Quoi de neuf depuis la dernière fois? (wow quelle originalité) (pv Ichiro)

Voilà qu'une journée s'est écoulée depuis le banquet catastrophique. Heureusement, je n'ai pas été marquée physiquement grâce à l'intervention de Narok par contre, mentalement. Beaucoup d'images défilent dans ma tête. Certaines personnes ont connu pire c'est vrai, mais il faut reconnaître que ça reste marquant. L'image principale que je revois, c'est ce garçon, celui aux côtes cassées. Je me demande si il va bien d'ailleurs..

Faut aussi voir le côté positif des choses j'ai rencontré plusieurs personnes: Kupo, Ichiro, Artémis, Naomi... J'ai aussi découvert des choses sur moi-même: je peux porter des gens de faible corpulence. C'est cool en soit. Genre je pourrai faire le Saint-Bernard! Evacuer les gens et tout...

Pff faut que je sorte, j'ai pas envie de restée cloitrée dans ma chambre toute ma vie! Qu'est ce que je pourrai faire? Y a tellement de possibilités! Manger? Me balader? M'entrainer? Ouais je vais aller m'entrainer. Bonne idée. En plus ça me fait sortir, tant mieux.

Je m'habille. Un débardeur de sport, pour ne plus détruire un T-shirt, un short et des tennis. Voilà c'est bon. Faudrait que je me mette du fond de teint sur mes bras je le sais... Et pourtant j'en ai assez de me cacher... Qu'est ce que je dois faire pour "recommencer" une nouvelle vie? Nier le passé ou assumer mes actes?

Je vais tenter une expérience. Enfin... Oui on va dire ça. Je ne vais pas me cacher cette fois. Et puis mes plumes en trop cacheront mes bras. Je prends le temps de les observer. Zébré, voilà c'est le mot. Rayé par de très nombreuses cicatrices horizontales et fines. Lame de taille crayon la voilà la cause.

Je sors. Je suis assez nerveuse. Après si ça se trouve, personne ne le remarquera. Et puis je vais juste m'entrainer.
J'arrive au terrain. Je déploie mes ailes. Je serre les dents. Ca fait toujours aussi mal. Je cours et m'envole. Je virevolte et atterri. J'y arrive, enfin. Plus d'atterrissage foireux c'est possible? Je suis pas sûre donc je vais recommencer. Je cours alors et je m'envole.  

C'est parti.

Pas cours aujourdhui! C'était un jour d'été. Il faisait beau. Quelle chance. Je ne pensais pas la météo anglaise comme ça. D'ailleurs je ne pensais pas à la météo  en temps normal. En ce moment, j'avais la tête ailleurs. Je perdais mes habitudes d'ermite, seul dans sa chambre, en premier lieu car je n'avais pas un chambre pour moi tout seul mais aussi car Narok l'un des membres de ma chambre m'effrayait, m'énervait et m'émerveillait à la fois. Il était très classe et puissant mais à chaque que je le voyais je repensais au rubis qu'il avait laissé à moitié mort...Je m'habillais vite et m'évadai de ma chambre. Je ne sortais jamais mais le banquet catastrophique de Tsuki m'avait fait comprendre  que si je voulais être plus utile que faire la garderie des blessés que me rapportaient les autres en prenant des risques, il fallait que je progresse. Et pour cela, il fallait que je me reprenne en main. Je savais que mon pouvoir était pour l'instant très limité ainsi que mon physique.

J'ai  supposé que la limite de mon pouvoir pouvait être repoussée si je m'améliorais physiquement. Bien sûr ce n'était qu'une supposition mais scientifiquement, mon pouvoir puisait mon énergie donc mes nutriments et donc si mes muscles pouvaient stocker plus de nutriments, je pourrais repousser mes limites et peut-être pour me recharger rapidement manger des barres ou boissons énergétiques. Peut-être aussi que j'avais plus d'affinité avec certaines matières solides en fonction de mon mental,  mais bref ce n'était que des suppositions. J'avais commencé à étudier le fonctionnement de mon pouvoir en détail juste après la fête car je me sentais coupable de n'avoir rien pu faire pour stopper Noa de manière moins violente...

Bien que je ne grognais plus à l'idée de porter l'uniforme, je n'hésitais pas à l'enlever dès que je le pouvais. J'étais  donc en short de sport, baskets et t-shirt manches longues remontées. Vous trouvez que la tenue ne colle pas à mon physique? Eh bien vous avez totalement raison pour l'instant car je n'avais fait qu'un peu d'athlétisme et de kendo lorsque j'étais gosse... mais cela allait changé !  Si j'étais habillé comme ça et que j'avais fait des suppositions sur mon pouvoir. C'était pour faire joli les tester. J'avais pris un paquet de barres énergétiques avec moi.

Je décidai d'aller en courant jusqu'aux terrains  d'entraînement. J'étais une limace humaine, c'était une vérité générale. Je me traînais quand je courais. Pas lourdement mais juste de façon assez faible. Un grand manque de masse musculaire... MAIS COMME JE LE DISAIS... CELA ALLAIT CHANGER! Je m'étais prévu un entraînement intensif et rien ne pouvait m'arrêter  (sauf les cookies ). Oui j'avais tendance à me faire des films...
J'arrivai essoufflé aux terrains d'entraînement. J'allais commencer par une série de pompe (ce qui allait sûrement se résumer à 3 pompes) quand je vis une ombre passer sur le sol. Je levai la tête en direction du soleil: une élève avec deux magnifiques  ailes dans le dos. Il s'agissait d'Astrid. Elle virevoltait gracieusement dans le ciel. On aurait dit un ange... Je rougissais avant de secouer la tête. Je devais m'entraîner ! Au bout de quelques  minutes, j'étais à plat... C'est dur... Je m'assis, bus dans ma bouteille d'eau et m'essuyai le front. Le soleil tapait fort aussi mais cette fois-ci j'avais pensé à la crème solaire 50+ pour ne pas finir rouge comme un tomate ou grillé comme un steak au barbecue! (Choisissez la comparaison que vous préférez c'est cadeau!).

Astrid continuait de voler dans les airs. Elle s'était conduite de façon très héroïque à la fête de Tsuki et avait su penser avec sa tête en sauvant le maximum de personnes pour ainsi évitant le plus dégâts possibles. J'avais de l'estime, un certain respect pour elle, presque de l'admiration dirons certains.
Je décidai de saluer Astrid au dessus de moi :
« Hé ho ! Coucou Astrid ! Tu descends ? »
Assis en tailleur, je faisais coucou d'un bras, me grattant l'arrière de la tête avec l'autre et souriant niaisement. C'était devenu un tic nerveux dès que je lui parlais.

J'espère qu'elle m'a vu et que je ne la dérange pas...

HRP:

De là haut, tout à l'air différent. Tout est plus petit. C'est à la fois amusant et effrayant. L'école ressemble à une grosse passoire, les gens à des fourmis. Il n'empêche que je pense tout de même au banquet. Mais moins, c'est déjà ça non? Depuis hier j'ai des courbatures aux bras et donc à mes ailes. Je vais éviter de faire trop d'entrainement. En tout cas, il semblerait que mes ailes soient liées à mes bras. C'est ce que je pense si ça se trouve c'est une coincidence! Donc normalement, si je m'entraine et que je fais genre des pompes et des trucs dans le genre, mes ailes seront plus fortes. Enfin j'espère. Qui sait peut être que c'est ça. Je me demande si y a un endroit dans cette école où on peut tout connaître sur nos pouvoirs... Je devrais étudier les aigles, je connais deux trois trucs sur les oiseaux mais pas particulièrement sur les aigles. Je devrais les étudier, peut être que en m'inspirant de leur façon de voler je pourrai mieux optimiser mon temps de vol et ma vitesse...

