Rencontre mafieuse [Pv Akatsuki]

Il faut absolument que je me trouve un boulot. Je n'ai absolument rien. Pas le moindre sou. Déjà, si j'en avais, ce serait des yens, ce qui n'aide pas beaucoup en Angleterre, et puis je les aurais vite dépensés à force d'offrir des boissons aux jeunes filles... Il n'y a donc pas d'autres échappatoires, je dois trouver un travail. Et vite. Je me suis habillé comme d'habitude d'une chemise, que j'ai étiré au maximum dans l'espoir de lui donner un air repassé, et d'un jean. Je me promène en ville dans l'espoir de trouver une boutique à la recherche de nouvelles têtes. Je suis plutôt adroit... Ou pas. Serveur, on oublie. Quoiqu'avec les pourboires et tout ça... Ce serait exactement ce qu'il me faudrait.

Je passe donc de bar en restaurant et propose mes services. Je me fais recaler. Une fois. Une seconde. Et puis encore une fois... Avant qu'un petit café, au coin d'une rue, finisse finalement par accepter de me prendre à l'essai pour l'après midi. Je revêtit le tablier que l'on me donne et commence ma tâche. Ryo se tient calme, il observe, comme d'habitude. Je tente tant bien que mal de me tenir droit, et d'accomplir ma tâche correctement. Malheureusement, ma gaucherie me rattrape bien vite, et au bout d'une petite heure, je ne compte déjà plus le nombre de chocolats renversés sur des clients en colère et de plateaux écroulés sur le sol. Bien sûr, on ne tarde pas à me jeter dehors. N'empêche, j'ai réussi à garder mes quelques pourboires, et je tiens entre mes mains une petite dizaine de livres. C'est mieux que rien.

Je m'amuse à faire sautiller les petites pièces dans ma main, tout en prenant le chemin du retour vers l'académie. J'ai retiré cet affreux tablier. Il ne me reste que ma chemise blanche ornée d'une magnifique trace brune. J'essaye intérieurement de faire le bilan de cette journée quand j'entends une voix... désagréablement familière. Je tourne la tête. Elle provient d'un téléphone portable, tenu par un homme au visage tatoué. Je reconnais cette voix... Et cette langue... Du japonais! Impossible. Je ne peux m'empêcher de fixer l'homme en question. Je sens que Ryo se pose lui aussi des questions.

Je le fixe, les yeux equarquillés. Il est encore plus grand que moi, exactement le genre de profile que ceux qui m'avaient enlevés engageaient. Je suis de moins en moins rassuré. Surtout avec la conversation que j'entends;

"-Mais... Bon, juste, le gamin que recherche l'autre branche dans laquelle je suis est toujours introuvable... Tu sais où il est ?

-Je vois pas de quoi tu parles, c'est plus mes affaires. Et si tu veux un conseil, tu ferais mieux de lui foutre la paix, surtout si il a ce que je pense."

Mais je ne l'ai pas! Je ne sais pas où il est! Il n'y a que Ryo. Et Ryo... N'est plus. L'alliage Z... La plus grosse erreur de mes parents... Ou alors... Du gouvernement japonais... Qu'importe. Il n'aurait jamais du exister, c'est tout. Mais... Qui est ce type? Pourquoi il parle avec un mafieux? Je tends l'oreille.

"-Ah, ta... enfin, tes petites particularités ? Hahaha."

Particularités?... ... ... Non, un tsukien?!? Impossible. Il ne peut pas y avoir quelqu'un de mêche avec ces types à Tsuki. C'est impossible.

"-Plus fort connard, j'te dirais rien.

-Bon, j'te laisse, j'espère que tu reviendra nous voir un jour !

-Ouais, espère toujours."

