Je viens prendre ce qui me revient [Pv Noa]

Nous sommes au beau milieu de la matinée,et bien sûr, je ne suis pas en cours. Mais aujourd'hui j'ai d'autres projets que d'aller déambuler dans le parc ou en forêt, pour une fois. J'ai il y a peu repris contact avec mon père, qui m'a appris que Mathieu était censé me donner quelque chose. Bien sûr, il ne l'a pas fait, et je vais être obligée de le retrouver par moi même pour lui réclamer mon paquet. Je ne sais rien de ce qu'il contient, c'est censé être une surprise. Je l'aurai bien méritée, vu comme j’appréhende la rencontre. Il n'avais pas vraiment été tendre avec moi lors de nos retrouvailles, et il a changé dans un sens que je n'aime pas du tout. Mais le pire dans tout ça, c'est que maintenant je suis terrorisée à l'idée de lui ressembler, et que je sais que c'est le cas, malgré tout ce qu'on a pu me dire.

Je marche à travers les jardins de Tsuki, air déterminé et le pas rapide pour ne pas perdre de temps. Le soleil pointe au travers des arbres qui retrouvent peu à peu leur feuillage verdoyant, mais je n'ai pas le temps de m'attarder à la poésie de la scène. Je veux expédier tout ça le plus vite possible et le renvoyer en France. Imperturbable, sans même de casque sur mes oreilles, juste mon portable dans la poche pour pouvoir accéder au plan de la ville m'indiquant la situation de ma cible, je marche d'une allure énergique et rythmée par les battements de mon cœur, qui ne peut tout de même pas s'empêcher de paniquer. Nous serons en public, il me sera impossible d'utiliser Gaïa. Et en plus, ce n'est pas une heure où tout est très calme. Mais je dois le faire. La tête pleine de pensées, je suis presque arrivée au portail.

Alors que je suis presque sortie de l'enceinte de l'établissement, Noa surgit devant moi pour me barrer la route, Moon sur son épaule et une paire de lunettes posée sur son nez. Ca lui donne un style... Particulier. On va dire que j'ai pas l'habitude. J'espère qu'il ne vient pas me proposer de faire quelque chose, ou pire me demander ce que je suis en train de faire, parce qu'il n'est pas encore au courant de cette affaire et que je ne veux pas que ce soit le cas, de préférence. Pas que je ne lui fasse pas confiance, loin de là, mais je ne veux pas qu'il s'inquiète pour ces conneries (un stalker c'est quoi? Je suis leur reine à tous mdr) que je peux parfaitement gérer toute seule. Ce n'est pas la peine de l'encombrer avec ça. Je m'arrête donc un instant devant lui, le regardant d'un air assez agacé pour signifier que je n'ai pas de temps à perdre.

"-Toi ! Il y a quelque chose qui te tracasse !

Ce n'est pas dans mes habitudes de répondre comme ça, à Noa en tout cas, mais je veux aller vite. Comme j'ai déjà du le dire une bonne dizaine de fois je n'ai pas de temps à perdre. Je reprends donc mon chemin en le contournant simplement, et répliquant d'un ton assez froid:

"-Je dois aller régler quelque chose en ville."

Je lui en parlerai peut-être, plus tard. Ce n'est pas le moment de s'attarder à des sottises. Mathieu, tu vas retourner de là où tu viens. J'espère juste qu'il n'a pas trop senti la pointe d'anxiosité qui me crispe encore plus, je le connais et je voudrais contourner les questions.

Il ne semble pas chercher à me bloquer la route. Tant mieux. Je ne sais pas ce qu'il fait, il réfléchit je crois bien. À quoi? Bonne question. Mais je n'ai pas le temps de m'en préoccuper. De toute façon, du moment qu'il ne m’interrompt pas, il peut bien faire ce qui lui chante. Mais alors que je crois enfin pouvoir aller en finir avec tout ça, il commence à me suivre.

"-Ok comme tu voudras ! Dans ce cas je viens avec toi !"

Je ne peux retenir un soupir. Bon, très bien, si il veut. Mais je voudrais tout de même éviter qu'il ne rencontre Mathieu, dans la mesure du possible. Il faudrait trouver un moyen de le dissuader de m'accompagner en chemin, mais je n'aime pas me débarrasser des gens comme ça... Je ferai avec, tant pis. J'espère juste qu'on réussira à éviter la catastrophe, ce serait déjà bien. Je réfléchis d'ailleurs dores et déjà à la manière dont je vais m'y prendre.

