprise me fait me redresser. Oh merde, la bouteille ! J'avais oublié qu'elle était sur le banc, résultat: elle est tombée et a éclaté en morceaux. Je me lève pour ramasser les débris de verre, car c'est une mauvaise idée de les laisser là. Heureusement, il y a une poubelles à quelques mètres de ma position. Je forme un creux avec une main et de l'autre je saisis délicatement la vitre. D'abord je suis attentive, puis je me mets à penser à la fois où Noa a volontairement fait tomber le verre que Marco tenait lors de la soirée désastreuse du Vortex. C'est une chance qu'il ait eu l'idée de lui taper dans le dos, car autrement je ne sais pas ce qu'on aurait pu faire pour l'empêcher de boire. Par contre, c'est Marco qui m'a protégé des balles lorsque les Rubis ont ouvert le feu. C'était un geste si brave. Je mets quelques secondes à réaliser que quelque chose me pique au creux de ma main droite, celle dans laquelle se trouvent les débris. En regardant, je vois une petite flaque de sang s'est formée. Bravo Tori, une autre connerie à ajouter à ton palmarès ! Je garde mon calme et marche jusqu'à la poubelle, malgré les morceaux enfoncés dans ma peau et malgré les gouttes de sang qui coulent par terre à cause du mouvement. Une fois les éclats déversés - ainsi que l'accumulation de sang n'ayant pas coulé hors de ma main au cours du trajet - il en reste trois que je dois retirer en faisant une pince à l'aide du pouce et de l'index de ma main gauche. Non seulement ça saigne, mais en plus les entailles font toutes au moins un centimètre et ça brûle. Mais c'est pas possible, comment j'ai réussi à me couper autant ? Je suppose qu'il ne me reste plus qu'à aller désinfecter ça. Je prends précautionneusement mon livre et le mets sous mon bras pour éviter de le tacher en le faisant entrer en contact avec le sang, puis je prends hâtivement le chemin de l'infirmerie.

Arrivée au bâtiment, le sang coule encore, moins abondamment certes, mais il coule. C'est devenu une habitude de venir, pourtant chaque fois je suis gênée de me présenter avec une nouvelle blessure. Il faudrait que je fasse d'avantage attention, mais c'est plus facile à dire qu'à faire. J'entre et cogne à la porte fermée avec mon pied, car mes mains droite et gauche sont respectivement occupées à saigner et éviter que le sang ne tombe par terre. En espérant qu'Archie me reconnaisse cette fois-ci... Il faudrait déjà qu'il soit là pour ça, par contre.

Je sens que je vais mettre du sang partout si ça continue. Tant pis s'il n'y a personne, j'entre. Je tourne la poignée en essayant d'y toucher le moins possible. Dans un autre contexte j'aurais l'air dédaigneuse, mais à un point inimaginable. Je ne vois personne à l'intérieur, du moins jusqu'à ce que j'entende une voix tout droit sortie d'outre-tombe... ou plutôt en provenance du plafond. Rendue là, ce n'est pas très difficile de deviner ce qu'il se passe.

-Yumiko! Tu tombes bien! Peux-tu me faire descendre s'il te plaît?

Yumiko ? Je regarde à gauche et à droite sans la voir, avant de comprendre qu'il veut probablement parler de moi. Bon eh bien c'est loupé, meilleure chance la prochaine fois. Je dépose mon livre sur la première surface que je vois, comme ça ça me libère un coude, farfelu, n'est-ce pas ? Je ne sais pas vraiment quoi faire pour aider Archie à redescendre et avec ça je voudrais éviter de tacher le plancher, alors la meilleure solution qui me vient en tête est de parler pour faire diversion pendant que je me rends à une boîte de mouchoirs pour au moins éponger le sang.

- Alors, journée numéro 432 à l'académie, le soleil brille, l'infirmier est collé au plafond, rien d'anormal à signaler donc. Vous connaissez l'expression avoir une araignée au plafond ? Ça signifie être fou. Donc on est fou lorsqu'on voit Spiderman au plafond, c'est ça ?...

D'accord, je l'admets, mon humour est terrible. Il déclenchera une guerre un jour ou pire il fera exploser une planète. Je fais l'effort de rire de mes propres blagues et... Ah non, à vrai dire, je ne fais pas d'efforts, je ris de mes propres niaiseries et d'ailleurs je suis déjà à court d'idées.

- Il n'y a pas une formule magique, par hasard ? Par exemple, " attention c'est chaud ! " ou encore " Pikachu, attaque éclair ! "

Si jamais par le plus grand des hasards ça fonctionne, je garde ces phrases en mémoire.

Eh non, rien ne se produit. Quelle déception !

- ...Wow, je ne savais pas que tu avais teint tes cheveux blonds! ...