Je ne vois plus qu'une seule solution, ce type est un ancien mafieux. Je suis pas spécialement perspicace de base, mais non seulement il s'agit de ma survie, mais en plus ça parait évident dans de telles circonstances. Je le regarde tétanisé. Pour moi c'est comme un cauchemar. Tsuki était bien le dernier endroit où je pouvais aller. Et j'ai à peine eu droit à quelques jours de répit avant d'avoir à nouveau affaire à la mafia. Je ne sais pas quoi faire. Fuir? Partir encore? Trop tard pour réfléchir. L'homme se retourne vers moi et me lance d'un air froid;

"-Quoi ? Tu veux pas aller voir ailleurs si j'y suis ?"

Ce à quoi je réponds, automatiquement, sans réfléchir;

"-Rien."

Sans faire attention que les paroles qu'il m'a adressées étaient en japonais, et que je lui ai répondu dans la même langue. Il risque de se douter que j'ai intercepté sa conversation. J'espère juste qu'il ne me causera pas d'ennuis. Me paraissant être la meilleure solution, je m'écarte doucement, sans le quitter du regard. Dès que j'arriverai hors de son champ de vision, je courrai, loin, et je réfléchirai à ce que je ferai après. Je ne peux pas utiliser mon pouvoir maintenant. Il est beaucoup trop voyant pour être utilisé un publique.

"-Rien ? T'es sûr ?"

Oui, rien, je suis sûr. Laisse moi fuir lâchement! Je veux partir loin d'ici! Laisse moi!!! Ryo non plus ne sait pas comment réagir. Je me retire de manière pas du tout discrète. Il ne reste qu'une solution, courir. Partir. M'en aller. Je ne veux pas abandonner la vie calme que j'avais finalement réussi à aquérir, mais je ne vais plus avoir le choix.  Je préfère reprendre ma course effrénée que de laisser ma vie. JE VEUX VIVRE PUTAIN! J'ai jamais rien demandé à personne! QU'ON ME FOUTE LA PAIX! Je tente de m'en aller, mais il me rattrape par le bras. Sa poigne est ferme, et renforce l'idée que l'on se fait de lui au premier regard. Je veux lui mettre un coup de poing. Au visage ou dans le ventre, peu importe, mais qu'il me lâche. Je m'apprête à m'exécuter quand Ryo m'arrête;

"-ARRÊTE! Ça ne servira à rien! Il est plus grand et plus fort que toi. Tu vas juste t'atirer encore plus d'ennuis!"

Sachant mon frère sage, j'interrompt mon action à contrecoeur. Qu'est ce que je fais du coup? Je panique.

"-Tu m'observes depuis quand ? Qu'est ce que tu as entendu ? Essaie pas de me mentir, je le saurais et j'ai de quoi te faire avouer."

Je ne peux rien lui dire. Que je mente ou pas, je suis en danger. Je reconsidère mon hypothèse d'ex-mafieux. Il a l'air capable d'utiliser des méthodes pas très orthodoxes. Il est peut être encore en activité, et juste en vacance. Mais il ne peux rien me faire ici. Mais moi non plus. Je me concerte avec Ryo.

"-On fait quoi? Je me suis mis dans de beaux draps...
-Je sais pas. De toute manière je te l'ai dit. Si ils te torturent, je leur dirait tout.
-ARRÊTE AVEC ÇA!!! ÇA NE SERVIRAIT À RIEN!!!
-Écoute Koji, dis lui ce qu'il veut savoir, c'est ta meilleure chance.
-Laisse tomber. Tu ne comprends rien!"

"-De toute manière tu ne peux rien me faire ici."

Je tente de me dégager.

Il resserre de plus en plus son étreinte, pour bien me faire comprendre qu'il ne me laissera pas partir. Ma remarque affiche un sourire malsain sur son visage. Je ne le sens pas bien. Pas bien du tout. Il sort un bout de tissu blanc de sa poche. Un... Cache oeil?

"-Héhéhé. Tu le crois ?"