"-Vu que tu m’as empêcher de faire une grosse connerie je te rend l’appareil !"

Je ne dis d'abord rien, et progresse simplement sur ma route. Nous sommes enfin en dehors de l'académie, et j'avance en direction du quartier touristique, où se trouve l'hôtel. Il n'a bien sûr pas abandonné son idée et est toujours juste derrière moi. L'air de rien, je lui dis alors que je regarde mon téléphone pour vérifier l'emplacement du bâtiment:

"-Je ne vais rien faire de dangereux, tu sais? Je vais juste chercher quelque chose."

Je marque une petite pose avant de rajouter pour moi même et tout bas, dents serrées et déjà agacée;

"-Et il faut aussi que je remette quelqu'un à sa place..."

Nous arrivons enfin devant le bâtiment. Je ne dois pas paniquer. Tout va bien se passer. Puis je dois donner tort à Noa, il verra que je ne crains rien. Je regarde rapidement la facade de l'immeuble; il semble assez neuf, ou du moins bien entretenu et assez moderne. Connaissant mon père, ce n'est probablement pas un Hôtel bas-de gamme... Et je ne vais pas tarder à le vérifier.

"-Raison de plus pour que je t’accompagne au cas où ça dérape alors."

Je vois très bien à quoi il fait référence, mais je ne peux pas me permettre de laisser déraper la situation. Non, ce serait une victoire pour lui, une défaite pour moi, et surtout de très gros ennuis en perspective. Comme je m'y attendais, dans les rues circulent de nombreuses voitures, vélos, piétons et même autocars et motos. Je n'aurai pas moyen de passer inaperçue, et ça ne fait que me faire stresser plus que jamais. Je dois me calmer. Un... Deux... Un... Je prends une grande inspiration avant de finalement m'engager dans le hall.

"-Tout va bien se passer."

Je ne me suis pas trompée. Le grand plafond blanc donne à la salle éclairée par un lustre de style renaissance un aspect très aéré, et de grands fauteuils sont disposés ça et là en petit groupes pour permettre aux gens de venir lire ou bien attendre leur taxi. Des hommes et des femmes circulent en tout sens, certains en pyjamas et d'autres en tenue de travail, les bras parfois chargés de linges de chambre blancs eux aussi blancs immaculés. Je constate cette agitation un instant avant de me diriger vers l'accueil où une jeune femme aux cheveux relevés en chignons et au sourire forcé au possible me demande:

"-Je peux vous aider?"

Ce à quoi je répond en lui demandant d'appeler Mathieu. Elle saisit le petit téléphone fixe qui permet de communiquer entre les différentes chambres et pièce de l'hôtel compose un numéro random avant d'approcher le combiné de son oreille.

"-Bonjour, une jeune fille désirerais vous parler. ... Euh... Blonde aux yeux bleus... euh... très bien."

Puis elle couvre l'appareil de sa main avant de s'adresser de nouveau à moi.

"-Il ne peut pas pour le moment, désolée.

"-Vous permettez?"

Je lui prends le téléphone des mains et annonce en français d'un ton froid et autoritaire à la personne à l'autre bout du fil:

"-Tu descend ou je viens te chercher."

Puis je redonne le combiné à la dame, accompagné d'un petit "Merci!" avant de me tourner à nouveau vers le jumeau et de lui annoncer, l'air de rien;

"-Il ne devrait pas tarder à arriver."

Pendant ce temps du coin de l’œil je voyais Noa qui tentait tant bien que mal de permettre à Moon de rentrer. Mais il fallait s'y attendre, les vigils ne firent pas exceptions et le volatile fut contraint de partir. Lorsque je lui fait enfin mon annonce, il me répond en riant;

"-Je n’en doute pas en effet !"

Puis, me disant que si il reste ici tout du long il serait sûrement préférable qu'il sache à qui nous avons à faire, j'ajoute avec difficulté, ma voix refusant d'admettre ce que je veux dire:

"-Je t'ai déjà parlé de lui. Tu sais, c'est... c'est le garçon... Celui qui..."