Ils disent tous ça, mais c'est pas grave j'ai " l'habitude ". Et j'ai aussi l'habitude de les corriger en disant qu'ils ne sont pas teints, mais plutôt déteints.

- Sinon c'est ironique de parler de Spiderman quand son logo est sur mon t-shirt...

Je lève les yeux vers le plafond. Wow, effectivement, drôle de hasard. Bon, la situation n'est pas très drôle, mais j'ai quand même un sourire en coin à cause de la coïncidence.

- Euh écoute! Y'a pas de formule, mais si tu pouvais attraper ma jambe ou euh... Me tendre un balais et me faire descendre ou... n'importe quoi en fait! Je ne suis toujours pas fan des hauteurs et il faut traiter cette blessure!

- Ah d'accord.

Je prends une fraction de secondes pour observer, mais malheureusement j'avais une crainte et elle est fondée: je ne suis pas assez grande pour atteindre Archie. Bon, ben on va se retrancher sur le balais, hein. Je prends deux nouveaux mouchoirs et cherche un balais. Étonnamment je ne le trouve pas du premier coup, manque de concentration en cause peut-être ? Je me déplace dans la pièce et je songe même à demander où est-ce qu'il est rangé, mais au moment où j'ouvre la bouche je l'aperçois enfin. Je vais donc le prendre, puis reviens tendre le manche vers l'adulte de ma main valide.

- Voilà, Super Tori à la rescousse.

Heureusement que le manche est là pour compenser la taille que je n'ai pas. Par ailleurs c'est plutôt inusité de voir quelqu'un descendre comme ça. On dirait un acrobate dans un cirque ou encore une araignée... Par contre je n'aimerais pas voir une araignée de cette taille. Aaaaaaaark, pourquoi j'ai pensé à ça moi ??? Maintenant je suis hantée par l'image cauchemardesque d'une araignée goliath, mais de taille humaine.

- Phew... Heureusement que tu étais là, super Tori! L'atterrissage aurait été assez raide sinon... Merci.

Je m'incline légèrement vers l'avant en repensant à la fois dans le corridor où justement je l'ai vu chuter. C'était la fois où j'étais complètement paniquée parce que Marco avait perdu connaissance dans le local d'art. Heureusement que tout s'était arrangé par la suite. Je me sens encore mal pour cette histoire...

- Tout le plaisir est pour moi.

- Assied toi, je vais chercher de quoi désinfecter ça.

Ah oui, c'est vrai. J'étais en train d'oublier les plaies. Je m'exécute, mais avant je jette les mouchoirs à la poubelle. Et comme chaque fois, le moment où je dois expliquer ce qui est arrivé... arrive.

- Raconte moi Tori, que s'est-il passé?

Et l'heure du sourire gêné aussi arrive.

- J'étais distraite et même si je le savais déjà, j'ai découvert que les éclats de verre coupent... Je vais pouvoir ajouter cette blessure à ma collection, je ne l'avais pas encore celle-là, haha.

Lorsqu'il approche, je tends ma main blessée.

- Ça risque de piquer un peu.

J'hausse les épaules. J'ai l'habitude, ça ne devrait pas chauffer plus que d'habitude. Comme de fait, ça brûle légèrement, mais rien d'assez douloureux pour tressaillir.

- Tori, si quelque chose n'allait pas, tu m'en parlerais n'est-ce pas?

Cette question me surprend grandement, d'autant plus qu'il a l'air inquiet, ce qui renforce le questionnement, mais je ne reste surprise que quelques secondes, car la pression exercée par Archie sur ma main me ramène au présent et j'essaie instinctivement de la dégager. J'espère qu'il n'a pas pris ça pour une tentative d'évasion ou encore à une réaction face à une question déplacée.

- Oh pardon.

- Euh, je crois, oui, probablement... Ça dépend, pourquoi ?

N'empêche, quelle question ! C'est vrai qu'à force ça doit commencer à être bizarre, mais bon lorsque j'étais plus jeune j'étais casse-cou, ce n'était pas mieux. Parfois après les sympathiques bagarres amicales contre Laetitia je me retrouvais avec des bleus suspects qui suscitaient l'inquiétude des professeurs et de ma mère, du moins jusqu'à ce qu'elle comprenne qu'elle n'avait pas à s'en faire parce qu'on faisait un minimum attention... Oui, ça reste étrange.

- Tu dis que tu es distraite... As-tu des soucis?

C'est donc ça ?... Je repasse dans ma tête les évènements des dernières semaines. On ne peut pas vraiment dire que ça aille mal, surtout en comparaison des événements de l'hiver. Ça ne peut probablement même aller qu'en s'améliorant ces temps-ci.