Je baisse la tête et regarde au sol. Tiens, cette tête me rappelle Ichiro. Une minute, mais c'est lui! Mince, moi qui m'attendais pas à voir quelqu'un que je connaissais. Après il ce peut qu'il ne veuille pas me parler. Il s'entraine pas longtemps certes mais il s'entraine. Il lève la tête au ciel. Non non non pas ça pitié pas ça...

Il me salue d'en bas. Il me semble l'entendre m'appeler. Je pense alors à mes bras à découvert. Broaf, pas grave au pire j'aurai mes plumes... Wait, elles sont pas là?! Mais j'en ai sur la nuque! Pourquoi pas sur mes bras?! C'est fais exprès ou quoi!!! Je panique un bref instant mais il faut que je me calme si je veux pas finir en steak haché fait maison. J'inspire profondément. Bon bah faut assumer sa connerie maintenant. En plus je l'aime bien Ichiro je vais pas lui foutre un vent, il est trop gentil. Il a vraiment beaucoup de courage, c'est vrai quoi, il s'est quand même occupé des blessés sans rechigner... Si ça se trouve il m'en veux pour ça. J'aurai mieux fait de l'aider enfin je sais pas.

Je descends alors et atterri légèrement sur la pointe des pieds. C'est bon je maitrise maintenant! Je me tiens droite. Je lui souris et rougis (merci ma connerie!). Faite qu'il ne dise rien sur mes bras pitié...

Buon giorno Ichiro! Comment ça va depuis le banquet?

Mince, j'ai parlé en Italien... T'es pas en Italie ma vieille! Quoi que, reflexion faite, l'Italie commence un peu à me manquer...

HRP:

Astrid me vit, enfin je le supposais car je ne voyais qu'une silhouette dans le ciel, et elle piqua au sol en atterrissant prestement sur la pointe des pieds, droite. Elle maîtrisait assez bien son pouvoir. En me souriant, elle me dit :
«Buon giorno Ichiro! Comment ça va depuis le banquet?  »
Buon giorno ? Bonjour en italien ? Elle doit être d'origine italienne... ou peut-être salue-t-elle les gens comme ça d'habitude pour se donner un style. Elle rougit un peu. Au moins on est deux à le faire!

Je lui répondis banalement :
« Oui oui, comme tu le vois j'essaie de m'améliorer depuis le banquet justement... Et toi ? »
Elle était habillée en tenue de sport et avait mis un débardeur qui m'étaient en avant ses jolies épaules. Mes yeux parcourraient son corps sans  que je ne puisse rien faire. C'était la deuxième fois que je la rencontrais et la deuxième fois que je la contemplais. Arrête de la scruter! Elle va te prendre pour un psychopathe!  Puis mon regard se posa sur les cicatrices zébrant ses bras fins. Cela n'était pas forcément moche, ces cicatrices la rendaient plus mystérieuse et attisaient ma curiosité.

Elle serrait ses bras nus, sûrement gênée. C'est ce qu'elle cachait la dernière fois. Elle ne voulait sûrement pas en parler... Au banquet j'avais décidé de ne pas lui poser la question vu la situation qu'il y avait eu mais là, je voulais savoir et ainsi commencer à mieux la connaître. Je ne connaissais d'elle que son nom et son pouvoir... Je ne voulais pas non plus l'embarrasser. J'hésitais à la questionner mais la curiosité et la maladresse prirent le dessus Je demandai sans réfléchir : « C-Comment tu t'es fait ça ? »

Oups ! Quel idiot je faisais. C'était maladroit et elle allait croire que je trouvais ça laid, que je ne jugeais que sur le physique ou encore...   Stop les films ! Je me calmais intérieurement et j'essayai de me rattraper :
«  D-désolé... si  tu ne veux pas en parler c'est normal...C'était maladroit de ma part de te demander ça. C'était juste par curiosité... »
Je me sentis le sang me monter à la tête et je me sentais rougir petit à petit. J'avais les joues en feu.

Oui oui, comme tu le vois j'essaie de m'améliorer depuis le banquet justement... Et toi?

Je souriais niaisement. Je commençais alors à paniquer enfin, je sentais la pression monter. Je me mis à bégayer:

Oh...euh. O-Oui je je vais bien.. Bah moi je-je m'entraine.

Que fait-il? Il a l'air de me scruter, il me dévisage? Non il m'observe. Comme la première fois, c'est étrange. Comme si il ne me connaissait pas... Je ne pense pas qu'il m'ait oublié quand même.... Non pas possible, sinon il m'aurais pas interpelé. Merde, je pense qu'il a vu mes bras? Non pitié... Ma mâchoire se crispe. S'il te plait....

C-Comment tu t'es fait ça ?

Il parle de mes bras... Je rougis. Merde Astrid! Contrôle toi! C'est pas le moment! Il rougis. Non mais vraiment. Je ne comprends pas.. Pourquoi il rougis? c'est lui qui m'a posé la question, c'est logique... Je me tends et serre les poings. Qu'est ce que je dois lui dire? est ce que je dois tout lui dire? Je ne sais pas... Puis quelle connerie de pas me camoufler! C'est pas possible d'être aussi stupide!  Faut que j'assume... Mais je ne peux pas lui faire confiance... Enfin je ne sais pas, je ne sais plus! Et puis je me suis jurée de croire personne... Mais il à tellement l'air innocent, gentil.. Qui dit qu'il ne révèlera pas ce que je m'apprête lui dire?! Je respire difficilement... Mais pourquoi je bloque comme ça?

D-désolé... si  tu ne veux pas en parler c'est normal...C'était maladroit de ma part de te demander ça. C'était juste par curiosité... 

Non Ichiro, ne commence pas. Ne t'excuse pas, tout est de ma faute. Si je n'avais pas été faible pendant ces trois année de collège, alors rien de tout ça ne serai arrivé, je veux dire, je n'aurai pas eu ces marques si je ne me l'étais pas fait. Je m'assoie à côté de lui, en tailleur comme lui.

Ecoute Ichiro. Je lui montre mes avant-bras. Ceci, c'est une connerie, ma connerie. Quelque chose d'horrible. Je me le suis fais. Oui Ichiro, je me suis mutilée. En te disant ça, je t'accorde ma confiance. Je te fais confiance, s'il te plait n'en abuse pas, même si je pense que tu n'es pas ce genre de personne. Je le regarde dans les yeux. Je te dirai peut être pourquoi un jour, mais j'aurai besoin de savoir si je peux vraiment avoir confiance en toi.

Je n'avais pas réalisé que des larmes perlaient sur mes joues. Je les essuyaient d'un revers de main et regardais Ichiro. Est ce que j'ai fait une bêtise? Ou ai-je bien fait?