Euh... Bah... Après coup... Un peu moins. Il ouvre les yeux. L'un est rouge, je ne l'avais pas remarqué. Il serre un peu plus mon bras et mon visage se crispe. Je ressens soudainement une douleur dans mon abdomen, similaire à un gros coup de poing. Tsukien, je confirme. Ryo hésite à venir prendre le relai. Il sait que lorsque nous inversons nos corps, je ne ressens plus rien. Ainsi, il encaisserait le coup à ma place. Mais même si il n'y a presque personne, afficher mon pouvoir comme ça risquerait de m'attirer des problèmes. Et si ce type à bien un lien avec ceux que je fuis, lui montrer équivaudrait à un aveu de mon identitée. Je dois utiliser ma tête. C'est la seule solution.

"-Donc, où en étions-nous ? Ah, oui : depuis quand tu m'observe et qu'est ce que tu as entendu ? Dit encore quelque chose de hors-sujet et je fais empirer la douleur, c'est clair ?

La douleur, je pense que je peux la supporter. Mais après... Je n'ai aucune idée de jusqu'où il peut aller. Le sang passe difficilement jusqu'à ma main. Je n'aime pas du tout cette situation. Je fronce les sourcils et lui répond:

"-Je ne t'observais pas. Et j'ai entendu, que tu cherchais un gosse, et que tu avais des "petites particularités. C'est tout."

J'ai bien précisé "un gosse" parce que je fais un mètre quatre vingt et que j'ai dix sept ans. Avec un peu de chance il ne fera pas le rapprochement. Je tente à nouveau de me dégager.

"Maintenant lâche moi!"

Une nouvelle douleur apparaît. Comme un pieu qui s'enfonce dans ma jambe. La prochaine fois, je lui met une châtaigne. Que Ryo soit d'accord ou non.

"-J'espère pour toi que tu garderas ce que tu vu ou entendu... Ou je te jure que tu vas le regretter."

Je ne vois pas pourquoi je raconterai ça à qui que ce soit. Mais à titre personnel, je deviens à la fois de plus en plus curieux et inquiet. Et si... Je me vengeais? Non, je n'ai aucune chance, c'est certain. Mais... C'est tellement tentant. Sans eux, je n'aurais pas été séparé de mes parents, de Ryo et de mon pays. Il change son cache d'oeil en soupirant. Son caractère m'intrigue lui aussi. Il murmure quelque chose. Il me semble entendre "Mais ta gueule toi" Mais je ne suis sûr de rien. Il se retourne à nouveau vers moi, souffrant toujours de ce que je suppose être son pouvoir;

"-Ah, et je ne recherche pas de gosse en particulier, c'est... quelqu'un d'autre.

Pourquoi insiste-t-il sur ce point? Encore une fois, il m'intrigue. Il a clairement un lien avec ceux que je crains, mais il ne semble pas vraiment les soutenir. Du moins, j'espère que je ne me fais pas trop d'illusions sur ce point. Il lâche encore un soupir. Peut-être qu'il a juste des problèmes de respiration?

"-Tu viens de Tsuki hein?"

Je lance presque aléatoirement. Oui, je suis un peu con sur les bords, mais en fait c'est l'auteur qui décide, et ça le dérange absolument pas de me faire passer pour un débile. Mais bref, Si ce n'est pas lui qui me recherche, peut-être que je pourrai récupérer quelques informations utiles... Je ne sais même pas pourquoi je le crois quand il me dit qu'il ne me recherche pas; il peut parfaitement mentir. Mais encore une fois, 'chuis juste peut-être un peut trop con. En plus, lui dire ça équivaut à lui avouer que je viens aussi de l'académie. Mais bon... Il est trop tard. Ca m'apprendra à ouvrir ma grande gueule avant de réfléchir.

Il se retourne d'un air surpris.

"-Tu lui poses la question mais c'est une évidence!"

Me lance Ryo d'un air qui semble exaspéré. Je le sais très bien, je ne sais juste pas ce qui m'est passé par la tête.

