Juza Tokabana (finie venez je mange pas ;_;)

Dis maman, pourquoi papa nous tape? 

C'est parce que tu es née. 

J'avais 8 ans ce jour là. Jour où j'ai réalisé que je pouvais comprendre nombre de choses. Pourtant, je ne parvenais pas à comprendre pourquoi il levait la main sur nous. Pour moi ce n'était pas logique et ça ne l'est toujours pas. Mon père était un ivrogne. Ma mère, issue de bonne famille l'avait rencontré 8 ans auparavant. Etant tombée enceinte trop rapidement, mon père et ma mère restèrent ensemble. Maman abandonna ses études et papa arrêta de travailler peu après, ayant comme moyen de vie, l'important héritage de grand-mère. Puis papa s'est mis à boire, à tromper maman, à être violent. Depuis toujours il me hait, il me déteste. Pourquoi? Parce que je suis née. Selon lui je ne devrai pas exister, je ne suis qu'une erreur. Il ne m'a jamais récupérée à l'école comme mes camarades. Il ne m'a jamais défendu lorsque des enfants s'en prenaient à moi. Dès qu'il était en colère, papa rentrait dans ma chambre et me frappait.  

Quitte à être née autant servir à quelque chose. disait il. 

Puis maman intervenait et prenait ma place, encaissant bravement les coups. Au fond, je savais que maman ne m'aimait pas. A cause de moi, sa vie a été foutue en l'air après tout. Elle ne m'aimait pas et ça se voyait. Aucun geste ou mot affectueux, juste de l'indifférence. Elle prenait juste les coups pour se donner bonne conscience. Un jour, maman quitta la maison. Elle ne revint jamais. Tout ce qu'elle avait laissé c'était une lettre nous disant qu'elle était partie rejoindre son amant, que l'on devait se débrouiller sans son argent et qu'elle ne souhaitait pas avoir de nouvelle de moi étant donné que j'avais foutu sa vie en l'air en existant. Papa devint plus violent, il vendit la maison et nous déménageâmes dans un tout petit appartement à Tokyo. Papa enchainait les "copines", commençait à fumer et jouait. La seule chose qui me permettait de tenir dans cet enfer était un petit carnet où je pouvais griffonner ce que je souhaitais. J'appris que mon grand-père maternel vivait à Tokyo. C'était le seul membre de la famille qui était heureux de me voir en vie. C'était un homme qui dans sa jeunesse avait fait fortune dans l'immobilier. Une fois plus vieux, il s'était reconverti à la restauration et avait ouvert son petit restaurant anglais à Tokyo pour être près de sa fille qui avait ensuite disparu sans laisser de traces. Papi parlait anglais lui aussi et grâce à lui j'ai pu maitriser ma langue maternelle. J'avais presque réussi à effacer mon accent japonais et les constructions grammaticales n'avaient plus de secret pour moi. Après les cours et le week-end, je travaillais dans son restaurant en tant que  serveuse. Les gens étaient gentils, ils appréciaient mes cheveux et parfois certains clients japonais demandaient à me toucher pour leur porter bonheur. J'aimais bien ce métier en plus papi me donnait de l'argent de poche. Puis, lorsque j'eu assez confiance en mon grand- père, je lui dévoilai mon secret.
 
Papi, je suis cassée. 

Comment ça cassée? 

Je lui expliquais donc tout depuis le début. D'aussi loin que je me souvienne, je m'étais découvert une sorte de don qui me permettait de changer la température de peu d'eau. De peur que cela dégénère, je n'avais jamais vraiment osé approfondir la maitrise de ce pouvoir. Puis, il y avait eu cette nuit, ce cauchemars. Papa avait perdu beaucoup d'argent en jouant et il était complètement défoncé. Furieux, il venait se défouler sur moi comme à son habitude. Cependant, il fut beaucoup plus violent que d'habitude. Quelques instant plus tard, j'étais suspendue en l'air contre le mur, mon père me tenant par la gorge. Je me sentais mal, je n'avais pas mangé, le sucre me manquait et je saignait du nez. Un seul coup suffirait à me foutre KO et je ne pouvais pas le laisser faire. Si je faisais un malaise, il ne pourrait pas m'aider ou plutôt, il ne voudrait pas m'aider, et je mourrai alors minablement, seule à cause de cette maladie qui me pourrit la vie. Il se prépara à frapper. Dans un hurlement désespéré, je tendis la main. Puis, la pression disparut et je tombait au sol, tel une vulgaire marionnette. Mon père tenait sa main. Sous le coup de la panique, j'avais tellement chauffé l'eau contenue dans sa main que je l'avais brulée de l'intérieur. 

Papi sourit et posa sa main sur ma tête comme il avait l'habitude de le faire.  

Ecoute moi snowflake, tu n'es pas cassée, tu es unique. 

Après que ces aveux furent faits, papi m'entraina, il m'invita chez lui pendant les vacances. Ce seul être arrivait à combler le manque d'affection qui me rongeait depuis ma plus tendre enfance. Puis d'un coup, tout s'arrêta, j'avais 17 ans. Un arrêt cardiaque avait emporté la seule famille qui me restait. Nous n'étions pas beaucoup à son enterrement. Papa n'avait pas daigné venir trop occupé avec sa connasse du moment. La vie reprit son triste cours des choses mélangeant violence, tristesse et deuil.

Un jour, un notaire m'envoya un mail. Il me demandait de venir le rejoindre à son cabinet. Le lendemain, j'étais en face de ce dernier. Il m'expliqua que grand père m'avait légué tout son argent avant de mourir, qu'il avait aussi payé les frais et qu'il m'avait créé un compte bancaire. En entendant cela, j'étais sur le cul. Même décédé, grand père continuait de m'aider. Et dire que je n'ai rien pu faire pour l'aider. Le notaire m'expliqua cependant que je ne pouvais pas conserver les biens immobiliers et que ces derniers allaient revenir à mon père, ma mère étant injoignable. Il me rendit une enveloppe en kraft. Grand père lui avait demandé de me passer ça lorsque qu'il serait parti. Cette enveloppe contenait une enveloppe, une petite boite et un petit message de grand-père. La petit boite contenait un collier composé d'une ficelle noire et d'un petit cristal transparent en forme de flocon de neige. Sur le petit mot, grand père avait écrit de sa gracieuse écriture:

My snowflake,  
Si, tu lis ceci, c'est parce que je ne suis plus de ce monde. Dans cette enveloppe se trouve un pendentif ainsi qu'une enveloppe. Je l'ai reçue lorsque tu as eu 15 ans vas y, je suis sûr que tu seras en sécurité. Il faut que tu fuis le Japon, si la famille se rend compte que tu as hérité de ma petite fortune, alors ils s'en prendront à toi. Je t'aime et je te remercie pour ces années de bonheur passées en ta compagnie. Les client étaient ravis de t'avoir comme serveuse. Il semblerait que tu sois faite pour ça. 
Ton Grand-père. 

 
Face à ce petit mot, quelques larmes perlèrent sur mes joues. Papi, même mort tu continue à me soutenir et à me protéger. J'ouvris l'enveloppe. Dans cette dernière se trouvait une lettre d'une académie pour gens "particuliers". 

 L'académie Tsuki drôle de nom...