Astrid me regarde, je n'arrivais pas à décrire son émotion. Elle s'assit en tailleur comme moi, se retrouvant à la même hauteur que moi. Puis elle me dit en me montrant ses bras :
« Ecoute Ichiro. Ceci, c'est une connerie, ma connerie. Quelque chose d'horrible. Je me le suis fais. Oui Ichiro, je me suis mutilée. En te disant ça, je t'accorde ma confiance. Je te fais confiance, s'il te plait n'en abuse pas, même si je pense que tu n'es pas ce genre de personne. »
Elle s'était blessée elle-même. C'était un sujet grave... J'aurai dû m'en douter. Une tentative de suicide peut-être mais ça ne lui ressemblait pas, pas la Astrid combative et héroïque que j'avais vu au banquet. Elle me regardait profondément dans les yeux et continue de parler :
« Je te dirai peut être pourquoi un jour, mais j'aurai besoin de savoir si je peux vraiment avoir confiance en toi. »

Des larmes coulaient de ses joues. Quand Astrid le remarqua, elle les essuyait vite fait. Dans ses quelques phrases, je découvrais une nouvelle facette d'Astrid. Je pris les avant-bras de Astrid et lui dit :
« Quoique tu aies fait avant, tu pourras toujours me faire confiance bien que tu me connais que très peu. Ne cache pas ces cicatrices. Bien qu'elles feront probablement toujours partie de toi, c'est du passé. Ce sont des traces de la Astrid que tu étais avant pour ne pas que tu refasses les mêmes erreurs. »
Je maintenais son regard et dit avec amusement :
« Et puis, entre nous, elles te donnent un air de guerrière mystérieuse ! »

Je me levai à la recherche de quelque chose que je pourrais transformer. Je vis alors une petite barre de métal traînant par terre. Parfait ! Je la ramassai et revins vers Astrid et lui dis :
« Je t'ai toujours pas montré mon pouvoir. Je vais te faire une démonstration.. »
Je pris la barre en métal de mes deux mains, fermai les yeux et me concentrai. Je visualisai alors Astrid avec ses ailes, sculptant chaque détail que j'avais pu observé en la scrutant. Ses traits fins, ses courbes gracieuses, ses muscles toniques... C'était une des premières fois où j'arrivai à visualiser quelque chose avec autant de précision. Puis je renonçai à la représenter elle-même. Je devais faire comprendre à Astrid de regarder vers l'avant. J'activai mon pouvoir. Je sentis mon énergie baisser un peu. Mais rien de grave. J'ouvris les yeux. Je tenais dans ma main une figurine en métal d'un aigle majestueux volant dans le ciel plutôt réussie. Je lui passai ma création et lui dis :
« Tiens. Je te l'offre... La Astrid de maintenant doit regarder vers l'avant. »
Je lui offrais une figurine... Elle allait en faire quoi ? J'aurai dû en faire un collier ou des boucles d'oreille...

Il prend mes avant-bras. Je frissonne dès le premier contact. J'ai perdu l'habitude d'avoir des rapports physiques avec d'autres personnes. Maintenant que je lui ai tout dis, que va-t-il dire? Que va-t-il penser de moi? Le stress augmente, le taux d'adrénaline dans mon sang aussi. Mon battement cardiaque s'accélère et ma respiration est haletante. Je panique. Oui c'est ça. Mais il faut absolument que je me calme. Reprends toi Astrid, allez.

 Quoique tu aies fait avant, tu pourras toujours me faire confiance bien que tu me connais que très peu. Ne cache pas ces cicatrices. Bien qu'elles feront probablement toujours partie de toi, c'est du passé. Ce sont des traces de la Astrid que tu étais avant pour ne pas que tu refasses les mêmes erreurs.

Et là tout s'apaise. J'ai l'impression que le temps s'est arrêté. Je le regarde dans les yeux. Une partie de moi? La Astrid d'avant? Il parle de moi comme si j'avais changé. Chaque jour est une lutte. Une lutte contre ce fléau que beaucoup appellent mutilation. Un pas de travers et je rechute. Et je retombe dans ce cercle vicieux. Je rougis. Comment se fait-il que je me sois calmée d'un coup? Comment sa voix a-t-elle pu me calmer d'un coup? Mais est-ce vraiment sa voix ou sa réponse? D'autre larmes perlent sur mes joues mais je les essuies aussitôt.

Et puis, entre nous, elles te donnent un air de guerrière mystérieuse !

Je ne peux retenir un sourire ainsi qu'un pouffement. Un air de guerrière mystérieuse? Il est sérieux ou il se fout de moi? J'aime bien cette comparaison. Tiens il se lève et cherche quelque chose au sol. Sa batterie encore? Aha non quand même pas! Si? Ah il a trouvé! Une...barre de métal? Mais que va-t-il faire avec ça?

Je t'ai toujours pas montré mon pouvoir. Je vais te faire une démonstration.

Mais c'est qu'il a raison! Qu'est ce qu'un personne comme lui peut avoir comme pouvoir? Avec une barre de métal... Alors là je suis à court d'idée.

Ses yeux se ferment. Pendant une minute peut être plus, peut être moins... En tout cas, ce court temps me parait durer une éternité mais ça ne me gène pas en soi. J'ai le temps d'observer chaque détails de son visage. Des cheveux en bataille, des yeux cerné, une peau pâle. Tiens Il les rouvre. Oups! J'espère qu'il a pas remarqué que je l'observais. Il ouvre sa main. Mais il n'y a plus la barre de métal, à la place, une magnifique figurine d'aigle. Il me la tends:

Tiens. Je te l'offre... La Astrid de maintenant doit regarder vers l'avant. 

Je prend délicatement la figurine au creux de mes mains. Et la découvre avec admiration. Je suis bouche bée... Je le regarde avec des yeux admiratifs. Je vais la garder très précieusement. Je la range doucement dans ma poche.

Ichiro... C-c'est.

Je n'arrive pas à parler. C'est dingue.

C'est magnifique.. m-merci.

Je suis émue, j'en ai les larmes au yeux... Je dois aller de l'avant. Et cet avant, ce sont mes ailes. J'aimerai faire quelque chose pour le remercier. Je repense alors à l'arbre aux immenses branches et regarde ma montre. Il me reste dix minutes ça passe en plus il est frêle donc ça passe crème. Je regardais alors Ichiro, une étincelle de malice dans les yeux.

Ichiro... Ca te dis un petit tour dans les airs?

Faites qu'il dise oui...

Astrid prit le petit aigle en métal dans ses mains l'observant sous tous les angles puis la range dans sa poche. Elle me dit alors :

« Ichiro... C-c'est... »

Tiens, elle bégaie un peu... On dirait moi.

« C'est magnifique.. m-merci. »

Jamais on n'avait fait de compliment sur ce que je faisais avec mon pouvoir. Les gens voulaient toujours s'en servir à d'autres fins mais ne pensaient pas à toutes les belles choses qu'on pouvait faire. Comme mon père... Je me rappelais alors des paroles que je venais de dire à Astrid tandis que je sombrais dans de douloureux souvenirs. C'était aussi la même chose pour moi : ce n'était que du passé.

Astrid avait les larmes aux yeux mais elle souriait. Pleurer de joie ? Elle regarda alors le ciel puis sa montre et se leva avant de me dire :

« Ichiro... Ça te dit un petit tour dans les airs? »
Je répondis du tac au tac avec des étoiles dans les yeux :

« YATA ! AVEC PLAISIR ! »

YATAAAAAAAA:

Je me rendis compte que je venais de hurler d'enthousiasme en bondissant mais il fallait bien dire que je n'avais pas osé lui demander si elle pouvait m'emmener dans le ciel... Et là, elle me le demandait ! C'était génial ! Voler, se sentir libre comme un oiseau avait toujours était un de mes rêves de gosse.

Pour ne pas paraître trop fou, je lui dis :

« Enfin si ça te gêne pas... Mais ça a l'air vraiment cool de savoir voler donc e-euh beh voilà...tu me dis où je dois m'accrocher et on y va quand tu veux... enfin tu m'as compris...»

Je me grattais nerveusement la joue avec mon index. Mon côté plus que gamin ressortait sans que je ne puisse rien faire mais je ne voulais pas qu'Astrid me prenne pour quelqu'un d'immature. Bien que j'essayais de me contrôler, je trépignais d'impatience de ressentir la sensation de planer...

YATA ! AVEC PLAISIR!

