It's Time !!! [PV Tori & Marco]

C'est tellement frais... J'ai pas envie de bouger.

*Ding !*

Hein ?... Sans ouvrir les yeux et à contrecœur, je tends paresseusement la main pour attraper mon téléphone, mais ne trouve pas la table de chevet. J'ouvre donc les yeux, puis relève la tête pour comprendre comment ça se fait et découvre qu'en fait, je ne suis pas dans mon lit, mais juste à côté... sur le plancher. Wow, j'avais pas souvenir que mon sommeil était aussi agité... Du coup, je me mets en position assise au milieu de ma couette disposée n'importe comment au sol et prends mon portable. J'ai reçu un message :

Marco a écrit:Je vais dans le jardin pour voir s'il n'y a pas un peu d'ombre... À moins que tu veuilles bien m'en fournir un peu? ^w^

Sur le coup, je souris de façon niaise à mon écran, peut-être parce que je ne suis pas totalement réveillée, puis pour la même raison, je réponds :

Tori a écrit:J'ai aucun problème avec ça x)

En fait, je considère le message comme une invitation à le rejoindre. Je ne vois d'ailleurs pas de quoi d'autre il pourrait s'agir, sinon. Je repose mon appareil électronique là où il était et en me massant le visage avec les mains, j'essaie de me souvenir de ce que je fais par terre. Ne trouvant pas, j'entreprends de refaire mon lit et c'est après l'effort que je comprends. J'ai eu chaud au cours de la nuit et le sol était plus frais, alors je m'en suis rapprochée. Je trouve ça tout de même drôle qu'aucune autre fille de la chambre ne m'ait réveillé entre temps. Elles voient leur colocataire qui dort à même le plancher et ne se posent pas de question. D'un autre côté, on évite habituellement de déranger quelqu'un qui dort... Quoiqu'il en soit, je revêts simplement un débardeur noir, des shorts couleur crème et mes Converses Chuck Taylor bleues, plus particulièrement de teinte blue cyan space. C'est plus fort que moi, j'adore ce nom de couleur. Dernier détail, je passe mon amulette ornée d'une obsidienne par-dessus mon débardeur, parce qu'il m'arrive d'oublier de le faire, du coup, parfois, je veux inconsciemment jouer avec, mais comme ma main me la rencontre pas, je suis parcourue par un frisson durant quelques instants, avant que je ne songe ensuite au fait qu'elle soit probablement sous mon chandail et qu'elle n'a pas disparu.

Entre l'intérieur et l'extérieur, je sens une variation de température assez importante. Le soleil tape fort. Gosh, je me croirais au Québec ! Il me semble que, d'habitude, le climat au Royaume-Uni est plus doux que celui du Québec, hiver comme été, mais là, c'est la canicule ! Je réalise peu après que j'ai fait une bêtise. Ah, brillant ! Je me suis habillée en noir en plus. Heureusement que je suis blonde...

Après quelques minutes de recherche dans les jardins, je finis par tomber sur mon compagnon, ou plutôt, je l'aperçois de loin. Il s'approche d'une cabane de jardin et passe la tête à l'intérieur. Curieuse, je m'approche doucement, le plus silencieusement et doucement possible, oui ce sont des pléonasmes. Je m'arrête à quelques pas de lui et en détaillant la cabane, je remarque... Eh ? Est-ce que c'est de la givre dans la fenêtre ?... C'est quoi, un congélateur déguisé en cabanon ? Cependant, je ne m'attarde pas trop sur la petite battisse pour éviter de gâcher l'effet de surprise. Je joins mes mains ensemble et pointe mes index vers Marco de dos en lançant :

- Freeze ! Police !

Ouais, " freeze ", on peut dire que c'est approprié !

- Haha, ça... freeze le ridicule.

Oh ! Belle réplique ! Je ris à mon tour.

- Héhéhé... C'est...

Je m'interromps en apercevant dans l'embrasure de la porte un jeune homme à la chevelure blanche. Il semble surveiller quelque chose autre que nous.

-Personne d'autre sait que je suis ici ? Vous êtes seuls on est d'accord ?

Ça sent légèrement la paranoïa, non ? Je baisse mes bras qui étaient encore rivés vers Marco et hausse distraitement les épaules en jetant un coup d'œil par en-arrière. Lorsque je me retourne vers la cabane, j'ai à peine le temps de voir mon compagnon se faire entraîner à l'intérieur que mon tour vient lui aussi. Dans l'élan, je perds l'équilibre et me retrouve sur le plancher de la cabane. Avant que je n'ai eu le temps de me relever, je vois la quantité de lumière diminuer d'un coup et, bien que j'y fasse dos, je devine que la porte de la cabane a été refermée. Bon, j'avoue, le bruit qu'elle fait en se fermant aussi m'a mis la puce à l'oreille. Quoiqu'il en soit, je ne m'énerve pas tout de suite face cette situation inusitée. Je me pose des questions bien banales, sans plus. Du coup, je prends le temps de me relever et de m'épousseter, pendant que le garçon, lui, semble remarquer qu'il a des progrès à faire s'il veut devenir discret.