"-Pourquoi, tu viens de là ?"

Bah non! Je suis juste un agent des services secrets américains qui enquête sur toi! Tsss... Bien sûr que je suis de Tsuki. Mais je suis pas sûr de vouloir te le dire... Pendant que j'hésite, je le sens très nerveux. Il regarde tout autour de lui. Oui, j'ai découvert ton secret, je suis génial, et ensuite? Ce qui m'embête plus, c'est que Ryo adopte le même comportement que lui. Il s'agite et regarde un peu partout, tout en restant aux alentours. Il m'appelle;

"-Koji! Koji!
-Attends! Je dois trouver quoi répondre!
-Koji! Koji!"

Mais qu'est ce qu'il a? Je me tourne vers lui avec un air légèrement agacé. Je n'ai que le temps de m'apercevoir que mon camarade Tsukien tente de se faire la malle avant de sentir que l'on m'attrape le bras à nouveau. Je me retourne surpris et découvre à ma grande stupeur un gars de deux mètres aux épaules plus larges que... trois moi côtes à côtes, au crâne chauve, et qui portent des lunettes aviateurs. J'ai l'impression de faire un mauvais rêve. À côté de moi, le magicien de la douleur s'exclame;

"-... Dites moi que c'est une blague absolument pas drôle"

Ce que je ne comprend pas tout de suite, avant de voir qu'ils l'emportent lui aussi. J'hésite un instant à m'échapper.

"-Koji, je vais te sortir de là, il va falloir qu'on court, et vite!
-Mais on ne peut pas abandonner l'autre ici!
-Bien sûr que si on peut! Il est de mèche avec ces types!
-Alors pourquoi ils le forcent à les suivre?
-Peu importe. Viens, on s'en va."

Il tente de me hanter, mais j'ai le temps de le sentir arriver et je réussis à le couper dans son élan. Par contre, je ressens comme un violent coup dans le dos qui me fait trébucher vers l'avant. Mais je suis rattrapé par le mafieux qui me broie le bras.

"-Tsuki n'accepte pas les personnes dangereuses ou nuisibles. Au pire, on pourra toujours fuir plus tard."

Je me laisse donc emporter par les gars qui me balancent avec l'autre dans le coffre d'une camionnette, pieds et poings liés, bâillonnés. J'hésite encore à agir devant cette personne. Mais je me tourne vers elle et tente par mon regard de lui signifier que tout ira bien.

Persuadé que je m'en sortirai une fois de plus sans problèmes, je n'ai pas vraiment opposé de résistance pendant la bataille. De plus, pour minimiser les risques de malaise pendant la fusion avec Ryo, il faut que je sois au mieux de ma forme. Mais malgré tout mes efforts pour me conserver en bonne santé, je souffre malgré tout d'un violent mal de crâne du à la violence avec laquelle on m'a jetté dans la camionette. En regardant l'autre, qui n'a pas semblé capter mon geste voulu rassurant, je me dis que lui, au contraire, à surment beaucoup résisté. Il est affalé sur lui même. Ils ne l'ont pas ménagé non plus. Je devrais revoir ma thèse des "amis"... Je n'arrive pas à savoir. Est il évanoui ou juste endormi? J'espère qu'en tout cas il va bien, parce que je veux bien le sauver, mais ramener un type qui fait une tête de plus que moi sur mon dos... Non
merci. J'attend quelques minutes que mon mal de tête disparaisse tout en réfléchissant, à l'aide de Ryo, parce que seul c'est souvent foireux.

"-D'après toi, où est-ce qu'ils nous emmènent?
-Je n'en ai aucune idée. Sois ils ont une base en Angleterre, dans ce cas, en fonction de sa proximité, on est plus ou moins mal; sois ils nous emmènent à l'aéroport pour nous envoyer directement au Japon.
-Ok. Et tu pense qu'ils vont faire quoi de l'autre Tsukien?
-Je sais pas. Peut-être qu'ils l'ont pris parce qu'il te parlait, mais je pense qu'il y a autre chose. Tu l'as aussi bien entendu que moi."