Je sursaute et tombe à la renverse. Punaise il m'a fait peur celui là. Il a bondi d'un coup. Je rigole. Ca me prends comme ça. J'explose de rire à ne plus en pouvoir. J'en ai encore les larmes aux yeux et mal au ventre. Je soupire. Il me fais rire mais pas dans le mauvais sens.

Enfin si ça te gêne pas... Mais ça a l'air vraiment cool de savoir voler donc e-euh beh voilà...tu me dis où je dois m'accrocher et on y va quand tu veux... enfin tu m'as compris..

Je me relève et le regarde dans les yeux. Le sourire toujours aux lèvres.

Pfiou, tu m'as fais peur! Rassure toi, je ne me moquais pas de toi c'est juste que j'ai été surprise par ta réaction. Ca me fais plaisir de voir que tu es si enthousiaste! J'avais peur que tu me prenne pour une folle aha! Bah je vais te porter t'aura juste à te tenir à mon cou ça marche?

Ne lui laissant pas le temps de répondre je l'attrape un bras sous le dos l'autre sous les genoux. Je prends mon élan et je m'envole. Allez c'est parti. Je bats des ailes et on s'élève haut dans les ciel. 10, 15, 20 mètres de hauteur. J'arrête de m'élever dans les airs. et me met en position statique. L'air caresse mon visage. J'adore cette sensation, elle est si revigorante! Je virevolte doucement au début afin de l'habituer à la douce sensation de voler. Quel bonheur! Bon allez on va augmenter le taux d'adrénaline dans le sang. D'un coup de descend en piquet et replie mes ailes. Je resserre alors ma prise sur Ichiro. Je ne le laisserai pas tomber. Je rougis légèrement. J'ai jamais été aussi proche physiquement d'une personne depuis longtemps. Sans compter le banquet bien entendu, là c'était une situation d'urgence. C'est bizarre comme sensation. Sentir la chaleur d'une autre personne...  On chute. A 5 mètres du sol, je déploie mes ailes nous freinant donc. Je profite de l'élan de notre chute pour remonter et je slalome rapidement. Puis je décide de ralentir et me prépare à atterrir sur la grosse branche d'arbre qui est quand même assez haute. On atterri. Je pose délicatement Ichiro sur la branche. Elle est assez large pour qu'on y reste assis tout les deux. On est assez haut donc faut faire gaffe.

Alors Ichiro t'a aimé ce petit tour? Ca va? J'ai pas été trop brusque? Je voulais que tu vois ce que c'était voler avec l'adrénaline que ça procure. J'espère ne pas t'avoir brusqué

Je souris délicatement et ressorti l'aigle de ma poche. Je ne peux m'empêcher de l'admirer c'est dingue. Tant de détails, c'est un travail d'orfèvre. Il m'intrigue et m'intéresse de plus en plus. Mais pourquoi? Qui es-tu Ichiro? Quelle est ton histoire? Ma curiosité va me jouer des tours je le sais mais j'aimerai tant savoir plus de choses sur lui...

Tu m'intéresse, non tu m'intrigue Ichiro. Il y a quelque chose chez toi qui m'intrigue mais je ne sais pas quoi... Et si tu me fais assez confiance, j'aimerai en savoir un peu plus sur toi. Si tu ne veux pas ce n'est pas grave.

Qu'est ce qu'il va me répondre? Va-t-il m'ignorer ou me répondre?

Astrid sursauta avant de me regarder perplexe et éclata de rire. Elle se moquait sûrement de moi... et cela dura longtemps. Puis elle me dit :

« Pfiou tu m'as fait peur ! Rassure toi, je ne moquais pas de toi, c'est juste que j'ai été surprise par ta réaction. Ça me fait plaisir de voir que tu es si enthousiaste ! J 'avais peur que tu me prennes pour une folle aha ! Bah je vais te porter, t'aura juste à te tenir à mon cou ça marche ? »

Ouf ! Au moins elle ne se moquait pas de moi. J’acquiesçai de la tête. J'allais lui répondre quand elle m'attrapa en prenant son élan et s'envola avec moi. On s'élève dans le ciel à je ne sais quelle altitude : j'étais trop en mode « WAAAAAAAAH » pour réfléchit à ça, incapable de faire autre chose que sourire niaisement  la bouche grande ouverte puis Astrid virevoltait. Bien que je n'étais pas très libre de mouvement sinon je m'écrasais au sol, je ressentais une sensation de flottement et de laisser-aller. Astrid resserra soudain sa prise sur moi avant de piquer au sol. On fendait l'air en deux, je sentais le vent passer sur mes joues. Je remarquai alors que je n'avais jamais été aussi proche d'une autre personne que ma propre mère et jamais dans un espace aussi grand. Je devins alors de nouveau rouge comme une tomate mais Astrid ne pouvait le remarquer. Elle mit ses ailes en biais pour ralentir et slaloma rapidement entre les arbres. Je vis alors un grand arbre. Astrid nous posa sur une grande branche assez haute. On s'assit dessus : elle était assez massive pour supporter notre poids, il fallait juste éviter de basculer. J'avais les cheveux tout décoiffés mais contrairement à d'habitude, ce n'était point des épis dû à mon lit mais le vent. Astrid me demanda alors :

« Alors Ichiro, t'as aimé ce petit tour ? Ca va ? J'ai pas été trop brusque ? Je voulais que tu vois ce que c'était de voler avec l'adrénaline que ça procure. J'espère ne pas t'avoir brusqué. »

Il était vrai que les sensations fortes n'avaient jamais été mon fort mais finalement, j'étais toujours en mode « WAAAAAAAAAH ». Je revoyais les moments où l'on avait piqué au sol... Je lui répondis :

« C-C'était juste... Waow... Génial... Tout ce que tu veux ! Mais waow... C'est vraiment super ! »

Astrid me sourit puis sortit l'aigle sculpté de sa poche et le regarda avant de me questionner :

« Tu m'intéresses, non... tu m'intrigues Ichiro. Il y a quelque chose chez toi qui m'intrigue lais je ne sais pas quoi... Et si tu me fais assez confiance, j'aimerais en savoir un peu plus sur toi. Si tu ne veux pas, ce n'est pas grave... »

J'attendais un peu une question comme ça, c'était normal et je lui avais demandé pour ses cicatrices, je me devais de lui répondre. Je me mis en tailleur le plus droit possible. J'avais le regard loin et gardait le silence un moment avant de savoir quoi répondre avant d'expliquer à Astrid en la regardant dans les yeux :

« Tu vois les paroles que je t'ai dites tout à l'heure, sur le passé et le futur... et bien ça me concerne aussi. Par exemple, je ne suis presque jamais aller à l'école, j'ai étudié chez moi avec des professeurs particuliers... Entre nous, cela explique aussi pourquoi je suis si peu à l'aise quand je dois sociabiliser. Ensuite je pourrai te parler de mon père... »

Je n'avais pas vraiment envie de parler de lui mais si je voulais respecter les paroles que j'avais dites je devais le raconter comme une histoire banal. Je fis un effort :

« Pour faire simple, mon père est un homme très puissant au Japon et dans certains endroits du monde et a une forte obsession pour l'argent... en plus c'est un homme égoïste et dégoûtant. Il a voulu utiliser mon pouvoir à des fins commerciales.... Il aurait été prêt à me vendre... Je l'aurai juré ! Et puis... il y a ma mère... C'était un mariage forcé... Mon père l-l-l'aa poussé à b-bout... il dégoûtait ma m-mère... elle... elle n'a pas pu... elle s'est....elle n'est plus là... »

Je me mis à pleurer à chaud de larmes. Je tremblotais. Je  n'étais pas prêt pour en parler... J'avais toujours été triste de penser à la m-mort de ma mère mais j'avais surtout beaucoup de colère et de rage. Pourquoi m'avait-elle abandonné ? Elle n'était pas assez forte ? Ou elle pensait que je ne valais la peine qu'elle vive... juste pour moi... J'avais complètement oublié Astrid. Je poussai un hurlement de rage et de désespoir en tapant du poing sur la branche. Qu'avais-je dit sur le passé, pensais-je ironiquement avant qu'un flot de souvenirs douloureux inondait ma tête. Je me foutais de à quoi je pouvais paraître devant Astrid à ce moment-là.

