Journal de Capucine

Jour 1

Mon père m'a accompagnée en voiture jusqu'à l'académie Tsuki. Il s'est libéré pour toute la journée en début de semaine, histoire de ne pas m'abandonner trop brutalement.

Nous avons pris le ferry et j'ai ensuite récupérer mon poste de co-pilote, carte en main. Je faisais aussi DJ : ma mère avait préparé une pile de CDs que j'écoute depuis toute petite, de la comptine à la chanson engagée qu'elle préfère. Effectivement, les écouter me dénouait un peu l'estomac. Comme quand j'étais enfant, j'ai mis le son assez fort pour que mon paternel ne m'entende pas chantonner à voix basse, presque en murmurant, tout en regardant les paysages.
En cours de route, nous nous arrêtons dans un petite ville pour manger. Nous avions prévu de nous restaurer là pour que je puisse rencontrer mon correspondant en vrai. Nos échanges duraient depuis plus d'un an et nous n'avions pas eu l'occasion de nous voir pendant les vacances d'été.
La rencontre a été de courte durée, mais ça m'aura permis de parler un peu en anglais avant d'arriver à l'école.

Le reste de la route était tout aussi musical et verdoyant que la première partie. Sauf qu'à l'approche de l'académie, mon estomac s'est renoué. Plutôt dans le genre triple nœud qu'il faut couper pour défaire. Surtout que mon père commençait à me rassurer spontanément. Ça a eu l'étrange effet de m'inquiéter encore plus...

Ensuite, mon installation s'est faite d'elle-même : prendre un casier dans l'entrée, trouver le dortoir (bon ok, pour ça, j'ai galéré, mais pas plus que d'habitude) et ma chambre pour poser mes affaires. Je n'ai pas croisé beaucoup d'élèves par contre. De petits groupes çà et là, mais je n'osais pas m'approcher pour me présenter. En plus, je crois bien être arrivée la première dans ma chambre, la 12F. Donc je me sentais un peu seule...Même si j'étais en correspondance avec une autre nouvelle du dortoir Saphir, via nos casiers.

Mais ma première occasion de rencontrer les autres est vite arrivée. Une réunion était organisée à la Maison Saphir le soir même. Je m'y suis rendue sans hésiter. La première et seule personne que j'ai vue était une fille très fine aux cheveux foncés, semblant avoir mon âge. En fait, une autre fille nous rejoint bien vite. Elle avait l'air un peu plus jeune, Luxia. Plus timide aussi. J'étais littéralement en admiration devant sa mèche bleue (la teinture ne prend pas sur mes cheveux bizarres...) et son style plutôt original. Puis, une autre fille est arrivée. Un style un peu emo-boyish. Elle m'a dévisagée rapidement (sûrement ma correspondante qui a lu ma fiche élève...je devrais voir celles de mon dortoir tiens) et a commencé à discuter avec nous.
Par casiers interposés, nous avions déjà convenu d'une visite de la serre le lendemain, mais ça fait toujours plaisir de se rencontrer avant ! En tout cas, ses yeux violets ont piqué mon intérêt direct. Si ce sont des lentilles, je veux savoir où elle les a achetée, si ce n'en sont pas...put**n c'est beau !

Jour 2

Rien de particulier à part que je me suis encore perdue après ma promenade avec Jumline (qui se trouve être ma camarade de chambre).

Jour 3 (matin)

Mon sens de l'orientation ne va pas en s'arrangeant. Mon moral non plus. Je pensais mieux tenir le coup que ça... Ma famille me manque un peu. Je m'inquiète sûrement pour rien, mais le fait de devoir tout gérer seule m'angoisse un peu. D'un autre côté, c'est moi qui ai insisté pour venir à l'académie. Ma mère n'était pas en confiance à ce sujet. L'école propose d'aider les élèves au niveau de leurs pouvoirs, ce qui est un bon point. En revanche, le reste est plus mystérieux. Peu d'informations circulent à propos de l'académie, ce qui n'est pas pour rassurer les parents sceptiques.
Enfin, au vu du nombre d'élèves, ça n'est pas un vrai problème.

D'ailleurs, je ferais bien d'envoyer une lettre chez moi. Je ne suis pas arrivée depuis longtemps, mais qui sait combien de temps cela prendra avant qu'elle n'arrive ?

Avant, je dois plancher un peu sur un devoir. Je dois me remettre dans le bain des cours.
Et il me semble que je suis obligée d'aller en ville pour poster une lettre. Ça se prévoit. Parce que je préfère prévoir mes sorties autant que possible. Ça simplifie l'organisation du travail.

Jour 365-17=348

Maintenant que je relis ce journal, je me rend compte que j'ai oublié d'écrire beaucoup de choses.


Pour faire court, je suis tombée malade et quand ça a empiré, on m'a renvoyée chez mes parents. J'ai passé des mois à l'hôpital, sans qu'on n'arrive à vraiment diagnostiquer quelque chose... Finalement, j'ai "miraculeusement guéri" et j'ai pu rentrer.

Maintenant, c'est retour à l'académie pour une nouvelle première année. Avec plus de migraines et de cachets.