J'aquièce d'un signe de tête. Vous voyez? La réflexion marche mieux quand c'est Ryo qui s'en charge. Une fois que je me sens mieux, nous fusionnons. Echange d'yeux, de cheveux, de voix etcetera... Nous devenons ainsi impalpable et les scotchs gris qui nous serrent les poignets, les chevilles et nous baillonnent tombent d'eux mêmes. Nous nous relevons malgré les secousses de la route et regardont notre... Camarade? Peu importe. Vous voyez très bien de qui je parle. Ryo tente la communication;

"-Hé ho, tu es vivant?"

Mais je le dégage de mon corps, retrouvant mes sens et mes membres. Je me met à genou devant lui, les mains sur ses épaules, et m'apprète à le secouer quand mon
frère s'interpose à nouveau;

"-ATTENDS!!!
-Quoi encore?
-Couvre lui les yeux."

Je ne comprends tout d'abord pas pourquoi cet ordre, puis je me rapelle du cache-oeil, maintenant suspendu autour de son cou, de son pouvoir et de ses changements soudains de couleur. Il a raison. Je veux lui poser quelques questions. Et, attaché et aveugle, il ne pourra rien me faire. Je le sortirai de là, mais APRÈS. Je lui retire son baillon et m'en sers pour lui bander les yeux. Une fois ceci fait, je me ragrippe à ses épaules et tente de le réveiller.

"-Hé ho! Debout! C'est pas du tout le moment de dormir!"

Je continue de le secouer jusqu'à entendre un gémissement semblant provenir de lui. À ce moment, je m'arrête.

"-Que...?"

Ah! Il reprend connaissance! Je vais pouvoir lui poser mes petites questions. Mais avant ça, il m'adresse cette question ;

"-On... On est où...?"

Je ne la trouve pas inadaptée venant de lui, et n'étant pas non plus un monstre, contrairement à nos ravisseurs, je daigne lui répondre;

"-Nos sommes enfermés dans le coffre d'une camionnette. Tu es pieds et poings liés, mais moi libéré. Je te détacherai si tu réponds à mes quelques questions. Mais vu comment tu m'as traité tout à l'heure, comprend que je prenne des précautions.

Ryo me regarde l'air de dire que je joue un jeu dangereux. Il pense sûrement que je devrais poser mes questions sans donner d'explications. Mais ce n'est pas mon genre.

"-Tout à l'heure, je t'ai demandé si tu était de Tsuki. C'était purement rhétorique. Je me présente quand même. Koji Nagai, maison Rubis. Je veux que toi aussi tu me donnes ton nom et que tu mes dises ce que ces types te veulent à toi. Je t'ai entendu leur parler tout à l'heure, et vous aviez l'air de vous connaître."

Je viens de réaliser que contrairement à ce dont j'était persuadé, ce type n'est pas forcément un élève... Et si il s'avère que c'est un diamant, je suis sûrement en train de m'attirer de très très gros ennuis...

Il semblait légèrement paniquer, mais quelque chose que je ne saurais pas décrire me force à dire que ce je ne suis pas la cause de cette angoisse.

"-Tu ferais mieux de ne pas te présenter comme ça au premier venu, ça risque de t'attirer encore plus d'ennui. Et je ne connais pas ces types, je sais pas ce qu'ils veulent... Enfin, je pense en avoir une idée, mais je préfère pas y penser. Je parlais à quelqu'un d'autre, tout à l'heure. Et si tu me craignais à ce point, t'avais juste à me cacher l'oeil droit, ça fonctionne pas avec le gauche."