Maman, pourquoi tu es partie si tôt?

J'étais contente que ce petit tour dans les airs lui ait plut. Je le regardais attendant sa réponse. Il se mit en tailleur et il regardait au loin. A quoi penses-tu Ichiro? Que vas-tu me dire? Quelle est ton histoire?

Tu vois les paroles que je t'ai dites tout à l'heure, sur le passé et le futur... et bien ça me concerne aussi. Par exemple, je ne suis presque jamais aller à l'école, j'ai étudié chez moi avec des professeurs particuliers... Entre nous, cela explique aussi pourquoi je suis si peu à l'aise quand je dois sociabiliser. Ensuite je pourrai te parler de mon père...

Un problème social, cela expliquerai pourquoi il est tombé à la renverse quand j'ai voulu l'aider au banquet. Comme un animal qui est effrayé. Il faut lui montrer qu'il peut nous faire confiance. Qu'on peut être là pour lui, pour l'aider.

 Pour faire simple, mon père est un homme très puissant au Japon et dans certains endroits du monde et a une forte obsession pour l'argent... en plus c'est un homme égoïste et dégoûtant. Il a voulu utiliser mon pouvoir à des fins commerciales.... Il aurait été prêt à me vendre... Je l'aurai juré ! Et puis... il y a ma mère... C'était un mariage forcé... Mon père l-l-l'aa poussé à b-bout... il dégoûtait ma m-mère... elle... elle n'a pas pu... elle s'est....elle n'est plus là... 

Non...  Sa mère serait... morte? Quelle vie.... Et dire que je me plains de mes problèmes de harcèlement. Ca fout une claque dis donc. Le pauvre. Mince non ne pleure pas Ichiro. Mais je ne peux t'empêcher de pleurer. Il frappe une branche et crie. Mon pauvre, tant de colère et de rage tout ça à cause d'un personne...
Je ne peux pas le laisser comme ça. D'un coup je le prends dans mes bras et lui fais un gros calin!

Pleure Ichiro. Laisse couler ces larmes. Tu verras ça ira mieux après. Comme tu l'as dis il faut aller de l'avant sans toutefois oublier les choses qui t'ont forgés, qui ont fait de toi la personne que tu es. J'ai compris ce qui est arrivé à ta mère et sache que c'est injuste. Je ne te connais que depuis pas longtemps et pourtant je sais qu'une personne comme toi n'a pas à endurer de telles choses certains cons te diront "la vie est injuste".  Tu est en colère Ichiro je le vois je le sens. Il faut que tu garde cette rage. surpasse toi. Utilise la et honore la mémoire de ta mère. Elle n'est peut être plus ici mais elle est toujours là.

Je pointais alors du doigt l'endroit où se trouvait son cœur.

Les hommes comme ton père sont des personnes qui pensent et agissent avec ça. Je touchais sa tempe. Toi tu n'es pas de ces gens; Toi tu penses et agis avec ça. Je pointais de nouveau son torse. Ne le laisse pas te pourrir la vie. Mais n'oublie pas non plus qu'il reste ton père et que tu ne pourra pas le renier. Il est un membre de ta famille que ce soit le pire connard au monde ou l'homme le plus gentil du monde il reste ton père et ça tu n'y peux rien. Va de l'avant et utilise cette rage et cette force pour progresser. Tu es fort Ichiro ne l'oublie pas. Je suis sûre que ton père n'a pas su voir ça. Mais tu dois lui montrer le contraire. Montre le à ta mère. Montre le à toi même.

Je pense qu'il faudrait que je sois plus qu'honnête avec lui. Cette personne souffre. Comme tout le monde. Chacun à ses problèmes et ses bons moments. Je soupirai alors. Allez c'est parti.

Ecoute Ichiro, comme ta mère j'ai voulu... J'ai voulu mettre fin à mes jours. J'ai été harcelée, et on m'a poussée à bout. J'ai voulu sauter et mettre fin à cette souffrance. Mais visiblement le destin en a décidé autrement. Je touchais alors une de mes ailes. J'ai d'abords maudit la vie. Prolonger cette souffrance, mais pourquoi? C'est ce que je me suis dis. Mais je suis arrivée ici et j'ai compris. Il ne faut pas abandonner. C'est facile à dire, j'ai moi même du mal à me convaincre mais comme tu l'as dis, il faut aller de l'avant. Sache que je serai là pour toi si tu as besoin.

Sur ce long discours, je le libérais de mon étreinte; Je pense qu'il en avait besoin après, je me trompe peut être mais j'avais l'impression. Je soupirai alors, soulagée. Je regardais Ichiro, les larmes aux yeux. Est ce que j'arriverai à l'aider? Non plutôt est ce qu'il me laissera l'aider? Je n'ai pas le choix je vais devoir lui faire confiance. Mais là, j'avoue que ce n'est pas ma principale préoccupation.

Astrid me regardait tristement quand soudain elle me prit dans ses bras et me dit :

« Pleure Ichiro. Laisse couler ces larmes. Tu verras ça ira mieux après. Comme tu l'as dis il faut aller de l'avant sans toutefois oublier les choses qui t'ont forgés, qui ont fait de toi la personne que tu es. J'ai compris ce qui est arrivé à ta mère et sache que c'est injuste. »

J'appuyais ma tête sur son épaule en l'écoutant et calmant mes larmes comme un petit enfant. Au fond c'était peut-être ce que j'étais... Je croyais avoir changer mais non...Je reniflais et commençais à me calmer :

«  Je ne te connais que depuis pas longtemps et pourtant je sais qu'une personne comme toi n'a pas à endurer de telles choses certains cons te diront "la vie est injuste".  Tu es en colère Ichiro je le vois je le sens. Il faut que tu garde cette rage. surpasse toi. Utilise la et honore la mémoire de ta mère. Elle n'est peut être plus ici mais elle est toujours là. »

Astrid pointait mon cœur. Ses paroles me rappelèrent alors d'un film... Hakuna matata... Si le monde te persécute tu te dois de persécuter le monde... Les bons souvenirs avec ma mère étaient obstrués par les mauvais et la douleur ressortait dès que j'y pensais...

« Les hommes comme ton père sont des personnes qui pensent et agissent avec ça. »

Astrid toqua sur ma tête.

« Toi tu n'es pas de ces gens; Toi tu penses et agis avec ça. »

Elle pointait mon torse... C'était bien la différence. Toutes mes émotions étaient ma force mais ça faisait mal... Des larmes roulèrent de nouveau sur mes joues.

