Cette fois c'est fini... [PV Rim]

Comme vous devez vous y attendre, Okura et moi sommes séparés. C'est assez soudain oui, mais il y avait des signes qui ne trompaient pas. Il ne m'embrassait plus, il me donnait presque plus de nouvelles, il ne venait plus à la salle de musique, du moins quand moi, j'y étais. C'est comme ci, il m'évitait. Comme ci, il ne voulait plus de moi. Et mes soupçons se révélèrent vrais. Il y a deux jours, il m'a annoncé qu'il me quittait. Il n'a pas cherché à plus développé il a juste dit "On arrête là..." il me laissa alors telle une pauvre merde, sans même de justifier.

Tu disais m'aimer, que j'étais la personne la plus importante pour toi... Menteur ! Depuis je passe souvent mes journées à déprimée. Vous allez me dire "Ce n'est qu'une histoire bidon, ça passera !" Vous avez surement raison, mais je ne peux m’empêcher d'être triste..

Ce matin, je me retrouve seule dans le salon saphir. Je bois un café en écoutant de la musique. Et non, je n'écoute de musiques qui te donnent envie de te pendre ! Je ne suis pas aussi dépressive. J'aborde une expression vide, sans sentiments, tout en continuant de boire mon café.

Passant dans le salon Saphir en béquilles, grâce à mon tout nouveau plâtre qui habillait désormais ma cheville droite, je faisais de mon mieux pour conserver un semblant de dignité tout en trébuchant partout. Ma cheville cassée, je ne pouvais plus faire grand chose. J’essayais donc de trouver quelques livres à la bibliothèque du Salon, et pour cela il me fallait atteindre les étagères.

En passant devant les fauteuils, je vis une jolie jeune fille, brune aux yeux bleus, qui buvait un café en écoutant de la musique. Son beau visage était cependant inexpressif, ce qui nuisait irrémédiablement à son charme. Et même si j’avais envie de l’aider, de faire naître un sourire sur son visage, elle n’accepterait sûrement pas l’aide d’une inconnue, alors autant prendre ce pour quoi j’étais venue et m’en aller.

Je fis mon choix parmi les livres : Le Journal d’une femme de chambre d’Octave Mirbeau et Le Rose et le Vert de Stendhal : de la bonne lecture qui me ferait plaisir. Mais en tentant de prendre mes nouveaux compagnons, je trébuchai, faisant tomber les livres et moi avec, dans un bruit fracassant. La discrétion n’était pas mon point fort avec ces horreurs de métal. Je détestais ce plâtre, franchement quelle idée ! Et pendant que je maudissais la famille de l’inventeur des béquilles jusqu’à la treizième génération, je tentais de me relever sans grand succès. Quel boulet. Ma seule issue serait de demander un peu d’aide à la jeune fille...si elle était assez charitable pour m’aider. En espérant que je ne la dérangeais pas trop, je me retournai vers elle pour tenter de me faire entendre :

“Excuse-moi ! Je suis tombée...tu peux m’aider ?”

Je n’avais aucun souci à demander l’aide des autres, mais je prenais sur moi, je n’aimais pas trop devoir parler avec les autres : ces années d’isolement ne m’avaient pas aidée côté social et j’avais toujours peur de faire un faux pas. Espérant qu’elle accepterait, je lui adressai un petit sourire gêné.

Je ne sais pas quoi faire. J'ai l'impression de ne plus rien faire de mes journées. En fait, je crois que c'est ce qui se passe. Je n'ai même plus la force, ni l'envie de danser. Je suis vraiment au plus bas. Je pensais pas être dans cet état un jour... J'entends des gens passer à côté de moi, mais je n'y prête pas attention. Du moins jusqu'à ce que j'entende un bruit, me faisant sursauter malgré la musique dans mes oreilles. Je redresse la tête, et remarque une jeune fille à terre. Mais... elle est blesser en plus !

"Excuse-moi ! Je suis tombée...tu peux m’aider ?”

Je me lève aussitôt. J'arrive auprès d'elle, me baisse et demande tout en commençant à la redresser :

-Est-ce que ça va ?! Tu ne t'ai pas fais mal ?!

Je l'aide à se redresser, l'emmenant au canapé où je m'étais assise. Je l'assois délicatement, avant de faire un autre voyage mais cette fois ci avec ses béquilles, ainsi que ses livres.