Même si sa réponse ne me convient pas vraiment, je suis plutôt crédule et décide donc de lui découvrir l’œil gauche. Au moins, il pourrait avoir la preuve visuelle de ce que je lui dis. Il verra les liens qui ont servi à m'attacher au sol et verra que je suis avec lui. Je m'appuie ensuite contre le mur du véhicule et lui répond;

"-Tu n'es pas le premier venu, puisque tu es de Tsuki. Et j'insiste, je veux connaître ton nom. Je ne vais pas t’appeler machin jusqu'à la fin des temps. Et même si ce n'était pas l'un des gars qui nous a enlevé, c'était l'un de leurs chefs. Je le connais plus ou moins. Ils sont tous du même groupe. Qu'es ce que tu as à voir avec eux?"

Puisqu'il peut maintenant me voir, j'appuie mes paroles avec mon regard sévère. Puis cette idée me traverse l'esprit;

"-Si tu refuses encore de me répondre, je te signale que je peux parfaitement partir sans toi. J'ai déjà réussi à me libérer, ce n'est pas ces petits murs qui m'empêcheront de sortir."

Ryo est agacé par la situation.

"Ça fait longtemps qu'on aurait dû partir! On ne sait pas quand on va arriver à destination, et à ce moment, ce sera trop tard!"

Il prend connaissance de son environnement: rien de bien passionnant. Quatres murs, un sol, un toit, aucune fenêtre. On voit grâce aux lumières installées au plafond. Il ne semble vraiment pas à l'aise. En même temps, je le comprends. Que ce soit sur le plan moral ou physique, il n'est pas vraiment confortablement installé.

"-Je te l'ai dit, je n'ai rien à voir avec ceux qui nous on mit... l... là. Je doute vraiment que ça soit ceux auxquels tu penses, je pense plutôt que... qu'ils en ont après... enfin, tu vois quoi. Je vois pas d'autre truc, sinon ils nous auraient pas embarqués comme ça. Sinon, je suis vraiment obligé de te dire mon nom ? Je préfère vraiment pas."

Je pousse un grand soupir. Il déteste son nom ou quoi? Il s'appelle Raimond? Siméon? (désolé à tous les Raimond et les Siméon de ce monde) Roh... Il va m'obliger à lui trouver un surnom/nom de compensation. ET VOUS SAVEZ QUE RÉFLÉCHIR NE ME RÉUSSIT PAS! Bon. Il a des cheveux bleus, un tatouage au visage... Nan, je trouve rien. On va l'appeler... Tetsuya. C'est bien Tetsuya.

"-Tant pis. Je te renomme Tetsuya. Et c'est bel et bien après moi qu'ils en ont."

Ensuite, je sais qu'il a un lien avec ces types. C'est certain. Je l'ai entendu. Il les connaît. Soudain la camionnette effectue un virage, me propulsant ainsi sur le mur opposé, puis s'arrête. Je n'ai aucune idée de l'endroit où nous sommes. Je me relève légèrement sonné, quand j'entends les portières avant se claquer. Je commence à paniquer. J'entreprends un instant de me rattacher, mais je n'ai pas le temps. Ryo sait ce qu'il a à faire. Il rentre, sous les yeux l'oeil de Tetsuya. Changement de physique, toussa toussa... Bref. Je sens qu'on se dirige vers nous. Je lance;

"-On revient!"

Puis un instant, juste avant qu'ils n'ouvrent le coffre, je réalise qu'il ne pourra pas se défendre. Je reprends vite ma forme matérielle et lui arrache le reste de son bandeau avant de m'échapper directement par le mur. Nous sommes dans une station service. Les hommes venaient sûrement vérifier que je ne m'était pas déjà échappé. Héhéhé... J'espère juste que l'autre Tetsuya réussira à tenir jusqu'à que je trouve un moyen de le faire sortir d'ici. Il faut que je réfléchisse. Mais avec le mal de tête provoqué par le dernier échange et mon incapacité certaine à avoir de bonnes idées...