« Ne le laisse pas te pourrir la vie. Mais n'oublie pas non plus qu'il reste ton père et que tu ne pourra pas le renier. Il est un membre de ta famille que ce soit le pire connard au monde ou l'homme le plus gentil du monde il reste ton père et ça tu n'y peux rien. Va de l'avant et utilise cette rage et cette force pour progresser. Tu es fort Ichiro ne l'oublie pas. Je suis sûre que ton père n'a pas su voir ça. Mais tu dois lui montrer le contraire. Montre le à ta mère. Montre le à toi même. »

J'écoutais, non, je buvais les paroles d'Astrid. J'étais bien dans ses bras...Je remarquais alors qu'elle était une sorte de motivation pour moi. C'était pour suivre son exemple que j'étais venu m'entraîner aujourd'hui... Astrid soupira. Je levai les yeux vers elle. Elle me dit :

« Écoute Ichiro, comme ta mère j'ai voulu... J'ai voulu mettre fin à mes jours. J'ai été harcelée, et on m'a poussée à bout. J'ai voulu sauter et mettre fin à cette souffrance. Mais visiblement le destin en a décidé autrement.J'ai d'abord maudit la vie. Prolonger cette souffrance, mais pourquoi? C'est ce que je me suis dit. Mais je suis arrivée ici et j'ai compris. Il ne faut pas abandonner. C'est facile à dire, j'ai moi même du mal à me convaincre mais comme tu l'as dis, il faut aller de l'avant. Sache que je serai là pour toi si tu as besoin. »

C'était donc ça... elle n'a pas non plus eu une vie facile, comme beaucoup d'élèves de Tsuki d'ailleurs. Mais notre différence était notre force ! Je recommençais à me faire des films. Je savais maintenant que je pouvais sincèrement compter sur Astrid. Elle me libéra de son étreinte et me regardai les larmes aux yeux.

Tout à coup, je la trouvais incroyablement belle, ses traits fins, ses ailes magnifiques, ses courbes gracieuses, ses jolis cheveux, ses grands yeux... On aurait dit un ange. C'était une drôle de sensation, c'était la troisième fois que je la contemplais de la sorte mais dans l'émotion je lui dis quelque chose que je pourrais amèrement regretter :
« Astrid... Je... Je crois... quue.. je …. »  

A ce moment-là, je me sentis basculer en arrière. J'avais commencé à me balancer comme à mon habitude. Je commençais à tomber de la branche. Je fermai alors les yeux. Le temps s'arrêta. Je dessinai dans mon esprit une grande prise. Je touchai le tronc de mes deux mains et me rattrapa à la prise rapidement créé. Je n'avais jamais fait de création aussi vite... Je n'avais presque pas réfléchi. Je me retrouvais pendu un mètre en dessous de la branche où j'étais cinq secondes plus tôt. Je dis alors à Astrid :

« Tu peux me repêcher s'il te plaît ? »

Heureusement que cet événement était arrivé, j'ai failli parler trop vite et je l'aurai sûrement regretter...

Je regardais Ichiro en pensant à ce que m'avait dis ce dernier. Une mère décédée, un père égoïste, une vie difficile. Ca en fait des trucs à avaler en une après midi. Quelle claque ça fout dans la tronche. Sa voix m'interrompit et me fit revenir sur terre.

 Astrid... Je... Je crois... quue.. je …. 

Tu crois quoi Ichiro? Que penses-tu? Tu as besoin de mon aide? Tu n'en veux pas? Que veux-tu? Qu'attends-tu de moi? Trop de questions. Tellement de questions que je remarquais même pas qu'Ichiro chutait en arrière. Mon cœur ne fit qu'un tour. Non! ne tombe pas! Pas toi! Ichiro! La seconde d'après je hurlais tout en commençant à sauter pour le rattraper:

ICHIRO!

Je descendais en piqué quand je remarquait qu'il s'était accroché à une prise sur un arbre. Vite je remontais alors et l'entendis me demander.

Tu peux me repêcher s'il te plaît ?

Bien sûr que je vais te repêcher, je vais pas te laisser ici! Bouge pas je suis là.

Je me positionnais alors derrière lui et mis mes bras sous ses aisselles. Je le soulevais jusqu'à la branche et le reposais délicatement. Je m'asseyais à côté de lui et mis mes idées au clair dans ma tête. Cette peur, j'ai jamais eu aussi peur pour quelqu'un... Peut-être parce que c'est mon seul ami ici? Ou peut être que c'est autre chose... Non! je ne préfère pas y penser. Enfin... La respiration haletante, le cœur battant et les larmes aux yeux je regardais Ichiro.

Ichiro, tu-tu m'as fais tellement peur.

L'anxiété et le stress étaient très présents dans ma voix. Merde, est ce qu'il l'a remarqué? Il va se faire des idées. Que va-t-il penser? Je suis si confuse...

Est ce que tu vas bien? Bon réflexe au passage.

Je souriais tant bien que mal, me remettant de mes émotions. Je rougissais à cause d'une pensée qui me traversait l'esprit. Est-ce que je ressens plus que de l'amitié pour lui... Je ne sais pas c'est trop tôt! Je ne peux pas dire. On ne peut pas dire dès la première rencontre avec une personne nan? J'étais en train de débattre contre moi même et cette situation me mettais mal à l'aise. Qu'est ce qu'il pense de moi la en ce moment?

Astrid arriva avec ses ailes et me dit :

« Bien sûr que je vais te repêcher, je vais pas te laisser ici! Bouge pas je suis là. »

Elle me remit sur la grosse branche. Elle semblait en stress total et avait toujours les larmes aux yeux. Elle soupira :

« Ichiro, tu-tu m'as fais tellement peur. »


Elle avait la voix carrément tremblotante plus que moi les premiers jours dans cette académie. Était-elle dans cet état car elle tenait à moi plus que je le pensais ou peut-être était-ce qu'on s'était dit tout à l'heure... Elle souriait et me dit :

« Est-ce que tu vas bien ? Bon réflexe au passage. »

Je voulais dire merci mais rien ne sortait de ma bouche. Je pensais à autre chose et cela me bloquait totalement. Je restais le regard fixait sur le visage d'Astrid. Ça recommençait ! Arrête ça ! Elle va te prendre pour un psychopathe. C'était trop dur de résister. J'avais une émotion que je n'avais ressenti avant... Faute à mon enfance isolée des autres enfants sûrement. Tout me plaisait chez Astrid... Ce pouvait être une super amie. Mais je crois... je crois que je t'aime Astrid... J'aurai voulu dire ça mais on ne peut pas partir sur une relation comme ça sur un coup de tête je pense.
Heureusement que la chute m'avait arrêté dans ma phrase c'était peut-être mieux comme ça. J'étais tout rouge suite à mes réflexions. Je fis un effort et secouai la tête. J'allais lui poser d'autres questions et apprendre à mieux la connaître, ses loisirs, ce qu'elle aime etc. J'ouvris la bouche :

« Astrid ? Tu m'aimes ? »

HEIN ? QUOI ? MAIS JE VOULAIS PAS DIRE CA ? Je devins plus que rouge. C'était la panique à bord... Qu'est-ce qui m'a pris de dire ça bordel... J'essayai de me rattraper :

« Enfin qu'est-ce que tu aimes je voulais dire...par exemple tes hobbys etc ? »

Je me frottai l'arrière de la tête nerveusement. J'espère qu'elle n'aurait rien entendu...

Perdue dans mes pensées, je regardais Ichiro. Il restait là bouche bée. Mais qu'est ce qu'il a? Est ce que c'est en rapport avec le ton de ma voix? Je suis vraiment perturbée la.... Que faire? Que dire? Pff ça commence à devenir compliqué là... Faudrait que je trouve un truc pour briser ce malaise. Je ne faisais que penser à ça. Mais moi? Qu'est ce que je sens? Bah ça pourrait être un super ami et surtout il ne faut surtout pas tirer de conclusions hâtives... Inspire, expire... Calme toi. Analyse la situation et ne tire pas de conclusions trop rapidement... La voix d'Ichiro me fit revenir sur terre. Malheureusement j'avais pas entendu. Ca m'apprendra à être dans la lune. Il ajouta autre chose, cette fois j'ai entendu.

Enfin qu'est-ce que tu aimes je voulais dire...par exemple tes hobbys etc ?