- Nonon, c'est juste une distraction comme une autre... Rien de bien anormal... Ça fait un moment déjà qu'il n'y a plus eu de problème.

Bon sinon je peux toujours dire que je me fais du souci pour Marco, mais ce serait... Oh rien que de penser à lui, je ressens comme une sorte de gêne, mais de bien-être en même temps. Je mets quelques secondes à réaliser que l'affiche un sourire niait et corrige de suite cette expression... Du moins j'essaie.

- Euh... Tori?

Je cligne des yeux plusieurs fois, ramenée à la réalité par la main que l'infirmier agite devant moi. Je suis encore tombée dans la lune et ce en pleine conversation. C'est rare que ça arrive...

- Je veux juste t'éviter d'avoir d'autres accidents et je m'inquiète pour toi. Bien sûr, si c'est trop... personnel, dit le moi, mais pense tu à quelque chose en particulier?

J'ai un moment d'hésitation. Je ne crois pas que parler puisse m'éviter grand chose, alors est-ce que ça en vaut la peine ? Je veux dire, ce n'est pas comme s'il avait été prouvé scientifiquement que discuter permettait de faire augmenter la concentration et la vigilance et puis ce n'est pas non plus quelque chose de grave ou... de déplaisant.

- Ou à quelqu'un en particulier?

Cette fois je détourne le regard, puis baisse carrément la tête en sentant le rouge me monter aux joues pour le dissimuler. C'est un geste futile, mais je le fais malgré tout par réflexe. Je suppose que ce n'est pas possible de détourner la conversation sans que ce soit évident et je n'aime pas mentir, donc autant l'admettre.

- On peut dire que vous avez un bon instinct... En effet, je pense à quelqu'un.

- Je suis heureux de voir qu'il ne me fait pas défaut! Mais bon... Il n'y a pas de quoi être gênée, Tori, c'est un sentiment merveilleux! Et ce qui se dit ici reste ici bien entendu, après tout, je suis tenu au secret professionnel!

Ça fait ça au moins de rassurant, car je ne crois pas vraiment être prête à avouer mon ressenti. Pour l'instant Archie n'insiste pas et se lève pour ranger les choses une fois qu'il a terminé le bandage.

- Veux-tu quelque chose à boire? Du thé glacé ou un chocolat chaud?

Évidemment, cette question était à prévoir et pourtant je n'y ai même pas pensé. Je souris en répondant :

- Avec le temps qu'il fait dehors, ce sera un thé glacé, s'il vous plaît.

Je m'installe un peu plus confortablement sur la chaise et regarde le bandage. Eh bien, heureusement que je ne suis pas droitière. N'empêche que c'est étrange et même difficile à croire.

- Ces derniers jour, j'ai le sentiment de me retrouver à nouveau dans la fiction dans laquelle j'avais l'impression d'être plongée quand j'ai découvert mon pouvoir. C'est comme si je ne comprenais pas ce qu'il se passait parce que ce n'était pas moi qui décidais, mais plutôt quelqu'un d'autre... Je crois que j'ai trop d'imagination. Ce n'est pas comme si on était dans un roman ou encore une série de comics, pas vrai ?

Je l'imagine déjà rigolant en approuvant le fait que j'ai une imagination débordante, mais non ça ne se produit pas.

- Je vois ce que tu veux dire. Quand j'ai découvert mon pouvoir, j'ai aussi eu cette impression...

Ah donc je ne suis pas la seule avec ce sentiment. Ça me réconforte de le savoir. J'observe le thé glacé déposé sur la table, puis Archie.

- À défaut d'être des super-héros de bande-dessinée, je crois que nous sommes tout de même les héros de notre propre histoire. Ce que nous avons vécu est bien réel... Voir même surréel, je te l'accorde. Ça dépasse notre entendement, mais c'est justement pourquoi il n'y a pas de mal à avoir de l'imagination. Tu sais, les inventions que nous connaissons ici partent de l'imagination. Ta réflexion me fait réfléchir surtout à la fameuse question : Notre destin est-il prédeterminé ou choississons-nous notre propre voie? Personnellement, j'aime croire au destin... L'idée que nous sommes destinés à rencontrer les gens qui nous sommes chers est plutôt romantique. Mais, nous avons un libre arbirtre. Nous ne savons pas quelle voie est la notre et les chemins pour la trouver sont nombreuses. Au final, nous vivons juste les mêmes déboires que tous les autres êtres humains, mais avec des éléments un peu plus... fantastiques.

J'approuve d'un vive hochement de tête en souriant.

- Je suis tout à fait d'accord. Moi, ça dépend. Parfois je crois au destin, parfois j'ai l'impression que ce qui arrive est un pure hasard, mais lorsque je vois des gens avec une intuition défiant toute logique, je me dis que c'est trop beau pour être une simple coïncidence.