Je n'ai pas réussi à m'exprimer correctement que je le vois déjà apparaître là bas. Cependant, je pense que Noa a pu comprendre de qui il s'agissait. En effet, j'avais parlé de Mathieu mais sans citer son nom quand j'avais raconté pourquoi j'étais triste, ce soir là où Noa était venu me réconforter. Cet événement me paraît si lointain... Mais peu importe. Je fixe ma cible, dans sa posture nonchalante habituelle, vêtue d'un simple jean et d'une chemise, qui me cherche d'un regard panoramique. Lorsqu'il tombe enfin sur moi, il s'approche, blasé et avec seulement d'apparente une certaine animosité. Il me semble le voir décrocher un petit sourire en coin pendant un bref instant, sûrement un rictus nerveux ou quelque chose comme ça. Il arrive à peu près à ma hauteur, mais garde tout de même une distance de sécurité. J'ai cette impression qu'il profite de ses quelques centimètres de plus pour me prendre de haut. C'est particulièrement désagréable. Il ne semble de plus pas avoir remarqué que Noa est venu avec moi, et l'ignore juste magnifiquement. Il parle en Anglais, bien qu'il se donne du mal. Je sais pourquoi il fait ça; il veut des témoins. J'en suis presque sûre. Mais je me prends à son jeu et parle moi aussi en Anglais.

"-Bon, qu'est ce que tu veux? Tu t'es enfin décidée à rentrer?

-Je t'ai déjà dit que c'était hors de question.

-Alors pourquoi tu es venue ici? Tu cherche à me narguer?

-Non. J'ai appris que tu avais quelque chose à me donner.

-Je ne te dois rien du tout!

-Tu sais parfaitement de quoi je parle! J'ai repris contact avec mon père, tu sais?!?"

Je vois son expression radicalement changer. À partir du moment où il sait qu'il n'est plus le pseudo porte parole entre mon père et moi, il n'a plus aucun pouvoir ni aucune influence, et il sait que la partie est perdue. Il reste sans rien dire un petit instant, et je l'observe dans l'attente d'une réaction quelconque.

Il y a donc un instant de blanc, pendant lequel j'attends une quelconque réaction de sa part, avec un regard insistant et voulu colérique sur lui. Cependant, il fut interrompu avant ça par le petit rire de Noa, qui ne pus s'empêcher de dire;

"-Houuuuu ! Le retournement de situations."

Je ne savais pas qu'il parlait français! Mais cette intervention est une bonne chose dans mon sens, si elle permet de faire comprendre à Mathieu qu'il ferait mieux de revenir de là d'où il vient après m'avoir donné ce que je veux. Seulement, il ne semblait pas avoir réalisé que Noa m'accompagnait, ce qui donna plutôt lieu à ce genre de réaction:

"-Attends, ne me dis pas qu'il est venu avec toi?"

Je savais que cette question était totalement rétorique. D'ailleurs, il ne me laisse pas le temps de répondre qu'il enchaîne déjà, dans un faux éclat de rire palpablement un peu nerveux;

"-Ahahah ok. Je vois pas pourquoi je m'inquiétais à propos de l'autre aux cheveux blancs l'autre jour, en fait c'est toi qu'est une vraie petite p-..."

Il se stoppe au beau milieu de sa phrase lorsqu'il remarque que je dirige mon poing droit juste en direction de son visage, et parviens à me bloquer en m'attrapant l'avant bras. Je me sens humiliée de toute parts, à cause de ses insultes envers Kupo et moi et à cause de sa facilité à me contrer malgré les cours particuliers de Noa, qui qui plus est est juste derrière. Je meurs d'envie de lui refaire le portrait, et si il ne restait pas une part de moi qui savait que l'idée de lui décrocher un coup de pied devant tant de gens était très mauvaise, je ne me serais sûrement pas fait prier. Me résignant, j'essaye de me dégager mais il me retient encore un instant pour murmurer, presque inaudible, de façon à ce que moi seule entende;

"-Tu ne voudrais pas t'attirer de problèmes... Et puis tu sais très bien qu'ici tu ne peux pas utiliser ta "particularité"."

Il me lâche ensuite alors que je m'écarte d'un geste violent en poussant un "Tssss" de mépris.