-Ah... ok... je comprend mieux ce qui m'a trahis maintenant..

J'ai envie de lui dire " Ouais, dans mon cas, c'est Marco qui t'as trahi, mais passons... ", cependant je doute de la pertinence du propos, alors je préfère ne rien en faire. Et voilà que Marco commence déjà à s'excuser, mais il est freiné dans son élan.

-Désolé de paraitre louche... juste marre de servir de ventilateur pour ceux qui savent que je sais générer le froid... Je compte sur vous pour ne pas trahir ma position et je vous laisse profiter de l'hiver pour aujourd'hui. Ça vous permet d'avoir du frais et moi de rester au calme.

D'accord, alors j'explique la situation. Bien que j'ai vu la givre dans la fenêtre depuis l'extérieur et que l'idée ludique d'un congélateur me soit venue en tête, je n'avais pas poussé ma réflexion plus loin, sauf que là, je remarque à l'instant qu'effectivement, il fait plus frais ici... Oui, je viens tout juste de m'en rendre compte, là, maintenant, à l'instant-même. On appelle ça être Québécois(e), mesdames et messieurs. Par ailleurs, je peux comprendre la crainte de notre hôte. Pouvoir générer de la fraîcheur, alors qu'il fait une chaleur torride dehors, c'est comme être capable de créer de l'ombre, alors que le soleil brille trop fort ou encore avoir la capacité de changer des trucs en or, alors qu'il y a des gens fauchés tout autour... Je ne vous cache pas qu'on vie dans un monde dangereux.

- Je m'appelle Marco Wakasa, de la maison émeraude.

Oh, déjà les présentations ? Il me semble que je sois tombée dans la lune durant un instant, mais peu importe, j'enchaîne :

- Tori Clark, Émeraude aussi... Représentante, en fait et je promets que je dirai rien non plus.

Ceux qui me connaissent bien savent que mes promesses valent de l'or et que je n'en fais jamais si je ne suis pas absolument certaine de pouvoir les tenir. Du coup, pour montrer que je peux garder le silence, je fais semblant de zipper une fermeture éclair sur ma bouche.

- Ziiip !

Mais après un petit instant de silence, j'ajoute :

- Et sinon, belle cabane.

Je regarde le doigt que le jeune homme pointe vers nous. Eh oui, un plus un, ça fait deux élèves...

-Émeraude, maison émeraude alors, hein ? Désolé, je ne savais même pas qui était la représente pour tout t'avouer... mais bon, l'essentiel c'est que maintenant je le sais... on va dire ça, oui.

Je me retiens de marmonner un truc du genre " C'est pas grave, de toute façon, presque personne n'est au courant... ", mais je m'abstiens.

-Pour ma part je fais partie de la maison Saphir, je m'appelle Yahiko Miyuki et mon pouvoir... et bien je pense que vous pouvez le deviner maintenant.

Ça, ça sonne japonais comme nom... Connaissant un peu la manière dont ça fonctionne, je me demande si Marco serait en mesure de décortiquer le nom. En tout cas, aux dernières nouvelles, il me semble que yuki c'est neige. Haha, neige - froid, thématique ! Je souris stupidement en faisant le rapprochement, mais j'essaie de reprendre un air plus ou moins sérieux lorsqu'il s'adresse à moi.

-Tu la trouve vraiment... jolie ? Nan parce que si je viens là c'est justement parce qu'il s'agit d'un endroit qui ne donne pas forcément avis aux premiers abords. Après si tu veux je peux toujours allumer la lumière pour qu'on puisse mieux voir à l'intérieur de ce taudis.

C'est vrai que pour le coup, il fait sombre et j'aurais pas été en mesure d'éclairer plus de 2 ou maximum 3 minutes... Je cligne des yeux quelques fois avant de m'habituer au nouvel éclairage, puis je m'explique dans mon raisonnement par rapport à l'apparence de la cabane :

- Ben, c'est jolie dans la mesure où c'est une cabane. C'est sûr qu'en comparaison d'une œuvre de Salvador Dali, d'un château européen du Moyen-Âge ou encore d'un long-métrage de Miyazaki, c'est laid, mais pour une cabane de jardin... Voilà, j'y passerais pas ma vie non plus, mais c'est pas mal. Enfin, tu comprends...

Sur ce, je me tais et m'assois sur la caisse qui m'a été attribuée, écoutant Marco qui prend la parole.

- Merci de ne pas nous avoir jeté dehors. Dit moi... Tu es ici depuis longtemps? Je connais beaucoup d'élèves Saphirs mais je me souviens pas t'avoir déjà vu.

C'est vrai que je ne le connais pas non plus, mais en tenant compte de la façon dont on a fait sa connaissance, faut pas s'étonner qu'on ne l'ait jamais vu. Je ne veux juger personne, mais je suis certaine que ce n'est pas le seul Saphir qui se cache comme ça dans un endroit insolite et à longueur de journées.