Par contre, c'est à mon tour d'être intriguée. Après quelques gorgées succulentes et désaltérantes de thé glacé, j'hésite à poser une question. Je me dis que dans le pire des cas, il ne répondra pas ou même il détournera le sujet, mais au moins j'aurai essayé. Après tout, il vaut mieux regretter d'avoir fait quelque chose plutôt que regretter de ne pas avoir osé.

- Est-ce que c'est trop impertinent si je vous demande comment il est apparu ?... Votre pouvoir, je veux dire.

De toute façon, presque chaque fois que je pose des questions de ce genre ça se passe plutôt bien. Enfin, à une ou deux exceptions près... Mais sur plus d'une trentaine de demandes, c'est plutôt pas mal.[/color]

Si j'étais le genre de personne qui voulait absolument tout obtenir, je ferais probablement en ce moment même les yeux que fait le chat botté dans Shrek, mais évidemment en moins mignon, car personne ne peut égaler un chat. Cependant ma curiosité ne va pas jusque-là.

- Haha... C'est une histoire embarrassante, mais si tu veux bien la garder pour toi, je vais te la confier.

Je fais signe de garder le silence en zippant une fermeture éclair imaginaire sur mes lèvres. J'écoute attentivement l'histoire, éprouvant une certaine compassion, même si je dois l'avouer, elle est un minimum cocasse. Après, ce n'est pas comme si j'étais un monstre cynique qui s'amusait des malheurs des autres, ce n'est bien entendu pas assez pour que je trouve ça drôle.

- Ce n'est peut-être pas l'histoire la plus glorieuse qui soit, mais au moins elle est originale.

À ce stade, je m'attends à recevoir la même question men retour. C'est un peu l'ordre naturel des choses, tout comme répondre " oui et toi comment vas-tu ? " lorsque quelqu'un nous demande si l'on va bien.

- Et toi, dit moi? Serait-ce présomptueux de te demander comment tu as découvert le tien? D'ailleurs, l'élu de ton coeur serait-il de l'académie?

Et voilà, prédiction véridique. En revanche la deuxième question était assez inattendue. Je suppose qu'il était difficile de ne pas revenir sur le sujet. Je me gratte la tête et réfléchis à une manière de décrire simplement la situation sans trop entrer dans les détails plus sombres, sans vouloir faire de jeu de mots.

- C'est plutôt banal. Je ne sais pas si vous connaissez la chanson Let it go du film Frozen. En bref, le jour où j'ai laissé sortir toutes ces émotions, les ombres dans ma chambres ne sont pas restées indifférentes, haha. Donc " let the storm rage on ", on peut dire qu'elle a été plutôt puissante cette tempête. D'ailleurs ce genre d'incident arrive encore exceptionnellement... Notamment une fois, lorsque j'étais en présence de Marco dans la salle d'art plastique...

Je crois que c'était la manière la moins gênante dont je pouvais répondre à la dernière question. Moins gênante pour moi en tout cas et subtile aussi, même si la subtilité n'est pas mon fort. Par contre, s'il n'a pas fait le lien, là ça deviendra gênant.

- Tu aimes la reine des neiges... C'est pour cela les cheveux blonds?

J'ai un temps de réaction un peu lent. C'était peut-être trop subtil...

- Euh...

Je devrais peut-être lui expliquer ce qu'il en est par rapport à mes cheveux, mais il semble comprendre quelque chose à l'instant.

- Oh, cet incident! Oui je me rappelle... Quelques incidents avec les pouvoirs. Quelle première rencontre ça a été, je crois que je n'oublierai pas de si-tôt.

- Euh oui, mais non. On y est retourné dernièrement pour conjurer le mauvais s...

- Marco!

Ah... Cette fois il a dû saisir. Je tente de me cacher un bref instant derrière le verre de thé glacé en buvant quelques gorgées.

- J'avoue qu'à bien y penser, je ne devrais pas être aussi surpris. Vous... semblez être souvent ensemble.

J'hoche timidement la tête en souriant et en regardant partout sauf dans les yeux du docteur.

- En effet. Il est sympathique et attentionné et... voilà...

Je replace distraitement une mèche de cheveux. Tiens d'ailleurs, je voulais expliquer. Ça va me permettre de changer un peu de conversation.

- Vous parliez de mes cheveux tantôt, non ? En fait ils ne sont pas teints, mais plutôt déteints et c'est pour retrouver ma véritable couleur... Vous aussi vous avez cru que j'étais naturellement noire ?

Bonjour la superficialité du sujet ! Après tout je peux bien me le permettre. Ce n'est pas comme si j'avais toujours ce genre de conversation et puis toutes ces réactions sont amusantes à voir.