"-Mais c’est qu’il est perspicace le bougre !... à vrai dire je ne lui ai pas vraiment laisser le choix"

Que dit le jumeau. Je ne suis vraiment pas sûre que jouer la provocation soit une bonne idée, surtout que je verrais très bien la situation dégénérer assez rapidement entre ces deux là... Et même si je n'ai aucun doute sur le fait que Noa l'emporterait très facilement, je voudrais éviter que tout ça ne nous attire des problèmes. J'estime déjà avoir eu de la chance qu'il m'ait arrêté avant que tout ça ne parte plus loin, même si j'aurais dû pouvoir me maîtriser par moi même. Noa vient s'interposer entre nous deux, nous empêchant d'ailleurs de pouvoir nous voir l'un et l'autre à cause de sa taille, et commence à dire:

"-Décidément t’es à l’image de l’emblème de ton pays. Le coq. Les deux pieds dans la merde, tu continues de chanter ! Et sinon quand t’aura fini de te donner en spectacle tu comptes rendre son bien à Luxia ou on doit aller le chercher nous-même ?"

J'avoue ne pas réellement apprécier qu'il me défende comme ça, parce que j'ai l'impression qu'on croit que j'ai besoin d'être assistée, mais d'un autre côté je me dis que si ce n'était pas lui qui le faisait, Mathieu continuerait sûrement de se foutre de moi et nous y passerions des heures. Après avoir laissé échapper un petit sifflement méprisant, il tourne le dos et repars vers l’ascenseur. Bon, je suppose qu'il ne tardera pas à revenir. Au pire, comme l'a dit Noa, nous partirons le chercher. Même si je n'ai aucune idée de ce que je dois trouver. Mais peu importe. J'adresse quelques mots au jumeau, en attendant que l'autre ne revienne.

"-Tu vois, il n'y avait pas de raison de s'inquiéter."

Je sais très bien qu'il se moque de moi quand il répond;

"-Non en effet vraiment aucun !"

Puis il retrouve un air sérieux, enfin plus neutre en tout cas, avant de reprendre;

"-Va falloir qu’on reprenne nos entrainements ! La prochaine fois je t’apprendrais le self contrôle …. Je ne sais pas pourquoi, je dis ça comme ça mais … quelque chose me dis que ça te sera utile …"

Je tire cette tête qui veut dire "oui oui c'est ça, très drôle, fous toi de ma gueule". JE SAIS TRÈS BIEN ME CONTRÔLER OK?!? C'EST JUSTE QU'IL M'A GAVÉE LÀ! IL L'AVAIT CHERCHE! NON JE SUIS PAS ÉNERVÉE, EST-CE QUE J'AI L'AIR ÉNERVÉE?!? (lel avec la police de mon cadre ce passage a du être insupportable à lire). Bref, j'arrête de faire la pseudo-rageuse, parce que ça va deux minute mais le caps lock souffre, et puis je reprends. Bon, une espèce de blanc d'attente s'est installé, pas vraiment gênant mais assez ennuyeux en sois. Mais il ne tarde heureusement pas à être brisé par une question de la part du jumeau:

"-Dis-moi … il ne croit quand même pas qu’on est ensemble si ?"

Si je n'étais pas aussi agacée, j'aurais probablement explosé de rire à cette idée. Mais en réalité, je ne sais pas du tout ce que peut bien penser Mathieu. Il était clairement jaloux quand il s'est retrouvé face à Kupo, mais est-ce qu'il croit sincèrement que je pourrais être avec Noa, alors que notre différence d'âge est quand même très flagrante? Quoique, ce n'est sûrement pas un vrai argument. Mais peu importe, je lui réponds en toute franchise;

"-Sincèrement, je n'en ai aucune idée. Peut-être, mais dans ce cas ça m'étonnerait qu'il pense que ce soit quelque chose de sérieux, vu qu'il m'a aussi vue avec Kupo l'autre jour... Mais après je ne suis pas dans ses pensées."

Nous continuons d'attendre ainsi, sans réel sujet de conversation passionnant, alors que je me demande où à bien pu passer le garçon pour prendre tant de temps. Au bout d'encore quelques minutes, toujours une expression impatiente et colérique au visage, je jette un regard circulaire autour de nous pour regarder si nous ne l'aurions pas manqué. Lorsque mon regard se dirige vers la porte, je le vois, à l'extérieur, un petit paquet de papier brun à la main, me fixant avec un petit sourire provocateur. Il n'a pas l'air décidé à rentrer. D'ailleurs, je ne sais même pas comment il est sorti. Il doit y avoir une porte de secours à l'arrière de l'immeuble... Peu importe. Ne sachant pas trop si je dois répondre ou non à sa provocation et le suivre, je jette un regard interrogateur à Noa, qu'il saura interpréter comme un "on y va ou on y va pas?" du moins je l'espère.