Il était devenu rouge comme une tomate...Mais pourquoi? Enfin je veux dire j'ai fait un truc de mal? Y a un truc derrière moi? Une araignée? Pitié pas çaaaaaaa. Je ne comprends pas trop là... Bon faut que je réponde là la situation est déjà suffisamment gênante comme ça.

Euh j'aime bien le sport, manger et j'adore les oiseaux! Et toi? Désolé j'ai pas entendu ce que tu m'as dis toute à l'heure, j'étais dans la lune...

Je souriais bêtement en espérant mettre fin à ce malaise. Mais qu'est ce qu'il m'a dis bon sang? Ce soir il faudra que je mette les choses au clair dans ma tête, je sais plus ou j'en suis... En soit j'aime bien Ichiro, vraiment, il est choupi comme tout, il est gentil. Bref tout pour plaire! Si ça ce trouve y a plus que de l'amitié mais je suis tellement confuse en ce moment que je ne sais pas. Raaah mais pourquoi ça me prends autant la tête?! J'ai jamais été autant confuse à cause d'une personne. Mais pourquoi? J'ai envie de m'en arracher les cheveux. Je regardais Ichiro. Qu'est ce qui m'arrive?

Astrid pencha la tête. Mince ! Je suis cuit... Elle me répondit alors :

« Euh j'aime bien le sport, manger et j'adore les oiseaux! Et toi? Désolé j'ai pas entendu ce que tu m'as dis toute à l'heure, j'étais dans la lune... »

Ouf elle n'avait rien entendu... Elle me regardait bizarrement, elle avait dû remarquer que j'étais tout rouge. J'étais soulagé qu'elle n'aie rien entendu mais un peu triste car j'aurais voulu mettre les choses au clair. Un malaise s'installait entre nous et je ne voulais pas qu'il y a une quelconque gêne entre Astrid et moi. Mais je ne pouvais pas répété ce que j'avais comme ça... Je dis alors :

« Euh nan rien ce n'est pas important. Ça l'est peut-être en fait. ... ce que j'aime ? J'ai toujours été passionné par la technologie... mais je remarque que je suis devant des choses plus importantes, comme se faire des amis ou même prendre soin de son corps, en faisant du sport par exemple. Donc on va dire qu'en ce moment j'aime découvrir tout et n'importe quoi. »

Pendant que je parlais j'avais un tourbillon de questions dans ma tête : ce sentiment que j'éprouvais était-il de l'amour ou tout simplement de l'amitié ? C'était trop tôt ? C'était réciproque ? Devais-je lui dire ? Je ne savais pas du tout. Il fallait qu'on fasse quelque chose pour briser le voile de gêne. Je proposai donc à Astrid :

« Tu aimes faire du sport... Tu veux qu'on fasse quelque chose ? J'essaie de me reprendre en main tu vois donc je suis pas très... enfin pas du tout en forme mais je dois me faire violence ! Donc tu as une idée ce qu'on pourrait faire ? »

J'avais beau essayé de penser à autre chose les mêmes questions revenaient sans cesse dans ma tête.
J'étais bien sur cette branche avec elle... Mais peut-être fallait-il attendre ? Je n'en savais rien.[/color]

Euh nan rien ce n'est pas important. Ce que j'aime ? J'ai toujours été passionné par la technologie... mais je remarque que je suis devant des choses plus importantes, comme se faire des amis ou même prendre soin de son corps, en faisant du sport par exemple. Donc on va dire qu'en ce moment j'aime découvrir tout et n'importe quoi. 

Ce n'est pas important? Donc ça l'est forcément. Sinon pourquoi t'aurais rougi? Y a un truc. Je le sens. Vraiment. Je le regarde droit dans les yeux sans pour autant être froide ou malveillante. Est ce que t'as dis un truc que tu voulais pas dire? Es-tu rassuré par le fait que je ne sache pas de quoi il s'agit? J'aimerais lui dire tout ça mais ça ruinerai tout. Je veux dire j'ai pas envie de passer pour la psycho/parano du coin. Pourtant, une partie de moi voudrait savoir... Mais faut que je me contrôle. Je vais mener mon enquête. Désormais je serai plus réceptive, plus attentive au moindre détails... Sans pour autant devenir une psychopathe hein! Qu'est ce qui se passe? J'en ai marre je ne comprends rien de rien.... Je suis pas stupide non loin de là. C'est juste que j'ai jamais été face à une situation semblable à celle là. Moi qui m'étais jurée que jamais je ne ferai confiance à quelqu'un et je me retrouve les bras à découverts... Non je ne regrette pas... Mais je sais pas je suis mal à l'aise et ce malaise me gave. Vraiment. Qu'est ce qui cloche chez moi? Une fois encore, la voix d'Ichiro me ramenait sur Terre.

 Tu aimes faire du sport... Tu veux qu'on fasse quelque chose ? J'essaie de me reprendre en main tu vois donc je suis pas très... enfin pas du tout en forme mais je dois me faire violence ! Donc tu as une idée ce qu'on pourrait faire ?

Une idée? Hum oui peut être mais c'est risqué. Non pas pour moi mais pour Ichiro oui. Je regarde ma montre: il me reste 2 minutes. On a vraiment pas passé beaucoup de temps là haut, contrairement à ce que j'ai ressentis. J'inspecte vite fait la zone. On est pas haut et y a beaucoup de branches dans notre arbre. Trois options: soit j'essaye de me "détransformer" et on descend de l'arbre. il me restera 2 minutes de vol en cas de soucis. Deuxième option: Je le descend en bas et on fait du sport. Troisième option je me laisse m'épuiser et on attend 1 heure avant que je le redescende. Mais dans ce cas, le malaise entre nous risque d'être de plus en plus important. Je vais tenter quelque chose. Je n'ai jamais réussi à rentrer mes ailes. Le seul moyen  que j'avais trouvé pour redevenir humaine était d'attendre mon épuisement puisque je ne savais pas ranger mes atouts animals. Comment est ce que je faisais pour faire apparaître mes ailes? C'était simple je pensais fort à un aigle à la sensation de voler...
Et si je faisais le contraire pour redevenir humaine? Je fermais alors les yeux et me focalisais sur mon corps humain. Une image de moi même me revint en tête. Une photo prise par ma mère avant mon départ. Je suis de profil. Génial! Ca sera plus simple je suppose! Pendant de longues secondes je me concentre sur la sensation de marcher, la photo, des souvenirs... Et là ça arrive. Je ressens une forte chaleur dans le dos suivie d'une douleur semblable à celle de l'apparition de mes atouts. Je serre les dents. Même si c'est devenu habituel, ça reste douloureux. Je serre les poings, j'y suis presque. Puis la douleur s'estompe, lentement. J'ouvre mes yeux. Mes ailes ne sont plus là. Je souris. J'ai réussi! Qui aurait cru que ce serait aussi simple? Pas moi haha! Je m'étais imaginé tant de trucs. Mais comme d'habitude, mes ailes on dût disparaître dans un nuage de plumes. J'en ai plein la tronche. Dans les cheveux, sur les épaules, sur mes bras.... Ah bah c'est pas trop tôt!

Je regardais Ichiro les yeux pétillants.:

T'as vu ça?! J'ai réussi! J'ai rangé mes ailes! Avant j'y arrivais pas!

Je remarquais alors une plume coincée dans les cheveux de Ichiro. Je la retirai donc délicatement. Merde, la gaaaaaaaaffe! Malaise 2- Astrid 0. Je me sentais rougir à vu d'œil. Ce geste, retirer les trucs des cheveux comme ça, c'est un truc qu'on fait quand on est amoureux! Il va imaginer des choses! Tu recommences Astrid, tu paniques. Mince, mince... Vite mettre fin à ce malaise, à ce blanc vite... Mon cœur bat chamade et mon cerveau fonctionne à toute allure. Je souris alors et lui dis en lui donnant la plume:

Tiens t'avais ça dans les cheveux! Alors comme ça tu veux faire du sport? Bah alors t'as le choix: soit tu me suis et on descends de l'arbre en escaladant (rassures-toi c'est pas trop dangereux et on est pas haut, au pire je te rattrape il me reste quelques minutes de transformation que je conserve au cas où) soit je te descend avec mes ailes et on voit en bas. Alors tu choisis quoi?

Je me demande qu'est ce qui va le plus l'intéresser... Perso j'aime bien tout les types de sport et l'escalade je maitrise assez puisque mon père est ornithologue, je partais souvent avec lui en observation et évidemment c'est moi qui repérais les nids.

En tout cas, y a un malaise entre Ichiro et moi et ça, c'est problématique. Comment construire une amitié durable sur une base de malaise? Après je suis pas pro en amitié, loin de là. Mais pour moi c'est logique... Mais si ça se trouve j'éprouve plus que de l'amitié... Je ne suis pas sûre... On se connaît tellement peu... Connaître l'histoire d'une personne est utile mais connaître la personne elle même est necessaire... Qu'est ce que je ressens?

Astrid resta pensive un petit moment puis elle ferma les yeux et pouf ses ailes disparurent dans une nuage de plume comme par magie ! Elle se tourna vers moi toute contente :

« T'as vu ça?! J'ai réussi! J'ai rangé mes ailes! Avant j'y arrivais pas! »

J'allais la féliciter quand Astrid s'approcha de moi. Très près de moi je rougissais. Elle leva la main sur mes cheveux. Que faisait-elle?! Elle retira une plume que je n'avais pas senti avant de m'expliquer :

« Tiens t'avais ça dans les cheveux! »

Elle rougissait à vue d’œil. Elle revint sur la question de ce qu'on allait faire :

« Alors comme ça tu veux faire du sport? Bah alors t'as le choix: soit tu me suis et on descends de l'arbre en escaladant (rassures-toi c'est pas trop dangereux et on est pas haut, au pire je te rattrape il me reste quelques minutes de transformation que je conserve au cas où) soit je te descend avec mes ailes et on voit en bas. Alors tu choisis quoi? »

Elle attendait en souriant. J'eus alors un éclair de défi et de malice. Je regardai mes mains. Je voulais aussi tester quelque chose. Je lui répondis :

« Mmh... le premier arrivé en bas a gagné !  Gooo !»

Moi prendre des risques? Cette académie me changeait vraiment. Je me lance alors dans la descente. J'agrippe la grosse branche avec les deux mains et atterris sur une branche un peu plus bas. Je pense alors à utiliser mon pouvoir pour me faire des prises faciles mais ce serait tricher. Je rajoute alors :

« Pas le droit aux pouvoirs hein !? »

L'agilité était mon point fort pas la force. J'avais peut-être une chance contre Astrid...

Mmh... le premier arrivé en bas a gagné! Gooo! Il ajoute ensuite Pas le droit aux pouvoirs hein !?

Bien sûr!

Bon bah let's go!  J'inspire et inspecte vite fait la zone Ok j'aperçois une branche en dessous de moi. Je saute et me rattrape à la branche sur laquelle on était assis avec mes mains. Je me balance et saute. Pour atterrir, je plie mes genoux. Une autre branche plus basse est devant moi je ne réfléchis pas et je saute, je me rattrape grâce à mes mains et me balance vers l'avant. Je lâche et me retrouve dans les airs quelques secondes. Je me réceptionne sur une autre branche cette fois-ci avec mes jambes. Je fléchis mes jambes pour amortir la chute. On est à 2 mètres du sol. Je vais tenter un truc. Pendant des années je me suis entrainée à sauter de haut. Y a personne en dessous. Je saute. Je vois le sol se rapprocher de mes pieds plus qu'un mètre, un peu moins. Collision. Mes pieds touchent le sol et mes genoux se plient à cause du choc c'est normal. Dans la foulée, je me sert de l'élan pour faire une roulade tout en mettant mon épaule droite en avant pour que cette dernière encaisse le coup. Ferme les yeux et rentre la tête. Je m'execute. Je roule pendant quelques brève secondes mais pour moi, cela parait durer
plusieurs minutes Puis, ma tête se retrouve en haut et mes fesses au sol. J'utilise mes talons pour arrêter ma roulade.

Pfiou, j'en ai le tournis. J'ai pas mis beaucoup de temps, genre 5 minutes minimum plus ou moins. Et puis cet arbre était simple à escalader sans me vanter hein.  Je dois avoir de l'herbe plein les cheveux. J'époussette mes épaules et me relève. Je m'essuie rapidement. Mes genoux sont noirs à cause de la terre mais c'est pas grave j'ai réussi mon atterrissage! Yesss! Merci papa... Je dois être toute décoiffée et pleine de terre  mais c'est pas grave j'men fous d'être belle, de toutes façons je le suis pas et je suis pas comme toutes ces filles qui se la pète et tout.  "Et nianiania j'ai mis mon beau vernis et nianiania t'as vu ma nouvelle robe?".  Pouah j'espère que je serai jamais comme ça pitié... Je déteste ce genre de fille...

Je me retourne. Est ce qu'Ichiro a fait mieux que moi?

Astrid prenait déjà de l'avance sur moi. Je voyais sa silhouette bondir de branche en branche. Elle amortissait beaucoup mieux les chocs que moi. Je prenais trop de temps à rebondir et je n'avais pas une bonne détente. Je  décidais de sauter plus loin et descendre plus vite en esquivant quelques branches. Mes cheveux étaient en pétard (ça ne changeait pas de d'habitude) mais décoré d'une multitudes de feuilles et petites branches. Je ne pouvais m'empêcher de regarder la silhouette d'Astrid. Il fallait que je me concentre sur ma propre descente ! Je regardais alors sous moi mais il était trop tard je m'appuyais sur une branche beaucoup trop fine qui cassa sous mon poids plume. Je me pris alors une branche dans la figure puis une dans le ventre qui me stoppa dans ma chute. Je n'avais pas eu trop mal. J'étais à deux mètres du sol, j'y étais presque !

J'allais sauté quand Astrid atterrit la première. Elle avait gagné... Je voulus m'appuyer sur le tronc pour une descente rapide et sûre mais mon pied glissa du tronc et je tombai de nouveau... mais cette fois pas de branche pour me rattraper seulement Astrid... Astrid ? Elle était juste en dessous ! Je fis un facepalm mental pour ma connerie juste avant de tomber sur Astrid. Je lui dis :

« Euh... Désolé j'ai glissé... Bien joué à toi ! Tu m'as battu à plat de couture... »


Je m'aperçus alors que j'écrasais totalement Astrid. On était beaucoup trop proche l'un de l'autre à ce moment là. Je rougissais (encore une fois). Pourquoi quoique l'on faisait la gêne revenait toujours plus puissante... je m'excusais (encore une fois) :

« Vraiment désolé de d'être tombé dessus... »

Je me dégageais de notre situation plus que douteuse (encore une fois!). On s'entendait pourtant bien ! Alors pourquoi tant de gêne entre nous ? Chaque minute qui passait et l'on se connaissait de mieux en mieux. Devais-je lui dire qu'elle me plaisait et qu'elle était la première personne à me faire cet effet ? C'était trop tôt ? Toutes ces questions revenaient dans mon esprit (encore une fois).

J'ai l'impression qu'on tourne autour du pot...