Noa ne peut s'empêcher de pouffer de rire.

"-S’il savait !"

Puis il répond à mon regard en entamant le chemin, et je le suis donc, me demandant si son soupir est plus rieur ou plein de reproche. Mais peu importe.

"-Pfff … incorrigible !"

Bon, je pense que j'ai plus ou moins ma réponse... Il a l'air extrêmement serein. En même temps, c'est pas comme si il avait quoi que ce soit à craindre... Mais le simple fait que nous soyons en ville me met la pression. Et accessoirement il s'arrange pour me faire comprendre de rester calme. MAIS CA VA HEIN, JE SUIS PAS DANGEREUSE NON PLUS?!? Roh... Je suis une personne totalement raisonnable et calme, il me semblait que ça se savait.

Et nous voilà en dehors du bâtiment. Je regarde à nouveau le jumeau, comprenant sans mal qu'il a quelque chose derrière la tête, et ne peut m'empêcher d'être un tout petit peu inquiète à la vue de ce sourire. Il souffle, et bien sûr Moon rapplique dans l'instant, récupérant le paquet avant de le donner à Noa.

"-Ça mon petit gars, c’est ce qu’on appelle la touche viking ! Tu ne peux pas comprendre !"

Simple et efficace, j'avoue que je ne m'en serais pas attendu à moins de sa part. Il me tend ensuite le petit embalage, que je range dans ma veste. Où ça dans ma veste? Bonne question, mais tgcm je le met dans ma veste magique et il y reste, pas besoin de justification.

"-Je crois que c’est à toi !

-Oui, merci bien!"

Je ne sais pas pourquoi, mais je ne veux pas l'ouvrir maintenant. Comme si ce paquet pouvait potentiellement contenir quelque chose qui m'exploserait en pleine face, ou un truc du genre. Je jette un regard au garçon, toujours sérieuse au possible, et constate son enragement palpable ou en tout cas sa déception et son incapacité à cacher ses émotions. Comme il ne dit rien et se contente de fixer le jumeau, sûrement en pensant "toi mêle toi de ce qui te regarde" ou quelque chose comme ça sans oser le dire, c'est moi qui me permet;

"-Bien, maintenant je crois que nous n'avons plus rien à nous dire."

Bien que je conserve un air blasé AF, je ne peux m'empêcher de trouver fort amusante la bataille de regard entre Mathieu et Noa avec son grand sourire.

"-Hé bien cher Mathieu ce fut cour mais intense ! Au plaisir !"

Conclut-il avant de se retourner pour se préparer à partir. Je l'imite et ferme la marche, sans comprendre vraiment pourquoi il passe son bras sur mes épaules. Cependant je trouve ça un tout petit peu gênant. Il devrait savoir que je suis pas hyper dans les contacts physiques de base, et même si je l'aime bien, je ne suis pas sûre que la situation soit vraiment adaptée. Je m’apprête à protester mais il me devance;

"-Chut tais-toi, laisse toi faire et admire le résultat. La tête de ton pote vaut tout l’or du monde !"

Je pousse un soupir intérieur et rappelle tout de même entre mes dents:

"-Ce n'est pas mon pote..."

Puis il me fait un signe pour regarder derrière. En effet, le français serre les dents et semble assez agacé, mais je ne suis même pas d'humeur à faire un sourire en coin pour me moquer de lui.

"-Et ne te pleins pas sinon je te jure que pour être encore plus crédible je te roule une pelle ! Crois moi j’en suis capable."

Oh je n'en doute pas... Oh wait, IL EST SERIEUX LÀ? Pff... Ce gars me tuera. Si il faisait ça je considérerais que c'est de l'inceste. Après chacun ses délires hein, mais je suis moyen d'humeur pour ce genre de conneries. Nous nous écartons de la ville pour rentrer à l'académie, et je me sens tout de même soulagée. L'autre ne cherche pas à nous arrêter ou quoi que ce soit, et dès que nous sommes hors de son champ de vision, je juge tout de même bon de remercier Noa.

"-Merci. J'avoue que je ne sais pas trop ce que ça aurait donné sans toi... Par contre je suis pas certaine que la dernière provocation ait vraiment été nécessaire..."